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Plus de 4000 spectateurs pour la première séance de «The Artist» à Paris
Alain GRASSET | Publié le 12.10.2011, 19h36
A l’affiche de « The Artist », aujourd’hui en salles, Jean Dujardin crève l’écran. Ce film muet et en noir et blanc, qui se révèle être une œuvre grand public, pourrait ouvrir la porte de Hollywood à l’acteur, déjà Prix d’interprétation à Cannes. | (PETER IOVINO.)
Ce mercredi après-midi, pour sa première séance, «The Artist» le film muet en noir et blanc du réalisateur Michel Hazanavicius avec Jean Dujardin et Bérénice Béjo, a attiré 4187 spectateurs sur Paris-périphérie (sur 83 copies).
Normal, en ce mercredi, jour des enfants. «The Artist» effectue en fait le démarrage espéré par son producteur Thomas Langmann qui avait cru dans ce projet original et ambitieux. Soutenu par une critique très favorable et un bouche-à-oreille, ce film est bien parti pour conquérir un nombreux public.Présenté en compétition au dernier Festival de Cannes, «The Artist» qui a valu un prix d’interprétation à Jean Dujardin, avait été salué par de nombreux éclats de rires et des applaudissements nourris, malgré - ou grâce - à son format inhabituel. «C’était une vraie belle idée qui était sous le nez de tout le monde et qui a réussi», notait l’acteur au soir de son triomphe.
Pour sa part, Michel Hazanavicius reconnaît qu’il a beaucoup travaillé ses classiques pour raconter cette histoire de destins croisés qui revisite celle du cinéma : le crépuscule d’une star du cinéma muet, George Valentin ( incarné par Jean Dujardin), orgueilleuse et pathétique, et l’ascension de Peppy Miller, une jeune étoile du parlant (Bérénice Béjo au diapason de son partenaire), ambitieuse, pétillante et amoureuse. «J’avais envie de me coller à cette manière de raconter une histoire et la chance de reprendre là où de grands réalisateurs s’étaient arrêtés, en 1927, mais avec les 80 ans d’expériences techniques du cinéma» dit Michel Hazanavicius.
Enfant chéri du cinéma français après ses deux cartons au box-office, les «OSS 117», «Le Caire, nid d’espions» et «Rio ne répond plus», déjà avec Jean Dujardin ( 4,5 millions d’entrées au total) le réalisateur s’est nourri des grands noms du muet: Murnau, Fritz Lang ou Frank Borzage, avec la volonté d’éviter le pastiche ou l’ironie.
«J’ai fait les poches de Gene Kelly» plaisante Jean Dujardin qui a pris six mois de cours de claquettes avec sa partenaire pour peaufiner la scène de la fin, clin d’oeil ambitieux et réussi à «Chantons sous la Pluie». «On ne voulait surtout pas se faire doubler. On a fait 17 prises et la 11ème s’est avérée la bonne», affirme Bérénice Bejo qui s’était aussi imposé le visionnage de centaines de scènes de ses glorieuses aînées, Joan Crawford, Gloria Swanson ou Marlène Dietrich - dont elle a étudié les clins d’oeil.
«The Artist» dont les droits de distribution aux Etats-Unis ont été acquis par le producteur Harvey Weinstein sortira outre-Atlantique le 23 novembre. L’objectif de Weinstein est de positionner le film de Michel Hazanavicius dans la course aux Oscars, via un redoutable lobbying dont il est coutumier comme il l’a prouvé dans le passé avec «Shakespeare in Love» et «Le Discours d’un Roi»... Et pour cela, il compte bien sur Jean Dujardin et Hazanavicius qui vont bientôt aller faire une grosse promotion aux Etats-Unis.
Le Parisien
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