• Surveillance: Obama promet des réformes au nom de la «transparence»

    Surveillance: Obama promet des réformes

    au nom de la «transparence»

    Créé le 09/08/2013 à 20h18 -- Mis à jour le 09/08/2013 à 23h49
     Le président américain Barack Obama à Washington le 9 août 2013 
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    Le président américain Barack Obama à Washington le 9 août 2013 Saul Loeb AFP

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    Washington - Le président américain Barack Obama a promis vendredi des réformes dans la surveillance des communications au nom de la «transparence» et de la «confiance», mais a démenti tout abus, après la polémique déclenchée par les révélations d'Edward Snowden.

    Consacrant une grande partie d'une conférence de presse aux programmes de l'agence de sécurité nationale (NSA) mis en lumière par les révélations de M. Snowden, un ancien consultant réfugié en Russie, M. Obama a dit sa volonté de «travailler avec le Congrès pour mettre en place des réformes appropriées» de la disposition du Patriot Act qui chapeaute ces opérations.

    Le Patriot Act est un ensemble de lois sécuritaires adoptées peu après les attentats du 11-Septembre. L'un de ses articles a été utilisé par l'administration pour justifier la collecte des métadonnées téléphoniques (durée des appels, numéros appelés) par la NSA, puissante agence chargée des interceptions électroniques.

    Promettant une «nouvelle ère» dans le renseignement avec «davantage de supervision, davantage de transparence et de garde-fous», M. Obama a dit comprendre «les inquiétudes de ceux qui craignent qu'il pourrait y avoir des abus», mais il a assuré que les Etats-Unis ne souhaitaient pas espionner «les citoyens ordinaires».

    Le programme de collecte des métadonnées, dénoncé par M. Snowden début juin, est «un outil important dans nos efforts pour prévenir les complots terroristes», a toutefois rappelé M. Obama, qui, interrogé sur le jeune consultant, a estimé qu'il n'était pas «un patriote».

    Parmi les mesures envisagées, le président américain a évoqué le renforcement de la supervision par la Cour de surveillance du renseignement étranger (la FISC), un tribunal secret de 11 juges qui autorise la NSA à réclamer auprès des opérateurs téléphoniques et internet les données de leurs clients.

    Jusqu'à maintenant les juges tranchaient sur des requêtes du gouvernement sans contradiction. Le président a dit qu'il envisageait d'instaurer une «voix indépendante» dans le dialogue avec la cour pour assurer l'équilibre entre sécurité et vie privée.

    Autre mesure, la divulgation «d'autant d'informations que possible sur ces programmes» de surveillance, a énuméré M. Obama.

    «Nous avons déjà déclassifié un nombre d'informations à propos de la NSA sans précédent. Mais nous pouvons aller plus loin», a-t-il expliqué, évoquant notamment la base légale du programme de collecte des métadonnées. Le département de la Justice a d'ailleurs publié dans la foulée un tel document.

    Rassurer les alliés

    Enfin, la NSA nommera un responsable chargé de la vie privée et des libertés publiques tandis qu'un site internet «servira de plate-forme à davantage de transparence» sur «ce que font et ne font pas» les agences de renseignement, a annoncé le président.

    «Quant aux autres dans le monde, je veux encore une fois rappeler que l'Amérique n'est pas intéressée par l'espionnage des gens ordinaires», a-t-il plaidé.

    «Toutes ces mesures sont destinées à faire en sorte que les Américains puissent avoir confiance dans le fait que nous respectons nos intérêts et nos valeurs» tout en menant des opérations de renseignement, a encore dit le président.

    L'association de défense des libertés sur internet CDT a salué la «première étape cruciale vers un dialogue démocratique nécessaire de longue date» franchie par M. Obama, tout en appelant le Congrès à agir sans tarder «pour mettre fin à la collecte en masse des données téléphoniques des Américains».

    Les adversaires républicains de M. Obama au Congrès l'ont en retour exhorté à ne pas perdre de vue la mission première du renseignement. «La transparence est importante, mais la Maison Blanche doit dire que la réforme ne compromettra pas l'intégrité» des programmes de surveillance, a expliqué Brendan Buck, porte-parole du président de la Chambre des représentants John Boehner.

    La révélation du programme de surveillance d'internet, baptisé PRISM, a ulcéré de nombreux pays alliés des Etats-Unis, notamment l'Allemagne.

    M. Obama, qui s'est entretenu jeudi avec des dirigeants d'entreprises de télécommunications et d'internet à la Maison Blanche, a également décidé de créer un groupe d'experts pour passer en revue les opérations de surveillance de son pays. Il leur commandera un rapport d'ici à la fin de l'année, selon un haut responsable de la Maison Blanche.

    © 2013 AFP

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