• Tour de France : Vincenzo Nibali, le requin jaune

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    Tour de France : Vincenzo Nibali, le requin jaune

    Le Point.fr - Publié le <time datetime="2014-07-27T19:08" itemprop="datePublished" pubdate="" style="padding:0px;vertical-align:top;">27/07/2014 à 19:08</time> - Modifié le <time datetime="2014-07-27T19:34" itemprop="dateModified" style="padding:0px;vertical-align:top;">27/07/2014 à 19:34</time>

    L'Italien remporte logiquement un Tour qu'il a survolé avec quatre victoires d'étapes et dix-huit jours en jaune. Retour sur son ascension.

    <figure itemprop="associatedMedia" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject" style="margin:0px auto 20px;padding:0px;vertical-align:top;width:auto;overflow:hidden;zoom:1;">Vincenzo Nibali, qui a passé 18 jours avec le maillot jaune sur ce Tour, a remporté son troisième grands tours, après le Giro et la Vuelta.<figcaption style="padding:0px;vertical-align:top;color:rgb(102, 102, 102);">Vincenzo Nibali, qui a passé 18 jours avec le maillot jaune sur ce Tour, a remporté son troisième grands tours, après le Giro et la Vuelta. © ERIC FEFERBERG / AFP</figcaption></figure>
    C'est une habitude que Vincenzo Nibali a prise très tôt sur ce Tour de France. L'Italien n'a utilisé que deux maillots jaunes au quotidien : celui remporté à Shieffield (2e étape), le premier, et celui obtenu à Aremberg (5e étape), après la terrible étape des pavés. Le staff de la formation Astana lui nettoyait donc ses deux tuniques tous les soirs, à l'eau froide. Superstitieux, le nouveau vainqueur du Tour ? Oui, mais pas seulement. Avec sur ses épaules ces deux tuniques, il revendique les choix qu'il a faits, ceux qui l'ont mené à la victoire. Lors de ces deux étapes, courues dans la première semaine, Christopher Froome (Sky, qui a abandonné au cours de la 5e étape) et Alberto Contador (Saxo-Tinkoff) étaient encore là. "Pour les battre, je savais que j'allais devoir réinventer la course, attaquer la course en dehors des Alpes et des Pyrénées", a confié l'Italien.
     
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    Une copie parfaite 

    Il s'est donc employé à "réinventer la course", ne négligeant aucun détail et surtout aucune étape. À Shieffield, dans la ferveur populaire britannique, il attaque à deux kilomètres de l'arrivée, remporte l'étape et sa première tunique dorée. Trois jours plus tard, il découvre les pavés de Paris-Roubaix pour la première fois de sa carrière. Christopher Froome (Sky) a abandonné avant de les parcourir, Alberto Contador, lui, est sur la défensive. Vincenzo Nibali résiste, vigilant, et rend une copie parfaite.

     

    À 29 ans, il devient le sixième coureur à remporter les trois grands tours. Avec sa victoire sur le Giro (en Italie, 2013) et la Vuelta (en Espagne, 2010), il rejoint Jacques Anquetil (1963), Bernard Hinault (1980) ou encore Felice Gimondi (1968), à qui il est souvent comparé en Italie. Mais celui qui est surnommé le "requin de Messine" a aussi appris de ses échecs, de ce terrible Giro, en 2010, où il perd le maillot rose de leader sur les routes de terre du Chianti, alors secouées par un orage. Trois ans plus tard, Vincenzo Nibali remporte donc le tour d'Italie, frappé par des conditions climatiques extrêmes, en s'imposant notamment en solitaire aux Tre Cime di Lavaredo (dans les Dolomites), sous la neige et par moins 3 degrés. Sur ce Tour, le "requin de Messine" n'a donc aucun mal à assurer sur les pavés sous une pluie battante, ou dans la chaleur estivale des Alpes et des Pyrénées.

     

    "Je vais être coureur cycliste"

    Son abnégation, comme sa passion, celui qui se faisait surnommer "Enzo" pendant son enfance la puise dans ses racines. Dans sa Sicile natale, à Messine, une cité portuaire reconstruite après un terrible séisme en 1908. Sur cette terre brûlée par le soleil, où la pieuvre mafieuse est depuis trop longtemps enracinée, Vincenzo est un gamin agité, assez pour que le personnel de l'hôpital le reconnaisse à chacune de ses venues. Journaliste à L'Équipe, Philippe Brunel a relaté dans les colonnes du quotidien une anecdote qui fera date, racontée par la mère du futur coureur, alors blessé à la jambe : "Quand le chirurgien est arrivé, pour le recoudre, Vincenzo lui a dit : Faîtes ça bien, hein, car je vais être coureur cycliste." Ici, il ne s'agit pas d'un rêve, mais d'une volonté omniprésente. Oui, il "va" être professionnel et remporter les plus grandes épreuves modernes du cyclisme.

    Le "requin" dans les roues du "pirate"

    Lui, le gamin de Messine qui regardait les VHS du Tour de France emprunté dans le magasin de location de vidéos familial. Lui qui devait rejoindre le nord du pays, en voiture avec son père, pour disputer des courses. Rapidement, son style, limpide et racé, lui vaut le surnom de "Squallo dello Stretto", le requin du détroit. Lors de ses premières années sur un vélo, il arborait le bandana, clin d'oeil à la star incontestée de ses jeunes années, le fantasque Marco Pantani, vainqueur de la grande boucle en 1998. Dix ans après la disparition du "pirate", un autre Italien remporte le Tour de France.

    Forcément, Vincenzo Nibali n'a pas échappé aux questions sur le dopage. Car il a survolé le Tour : quatre victoires d'étape, dix-huit jours avec le maillot jaune sur les épaules et un premier poursuivant relégué à plus de sept minutes. Hormis durant les années Armstrong, rayées depuis des tablettes du palmarès, on n'avait pas retrouvé un tel écart depuis 1997 et les 9 min 9 sec d'avance de Jan Ullrich sur Richard Virenque. "Je crois avoir montré beaucoup de transparence durant toute ma carrière", a insisté le Sicilien lors des derniers jours du Tour, ajoutant "avoir toujours été le porte-drapeau de l'antidopage".

    Le retour d'un vainqueur élégant

     

    Ce coureur italien célébré sur les Champs-Élysées est surtout l'étendard d'un cyclisme en manque de romantisme. Cette discipline et son épreuve reine - le Tour de France - avait besoin d'un autre visage, loin de la froide machine à gagner des Sky, vainqueur des deux dernières éditions (Wiggins, 2012, Froome, 2013). Certes, les coéquipiers de Nibali ont été irréprochables, malgré les aléas, comme la chute de Jakob Fulsang dans les Alpes.

     

    Mais lui a toujours été le patron. Sachant accélérer, attaquer, se montrer élégant - laissant à Tony Galopin les joies d'un jour en jaune (9e étape) - et marquer l'histoire. En s'imposant à la Planche des Belles Filles dans les Vosges, à Chamrousse dans les Alpes et à Hautacam dans les Pyrénées, il inscrit son nom dans ces lieux qui font la légende du Tour. Vicenzo Nibali rejoint donc Bottechia (1924, 1925), Bartali (1938, 1948), Coppi (1949, 1952), Neucini (1960), Gimondi (1965) et Pantani (1998) dans le cercle très fermé des Italiens à avoir remporté la grande boucle.

    Consultez notre dossier : Tour de France

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