• <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    En Espagne, un patron de café devient un héros national

    Le Monde.fr | <time datetime="2012-09-27T12:42:25+02:00" itemprop="datePublished">27.09.2012 à 12h42</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-09-27T13:43:26+02:00" itemprop="dateModified">27.09.2012 à 13h43  </time>
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    25S @ Madrid - Un patron de café protège des manifestants.

    Hier inconnu, Alberto Casillas, barman de 49 ans d'un bar madrilène, est devenu une star en Espagne le 25 septembre. Une vidéo, dans laquelle on le voit protéger valeureusement des manifestants effrayés s'étant réfugiés à l'intérieur de son bar pour fuir la police, a fait le tour du Web espagnol. Depuis, l'homme est devenu le protagoniste le plus célèbre des manifestations anti-austérités du 25-S (25 septembre), où les affrontements entre la police et les manifestants ont fait 60 blessés, et lors desquelles 26 personnes ont été interpellées.

    Dans la vidéo, on voit des dizaines de manifestants terrorisés se mettre à l'abri dans le bar "Prado", où Alberto travaille. Celui-ci se positionne immédiatement face aux policiers anti-émeute pour les protéger, joignant les mains et hurlant pour implorer les policiers de ne pas entrer dans le bar : "Sur ma vie, vous n'entrerez pas. On va assister à un massacre !"

    Lire : A Madrid, manifestants et policiers s'affrontent devant le Parlement

    "TOI, TU AS VRAIMENT DU MÉRITE"

    Le soir même, Alberto est devenu le héros de la mobilisation anti-austérité. Après son acte de bravoure, sous des centaines de flashs et de cris, les manifestants sont immédiatement venus le saluer, l'embrasser pour lui montrer leur respect lui déclarant : "Toi, tu as vraiment du mérite", "c'est toi, celui qui nous représente", relate le quotidien La Vanguardia.

    Devenu l'emblème du 25-S, Alberto Casillas multiplie depuis deux jours les interviews aux médias espagnols, et a même été le sujet le plus populaire sur Twitter à l'issue des manifestations. "Que les choses soient claires. Je suis au Parti Populaire [PP, parti au pouvoir de droite]. Je suis un partisan et un électeur [du premier ministre espagnol] Rajoy, (...) mais mercredi, cela est allé trop loin", explique-t-il à El Pais. "On a assisté à un excès policier. Je suis pour le respect de la loi mais au dessus de la loi, il y a l'humanité. J'ai fait ce que j'avais à faire, c'est tout", poursuit-il.

    Né au Vénézuela, Alberto Casillas a quitté le pays, où il a laissé femme et enfant il y a cinq ans, après des problèmes professionnels. "J'ai déjà assisté à de telles dérives, et ça ne m'a pas plu", conclut-t-il.

    </article>

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  • <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    Femme violée en Tunisie : pour l'avocate, le gouvernement est responsable

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2012-09-27T14:01:24+02:00" itemprop="datePublished">27.09.2012 à 14h01</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-09-27T14:04:46+02:00" itemprop="dateModified">27.09.2012 à 14h04  </time>
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    <figure class="illustration_haut"> Le 13 août 2012, des milliers de Tunisiennes ont manifesté en faveur du droit des femmes à Tunis. </figure>

    Le gouvernement tunisien dominé par les islamistes d'Ennahda est responsable "moralement et politiquement" des agressions policières contre les femmes, a dénoncé jeudi 27 septembre l'avocate d'une jeune femme violée par des policiers et poursuivie pour atteinte à la pudeur. "Il a une responsabilité politique et morale", a déclaré Me Bouchra Belhaj Hmida.

    Les violences policières "ne sont pas organisées, mais le discours du parti [Ennahda] vis-à-vis des femmes a préparé le terrain", a-t-elle ajouté. "Depuis le 23 octobre 2011 [et l'arrivée au pouvoir des islamistes], il y a plein d'affaires de harcèlement sexuel, moral et financier de la part des policiers. Lorsqu'ils voient une femme moderne, une femme tunisienne, ils estiment être en droit de demander des comptes et des femmes victimes sont ensuite condamnées", dit-elle.

