• Suède - Comme Cologne, Stockholm touchée par une vague d'agressions sexuelles

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    Suède

    Comme Cologne, Stockholm touchée par une vague d'agressions sexuelles

    Par — <time datetime="2016-01-11T19:04:08" itemprop="datePublished">11 janvier 2016 à 19:04    lien </time>
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    Capture d'écran du site du festival «We are Sthlm» DR

    Le festival de rock «We are Sthlm» a été marqué durant deux étés par des agressions et attouchements sexuels commis par des jeunes d'origine étrangère, à l'instar de ce qui s'est passé le 31 décembre dans la ville allemande. Les victimes ont évité de porter plainte et la police a tout fait pour étouffer les faits, de crainte d'être accusée de racisme.

    • Comme Cologne, Stockholm touchée par une vague d'agressions sexuelles

    C’est le quotidien suédois Dagens Nyheter qui révèle l’affaire lundi, alors que le scandale grossit en Allemagne après des centaines d’agressions sexuelles commises lors de la nuit de la Saint Sylvestre à Cologne. A Stockholm, les faits se sont déroulés début août, lors du Festival culturel de la jeunesse We Are Sthlm. Le journal a mis la main sur des mémos, rédigés par les policiers présents sur les lieux, qui font état de dizaines d’attouchements et d’agressions sexuelles, commis par des bandes de jeunes d’origine étrangère.

    Tous les rapports ont été transmis à la direction de la police et à son service de presse. Sur le site des forces de l’ordre, pourtant, pas un mot. Le communiqué note au contraire le «peu de crimes et de placements en garde à vue, relativement à la participation». Un silence qui dérange en Suède, car les mémos sont clairs. Dès le premier jour du festival, en août 2015, les policiers rapportent un phénomène récurrent : «Des jeunes hommes se frottant contre des filles en bas âge, présentes dans le public.»

    Selon Dagens Nyheter, la tente de la police est prise d’assaut. «Les filles les plus jeunes avaient seulement 11 ou 12 ans», raconte un policier. La plupart, cependant, refusent de porter plainte. Elles disent ne pas avoir vu le visage de leur agresseur. Une jeune fille de 15 ans, Anna, raconte : «Immédiatement quand on est entré dans la foule, ils ont commencé à nous tripoter. Ils nous encerclaient, une de mes copines est tombée par terre et ils se sont jetés sur elle. Ils se moquaient qu’on dise non ou qu’on ait un petit ami.»

    Plus de 200 suspects

    Le problème n’est pas nouveau. L’année précédente déjà, plusieurs plaintes avaient été déposées, y compris une pour viol. Selon les forces de l’ordre, les suspects étaient, dans la plupart des cas, des jeunes hommes d’origine étrangère, arrivés en Suède comme mineurs non accompagnés, souvent d’Afghanistan. Roger Ticoalu, arrangeur d’événements à la ville de Stockholm, parle de «groupes de garçons, qui entourent des filles et les harcèlent. Quand nous avons vu des premières indications de ce qui se passait, nous avons d’abord pensé que ça ne pouvait pas être vrai.»

    Pour éviter de nouvelles agressions en 2015, les organisateurs se mobilisent. Agents de la sécurité et bénévoles sont sensibilisés. Plus de 200 suspects seront expulsés du périmètre, pendant les cinq jours du festival. Dépassés, les organisateurs songent même un temps à séparer les filles et les garçons, raconte le quotidien.

    Pourtant, la police choisit de ne pas rendre publiques ces informations. Pourquoi ? Interrogés par les médias, des policiers, sous couverts d’anonymat, parlent d’une culture du secret : quand les délinquants sont d’origine étrangère, on préfère étouffer l’affaire, dit l’un d’entre eux. Un autre dénonce : «La direction veut étendre un linge humide sur tout, de façon à ne pas offenser quiconque ou se retrouver au cœur d’un débat. On essaie constamment de tout minimiser et de laisser entendre qu’il s’agit d’événements minimes. Cela donne une image inexacte du développement au sein de la société et créé une frustration extrême au sein de l’organisation.»

    Peter Ågren, chef de la police dans le quartier de Södermalm à Stockholm, confirme : «Si nous faisons un signalement, par exemple, nous ne pouvons pas présenter une description qui, de la moindre manière, risque d’être comprise comme si nous ciblions un groupe particulier. Cela prend beaucoup trop de temps et d’énergie de nous défendre contre des accusations de racisme et de fascisme.»

    «Nous ne détournerons pas le regard»

    Lundi midi, le Premier ministre social-démocrate, Stefan Löfven, a exprimé sa «très forte colère à l’idée que des jeunes femmes ne puissent pas assister à un festival de musique sans être insultées, sexuellement harcelées et attaquées. C’est un très gros problème pour les personnes touchées et pour l’ensemble de notre pays. Nous défendrons nos positions et nous ne détournerons pas le regard.»

    Lors d’une conférence de presse, le chef de la police, Dan Eliasson, a assuré qu’une enquête interne serait menée et qu’il pourrait être question de mesures disciplinaires. «Tout le monde a le droit à la protection de son intégrité physique. Et en tant que policiers, nous devons donner des informations pertinentes et objectives, mises dans leur contexte. Nous ne devons pas nous soucier de considérations politiques.»

    Le patron de l’extrême droite, Jimmy Åkesson, s’est empressé de réclamer la tête de Dan Eliasson, s’insurgeant qu’il puisse y avoir «un problème au sein de la police, qui consiste à cacher un certain type de criminalité, pour ne pas profiter à un parti politique». En pleine crise des réfugiés, alors que la Suède a rétabli les contrôles d’identité à ses frontières le 4 janvier, les Démocrates de Suède sont crédités de 20 % des intentions de vote dans les sondages – un record.


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