La bataille des transports urbains à Paris rebondit. Cette fois, ce n'est ni dans le domaine réglementaire, ni devant les tribunaux, mais sur le terrain commercial. «Dès ce vendredi, à Paris, nous abaissons les tarifs de notre service de VTC UberX de 20 %, révèle au Figaro Thibaud Simphal, directeur général d'Uber France. Pour notre service UberPool, qui permet à plusieurs passagers de partager un trajet en tout ou partie, nous ajoutons une baisse supplémentaire de 25 % de 20 heures à 6 heures tous les jours.»
La société américaine, bête noire des taxis à Paris et ailleurs dans le monde, dit avoir programmé cette offensive dès le printemps. Mais elle en annonce le lancement à un moment clé. L'image d'Uber a pâti, à la rubrique des faits divers, de la chronique de sa bataille pour imposer son service UberPop de chauffeurs non professionnels. Il a été finalement suspendu mais vaut à ses dirigeants un procès en correctionnelle renvoyé à début 2016.
L'entreprise relance sa conquête via son service UberX de VTC professionnels destinés au marché de masse. «En baissant les prix, nous nous adressons à des clientèles auxquelles le marché offre peu de solutions, qu'il s'agisse des jeunes, des trajets de nuit, des trajets vers la banlieue ou de banlieue à banlieue», explique Thibaud Simphal. La démarche d'Uber est aussi une riposte à une concurrence qui s'aiguise à Paris, qu'il s'agisse des offres des autres sociétés de VTC, des nouvelles plateformes comme Heetch, mais aussi des taxis, qui proposent désormais des forfaits aéroports ou des forfaits nocturnes à 10 euros (Taxis bleus).
Selon Uber, la demande, très sensible au prix, devrait augmenter. La plateforme américaine garantit donc à ses chauffeurs le maintien de leur chiffre d'affaires pendant six semaines. L'exemple de New York crédibilise l'hypothèse, puisque le revenu horaire des chauffeurs est passé de 26,36 à 39,30 dollars entre 2012 et aujourd'hui, au fil de quatre opérations de baisses de prix, et leur temps «à vide» a chuté de moitié.