"Jusqu'à maintenant, vous n'aviez pas le droit de destruction, mais vous pouviez gêner par vos activités. Là, il n'est plus possible de déranger les mammifères marins", a expliqué la ministre à l'AFP.
Par exemple, "vous n'avez pas le droit désormais de trouver que les baleines c'est formidable et donc d'aller les voir et de les empêcher de vivre. Avant, vous n'aviez pas le droit de les tuer mais vous pouviez avoir une attitude extrêmement agressive à leur égard et donc perturbatrice, pourvu que vous ne les détruisiez pas. Maintenant elles sont protégées au-delà de la simple destruction".
Cet arrêté, pris le 1er juillet, interdit aussi la dégradation de leurs aires de repos ou d'alimentation.
Selon les pouvoirs publics, ces animaux attirent aujourd'hui de nombreuses activités perturbatrices, qu'il s'agisse de tourisme (observation des baleines, plongée), d'activité scientifique, de navigation commerciale (collisions), de plaisance ou certains aménagements en mer.
Selon Mme Kosciusko-Morizet, depuis l'entrée en vigueur de l'arrêté, aucune verbalisation n'a encore été recensée.
Ce texte interdit aussi toute importation de produits dérivés de phoques, afin de limiter la chasse de ces espèces dans plusieurs pays extra-européens. La France transpose ainsi dans son droit la réglementation européenne.
La ministre s'exprimait depuis le détroit des Bouches de Bonifacio, entre France et Italie, tout juste classé "zone maritime particulièrement vulnérables" par l'Organisation maritime internationale (OMI).
Selon elle, ce nouveau statut va permettre de proposer à l'OMI des mesures de protection particulières, visant notamment d'abord à inciter les bateaux transportant des matières dangereuses à embarquer, le temps du passage, un pilote italien ou français connaissant bien les lieux. Le recours au pilote pourrait ensuite devenir obligatoire.
Cette mesure pourrait intervenir d'ici début 2012, espère la ministre.
Le détroit voit passer quelque 4.000 bateaux par an, dont 10% contenant des matières dangereuses. "Or le détroit est à la fois dangereux, parce que les fonds sont hauts et qu'il y a beaucoup d'îlots, et en même temps il est très fragile d'un point de vue écologique", a encore dit la ministre. "La vraie solution est d'avoir un pilote à bord qui connaît le coin".