L'image est glaçante. Elle montre un enfant dans le viseur d'un fusil longue portée. Mise en ligne la semaine dernière par un soldat israélien sur le réseau social Instagram, cette photo a aussitôt provoqué la colère de nombreux internautes, notamment sur Twitter.
Le combattant incriminé, âgé de 20 ans selon les médias israéliens, a clôturé son compte Instagram le 16 février. Il n'est pas nécessairement l'auteur du cliché, relèvent les autorités israéliennes. Néanmoins, le contexte et l'architecture visible sur l'image "suggèrent fortement que l'enfant est un Palestinien", affirme le site "The Electronic Intifada", l'un des nombreux à avoir relayé la photo polémique.
Le cliché a également récolté, samedi, la condamnation d'un porte-parole de Tsahal, rapportée par le site israélien "Ynetnews": "C'est un incident grave qui n'est pas en accord avec l'esprit et les valeurs de l'armée israélienne. Le problème a été signalé aux supérieurs de ce soldat."
"Voilà à quoi ressemble une occupation", a renchéri sur Facebook une association d'anciens combattants israéliens, dont les propos ont été relayés par le journal israélien "Haaretz". "Voilà à quoi ressemble un contrôle militaire établi sur une population civile."
Pas une première
Ce scandale s'ajoute à plusieurs photos choquantes qui ont entaché ces dernières années la réputation de l'armée israélienne. En 2010, une ex-soldate avait publié sur une Facebook un album photo dans lequel elle posait à côté de prisonniers aux yeux bandés.
Le cadrage de cette image polémique évoque aussi une photo prise en août dernier par le photoreporter de l'AFP Zac Baillie à Alep, en Syrie. Ce cliché montrait une femme et son bébé passer dans le viseur du fusil d'un insurgé.
(Zac Baillie / AFP)
Cyril Bonnet - Le Nouvel Observateur