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Un Manifeste pour repenser le secteur de la presse
Presse sans presses 19/10/2012 à 07h56
Un Manifeste pour repenser le secteur de la presse
Suppression des aides directes à la presse, création d’un crédit impôt-recherche adapté au secteur, égalité des droits pour la presse numérique... Telles sont quelques-unes des propositions du Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (Spiil) dont Rue89 est un des membres fondateurs pour bâtir « un nouvel écosystème de la presse numérique ».
Le constat du syndicat, trois ans après sa création, est que le cadre réglementaire dans lequel évolue la presse ne favorise pas son développement mais ses mauvaises habitudes. C’est un système à bout de souffle, en particulier le système d’aides qui s’avère inefficace, que le Spiil se propose de repenser.
Toutes ces propositions, contenues dans un Manifeste pour un nouvel écosystème de la presse numérique, seront détaillées ce vendredi lors de la Journée de la presse en ligne organisée à Paris par le syndicat.
Concernant le système d’aides, le Spiil constate :
« Aujourd’hui, une grande partie de la presse française ne peut vivre sans des aides de l’Etat qui représentent près de 10% du chiffre d’affaires annuel du secteur (descendu depuis 2009 sous la barre symbolique de 10 milliards d’euros). On ne retrouve une telle dépendance à l’aide publique nulle part ailleurs en Europe. Dans une démocratie, cette situation est malsaine. Malgré ces subventions, les principaux acteurs ne cessent de s’affaiblir : chiffres d’affaires en baisse, décroissance continue des diffusions, chute des recettes publicitaires, réduction de la taille des rédactions.
Or, l’écosystème actuel continue à orienter l’essentiel de ses ressources vers le maintien de modèles anciens, indépendamment de toute réflexion sur leur finalité, leur pertinence et leur viabilité. »
Le Spiil propose également :
- de favoriser les investissements, en créant de nouveaux mécanismes de financement,
- d’impulser une stratégie numérique européenne permettant de mutualiser le financement de projets, notamment dans le domaine des plateformes de diffusion et des systèmes de paiement en ligne,
- d’instaurer une véritable égalité des droits pour la presse numérique (même taux de TVA que la presse papier, même accès aux annonces légales),
- d’étendre le droit à l’information grâce à une loi fondamentale sur la liberté de l’information énonçant que tout ce qui est d’intérêt public doit être public,
- de faire émerger des start-up de presse, via des incitations fiscales et sociales,
- de moderniser le statut social et fiscal des journalistes,
- de créer un « pacte de confiance » avec les lecteurs.
Ce dernier point prévoit notamment, pour les éditeurs, l’adoption d’une charte des commentaires et de règles garantissant le respect de la vie privée des internautes.
Rue89, qui a participé à l’élaboration de ce Manifeste, espère qu’il contribuera à ouvrir un débat utile au sein de la profession et avec les pouvoirs publics sur l’avenir du secteur.
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