• USA - Dette: la rencontre entre Obama et les chefs du Congrès reportée

    Dette: la rencontre entre Obama et les chefs du Congrès reportée

    Barack Obama le 11 octobre 2013 à la Maison Blanche ( AFP/Archives / Jewel Samad)

    Un vent d'optimisme soufflait lundi sur Washington où semblait se dessiner un accord pour mettre fin à la crise budgétaire et écarter la menace d'un défaut de paiement inédit des Etats-Unis à partir de jeudi.

    Après des jours de blocage, le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, et le dirigeant de la minorité républicaine, Mitch McConnell, ont évoqué une solution rapide à l'affrontement qui paralyse l'Etat fédéral depuis deux semaines.

    "Je suis très optimiste sur le fait que nous parviendrons à un accord raisonnable cette semaine pour mettre fin à la paralysie de l'Etat, payer les factures du pays et entamer des négociations à long terme pour placer notre pays sur un socle budgétaire solide", a assuré M. Reid en séance.

    M. McConnell a dans la foulée évoqué des "échanges de vues très constructifs (avec M. Reid) sur la façon de progresser". Lui aussi a dit son "optimisme sur le fait que nous allons parvenir à un résultat qui sera acceptable par les deux parties".

    MM. Reid et McConnell ont repris le flambeau des discussions pendant le week-end, après l'échec des contacts entre la Maison Blanche et le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner.

    Ces trois responsables, ainsi que la dirigeante de la minorité démocrate à la Chambre Nancy Pelosi, devaient se rendre à 15H00 (19H00 GMT) à la Maison Blanche pour rencontrer le président Barack Obama, mais l'exécutif a annoncé le report de cette réunion.

    La directrice du FMI Christine Lagarde à Washington, le 13 octobre 2013 ( AFP / Jewel Samad)

    Aucun nouvel horaire n'a été communiqué dans l'immédiat. La présidence a laissé entendre que ce report ne constituait pas un mauvais signe, car il a été décidé "afin de permettre aux chefs de file du Sénat de continuer à effectuer des progrès importants vers une solution pour relever le plafond de la dette et rouvrir les administrations".

    Les élus tentent en effet de résoudre deux problèmes en même temps: relever la limite de la dette, et adopter une loi de finances pour rouvrir les agences fédérales partiellement fermées depuis le 1er octobre, à cause de différends budgétaires.

    Feu vert de la Chambre nécessaire

    Les républicains "peuvent résoudre ce problème dès aujourd'hui", avait prévenu plus tôt lundi M. Obama, en demandant à ses adversaires de "laisser de côté leurs préoccupations partisanes", faute de quoi "nous courrons un vrai risque de faire défaut".

    Un tel défaut "pourrait avoir des conséquences dévastatrices sur notre économie", avait-il aussi mis en garde lors d'une visite dans les locaux d'une ONG de Washington.

    Le point de blocage reste selon des élus le montant des dépenses pour 2014, le chiffre républicain étant beaucoup plus bas que celui des démocrates.

    Dans tous les cas, la Chambre, où les républicains sont majoritaires et comptent dans leurs rangs des élus du mouvement ultra-conservateur "tea party" rétif au compromis, devra se prononcer sur un éventuel accord sénatorial.

    Le Trésor a prévenu qu'il ne pourrait plus emprunter à partir de jeudi et qu'il risquait rapidement de ne plus pouvoir assurer tous ses paiements. Une loi d'une page, votée par le Congrès, suffirait à relever ce que les Américains appellent le "plafond de la dette".

    Une impasse serait "un coup de tonnerre sur les marchés", a averti lundi le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, dans un entretien au quotidien Le Figaro.

    Le sort du dollar, monnaie de réserve mondiale, et celui des bons du Trésor, placements réputés les plus sûrs de la planète, pourrait être en jeu.

    Tous conviennent qu'un défaut de paiement serait catastrophique. Mais les républicains veulent profiter de l'échéance pour engager des réformes budgétaires, en particulier du système de retraite et des programmes d'assurance maladie publics pour les plus de 65 ans et les plus démunis. Ces programmes consomment 43% du budget fédéral.

    Le plafond de la dette est une "ligne de crédit" maximale donnée depuis 1917 par le Congrès à l'exécutif, qui ne peut en aucun cas la dépasser. Mais l'Etat fédéral fonctionne avec des déficits (3,9% du PIB en 2013) et est obligé de continuer à emprunter pour renouveler sa dette et financer ses dépenses, que ce soit la rémunération des bons du Trésor ou les pensions de retraite.

    Un défaut, même partiel, de la première économie mondiale créerait un chaos international aux conséquences difficiles à prédire.


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