    Selon l'avocate, "il y a un sentiment d'impunité chez les policiers". "Il est trop tôt pour dire si cette affaire va changer les choses", a-t-elle encore souligné, "la question de la réforme de la police se pose toujours, il faut déterminer sur quelle base elle va se faire". Sa cliente, violée par des policiers début septembre, est poursuivie pour atteinte à la pudeur avec son fiancé, le couple ayant été surpris dans une "position immorale" juste avant le viol, selon le ministère de l'intérieur. Trois policiers – deux violeurs présumés et un autre qui retenait le fiancé de la jeune fille –ont été incarcérés.

    Lire : En Tunisie, une femme violée est poursuivie pour 'atteinte à la pudeur'

    "JE PENSAIS ÊTRE LA VICTIME, PAS L'ACCUSÉE"

    La victime et les agents ont été confrontés mercredi devant le juge, précise l'avocate. "Ça s'est bien passé", a ajouté Me Bouchra Belhaj Hmida, ajoutant cependant ne pas pouvoir en dire plus en raison du secret de l'instruction. Le 2 octobre, le couple se rendra de nouveau devant le juge d'instruction qui "va les interroger, et il serait bien qu'il classe l'affaire sans suite", a indiqué l'avocate, dont les clients risquent six mois de prison.

    La victime, qui ne souhaite pas révéler son identité, a par ailleurs raconté le viol au journal tunisien Al Chourouk et comment les policiers ont aussi cherché à extorquer de l'argent à son fiancé. "Je n'aurais jamais cru que j'allais être appelée au tribunal en tant qu'accusée. Je pensais être la victime, pas l'accusée", a-t-elle dit. "Je ne vais pas renoncer [à ma plainte] après avoir été humiliée de cette façon", a encore dit la jeune femme. Elle dément par ailleurs avoir été dans une position compromettante avec son ami dans leur voiture lorsque les policiers sont arrivés : "Ce n'est pas vrai, quand il sont venus, j'étais habillée."

    Les islamistes d'Ennahda avaient déclenché un large mouvement de contestation en août en proposant d'inscrire dans la nouvelle Constitution la "complémentarité" des sexes et non l'égalité. Ce projet de texte a été abandonné lundi.

    </article>

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  • <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    Montebourg à Florange : "C'est un bras de fer difficile qui s'engage"

    Le Monde.fr avec AFP et Reuters | <time datetime="2012-09-27T17:54:07+02:00" itemprop="datePublished">27.09.2012 à 17h54</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-09-27T21:28:33+02:00" itemprop="dateModified">27.09.2012 à 21h28  </time>
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    <figure class="illustration_haut">

    Arnaud Montebourg à Florange, jeudi 27 septembre.

    </figure>

    Le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, s'est s'exprimé, jeudi 27 septembre, devant les salariés d'ArcelorMittal à Florange, et ce après que Lakshmi Mittal, le PDG indien du numéro un mondial de la sidérurgie, a été reçu à l'Elysée en début d'après-midi.

    "ArcelorMittal ne souhaite pas redémarrer les hauts fourneaux de Florange", a déclaré le ministre, estimant toutefois que ces derniers "devaient pouvoir faire l'objet d'une reprise".

    "LOURDE RESPONSABILITÉ"

    Pour lui, "c'est un bras de fer difficile qui s'engage". "Nous sommes maintenant engagés dans un conflit avec ArcelorMittal, nous y sommes côte-à-côte et ensemble", a assuré M. Montebourg, tout en soulignant que le groupe "portera seul la lourde responsabilité" de l'avenir de Florange.

    Le ministre a par ailleurs expliqué que les négociations entre MM. Mittal et Hollande ont commencé le 30 août pour s'achever ces dernières heures et n'ont toujours pas permis d'infléchir la décision du sidérurgiste.

    "On va d'abord chercher un repreneur, après on prendra nos responsabilités", a par ailleurs dit le premier ministre sur France 2 jeudi soir. "Le groupe socialiste a préparé en liaison avec moi une proposition de loi pour obliger, lorsqu'une entreprise veut vendre, à rechercher un repreneur. Le gouvernement est prêt à l'inscrire à l'ordre du jour", a-t-il ajouté.

