• Syrie : la Chine demande la fin des violences

    04/03 | 08:15 | mis à jour à 11:54 | Les Echos | 2commentaires

    Syrie : la Chine demande la fin des violences

    La Chine a appelé à cesser « inconditionnellement » les violences et a refusé toute ingérence humanitaire en Syrie, alors que la Croix-Rouge tentait toujours d'entrer dans un quartier de Homs repris jeudi par le régime après des semaines de pilonnage.

    La Chine a demandé au gouvernement et aux rebelles syriens de mettre immédiatement fin à tous les actes de violences, en particulier contre les civils, a fait savoir samedi 3 mars le ministère des affaires étrangères dans un communiqué cité par l'agence Chine nouvelle.

    « Le gouvernement syrien et toutes les parties concernées devraient immédiatement, totalement et inconditionnellement mettre fin à tous les actes de violence, en particulier la violence contre des civils innocents », écrit le ministère. Le communiqué appelle également à l'ouverture d'un dialogue « sans condition préalable » sous la médiation de l'émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe, l'ancien secrétaire général de l'Onu Kofi Annan.

    La Chine, pays ayant bloqué avec la Russie toutes les tentatives de faire adopter à l'ONU des résolutions condamnant la répression de la révolte en Syrie, a en outre répété qu'elle refusait toute ingérence sous prétextes « humanitaires », alors que les forces du régime bloquent l'aide humanitaire pour le quartier de Baba Amr, à Homs.

    Les violences dans le pays ont fait samedi au moins 37 morts, dont 14 membres des forces gouvernementales dans des affrontements avec des déserteurs près de Deraa (sud), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Deux autres victimes sont mortes dans une explosion à Deraa, qualifiée par les autorités d'attentat suicide.

    Depuis le début de la révolte contre le régime de Bachar al-Assad, à la mi-mars, les violences ont fait plus de 7.500 morts, selon l'ONU.

    Les corps de la journaliste américaine Marie Colvin et du photographe français Rémi Ochlick, tués le 22 février lors d'un bombardement de Baba Amr, à Homs, sont partis dans la nuit de samedi à dimanche de Damas pour Paris, a indiqué à l'AFP l'ambassadeur de France à Damas Eric Chevallier.

    L'aide humanitaire bloquée

    Vendredi, le CICR et le Croissant-Rouge syrien (CRAS) avaient envoyé sept camions transportant une aide urgente aux habitants du quartier, mais le convoi n'a pas encore été autorisé à pénétrer dans le quartier, provoquant la colère de la communauté internationale. Les autorités ont avancé des raisons de sécurité, en particulier la présence de bombes et mines sur la chaussée.

    « Aucune de nos équipes n'était entrée samedi après-midi dans ce quartier et (les autorités) n'ont pas autorisé l'entrée des aides. Nous sommes toujours en négociation », a affirmé le porte-parole du CICR à Damas, Saleh Dabbakeh. Le chef des opérations du CRAS, Khaled Erksoussi, a confirmé qu'aucune équipe n'était entrée à Baba Amr. « Les autorités nous ont fait savoir que l'accès nous était interdit pour des raisons de sécurité », a-t-il ajouté. Vendredi, le président du CICR, Jakob Kellenberger avait jugé « inacceptable que des gens qui attendent de l'aide d'urgence depuis des semaines n'aient toujours reçu aucun soutien ».

    Dans une première réaction officielle à la prise de Baba Amr, le quotidien gouvernemental As Saoura affirmait samedi : « Les services compétents ont rétabli la sécurité et la sûreté dans le quartier de Baba Amr après l'avoir désinfecté des groupes terroristes armés ».

    Le quartier a été soumis à un pilonnage systématique de l'artillerie, faisant des centaines de morts selon plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme et des dégâts considérables, avant que les forces régulières ne le prennent d'assaut.

    Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a estimé que les autorités syriennes commettaient « un crime » en interdisant l'entrée de l'aide humanitaire et a exhorté la communauté internationale à réagir aux « atrocités » du régime. Le chef de la diplomatie britannique, William Hague a lui estimé que le « refus » de laisser passer l'aide humanitaire souligne que le régime de Bachar al-Assad est « devenu criminel ».

    La situation en Syrie est « inacceptable », avait affirmé vendredi le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, appelant Damas à « laisser entrer sans conditions préalables » l'aide humanitaire. Sur le plan politique, M. Ban affirmé que la mission de Kofi Annan, nouvel émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie, serait « d'obtenir un cessez-le-feu, de mettre fin à la violence et d'aider à une solution politique » par le biais d'un « dialogue politique ».


    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :