• Violences à Moirans : les gens du voyage demandent la libération du détenu, obsèques son

    Violences à Moirans : les gens du voyage demandent la libération du détenu d'Aiton, les obsèques sont repoussées

    Alors que le calme est revenu à Moirans, une trentaine d'émeutiers est toujours en fuite. Tout se passe désormais au camp des gens du voyage. La famille demande toujours la libération du détenu d'Aiton pour qu'il assiste aux obsèques de son frère. Celles-ci ont été repoussées à jeudi.  

    • France 3 Alpes
    • Publié le 20/10/2015 | 18:02, mis à jour le 21/10/2015 | 00:06   lien

    Des policiers interviennent à Moirans, après les incidents. © Jordan Guéant/France 3 Alpes

    © Jordan Guéant/France 3 Alpes Des policiers interviennent à Moirans, après les incidents.

    Alors que la police enlève la dernière voiture et achève de nettoyer les deux barrages établis par les émeutiers ce mardi 20 octobre, à Moirans, tout se passe désormais dans le camp des gens du voyage. Il s'agit d'un terrain situé non loin de l'endroit où se sont déroulés les violents incidents. Une trentaine d'émeutiers était toujours en fuite mardi soir, alors que la situation est revenue au calme à la prison d'Aiton, où une émeute avait également éclaté.

    Dans ce camp habite la famille du détenu de la prison d'Aiton, dont la communauté demande la libération. D'après celle-ci, une permission avait été évoquée "oralement" pour le mercredi 21 octobre ainsi que le jeudi, afin que le détenu puisse assister aux obsèques de son frère. Mais, ce matin, l'avocat du détenu (voir notre interview ci-dessous) leur avait appris que la libération n'était pas accordée. 

    Le préfet et le maire étaient présents dans le camp des gens du voyage mardi soir. Reste à savoir, à présent, si la permission de sortir sera accordée au détenu, comme cela avait été le cas, fin août, après le blocage de l'autoroute A1, dans la Somme, par des gens du voyage réclamant que le fils d'une victime d'une fusillade, incarcéré, puisse assister aux funérailles de son père.

    Les images des violences à Moirans :
    Les images des violents incidents de Moirans

    De violents incidents débutés dans l'après-midi 

    Les gendarmes étaient mobilisés à Moirans, mardi soir, où une trentaine de personnes, issues de la communauté des gens du voyage, a brûlé des voitures et bloqué des voies SNCF en fin d'après-midi. Elles réclament une permission de sortir pour un détenu de la prison d'Aiton (Savoie), pour qu'il puisse assister aux obsèques de son frère, mort à Saint-Joseph-de-Rivière le week-end dernier.

    Les émeutiers ont brûlé des palettes et des voitures sur la chaussée ainsi qu'à proximité de la voie ferrée, perturbant le trafic ferroviaire. Simultanément, des incendies, liés aux violences de Moirans, ont également été allumés par des détenus dans l'enceinte de la prison d'Aiton.

    La situation à Moirans :
    En direct de Moirans

    Les explications de Jordan Guéant / France 3 Alpes


    "La situation est sous contrôle" à Moirans, a indiqué dans la soirée la préfecture de l'Isère, dans un communiqué. "Il n'y a pas de blessés, les incendies ont été éteints par les sapeurs pompiers, la circulation sur la RD 1085 est en cours de rétablissement et la SNCF prend en charge l'évacuation des 218 passagers qui se trouvent dans les deux rames de trains à proximité de la gare de Moirans", précise-t-elle.

    © Jordan Guéant/France 3 Alpes

    © Jordan Guéant/France 3 Alpes


    Une permission de sortir refusée à un détenu

    Ces actions sont revendiquées par des membres de la communauté des gens du voyage sédentarisés à Moirans depuis de nombreuses années, proches de l'une des victimes de l'accident de la route qui a fait trois morts le week-end dernier à Saint-Joseph-de-Rivière, dans l'Isère. Dans la nuit du vendredi 16 octobre au samedi 17, trois jeunes gantés et cagoulés, dont certains mineurs, sont morts en rentrant d'un cambriolage à Saint-Joseph-de-Rivière dans une collision contre un arbre à bord d'une voiture qu'ils venaient de voler. Un quatrième occupant a survécu.

    Incarcéré, le grand frère de 24 ans de l'une des victimes n'aurait pas eu la permission d'assister aux obsèques de son petit frère, qui auront lieu demain après-midi en l'église de Moirans. "Ils étaient en négociation avec leur avocat et la juge d'application des peines pour demander la libération du frère" afin qu'il puisse assister aux obsèques, rapporte la mairie dans un communiqué. Mais "la justice semble refuser d'accéder à leur demande", poursuit-elle. "Leur avocat a fait appel de la décision. N'ayant pas eu de réponse, ils ont engagé vers 16 heures un bras de fer qui a commencé" sur la RD 1085 (...) où, "ayant pillé la casse voisine, ils ont bloqué" ensuite la route et "mis le feu aux véhicules", ajoute la mairie.

    A la prison d'Aiton, en Savoie, où le grand frère de 24 ans est incarcéré, des incendies ont été allumés dans l'après-midi par une quarantaine de détenus. D'après nos informations, ces incendies seraient en lien avec les violences de Moirans.

    © Jordan Guéant/France 3 Alpes

    © Jordan Guéant/France 3 Alpes


    La circulation était toujours coupée, mardi soir, au niveau du rond-point Centr’Alpes et déviée en direction de Voiron. Dans le sens Lyon-Grenoble, la circulation était coupée au carrefour 592 et déviée en direction de Tullins. Un feu de palettes et de pneus a également été allumé à proximité de la voie ferrée, perturbant la circulation des trains entre Lyon et Grenoble ainsi qu'entre Grenoble et Valence.

    Des voitures brûlées sur les chemins de fer

    "Une centaine de personnes avec des barres en fer" bloquaient la gare, d'après Franck Longo, directeur du cabinet du maire de Moirans. "Autour, il y a eu de lourds saccages, notamment le restaurant attenant à la gare. Sur les voies SNCF, ils ont fait brûler des voitures", a-t-il ajouté. Moirans est un noeud ferroviaire où convergent trois voies en étoile. Certains trains peuvent être détournés vers le nord via Chambéry, et la SNCF travaille à la mise en place de transport de substitution par autocar.

    Dans la soirée, la police a procédé au nettoyage de l'un des barrages. © Jordan Guéant/France 3 Alpes

    © Jordan Guéant/France 3 Alpes Dans la soirée, la police a procédé au nettoyage de l'un des barrages.


    Le premier ministre, Manuel Valls, s'est exprimé sur Twitter dans la soirée au sujet de ces violences :

     


     

    « Une décision de justice inhumaine »

    Incarcéré pour vol depuis trois ans à la prison d’Aiton, en Savoie, le grand-frère de l’une des victimes décédées dans l’accident de la route survenu ce week-end à Saint-Joseph-de-Rivière n’a pas obtenu de permission pour assister aux obsèques de son petit frère, demain après-midi à Moirans. Son avocat, Me Gallo, a fait appel de la décision du juge d’application des peines. Une nouvelle décision devrait être rendue ce mercredi.

    "La décision du juge d’application des peines est irrationnelle et inhumaine, donc on peut concevoir qu’elle entraîne une réaction inhumaine de la part des proches de mon client", a confié Me Gallo ce mardi soir. "On stigmatise les événements mais on ne stigmatise pas assez la décision qui a été prise", a-t-il ajouté.

    "Il n’y avait aucune raison de refuser une permission à mon client. En trois ans, il n’a eu qu’un seul incident banal", explique l’avocat qui précise que son client est éligible à la libération conditionnelle depuis février dernier. "Dans quel pays sommes-nous ?", s’est indigné Me Gallo.


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