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    Présidentielle 2012

    Publié le 17 décembre 2011 à 19h58


    Eva Joly : "L'économie verte" peut créer "un million d'emplois"

    Eva Joly a détaillé son programme, notamment ses quatre priorités, ce samedi devant quelque 300 membres du parti EELV.

     Eva Joly 

    Eva Joly SIPA/CHESNOT

    Eva Joly, candidate d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à la présidentielle, a détaillé ce samedi ses priorités pour 2012, devant l'Agora d'EELV réunissant plus de 300 délégués et « coopérateurs ». Elle a souligné que le projet du parti, qui doit être adopté dimanche, était une « boussole pour (le) mouvement », base de son « contrat écologique pour la République » qui sera présenté le 11 février prochain à Roubaix (Nord).

    "Dépenser moins pour vivre mieux"

    Toute de blanc vêtue, Mme Joly a affirmé que sa « seule règle d'or serait de ne laisser personne au bord du chemin », avant de détailler ses « quatre priorités » dans un discours de 40 minutes. Candidate de la sortie du nucléaire, Eva Joly a d'abord parlé d'un « temps d'urgence sociale et écologiste pour sortir de la récession », refusant « les logiques mortifères de l'austérité ». En résumé, « dépenser moins pour vivre mieux ».

    Le blocage des loyers

    Très applaudie, elle s'est notamment prononcée pour le « blocage des loyers », relevant qu'« il y a même un petit pays où cela fonctionne, un petit pays exotique, l'Allemagne ! » Selon elle, alors que « la France est malade du chômage », il est possible de « créer un million d'emplois » dans « l'économie verte » d'ici à 2020. Le chiffrage de cette annonce ne sera dévoilé qu'en janvier prochain. « C'est le seul chemin pour sortir intelligemment et efficacement de la crise », a-t-elle dit, fustigeant la « toute puissance » des marchés financiers. « Les spéculateurs ne gagneront pas », a souligné l'ex-juge, experte en « combat contre les paradis fiscaux ». Évoquant le cargo échoué dans le Morbihan, l'eurodéputée a également proposé « une section au sein de la Cour pénale internationale chargée de poursuivre et réprimer sévèrement les crimes écologistes ».

    "La xénophobie d'Etat made in France, ça suffit"

    Deuxième idée, un « pacte de fraternité ». L'occasion de s'en prendre à « Hortefeux, Besson et Guéant qui n'ont eu de cesse de caresser le Front national dans le sens du poil, avec une expression bien de chez nous "expulsons français" ». Avant de lancer : « La xénophobie d'Etat made in France, ça suffit comme ça ! »

    "En finir avec la Ve République"

    Troisième priorité, « la République des biens communs » pour « en finir avec la Ve République », a poursuivi Eva Joly, s'attaquant aux « pratiques claniques et aux méthodes barbouzardes comme dans l'affaire des fadettes » du quinquennat de Nicolas Sarkozy. « Takieddine, Karachi, Marseille, Hénin-Beaumont », cela « relève du même processus délétère », a-t-elle jugé, faisant allusion à l'UMP comme au PS.

    "Une préférence sociale et environnementale, pas nationale"

    Enfin, elle s'est prononcée pour une Europe fédérale, persuadée que les Français « se refusent à une vision hexagonale et chauvine du monde ». A ceux qui parlent d'« acheter français », elle répond que la « réindustrialisation » doit se faire par les PME innovantes et écologiques, « pas contre, ni dans le dos de l'Europe ». « Ma préférence n'est pas une préférence nationale mais une préférence sociale et environnementale », a-t-elle résumé.
      
    La candidate d'EELV a indiqué qu'elle proposerait « rapidement » avec Daniel Cohn-Bendit « un autre chemin » que celui d'Angela Merkel et Nicolas Sarkozy sur le Traité européen. Sous les « Eva présidente » scandés par une salle debout, elle a appelé à « voter juste » pour un projet de société « et non pas un rafistolage du système ».

    Pour Cécile Duflot : "Un projet dense, ambitieux et réaliste"

    La secrétaire nationale d'EELV, Cécile Duflot, avait pris la parole dans la matinée. Face à la « crise d'un système et d'un modèle de développement » fondé notamment sur « l'ultra-court terme », et « au moment où on essaie de nous faire croire que la seule solution est de renier les acquis sociaux et aller vers des sacrifices plus importants », c'est un « programme d'action pour les temps qui viennent » avec l'objectif de « s'attaquer à la racine de nos difficultés et présenter des solutions globales écologistes », a-t-elle dit. « Ni un petit livre vert ni une Bible », ce projet porte « l'étendard affirmé de vivre mieux » en « respectant la planète et les équilibres sociaux », a-t-elle ajouté, relevant que « l'originalité de l'écologie politique est d'avoir tiré les leçons de ce qu'il s'est passé au XXe siècle ». Ce projet « dense, ambitieux, large, synthétique, radical et aussi réaliste et fondamentalement écologiste », « apporte des nouvelles solutions » car il ne faut « pas se cantonner à des solutions dépassées », selon la patronne d'EELV.


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