• THAÏLANDE, en finir avec la violence ?

     Le chef de l'armée thaïlandaise a estimé, vendredi 23 avril, que le recours à laforce n'est pas une solution pour sortir de la crise politique qui paralyse la Thaïlande, au lendemain d'attaques à la grenade qu iont fait un mort et 85 blessés.

    Le général Anupong Paojinda "a déclaré [...] que l'usage de la force ne mettrait pas fin aux problèmes actuels et qu'il aurait de nombreuses répercussions", a indiqué le colonel Sirichan Ngathong, un porte-parole militaire. "Le travail de l'armée maintenant est de prendre soin du peuple et non d'autoriser les Thaïlandais à s'attaquer les uns les autres", a ajouté l'officier.


    Les "chemises rouges" prêts à organiser des élections

    De leur côté, les manifestants thaïlandais qui réclament la démission du Premier ministre, les "chemises rouges", ont estimé que l'organisation d'élections législatives d'ici troismois cons tituait un délai "négociable" pour une sortie de crise.

    "Si le gouvernement annonce une dissolution de la chambre basse dans les trente jours, nous pourrons négocier", a indiqué Veera Musikapong, un des principaux leaders du mouvement des "chemises rouges". "Après la dissolution, le gouvernement disposera de 60 jours supplémentaires pour préparer les élections, soit 90 jours au total", a-t-il ajouté.

    Les "rouges" réclamaient jusqu'à présent une démission immédiate et sans condition du chef du gouvernement Abhisit Vejjajiva, qui pour sa part affirme ne pas vouloir quitter le pouvoir avant la fin de l'année et bénéficie encore du soutien de l'armée.


    Bangkok sous haute tension : un mort et 85 blessés à Bangkok

    Jeudi soir, des attaques à la grenade qui ont fait un mort et 85 blessés à Bangkok, plongeant la Thailandedans une crise politique profonde et  meurtrière.

    Un calme précaire est revenu, vendredi matin, à l'entrée du quartier financier de Silom qui a sombré dans le chaos dans la soirée de jeudi. Cinq grenades M79 avaient été lancées, alors que les manifestant pro et antigouvernementaux se faisaient face. D'après le vice Premier ministre Suthep Thaugsubanes, les attaques situées à proximité de Patpong, le célèbre quartier chaud de la ville fréquenté par les étrangers, ont tué une Thaïlandaise de 26 ans. Les blessés ont été rapidement évacués en ambulance, parmi eux, quatre étrangers, semble-t-il de nationalités américaine, australienne, japonaise et indonésienne.

    Des affrontements sporadiques ont ensuite éclaté entre les deux groupes, "chemises rouges" décidés à renverser le Premier ministre Abhisit Vejjajiva et les "sans couleurs", exaspérés par un mouvement qui dure depuis la mi-mars et pénalise lourdement l'économie.


    Les "chemises rouges" pointées du doigt

    Le pouvoir en place affirme que les grenades ont été lancées depuis la zone contrôlée par les "rouges", retranchés derrière des barricades de pneus et de bambous dans une vaste zone du centre-ville.

    Les manifestants quant à eux ont affirmé que le mouvement n'attaquerait "jamais des gens innocents". "J'ai des preuves que ce qui s'est passé la nuit dernière est le fait du gouvernement", a affirmé Nattawut Saikuar, l'un des cadres de l'opposition, rejetant "toute forme de violence".

    Le pays redoutait depuis quelques jours un nouveau carnage après la tentative ratée des militaires, le 10 avril, de déloger les "chemises rouges" d'un quartier de la vieille ville. L'opération avait fait 25 morts et plus de 800 blessés.


    Nécessaire concession

    La presse locale était sous le choc vendredi, certains journaux décrivant une société malade de ses divisions,notamment entre les élites de Bangkok, palais royal, magistrats, hiérarchie militaires, hommes d'affaires, et les masses rurales et urbaines défavorisées.

    Dans son éditorial, le quotidien anglophone Bangkok Post écrit : "la réalité est que nous devons vivre ensemble, les "chemises rouges", les "chemises jaunes", les multicolores, les militaires, la police, les prétendues élites, les opprimés et les non-alignés". "Une concession doit être faite de part et d'autres ou bientôt, le spectre redouté de la guerre civile pourrait devenir réalité", ajoute le journal.

    Vendredi matin, alors que les forces de l'ordre et manifestants ont échangé poignées de main et bouteilles d'eau, les premiers ont tenté de négocier un recul des barricades d'une centaine de mètres pour sécuriser la circulation sur un des plus gros carrefours de Bangkok. Des litres de liquide inflammable ont été déversés sur la route pour protéger les "rouges" d'un éventuel assaut des forces de l'ordre.

    L'ONU a appelé les autorités et les manifestants à "éviter la violence" et à s'efforcer de résoudre leur conflit "par le dialogue". L'Australie a pour sa part conseillé à ses ressortissants de ne pas se rendre en Thaïlande, mettant en garde contre d'éventuelles nouvelles violences.

     (Nouvelobs.com avec AFP)


  • Commentaires

    1
    marialis2.2 Profil de marialis2.2
    Samedi 24 Avril 2010 à 01:17
    "Une société malade de ses divisions". Effectivement pour nous occidentaux il est difficile d'intégrer les nombreux mouvements qui s'entrechoquent : rouges, jaunes, roses, et quoi encore...
    Nous comprenons bien que la situation économique est désastreuses pour les paysans et les ouvriers, qu'ils sont exaspérés de n'être jamais entendus et qu'ils iront jusqu'au bout.


    Pourquoi attendre d'en arriver là?Pourquoi les dresser les uns contre les autres? Comment ne pas sombrer? ne passe révolter?
    Ils sont durs à la tâche, le caractère bien trempé de ceux qui ne mendieront pas : traitez les comme des hommes et ayez pour eux du respect : ils ne demandent rien d'autre que la juste rétribution du travail bien fait.
    Formulons avec l'ONU des voeux de paix et de dialogue pour la réorganisation d'un pays en proie avec ses vieux démons...
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