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    UMP : les 3 jours d'une guerre sans merci

    Créé le 21-11-2012 à 17h57 - Mis à jour à 18h44    lien

    Depuis dimanche, les coups de théâtre et autres petites phrases assassines se succèdent. Retour sur les épisodes clés d'une élection qui fait vaciller l'UMP.

    Jean-François Copé, François Fillon et Jean-Louis Borloo au premier rang d'un meeting de Nicolas Sarkozy, en avril 2012 (Witt/Sipa)

    Jean-François Copé, François Fillon et Jean-Louis Borloo au premier rang d'un meeting de Nicolas Sarkozy, en avril 2012 (Witt/Sipa)
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    La guerre est relancée. Ce mercredi 21 novembre, les pro-Fillon, Eric Ciotti en tête, assure que trois fédérations UMP d'Outre-mer ont été oubliées dans le décompte des suffrages par la Cocoe (commission de contrôle). Et que leur réintégration donnerait François Fillon... vainqueur. 

    Un coup de théâtre qui intervient après trois jours fous, fous, fous. Depuis dimanche, l'UMP a perdu la tête. Retour sur les épisodes clés de ce scénario "abracadabrantesque".

    Le "putsch médiatique" de Copé

    Dimanche, c'est le jour du vote. Les militants se déplacent plus nombreux que prévus aux bureaux de vote. Le scrutin n'est pas encore clos que les deux camps dénoncent les fraudes.

    Contre toute attente, alors que c'est à la Cocoe (commission de contrôle) d'annoncer les résultats définitifs, Jean-François Copé prend à 23h30 la parole depuis le siège de l'UMP et annonce qu'il vient d'être élu : "Les militants de l'UMP viennent de m'accorder la majorité de leurs suffrages et ainsi de m'élire président de l'UMP." Dominique Dord, député fillonniste de Savoie, n'en revient pas. Il dénonce le "putsch médiatique" de Jean-François Copé.

    "Je ne lâcherai rien", répond Fillon

    François Fillon réplique immédiatement, cinq minutes après Copé : "les résultats me donnent une courte victoire de 224 voix". Le ton est prudent. François Fillon veut attendre la confirmation de la commission de contrôle. "Je ne lâcherai rien car ce qui est en cause aujourd'hui, c'est la capacité de la droite et du centre à incarner le redressement du pays. Je ne laisserai pas voler la victoire aux militants."

    La nuit des deux présidents

    A minuit, la Cocoe annonce dans un communiqué qu'elle va procéder au recomptage total des voix, département par département, fédération par fédération. A 4h du matin, elle abandonne et continuera ses travaux le lendemain à 10h. L'UMP se couche sans président. Ou plutôt deux. La confusion est totale

    Copé persiste : "Oui, j'ai gagné"

    Lundi, Jean-François Copé persiste et signe. "Oui, j'ai gagné", annonce le secrétaire général de l'UMP sur BFM/TV à 8h30, lundi. "J'attends sereinement les résultats de la commission. Tous les sondages m'annonçaient perdant, on donnait 80% à Fillon et 20% pour moi."

    A 10h, François Fillon prend le contre-pied de son adversaire Jean-François Copé et "confirme" son "avance". Il appelle à attendre "avec sang-froid" les résultats officiels.

    "Lamentable", lâche Juppé

    Alain Juppé, qui fut le premier président de l'UMP, appelle François Fillon et Jean-François Copé à cesser immédiatement les "invectives" et à se rencontrer, après une nuit de déchirement entre les camps des deux candidats à la présidence du parti. L'ancien Premier ministre assène : "A l'heure où j'écris, l'UMP est incapable de dire qui a gagné l'élection à sa présidence. La situation est lamentable."

    La Cocoe compte et recompte

    Durant toute la journée, la Cocoe recompte. Les deux camps annoncent chacun leurs tours des résultats qui donnent leur candidat "en avance". Les infos se suivent et se contredisent.

    A 22h50, les résultats officiels tombent. C'est Patrice Gélard, le président de la Cocoe, qui les annonce : 87.388 voix pour Jean-François Copé, soit 50,03%, 87.290 voix pour François Fillon, soit 49, 97%.

    Copé intronisé

    Jean-François Copé, président élu de l'UMP, fait sa première déclaration : "Il est temps maintenant que soit derrière nous la période électorale et que s'ouvre la période de travail. Ce temps de l'action doit se faire dans un bon esprit, je le répète, dans un bon esprit. Il n'y a pas dans mon esprit ni d'amertume ni de rancœur".

    La fracture morale

    A 23h30, François Fillon déclare : "Les méthodes qui se sont déployées" durant ce scrutin "ne rencontrent de ma part aucune approbation". Le candidat malheureux affirme qu'il "ne peut se satisfaire" d'un résultat qu'il ne conteste toutefois pas. Il poursuit : "ce qui me frappe surtout ce soir, c'est que la fracture qui traverse notre camp politique est désormais manifeste. Cette fracture est à la fois politique et morale". Et de conclure : "Je ferai connaître dans les jours qui viennent les formes que prendra à l'avenir mon engagement politique."

    Copé le "xénophobe"

    Les réactions, mardi, au lendemain de l'élection de Jean-François Copé ne sont pas tendres. Copé le "xénophobe" titre "El Pais". Le député de Paris Bernard Debré estime que "l'UMP est malade". Enfin, pour la présidente du Front national, Marine Le Pen, "Monsieur Copé est le président le plus mal élu de l'histoire de l'UMP".

    Les premiers pas 

    Les pro-Copé ne restent pas inactifs. L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin assure que cette élection permettra à Jean-François Copé de "s'échapper de sa caricature" et "s'exprimer tel qu'il est : généreux".

    Jean-François Copé, de son côté, assure que son élection est "un point de départ, pas d'arrivée". Il refuse de commenter la "fracture morale" dénoncée au sein de ce parti par son rival François Fillon.  Pour le nouveau président, il n'y aucun "risque de scission". 

    Vice président? "Grotesque"

    A 10h50, Luc Chatel, désormais vice-président délégué de l'UMP, déclare que Jean-François Copé pourrait offrir à François Fillon un poste au sein de l'état-major du parti. A 11h20, c'est chose faite. Le nouveau président de l'UMP, propose à son rival de devenir "vice-président" du parti. La proposition est aussitôt qualifiée de "grotesque" par Eric Ciotti, directeur de campagne de François Fillon.

    En fin de journée, François Fillon prend enfin la parole. "Naturellement, je reste au sein de ma famille politique", l'UMP. Il souligne qu'il n'a pas été possible pour lui d'accéder à la présidence "pour toute une série de raisons [...] évoquées lundi soir et notamment des irrégularités". 

    L'appel à Juppé

    Mercredi, Eric Ciotti aligne ses chiffres : il manque les 1304 voix des fédérations UMP d'Outre-mer. Selon le directeur de campagne de François Fillon, les votes de Nouvelle-Calédonie, Mayotte et Wallis et Futuna ont été omis du total proclamé et leur prise en compte ferait gagner l'ancien Premier ministre. Alain Juppé réfléchis à l'appel des pro-fillon pour prendre la présidence par intérim du parti. Jean-François Copé, lui, persiste et signe.


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