• Un juge ordonne le retrait du dépôt de bilan de Detroit

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    Le Point.fr - Publié le <time datetime="2013-07-19T22:20" itemprop="datePublished" pubdate=""> 19/07/2013 à 22:20</time>

    La juge estime que cette demande, émise par le gouverneur du Michigan, enfreint la Constitution de l'Etat américain.

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    La ville de Detroit, aux Etats-Unis.

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    La ville de Detroit, aux Etats-Unis. © AP/Paul Sancya / SIPA

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    Un juge du Michigan a ordonné vendredi à l'administrateur d'urgence de la ville de Detroit nommé par l'Etat de retirer sa demande de mise sous la protection du régime des faillites déposée la veille. La juge Rosemarie Aquilina a indiqué que la loi 2012 du Michigan, autorisant le gouverneur Rick Snyder à donner son feu vert à la demande de mise en faillite de la ville, la plus grosse faillite d'une ville dans l'histoire des Etats-Unis, enfreignait la Constitution du Michigan.

     

    Ce jugement intervient dans le cadre de procès engagés ce mois-ci par des fonds de pensions de Detroit, pour des retraités et des employés de la ville, qui s'opposent à ce dépôt de bilan qui réduirait le montant de leurs pensions, en violation avec le principe de protection de ces prestations prévu dans la constitution.

    Le gouverneur de l'Etat du Michigan, Rick Snyder, a défendu vendredi la décision de déclarer Detroit en faillite, tentant d'apaiser les inquiétudes des habitants. "Nous voulons rassurer les citoyens de Detroit: tout va continuer à fonctionner normalement", a-t-il lancé lors d'une conférence de presse. "Le moment est venu de remettre Detroit sur les rails", a-t-il ajouté. "Réglons le problème de la dette. Réglons le problème des services publics". "Aujourd'hui, nous avons l'occasion de mettre fin à 60 ans de déclin. Nous allons revenir avec une ville plus forte et meilleure", a-t-il insisté.

    Gratte-ciel désertés

    Façade de l'Amérique triomphante du milieu du XXe siècle, Detroit offre à présent un paysage de désolation, avec ses gratte-ciel désertés dans le centre, ses usines en ruine et ses maisons délaissées. Le lent déclin économique et financier de la ville est allé de pair avec une déchéance sociale qui s'illustre dans l'exode de ses habitants -- Detroit a perdu la moitié de sa population en 60 ans, passant de 1,8 million d'âmes en 1950 à 700.000. Et plus d'un quart de sa population, à 80% noire, vit désormais sous le seuil de pauvreté. Craintes pour les indemnités de retraite

    Le taux de criminalité n'a en outre jamais été aussi élevé en 40 ans, et la police met en moyenne 58 minutes pour arriver lorsqu'elle est appelée, contre 11 minutes au niveau national. Acculée, la municipalité avait déjà prévenu le mois dernier qu'elle serait obligée de faire défaut sur une partie de sa dette. "Nous sommes arrivés à un point où l'on ne peut plus continuer à repousser éternellement le problème", a déclaré vendredi, aux côtés du gouverneur, Kevyn Orr, expert responsable de la gestion des crises. Ce dernier avait été mandaté par Rick Snyder pour sortir de l'ornière.

    Craintes des employés de la ville sur les retraites

    Avec la mise en faillite de Detroit, les municipalités du Michigan et, par ricochet, d'autres Etats du pays risquent d'avoir des difficultés à emprunter de l'argent, faute de confiance des créanciers. L'évolution de la situation est suivie de près par les employés d'Etat à travers tout le pays qui craignent de voir leurs indemnités de retraites coupées. Sur les plus de 18 milliards de dette de la ville, quelque neuf milliards sont en effet dus à des fonds de retraite. Si ces indemnités sont protégées par la Constitution de l'Etat, la procédure de mise en faillite de Detroit risque de réduire drastiquement les prestations.

    Kevyn Orr a précisé que la ville disposait de 2 milliards de dollars pour rembourser 12 milliards de dette "non garantie", y compris ces prestations de retraite. "Remettons Detroit sur le bon chemin pour qu'elle redevienne une belle et grande ville, c'est capital pour l'ensemble de l'Etat du Michigan (...) Les citoyens non seulement de la ville mais aussi de tout l'Etat le méritent", a déclaré le gouverneur Snyder.


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