• Tianjin : les autorités chinoises confirment la présence de centaines de tonnes de cyanure

    Tianjin : les autorités chinoises

    confirment la présence de

    centaines de tonnes de cyanure

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2015-08-16T09:01:27+02:00" itemprop="datePublished">16.08.2015 à 09h01</time> • Mis à jour le <time datetime="2015-08-16T15:40:28+02:00" itemprop="dateModified">16.08.2015 à 15h40  lien </time>

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    Des soldats chinois armés de masques à gaz examinent un container sur le site de l'explosion à Tianjin. <figcaption class="legende" data-caption="Des soldats chinois armés de masques à gaz examinent un container sur le site de l'explosion à Tianjin."> Des soldats chinois armés de masques à gaz examinent un container sur le site de l'explosion à Tianjin. CHINA DAILY / REUTERS</figcaption> </figure>

    Les autorités chinoises ont confirmé pour la première fois la présence de cyanure en grandes quantités dans l’entrepôt de la métropole portuaire de Tianjin, dans l’est de la Chine, où deux puissantes déflagrations sont survenues mercredi. La catastrophe a fait 112 morts dont 21 pompiers, selon le dernier bilan officiel relayé par une presse étroitement censurée. Les pompiers, qui luttent encore contre les flammes, forment la majeure partie des 95 personnes portées disparues, selon l’agence Xinhua. Au total, 46 personnes ont été tirées des décombres du site et 722 ont été hospitalisées, de source officielle.

    D’après les estimations préliminaires, plusieurs centaines de tonnes de ce matériau hautement toxique y étaient entreposées en deux points du site, a précisé le général Shi Luze, chef d’état-major de la région militaire de Pékin. Le général Shi n’a pas précisé de quel type de cyanure il s’agissait mais les médias chinois avaient parlé auparavant de la présence de 700 tonnes de cyanure de sodium, un composant chimique très toxique en cas d’inhalation, d’ingestion ou de contact avec la peau.

    Selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), les cyanures de sodium et de potassium ne sont pas inflammables ni combustibles. Toutefois, en présence d’acides et de produits à réaction acide, ils s’hydrolysent en libérant du cyanure d’hydrogène, gaz très inflammable et toxique. Lorsque ces produits sont impliqués dans un incendie, ils peuvent se décomposer à la chaleur, libérant du cyanure d’hydrogène et des oxydes d’azote.

    Une équipe de plus de 200 militaires spécialistes des armes nucléaires, bactériologiques et chimiques est arrivée pour mener des opérations de nettoiement, selon Chine nouvelle. Afin de faire face aux conséquences de cette catastrophe, le ministère des affaires étrangères de la France a également proposé son aide, dimanche, assurant que la France est « prête immédiatement » à mettre à disposition « des capacités de secours de la sécurité civile ». « Une mission d’évaluation peut partir très rapidement pour apprécier les besoins sur le terrain », a poursuivi le Quai d’Orsay.

    Lire aussi : Le contrôle étroit de Pékin sur l’information sur l’explosion de Tianjin

    Craintes d’une contamination de l’air et de l’eau

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    Un liquide inconnu dont de la fumée se dégage est présent sur le site de l'explosion à Tianjin. <figcaption class="legende" data-caption="Un liquide inconnu dont de la fumée se dégage est présent sur le site de l'explosion à Tianjin.">Un liquide inconnu dont de la fumée se dégage est présent sur le site de l'explosion à Tianjin. CHINA STRINGER NETWORK / REUTERS</figcaption> </figure>

    La catastrophe nourrit les craintes de contamination parmi les 15 millions d’habitants de la ville. Les familles des victimes accusent les autorités de vouloir cacher la vérité. Des sites Internet ont été bloqués pour avoir diffusé des « rumeurs ». Un journaliste de l’un des portails Web les plus lus du pays a expliqué au Monde qu’un ordre spécial reçu jeudi de la puissante Administration du cyberespace de Chine imposait au site de ne pas envoyer de reporters sur place et de maîtriser tant les sources, réduites aux médias contrôlés par le centre, que le nombre d’articles sur le sujet.

    Les autorités chinoises n’ont de cesse de rassurer la population, assurant qu’en dépit de la présence de taux anormaux de certains polluants, l’air de Tianjin est respirable. Ce qui n’a pas empêché l’agence Chine Nouvelle d’indiquer que la densité de cyanure dans les eaux usées était jeudi 10,9 fois supérieure à la normale. Ce taux a depuis baissé pour s’établir à deux fois le taux normal.

    Greenpeace a expliqué dimanche avoir testé les eaux de surface en quatre endroits de Tianjin mais que les niveaux de cyanure n’étaient pas élevés. « Cela montre que les réserves d’eau ne sont pas gravement contaminées », a dit l’association, soulignant que ces tests ne révélaient rien sur la présence d’autres produits dangereux.

    Piètre bilan en termes de sécurité industrielle

    Selon la police de Tianjin, l’entrepôt contenait principalement du nitrate d’ammonium, du nitrate de potassium et du carbure de calcium au moment des explosions. Des experts chimistes ont également expliqué que le carbure de calcium pouvait, au contact de l’eau, former de l’acétylène, un gaz hautement explosif. Or les premières équipes de pompiers, arrivées sur les lieux avant les explosions pour éteindre un incendie, auraient arrosé longuement des stocks de substances chimiques dangereuses, ignorant que celles-ci pouvaient détoner au contact de l’eau.

    La catastrophe a rappelé le piètre bilan de la deuxième économie mondiale en termes de sécurité industrielle, les réglementations étant souvent ignorées pour des raisons de rentabilité et leur mise en œuvre contrôlée de façon laxiste.

    En juillet, 15 personnes avaient été tuées et plus de 10 autres blessées dans l’explosion d’un site illégal de stockage d’explosifs pour feux d’artifice dans la province du Hebei, dans le nord-est de la Chine. En août 2014, 146 personnes, selon le bilan officiel, avaient trouvé la mort dans l’explosion d’une usine de pièces automobiles à Kunshan, près de Shanghaï. Liant plusieurs précédents à l’accident de Tianjin le président Xi Jinping a enjoint samedi les autorités chinoises à en tirer les leçons « extrêmement profondes ».

    Lire aussi : La sécurité dans l’industrie chinoise « passe après la recherche du profit »


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    la déflagration et les dégats de la zone... par lemondefr


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