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Scandale viande de cheval: perquisitions au Royaume-Uni, enquête à Paris
Scandale viande de cheval: perquisitions au Royaume-Uni, enquête à Paris
Créé le 12/02/2013 à 17h51 -- Mis à jour le 13/02/2013 à 01h21<aside>Un plat de lasagnes surgelées de la marque Findus vendues au Royaume-Uni, le 8 février 2013 Andrew Yates afp.com
</aside>Le scandale des plats surgelés à la viande de cheval faussement estampillée «boeuf» a donné lieu mardi à la perquisition en Grande-Bretagne de deux entreprises, soupçonnées d'avoir fourni du cheval à la place de boeuf, et à la première découverte de produits frauduleux en France, à la veille d'une réunion de crise des ministres européens à Bruxelles.
En France, la marque française Picard a annoncé la présence avérée de viande de cheval dans ses lasagnes surgelées, touchée à son tour par ce scandale qui fait désormais l'objet d'une enquête préliminaire pour tromperie par le parquet de Paris.
Les analyses demandées par la marque de surgelés sont venues confirmer l'existence d'une fraude d'ampleur passant par le fournisseur français Spanghero et le fabricant également français Comigel.
Les lasagnes Picard sont les premiers produits vendus en France dans lesquels la présence de cheval est avérée, après les lasagnes Findus distribuées en Angleterre.
Des retraits par précaution de produits, --notamment ceux de Comigel-- ont également eu lieu dans plusieurs chaînes de supermarchés françaises, néerlandaises et suisse.
A Londres, l'agence de sécurité sanitaire (FSA) a annoncé mardi avoir mené avec la police britannique des perquisitions dans un abattoir anglais et une usine du Pays de Galles, censés fournir du boeuf destiné aux kebabs et aux hamburgers et soupçonnés d'avoir fourni de la viande de cheval.
Cette annonce ouvre la voie à une filière britannique de fraudes ayant conduit à étiqueter «viande de boeuf» de la viande de cheval. Jusqu'à présent, l'enquête pointait du doigt une filière franco-roumaine.
La FSA «a suspendu l'activité des deux entreprises» et considère que l'abattoir anglais a fourni des carcasses de chevaux au fournisseur de viande gallois.
Ces perquisitions sont les premiers résultats de l'audit ordonné par la FSA «de tous les abattoirs produisant de la viande de cheval au Royaume-Uni» après la découverte mi-janvier par les autorités irlandaises que des hamburgers vendus notamment dans les supermarchés Tesco en Grande-Bretagne et en Irlande contenaient de la viande de cheval.
La chaîne de supermarchés Waitrose a pour sa part annoncé à son tour qu'elle retirait des plats de boulettes de viande après avoir découvert «des traces de porc». Tesco et Aldi UK ont également retiré ces derniers jours des plats de spaghettis bolognaise et de lasagnes, tous fabriqués par Comigel, après avoir découvert de la viande de cheval censée être du boeuf.
Ces rebondissements interviennent à la veille d'une réunion à Bruxelles des ministres européens concernés par l'affaire pour discuter des mesures à prendre au niveau de l'Union européenne.
La Commission européenne a jugé mardi «prématuré» de rendre obligatoire la mention de l'origine de la viande dans les plats cuisinés, estimant que le scandale actuel était «un problème de fraude» et assurant que «la traçabilité fonctionne» pour la viande fraîche comme pour les plats transformés.
les professionnels de la filière bétail et viande française (Interbev) se sont dits mardi «indignés» par cette première réaction de Bruxelles.
Interbev, avec les syndicats agricoles de la FNSEA, avait réclamé lundi que soit imposée sans attendre «l'indication obligatoire du pays d'origine de la viande» sur l'étiquette des produits cuisinés.
«La filière viande et les consommateurs attendent des décisions rapides et des actes forts», a déclaré dans un communiqué Dominique Langlois, président d'Interbev.
La Suède et la France ont déjà annoncé le renforcement des contrôles sur la filière viande et pêche pour Paris et sur les plats préparés à base de viande pour Stockholm.
Le scandale avait pris une dimension européenne avec la découverte la semaine dernière en Grande-Bretagne de lasagnes Findus, étiquetées comme étant des lasagnes au boeuf, et qui s'étaient révélées contenir de la viande de cheval. Elles avaient été fabriquées par un sous-traitant français, Comigel.
La viande en cause, d'origine roumaine, selon les autorités françaises, aurait transité par un trader néerlandais, puis chypriote, avant d'arriver chez un fournisseur français, Spanghero, et d'être redirigée vers le préparateur, Comigel.
L'enquête menée dans les différents pays n'a pas permis pour l'instant de déterminer dans quel pays la viande de cheval a été frauduleusement étiquetée comme étant du boeuf et si elle présentait un risque à la consommation.
La FSA a demandé à Findus d'effectuer «des tests» pour identifier la présence éventuelle dans les lasagnes de phénylbutazone, ce qui rendrait cette viande impropre à la consommation.
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