• Un Français sur cinq renonce plus qu'avant à se soigner

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    Un Français sur cinq renonce plus qu'avant à se soigner

    18/10 | 09:38 | mis à jour à 13:57    lien
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    Un Français sur cinq renonce « plus souvent » qu'avant aux soins, ou les retarde, en premier lieu pour des raisons financières, révèle une enquête du Centre d'études et de connaissances sur l'opinion publique et de l'Institut CSA.

    AFP

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    Voici une donnée de nature à nourrir les débats du 40e congrès de la Mutualité française qui se tient de jeudi à samedi à Nice (Alpes-Maritimes) sur le thème de l'accès aux soins : « 20% des personnes interrogées ont déclaré avoir au cours des deux dernières années renoncé ou retardé des soins plus souvent que par le passé », principalement pour des raisons financières, révèle une enquête du Centre d'études et de connaissances sur l'opinion publique (CECOP) et l'Institut CSA consacrée à la relation des Français à leur système de santé.

    Pour expliquer les raisons de ce renoncement, 57% des personnes interrogées (1) ont répondu « par manque d'argent », 41% « parce que le remboursement aurait été insuffisant », 22% « par impossibilité d'avoir un rendez-vous auprès du médecin ou du spécialiste », 18% « parce qu'il n'y avait pas de prise en charge des soins », 12% « parce que le médecin ou le spécialiste était trop loin de chez moi », et enfin 8% « par absence de place dans l'établissement de santé où je pouvais aller ».

    Accès aux soins

    Différer ou renoncer aux soins tient donc plus à des motifs financiers qu'aux difficultés propres aux professions de santé comme la pénurie de soignants, l'éloignement géographique, ou le désert médical (voir encadré). Une explication qui ne devrait pas maquer d'éclairer aussi le difficile débat sur les dépassements de tarifs des médecins. D'ailleurs 75% des Français ont déclaré avoir accès à des soins satisfaisants dans leur habitat proche. La même proportion a exprimé une opinion largement positive sur la qualité des soins, 53% les jugeant « bons », 22% « excellents », 20% « moyens » et seulement 4% « mauvais ou très mauvais », selon l'étude.

    Ce qui n'empêche 47% des personnes interrogées de placer en tête de leurs préoccupations la question de l'amélioration de l'accès aux soins, loin devant l'amélioration de la gestion du système de santé (29%) et l'amélioration de la qualité des soins (24%). Cette priorité est non seulement ressentie par les plus démunis (bénéficiaires de la CMU) mais encore plus par les personnes fragilisés par la crise (jeunes, chômeurs, assurés sociaux sans mutuelle).

    Pour enfoncer le clou, un sondage de l'Ifop également publié jeudi révèle que les Français sont de plus en plus inquiets face à l'organisation du système de santé dans l'Hexagone, 82% des sondés estimant que sa qualité s'est dégradée. Ce chiffre est en hausse de trois points par rapport à un sondage similaire effectué en 2011. L'inquiétude face au devenir du système de santé augmente aussi de 2 points pour atteindre 78% des personnes interrogées dont 23% de personnes se déclarent « très inquiètes » (21% en 2011).


    Les médecins attirés par l'ouest de la France
    Les médecins délaissent les régions surdotées au profit de l'ouest de la France, relève l'atlas annuel du Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) publié jeudi. Au 1er janvier 2012, le Cnom a recensé en France 199.821 médecins « en activité régulière » (hors remplaçants et médecins temporairement sans activité). L'ouest de la France semble aujourd'hui privilégié. La Bretagne a vu ses effectifs croître de 4,6% entre 2002 et 2007, devenant la région la plus attractive. Au deuxième rang, la Basse-Normandie, avec une hausse de 4,1% de ses effectifs sur la même période. Les Pays-de-Loire occupent la troisième place (+4%). La région Ile-de-France, médicalement surdotée, enregistre quant à elle une baisse de ses effectifs entre 2007 et 2012 (-3,4%). Les régions Poitou-Charentes et Aquitaine devraient voir leur densité médicale se stabiliser d'ici à 2017 tandis que dix régions enregistreront une hausse: Auvergne, Limousin, Rhône-Alpes, France-Comté, Lorraine, Alsace, Nord-Pas-de-Calais, Basse-Normandie, Pays-de-Loire et Bretagne. Les dix autres verront leur densité médicale baisser: Ile-de-France, PACA, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Bourgogne, Centre, Champagne-Ardenne, Picardie, Haute-Normandie, Corse. La densité moyenne des médecins en activité régulière reste élevée à 306,2 médecins pour 100.000 habitants, mais avec de grandes disparités selon les territoires.
    SOURCE AFP

    (1) L'enquête a été conduite les 20 et 21 juin 2012 par téléphone auprès d'un échantillon de 1.003 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas).


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