• UMP : 4 graphiques pour comprendre l'ampleur des fausses factures

    UMP : 4 graphiques pour comprendre l'ampleur des fausses factures

    Le Monde.fr | <time datetime="2014-06-17T15:44:49+02:00" itemprop="datePublished">17.06.2014 à 15h44</time> • Mis à jour le <time datetime="2014-06-18T10:53:14+02:00" itemprop="dateModified">18.06.2014 à 10h53</time> |    lien       Par Samuel LaurentJonathan Parienté et Maxime Vaudano

     

     

    <figure>Jérôme Lavrilleux et Jean-Francois Copé, au siège parisien de l'UMP, en novembre 2012. </figure>

     

    Après les révélations de l'avocat de la société Bygmalion, après les aveux du bras droit de Jean-François Copé, Jérôme Lavrilleux, Mediapart publie de nouveaux éléments qui accréditent la thèse d'irrégularités financières majeures dans la dernière campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.

    Lire : Si vous n'avez rien suivi à l'affaire Bygmalion

    Le site a publié, mardi 17 juin, l'intégralité de la double facturation des meetings de campagne de M. Sarkozy : le coût déclaré à la Commission nationale des comptes de campagne et du financement de la vie politique (CNCCFP), et le coût réel largement plus élevé que le montant officiellement déclaré.

    1. Pourquoi faire payer les meetings par son parti ?

    En France, il existe un plafond de dépenses à chaque campagne électorale. Si un candidat dépense plus, il est privé du remboursement par l'Etat d'une partie des dépenses. C'est ce qui est arrivé à Nicolas Sarkozy en 2013. Mais il semble que la CNCCFP et le Conseil constitutionnel aient grandement sous-estimé l'ampleur de la fraude.

    Selon les informations déjà révélées par le Journal du dimanche, début juin, mais détaillées par Mediapart, l'ensemble des prestations fournies par la société Bygmalion figurent sur une clé USB, qui est désormais en possession de la policejudiciaire. Mediapart affirme avoir vérifié la double facturation auprès des prestataires que Bygmalion réglait.

     
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    Jérôme Lavrilleux, qui codirigeait la campagne de M. Sarkozy, avait reconnu en direct à la télévision des dépassements et une double facturation, mais n'avait pas évoqué des montants de cette ampleur.

    Le total des dépenses de la campagne, tel qu'il apparaît au regard de ces fichiers, est énorme : alors que le candidat Sarkozy avait déclaré pour 4,267 millions d'euros pour les meetings facturés par Bygmalion, ce seraient en réalité 21,2 millions d'euros qui ont été dépensés, soit 16,94 millions de plus – et ce seulement pour les meetings.

    En tout, M. Sarkozy aurait dépensé plus de 39 millions d'euros, alors que le plafond est fixé par la loi à 22,5 millions d'euros.

     

    <figure>Les frais de campagne de Sarkozy selon lui, le Conseil constitutionnel, Bygmalion et Mediapart </figure>

     

    2. 17 millions d'euros de dépenses dissimulées

    Nous avons utilisé ici les données publiées par Mediapart, montrant le différenciel entre le montant officiellement déclaré et le montant réellement payé, meeting par meeting :

     

     

    Pour les meetings du Trocadéro et de La Concorde, le tableau indique « 0 » car Bygmalion n'était pas le prestataire. On constate en revanche que si l'entreprise n'était pas officiellement chargée de l'organisation, elle y a participé en sous-main, ou du moins s'est fait rémunérer.

    3. L'envolée des dépenses de l'UMP

    Pour mieux saisir ce dossier, il faut comprendre qu'on compte à part le budget de la campagne de M. Sarkozy et celui de l'UMP. Pour éviter de dépasser le montant autorisé, l'UMP a vraisemblablement réglé une bonne partie des factures de Bygmalion en lieu et place du candidat Sarkozy. En effet, un candidat dispose d'un compte de campagne distinct de celui de son parti.

    Lire : Au fait, comment finance-t-on une campagne ?

    Il est intéressant de regarder les choses d'un autre point de vue : quel est impact de ces dépenses supplémentaires sur les comptes de l'UMP ? Nous avons comparé les comptes officiels de l'UMP sur 2011 et 2012 – dernière année disponible. On voit bien à quel point le parti a vu ses dépenses exploser.

     

     

    Enfin, dernière comparaison, entre les années électorales 2007 et 2012, dont on peut imaginer qu'elles sont structurellement les mêmes pour un parti. C'est le cas au niveau des recettes, mais pas pour les dépenses, bien plus importantes pour l'année 2012, notamment du fait des meetings.

     

     

     

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