• Serbie : Ratko Mladic va pouvoir être transféré vers le TPI

    Serbie : Ratko Mladic va pouvoir être transféré vers le TPI

     

    Publié le 27.05.2011, 14h22 | Mise à jour : 23h00

    Ratko Mladic, l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie accusé de génocide et arrêté jeudi après 16 ans de cavale, va pouvoir être transféré au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPI), a décidé vendredi la justice de Belgrade

    Ratko Mladic, l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie accusé de génocide et arrêté jeudi après 16 ans de cavale, va pouvoir être transféré au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPI), a décidé vendredi la justice de Belgrade | Politika Newspaper/AFP Zoom

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    Le Tribunal serbe vient de décider ce vendredi que Ratko Mladic était «transférable» vers le Tribunal pénal international (TPI) de La Haye pour l'ex-Yougoslavie. Ratko Mladic, celui qui a été baptisé «le boucher des Balkans», inculpé par le TPI de génocide et de crimes de guerre, a été arrêté jeudi matin dans le village de Lazarevo, à 80 Km au nord-est de Belgrade.

    Cette décision du tribunal serbe contredit les propos tenus par son fils un peu plus tôt ce matin. Ratko Mladic n'est «pas coupable» et son état de santé est tel qu'il n'est «pas transférable» vers le Tribunal pénal international avait déclaré son fils Darko à la presse après une rencontre avec son père. «Nous sommes capables de prendre en charge des gens malades», a pourtant indiqué la porte-parole du TPI, soulignant que la majorité des accusés du tribunal ont été transférés à La Haye «avec des pathologies préexistantes».

    Première audition arrêtée pour raisons de santé

    La procédure de transfèrement de Ratko Mladic comprend plusieurs étapes, le ministère serbe de la Justice étant l'instance finale qui signe l'ordre de transfèrement. L'ensemble de la procédure peut demander jusqu'à sept jours ouvrables. 

    Le suspect est présenté tout d'abord, après son arrestation, à un juge d'instruction du tribunal pour les crimes de guerre à Belgrade. La première audition doit déterminer son identité et des informations générales à son sujet.
    Cette première audition de Ratko Mladic a été interrompue jeudi en raison de la santé présentée comme défaillante de l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie. Elle devait reprendre vendredi.


    Au terme de cette première audition, un premier juge décide de son maintien ou non en détention. L'inculpé et son avocat sont ensuite informés de l'acte d'inculpation et doivent se prononcer sur celui-ci. Le juge d'instruction dispose alors d'un délai de trois jours pour décider si le suspect remplit les conditions pour être transféré vers le TPI. Et l'inculpé a la possibilité de faire appel de cette décision dans un délai de trois jours. S'il le décide ainsi, un panel de trois juges dispose à son tour de trois jours pour se prononcer sur cet appel. Si l'appel est rejeté, le ministère de la Justice, en dernière instance, doit signer un ordre de transfèrement.

    Seize ans de cavale pour l'homme le plus recherché d'Europe

    Jeudi, c'est dans un village de la vaste plaine du Banat, à la frontière avec la Roumanie, loin des montagnes sauvages de Bosnie et de Serbie où nombre d'observateurs l'imaginaient, que l'homme le plus recherché d'Europe a été interpellé.

    L'ex-chef militaire des Serbes de Bosnie, inculpé pour son rôle dans les massacres de Srebrenica (est de la Bosnie) et le siège de Sarajevo, vivait dans le village de Lazarevo (80 km au nord-est de Belgrade) dans la maison d'un cousin, Branislav Mladic.


    «Il était seul au moment de son arrestation (...) entouré uniquement de ses cousins. Aucun de ses soldats n'était avec lui», a indiqué une source anonyme au quotidien serbe Blic. Selon un voisin cité par Vecernje novosti, il était en pyjama quand les forces spéciales l'ont interpellé. Ratko Mladic n'a pas fait usage de deux pistolets en sa possession. On ignorait vendredi depuis quand Ratko Mladic se cachait à Lazarevo.

    Un homme vieilli et amigri


    Les photos publiées vendredi par la presse serbe montrent un homme vieilli et amaigri, les tempes blanchies sous une casquette de base-ball bleue, loin de l'époque où Ratko Mladic paradait fièrement à Belgrade malgré son inculpation par le TPI.

    Durant cinq ans, celui qui est accusé d'être un des principaux ordonnateurs du génocide de Srebrenica dans lequel périrent plus de 8.000 hommes et adolescents musulmans de Bosnie, défia ouvertement la justice internationale en fréquentant bars et restaurants de Belgrade, taillant des roses dans son jardin ou dévalant des pistes de ski.


    Mais après la chute de l'ancien président serbe , en octobre 2000, puis son tranfert à La Haye, en juin 2001, Ratko Mladic entre dans la clandestinité pour échapper aux poursuites. Le gouvernement du Premier ministre serbe Zoran Djindic aurait tenté de le convaincre de se rendre, mais en vain. Mladic passe alors d'appartement en appartement à Belgrade pour échapper aux enquêteurs. Il bénéficie de l'appui de certains de ses anciens compagnons d'armes.

    16 ans de cavale

    Un ancien garde du corps a raconté aux juges, en 2009, sa cavale, précisant qu'il avait été caché dans des casernes militaires, notamment à Topcider à Belgrade. Selon des rumeurs persistantes dans la presse, la mort de soldats de forces spéciales dans des casernes auraient été liées à la découverte inopinée de Ratko Mladic dans sa cachette.
    Comme , Mladic est aussi suspecté de bénéficier de la protection de certains membres de l'Eglise orthodoxe dans sa cavale et d'avoir été abrité dans des monastères.


    En 2009, des images de l'ex chef militaire des Serbes de Bosnie sur des pistes de ski en Bosnie ou en Serbie apparaissent sur une télévision de Sarajevo. Mais, selon le ministre serbe chargé de la coopération avec le TPI, Rasim Ljacic, ces images avaient été saisies en 2008 lors d'une perquisition dans la maison de Mladic.
    Puis, la famille de Ratko Mladic le décrit comme mort. Jeudi, son arrestation a mis fin à seize ans de cavale pour l'homme le plus recherché d'Europe.


    Un «Envoyé spécial» consacré à Srebrenica a été retransmis jeudi pour l'occasion. Il s'agit du documentaire poignant de Morad Aït Habbouche revevant sur le travail d'un commissaire français dans l'enquête sur le massacre.

    LeParisien.fr


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