• Sarkozy, un come-back délicat malgré des «prises de guerre»

    Sarkozy, un come-back délicat malgré

    des «prises de guerre»

     

    Créé le 05/10/2014 à 15h50 -- Mis à jour le 05/10/2014 à 15h50
    <aside>Nicolas Sarkozy le 2 octobre 2014 à Saint-Julien-les-Villas

    Nicolas Sarkozy le 2 octobre 2014 à Saint-Julien-les-Villas FRANÇOIS NASCIMBENI AFP

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    Paris - Des rivaux pugnaces, des sondages en demi-teinte, une affaire Bygmalion qui suit son cours: loin d'être le tsunami annoncé, le come-back de Nicolas Sarkozy s'avère délicat malgré des «prises de guerre» comme la filloniste Valérie Pécresse.

    «Tout se joue maintenant, il jette beaucoup de forces dans la bataille», décrit une source UMP au sujet de l'ancien chef de l'Etat, candidat à la présidence de l'UMP face à Bruno Le Maire et Hervé Mariton.

    Si l'issue de cette élection semble ne pas faire de doute, tant M. Sarkozy reste l'homme providentiel de militants UMP déboussolés par les guerres fratricides qui sévissent depuis deux ans, son retour dans l'arène politique est plus chaotique que prévu.

    «Un tsunami finit toujours par se retirer», prédisait il y a quelques semaines François Fillon. Mais l'ex-Premier ministre de M. Sarkozy ne s'attendait sans doute pas à ce que la vague médiatique se retire si vite.

    La faute d'abord à des rivaux plus pugnaces que prévu, dont Alain Juppé, auréolé de son passage réussi à l'émission «Des paroles et des actes» jeudi soir et de sondages toujours flatteurs qui l'incitent à demander une primaire la plus ouverte possible en 2016.

    «Sarkozy n'a plus son influence d'antan, ce qu'on a pu constater au Sénat où les candidats qu'il soutenait se sont fait battre nettement», relève un député UMP. Face au sage et expérimenté Juppé et aux idées décoiffantes de Fillon, Nicolas Sarkozy semble avoir perdu sa capacité à créer le débat. «Il n'est pas extrêmement convaincant (...) Il dit des choses qui ont déjà été dites», fustige un parlementaire filloniste.

    M. Sarkozy paraît surtout écartelé entre une posture de rassemblement et la nécessité de s'adresser à des militants UMP radicalisés depuis deux ans.

    «En témoigne le flou entretenu sur le mariage pour tous», relève ce député UMP. L'ancien chef de l'Etat n'a pas participé à la Manif pour tous dimanche et semble toujours dans une phase de réflexion à ce sujet, quand ses proches Nathalie Kosciusko-Morizet ou Laurent Wauquiez portent des messages antagonistes.

    «L’orientation politique sur laquelle le nouveau sarkozysme va se poursuivre, d’après moi, ça va être de répondre à cette vague conservatrice et d’en prendre le leadership», a pronostiqué dimanche sur RCJ Julien Dray, vice-président PS de l'Ile-de-France.

    «On ne va pas lui reprocher de prendre le temps de la réflexion alors que dans ce dossier, Hollande s'est précipité», le défend Guillaume Peltier, codirigeant du courant la Droite forte et sarkozyste fervent.

    - «Grosse pression» -

    L'ex-président demeure le candidat favori de 68% des sympathisants UMP, selon un sondage Ifop pour le JDD. Mais son capital de sympathie est en baisse. Le score de l'ancien chef de l'Etat est ainsi en recul de sept points par rapport à une autre étude réalisée par Ifop une semaine plus tôt pour Le Figaro et Europe 1.

    M. Sarkozy, animé d'un «sentiment de revanche» selon plusieurs observateurs, va tenter de reprendre l'avantage lors de deux meetings, lundi dans les Yvelines et mercredi à Toulouse. Il veut aussi multiplier les «prises de guerre» au sein de la droite, selon une source UMP.

    Le soutien apporté dans le JDD par la filloniste Valérie Pécresse est ainsi une bonne nouvelle pour lui. Pour l'obtenir, il a d'ailleurs exercé une «grosse pression» sur elle, comme sur d'autres proches de M. Fillon, rapporte une source UMP.

    L'ex-ministre, qui vise l'investiture UMP en Ile-de-France aux élections régionales de 2015, n'a d'ailleurs fait qu'une partie du chemin puisqu'elle entend garder «(son) autonomie et (sa) liberté de choix pour 2017».

    Les affaires sont sans surprise un autre obstacle à un atterrissage en douceur de la candidature Sarkozy. Avec en premier lieu cette affaire Bygmalion qui suit son cours inexorable. Samedi, trois ex-cadres de l'UMP ont ainsi été mis en examen, dont le discret Eric Cesari, surnommé «l’œil de Sarkozy» à l'UMP.

    D'autres gardes à vue pourraient suivre et continuer à parasiter le retour de M. Sarkozy, qui affirme avoir découvert l'existence de Bygmalion bien après la campagne de 2012. Là encore ses rivaux comptent bien continuer d'appuyer sur ce point sensible.

     © 2014 AFP

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