Veillée pour un Tunisien tué à l'Hyper Cacher
Des bougies, des photos du jeune homme et des pancartes sur lesquelles était écrit "Repose en Paix Yoav Hattab" et "Vive la Tunisie plurielle" ont été déposées à l'entrée de la synagogue, entre deux drapeaux tunisiens.
"Je suis là en tant que citoyenne, parce qu'il était Tunisien et parce que ça m'a fendu le coeur", explique à l'AFP Bessima Boughneya, l'une des manifestantes.
Yoav Hattab, 21 ans, fils du directeur de l'école juive de Tunis, était allé en France pour étudier le commerce international. Il a été abattu par le jihadiste Amedy Coulibaly lors de la prise d'otages dans le magasin casher de la porte de Vincennes le 9 janvier.
Selon différents témoignages, il aurait été tué en essayant de se servir de l'une des armes de Coulibaly contre ce dernier.
"Ce rassemblement montre que la Tunisie réunit tout le monde. A ma connaissance, c'est la première fois qu'une manifestation de solidarité avec les juifs se produit de cette manière en Tunisie", dit Sion Cohen, qui habite à Djerba (sud), où vit la majorité de la communauté juive tunisienne.
Si le quotidien francophone Le Temps a fait sa une sur la mort du jeune Tunisien et si le parti islamiste Ennahda a présenté ses condoléances à la famille, les autorités, elles, n'ont toujours pas réagi officiellement à la mort de Yoav.
"C'est lamentable", lance Erij Boudhief, une étudiante de 23 ans. "Je suis musulmane et je suis venue, c'était un enfant de la Tunisie. Quel message font passer les autorités aux juifs de Tunisie en n'en parlant pas ?".
La communauté juive de Tunisie compte aujourd'hui environ 1.500 âmes, contre près de 100.000 avant l'indépendance en 1956.