• Syrie : Assad appelle au "dialogue national", l'opposition persiste

    Syrie : Assad appelle au "dialogue national", l'opposition persiste

    LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 20.06.11 | 11h34  •  Mis à jour le 20.06.11 | 15h37

    Bachar Al-Assad à l'université de Damas, le 20 juin 2011.

    Bachar Al-Assad à l'université de Damas, le 20 juin 2011.AFP/-

    Le président syrien, Bachar Al-Assad a appelé lundi 20 juin à un "dialogue national" qui pourrait aboutir à une nouvelle Constitution, dans un discours prononcé à l'université de Damas retransmis par la télévision d'Etat. Alors que le régime doit faire face depuis plus de trois mois à une contestation sans précédent, le chef de l'Etat a également déclaré que des élections législatives pourraient avoir lieu en août.

    "On peut dire que le dialogue national est le slogan de la prochaine étape", a-t-il dit lors de sa troisième intervention publique depuis le début du mouvement de contestation. "Certains pensent qu'il y a des atermoiements en ce qui concerne les réformes, qu'il n'y a pas de sérieux. Ce n'est pas vrai, le processus de réformes est une conviction totale dans l'intérêt de la patrie et aucune personne raisonnable ne peut aller à l'encontre de la volonté du peuple", a-t-il estimé lors du discours, qui a duré un peu plus d'une heure.

    Le discours n'a pas convaincu les militants pro-démocratie, qui ont appelé dans un communiqué à poursuivre la "révolte" , jugeant "inutile" tout dialogue qui n'impliquerait pas un changement de régime. Les comités locaux de coordination, une ONG syrienne qui chapeaute les militants organisant les manifestations dans le pays, ont indiqué que le discours du président "consacre la crise" qui secoue le pays depuis plus de trois mois.

    LE "COMPLOT" VA RENDRE LA SYRIE "PLUS RÉSISTANTE"

    Le chef de l'Etat, lui, a réaffirmé que son pays faisait face à un "complot" qui le rendra "plus résistant". "Il faut faire la distinction entre les besoins légitimes de la population et les saboteurs. (...) Il est du devoir de l'Etat de tenir les saboteurs pour responsables et de les poursuivre. Il n'y a pas de solution politique avec ceux qui ont porté les armes", a déclaré Bachar Al-Assad. "Nous devons résoudre les problèmes de la Syrie nous-mêmes. (...) Il n'y aura pas de développement sans stabilité, pas de réformes dans le sabotage et le chaos", a ajouté le président, qui a également présenté ses "condoléances aux familles des martyrs".

     

    Près de 10 000 Syriens ont trouvé refuge en Turquie.

    Près de 10 000 Syriens ont trouvé refuge en Turquie.AP/Selcan Hacaoglu

    Il a par ailleurs appelé les réfugiés ayant fui en Turquie à rentrer chez eux : "La ville meurt sans ses habitants. Je les appelle à revenir le plus tôt possible, (...) ceux de Jisr Al-Choughour qui sont allés en Turquie, qu'ils reviennent. Certains leur disent que l'Etat va se venger, je leur dis que ce n'est pas vrai", a-t-il assuré. La ville, peuplée de 50 000 habitants, a été désertée depuis que des violences y ont éclaté au début de juin. Au total, près de 10 000 Syriens ont trouvé refuge en Turquie. Des milliers d'autres sont massés à la frontière, fuyant les forces de sécurité.

    RISQUE "D'EFFONDREMENT" DE L'ÉCONOMIE NATIONALE

    Bachar Al-Assad a par ailleurs mis en garde contre les risque d'"effondrement" qui menacent l'économie syrienne. "La Syrie doit rechercher un nouveau modèle économique. Dans le passé, c'était le modèle socialiste. Certains disent que ce type de système est mort. Il faut rechercher un modèle qui convienne à la Syrie", a-t-il indiqué.

    Le président a été accueilli dans la salle par des slogans à sa gloire et des applaudissements. Ce discours était très attendu, car il devrait déterminer les choix futurs du régime face à la révolte, qu'il a jusque-là tenté d'écraser au prix de centaines de morts. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, une ONG, 1 309 civils et 341 membres des forces de sécurité ont péri depuis le 15 mars.

    Ankara met Damas en garde contre une intervention étrangère

    Selon un haut responsable turc, Bachar Al-Assad a désormais moins de une semaine pour mettre en œuvre les réformes politiques promises aux opposants avant le début d'une intervention étrangère. La Turquie, plus grand voisin de la Syrie et son premier partenaire commercial, tente de convaincre le président syrien de mettre fin à la répression militaire du mouvement de contestation, qui a notamment poussé des milliers de réfugiés vers la frontière turque.


    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :