• Wikileaks : surveillance des communications, un secteur bien portant

    Wikileaks : surveillance des communications, un secteur bien portant

    Shpar Christophe Auffray, ZDNet France. Publié le vendredi 02 décembre 2011

    Wikileaks : surveillance des communications, un secteur bien portantDébat - Le marché de l’interception et de la surveillance de masse des communications (mobile, Internet…) compte de nombreuses technologies et fournisseurs comme l’illustrent des documents internes divulgués par Wikileaks. Les Etats démocratiques, dont la France, sont les principaux exportateurs de ces technologies, et souvent peu regardants sur les acquéreurs.

    Wikileaks est de retour et publie plus de nombreux documents mettant en lumière le développement des technologies de surveillance par des sociétés privées et la nature très lucrative d’un secteur en plein boom.

    Ces documents internes, comme des plaquettes commerciales et des modes d’emploi, tranchent avec les discours des fournisseurs de ces solutions, qui tendent souvent à cacher la finalité réelle de ces dernières.

    Des arguments commerciaux moins lisses que les discours officiels

    Baptisée SpyFiles, cette nouvelle opération de Wikileaks menée en partenariat avec plusieurs médias, dont Owni en France, épingle des grands noms de l’industrie comme Nokia-Siemens, Qosmos, Thales, Bluecoat, ou encore le français Amesys.

    Cette dernière société n’est plus vraiment une inconnue depuis que son rôle a été révélé dans la fourniture d’un système de surveillance d’Internet en Libye, avec le concours de l’Etat français, et au bénéfice du régime du dictateur Kadhafi.

    Les révolutions arabes se succèdent depuis plusieurs mois. Les grands Etats démocratiques, dont la France, apportent leur soutien à ces mouvements de contestation. Problème, les documents divulgués par Wikileaks laissent craindre une certaine schizophrénie de la part de ces mêmes pays.

    « À l’instar des marchands d’armes “traditionnels“, la majeure partie d’entre eux [Ndlr : vendeurs de technologies de surveillance et d’interception] sont situés dans des pays riches, et démocratiques. 12 des 26 pays recensés font ainsi partie de l’Union européenne qui, au total, totalise 62 de ces entreprises » écrivent nos confrères d’Owni.

    Des armes électroniques peu contrôlées à l'exportation ? 

    Et ces sociétés prospéreraient grâce à une vide juridique permettant aux entreprises privées d’exportées ces technologies, en particulier dans les états autoritaires, comme par exemple la Syrie ou le Bahrein.

    Il est pourtant peu probable que les gouvernement ignorent l’existence de ces produits technologiques, dont le marché est évalué à plusieurs milliards de dollars – et en progression constante.

    Les autorités des pays démocratiques sont en effet eux-mêmes clients de ces fournisseurs. Un Salon organisé par un des spécialistes du secteur, ISS, se tenait ainsi en octobre dernier à Washington.

    Au programme des conférences comme « Pourquoi les terabits ne sont pas un frein » ou « Exploiter les vulnérabilités des ordinateurs et mobiles pour la surveillance électronique ». Etaient conviés des représentants du FBI, de l’armée et des services secrets.


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