• Trois partielles, un électrochoc

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    10 décembre 2012
    Trois partielles, un électrochoc

    Photo AFP

    Trois législatives partielles ne font pas l'hiver. Il n'empêche, pour François Hollande et son gouvernement, les résultats du premier tour dimanche 9 décembre dans la 6e circonscription de l'Hérault, la 13e des Hauts-de-Seine et la 1re du Val-de-Marne ont fait l'effet d'une douche froide.

    Partout, la gauche est en repli. Dans le Val-de-Marne, elle est carrément éliminée et dans l'Hérault, elle ne peut plus prétendre à la victoire, contrairement à juin dernier.

    Le PS, non sans raison, pointe la forte abstention qui sert de toile de fond à ces trois scrutins, mais ne peut s'exonérer du reste : l'UMP, pourtant en plein psychodrame, est parvenue à mieux mobiliser ses électeurs que lui.

    Pour la gauche, qui espérait conserver Béziers et faire tomber Antony, c'est un vrai revers, et peut-être aussi un électrochoc, le premier depuis sept mois. Devant la presse, ce lundi, le flegmatique Harlem Désir n'a pas tourné autour du pot.

    « Il y a un besoin de pédagogie, d''explications, de cohérence chez les Français et particulièrement dans l'électorat de gauche, qui attend des résultats », reconnaît le premier secrétaire du parti socialiste.

    Donc, la crise n'explique pas tout. Elle suffirait pourtant amplement à expliquer la gueule de bois qui s'est emparée des électeurs de gauche : entre mai et octobre, le nombre des chômeurs est passé de 2,9 millions à 3,1 millions, les plans sociaux se multiplient, la pauvreté augmente. Le pays est plongé dans une crise profonde dont on ne voit pas le bout.

    Ce n'est pourtant pas cette situation objective que pointe Harlem Désir, mais « le défaut d'explication », « le besoin de pédagogie ». Formidable aveu, car le manque de clarté est bien le talon d'Achille de François Hollande depuis son élection et il le paie chèrement auprès des Français.

    Dans le dernier baromètre Ipsos-Le Point, ils sont désormais 60 % à désavouer l'action présidentielle (+ 7 points de mécontents en un mois) et 58 % à avoir une image défavorable de celle du premier ministre (+ 9 points). Les deux hommes perdent aussi bien à gauche qu'au centre.

    Le sondage a été réalisé les 7 et 8 décembre, juste après le bras de fer autour de Florange. C'est un désaveu cinglant de la stratégie présidentielle qui consistait à vouloir jouer sur tous les tableaux pour essayer de perdre le moins d'électeurs possible.

    Arnaud Montebourg était chargé de donner des gages à la vieille gauche, avec son projet de nationalisation des hauts-fourneaux. Jean-Marc Ayrault campait le social démocrate qui s'assume, François Hollande était l'homme de la synthèse qui ne désavouait personne.

    Eh bien c'est raté. Les électeurs n'ont vu dans cette affaire qu'un seul gagnant : Mittal. Comme quoi, la crise impose aux gouvernants une toute autre posture.


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