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Sida: Pas encore de vaccin, mais toujours de l'espoir
Sida: Pas encore de vaccin, mais toujours de l'espoir
Créé le 20/05/2013 à 16h37 -- Mis à jour le 21/05/2013 à 09h59<aside>Un scientifique travaille sur un programme de recherche, pour tenter d'établir un vaccin contre le Sida, à Strasbourg le 4 novembre 2003 CHRISTIAN LUTZ/AP/SIPA
</aside>SANTE - Il y a trente ans était publié le premier article scientifique sur le VIH. Des experts se rassemblent à Paris ce mardi pour discuter des perspectives d'avenir pour lutter contre le virus...
Trente ans, trente millions de morts. Depuis la parution du premier article de l’équipe du professeur Luc Montagnier sur le rétrovirus, le 20 mai 1983, le sida n’a pas désarmé: 34 millions de personnes dans le monde vivaient avec le VIH en 2011 selon les chiffres de l’Onusida, et 1,7 million décédaient d’une maladie liée au sida. Malgré tout, l’espoir de vaincre la maladie reste fort dans la communauté médicale: médicaments, thérapies et vaccin sont toujours au cœur de la recherche, dont les experts se réunissent mardi à Paris lors d’un colloque organisé par l’Institut Pasteur et le NIH (National Institute of Health) américain.
D’une mort assurée à une maladie chronique
Pour le professeur Jean-François Delfraissy, directeur de l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS), ces trente années de recherche n’ont certes pas permis de donner naissance à un vaccin mais le sida est devenu une maladie «traitable»: 20% des patients français vivent depuis plus de 25 ans le virus. «Il y a trente ans, un diagnostic de séropositivité, c’était la mort assurée, explique-t-il. Aujourd’hui, c’est plutôt une maladie chronique, même si le traitement reste difficile.» Malgré leurs lourds effets secondaires, les polythérapies, découvertes en 1996, sont pour Marie-Lise Gougeon, directrice de l’Unité Immunité Anti-virale, Biothérapie et Vaccins à l’Institut Pasteur, «la découverte clinique la plus importante» des trente dernières années.
Pour éradiquer la pandémie, la découverte d’un vaccin reste toutefois indispensable, estime Jean-François Delfraissy. «On est toujours à la recherche de ce vaccin, mais ce virus est très variable et très compliqué à neutraliser car il attaque le système immunitaire», explique le directeur de l’ANRS. Une voie pourrait s’ouvrir grâce aux patients «contrôleurs» du VIH, ces personnes infectées par le sida mais qui, naturellement, peuvent vivre en bonne santé avec le virus. S’ils ne représentent qu’un peu moins de 0,1% des patients, leur résistance naturelle est riche d’enseignements pour les médecins. «Une étude de l’ANRS a montré, il y a quelques semaines, que des patients traités très tôt sont devenus contrôleurs du virus. Ces patients nous mettent sur la piste de ce qui, dans leur système immunitaire, leur permet de lutter contre le VIH», estime Jean-François Delfraissy.
Bien vivre avec le sida
Si le vaccin préventif est encore loin de voir le jour, un vaccin thérapeutique pourrait être la prochaine grande découverte. Il n’empêcherait pas de contracter le virus mais permettrait de vivre avec en bonne santé comme nous vivons déjà avec bon nombre de virus, dont l’herpès. «Cela permettrait d’alléger voire de supprimer les traitements antiviraux qui présentent toujours une certaine toxicité», explique Marie-Lise Gougeon.
La société française Theravectys développe ainsi une nouvelle génération de vaccins basée sur la technologie des vecteurs lentiviraux: «Ils permettent de stimuler le système immunitaire via une réponse cellulaire qui permet d’éliminer les cellules infectées», explique Renaud Vaillant, PDG de Theravectys. Des essais cliniques sont en cours sur une trentaine de patients. Les résultats définitifs ne seront disponibles qu’en avril 2014, mais s’ils étaient satisfaisants, avoir le sida pourrait un jour devenir aussi bénin qu’avoir l’herpès.
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