• SYRIE. Bachar al-Assad menace la France : l'interview du "Figaro", une triple erreur

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    SYRIE. Bachar al-Assad menace la France :

    l'interview du "Figaro", une triple erreur

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    <time class="date-post" datetime="2013-09-03T13:09:33" itemprop="dateModified">Publié le 03-09-2013 à 12h50 - Modifié le 03-09-2013 à 13h09</time>

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    Temps de lecture Temps de lecture : 3 minutes

    LE PLUS. L'interview est exclusive. Mais elle fait polémique. Ce mardi, "Le Figaro" publie un entretien avec Bachar al-Assad réalisé par Georges Malbrunot. Un entretien accusé d'être plutôt une tribune accordée au dictateur. David-Xavier Weiss, secrétaire national de l'UMP chargé des médias, explique pourquoi cette publication le choque.

    Édité et parrainé par Aude Baron

    Fallait-il publier l'interview de Bachar Al Assad dans Le Figaro ? (capture d'écran lefigaro.fr)

     

    S'il y a bien une valeur que nous devons défendre en France, c'est la liberté. Comme l'a rappelé Jean-François Copé à Châteaurenard le 25 août dernier, la liberté héritée de la révolution française, inscrite en premier sur les frontons nos mairies ne doit souffrir d'aucune attaque.

     

    Le buzz l'emporte sur la raison

     

    Néanmoins, comme beaucoup de Français ou de lecteurs du "Figaro", on peut trouver choquant qu'un journaliste, ex-otage, donne une tribune à un dictateur, Bachar el-Assad, qui menace la France de représailles terroristes si notre pays souhaitait le sanctionner d'avoir utilisé des armes chimiques. Alors même qu'à Matignon, le Premier ministre réunissait tous les groupes parlementaires pour leur présenter les preuves de l'utilisation d'armes chimiques par le régime syrien, "Le Figaro" faisait du teasing sur cette interview exclusive. 

     

     

     

    Tant sur le fond que sur la forme, cette démarche éditoriale est choquante. 

     

    1. Choquante sur le timing tentant de concurrencer médiatiquement - et ce au-delà de tout clivage partisan - l'annonce de Jean-Marc Ayrault. 

     

    2. Choquante sur le fond, car donner la parole à, désormais, un ennemi de la France ne s'est jamais vu depuis... 70 ans en zone occupée lorsque Otto Abetz s'exprimait dans "Le Figaro". 

     

    3. Encore plus choquante lorsque le journaliste en question, Georges Malbrunot, qui fut lui-même otage, otage de" l'extrémisme" dans cette région du monde, relaie la menace d'un dictateur soutenu par le Hezbollah.

     

    Mais plus que la liberté d'expression ou la liberté de la presse, la liberté ou plutôt le choix délibéré de faire du buzz l'a emporté sur la raison, le patriotisme et la reconnaissance de ce qu'a pu faire la France pour obtenir sa libération il y a peu...

     

     

     

    Une interview qui rajoute encore plus de cacophonie

     

    Enfin, Bachar el-Assad, profite d’une tribune en France alors même qu’au niveau national, nos responsables politiques ne sont d’accord sur rien, cette interview rajoute de la cacophonie au bazar ambiant.  

     

    En effet, François Hollande se refuse pour le moment à un vote au Parlement, comme le réclame une partie de l’opposition UMP. Le choix de punir militairement - mais pas de renverser - Bachar el-Assad a été acté par l’exécutif alors qu’une très large partie de l’opinion française estime une intervention militaire trop coûteuse, risquée si des attentats terroristes devaient être perpétrés en représailles sur le sol français.

     

    Cette opération militaire est d’autant moins comprise car jusqu’ici ni la France, ni ses ressortissants, ni ses positions ou intérêts stratégiques ne sont menacés, et qu’il ne s’agit pas d’intervenir pour apporter la démocratie en Syrie, mais de punir, comme à l’école, le dictateur en place. Punir non pas pour les 110.000 morts depuis le début du conflit, mais pour les 1.5000 morts gazés par le régime de Bachar el-Assad.

     

    Alors qu’il y a tant de confusions sur le calendrier, François Hollande étant dépendant de l’ordre du jour du Congrès américain et l’ONU n’ayant donné aucun feu vert, aucun pays européen n’est solidaire de la diplomatie française sur les objectifs (punir mais pas renverser), sur la durée et son coût.

     

    L’interview de Bachar el-Assad dans "Le Figaro" de ce jour rajoute encore plus de trouble à la situation.


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