    Pour la France, ArcelorMittal doit maintenant investir 150 millions d'euros afin d'assurer la viabilité de la phase à froid de Florange et permettre au gouvernement français de retrouver un repreneur pour la phase à chaud. Un projet de loi doit être adopté à la fin de l'année pour obliger le sidérurgiste à accepter un repreneur, alors qu'ArcelorMittal entend avant tout réduire les surcapacités.

    Selon nos informations, les syndicats comptent poursuivre leurs actions.

    Lire :  Ultimes negociations pour trouver une solution au conflit social à Florange

    </article>

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  • DOSSIER : Élections USA 2012

    Elections USA 2012 : ces Etats qui "swinguent" entre Obama et Romney

    Mis en ligne le 27 septembre 2012 à 03h00par , mis à jour le 27 septembre 2012 à 09h11

    <figure class="visuel">Photomontage : Mitt Romney (g.) et Barack Obama (d.)<figcaption class="sz11 c2 tshadow2">Photomontage : Mitt Romney (g.) et Barack Obama (d.) / Crédits : AFP</figcaption></figure>

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    À lire aussi

    </section> Si les Etats-Unis comptent 50 Etats, à peine une dizaine sont réellement disputés par les deux prétendants à la Maison-Blanche. Découvrez sur TF1 News quels sont ces "swing states" en vue de l'élection du 6 novembre.

    50 Etats composent les Etats-Unis. Mais ils n'ont pas la même importance lors de l'élection présidentielle. Conséquence du fédéralisme et du suffrage universel indirect en vigueur, le scrutin se déroule en effet Etat par Etat, chacun disposant d'un certain nombre de "Grands électeurs" selon sa population.

    La totalité des "Grands électeurs" de chaque Etat est ensuite attribuée au vainqueur du vote populaire de cet Etat, quel que soit son score (sauf dans le Maine et le Nebraska, où l'attribution est teintée de proportionnelle). Chaque "Grand électeur" s'engage à suivre le vote populaire lors de la réunion du "Collège électoral" -l'Assemblée qui regroupe les 538 "Grands électeurs" du pays. Le premier objectif des candidats est donc simple : remporter les Etats où les "Grands électeurs" sont les plus nombreux afin d'obtenir la majorité du "Collège électoral" (soit 270 "Grands électeurs").

    Pas de campagne dans les Etats "sûrs"

    Le deuxième objectif est le résultat de la composition sociologique des Etats-Unis. Souvent très uniforme selon les Etats, elle assure alors une large victoire au candidat républicain ou à son opposant démocrate. Ils ne font donc quasiment pas campagne dans ces Etats, considérés comme "sûrs" (en règle générale, ceux des côtes Est et Ouest pour les démocrates, ceux du centre pour les républicains).

    Les prétendants à la
    Maison-Blanche préfèrent donc se concentrer sur les quelques Etats qui basculent d'un camp à l'autre, d'une élection à l'autre. D'où leur surnom de "swing states". Si certains de ces  Etats qui "balancent" le sont depuis des décennies (Floride et Ohio notamment), d'autres entrent ou disparaissent de la liste selon leurs mouvements démographiques et sociologiques. Pour 2012, voici cette liste, évolutive et non exhaustive, des Etats les plus cités par la presse américaine. Ils représentent entre 100 et 130 "Grands électeurs" sur 538.


     
    FLORIDE
    Nombre de Grands électeurs : 29 (sur 538)
    2008 : Obama, 51% - McCain, 48%
    Sondages fin septembre : Obama, 48% - Romney, 46%

    Très représentatif des Etats-Unis sur le plan politique et économique (notamment beaucoup de retraités, de latinos et d'employés du tertiaire), c'est le "swing state" par excellence. Le souvenir de 2000 et de la victoire de
    George W. Bush face à Al Gore pour 537 voix, après un long recomptage et une décision de la Cour suprême, est encore dans toutes les mémoires. La bataille de 2012 sera une nouvelle fois très rude : grâce à l'augmentation de sa population, la Floride donnera 29 "Grands électeurs" (autant que New York) à son vainqueur, soit deux de plus qu'en 2008. A l'époque, Barack Obama avait battu John McCain de trois points. Mais en 2010, les républicains ont gagné le poste de gouverneur. 

    Fin septembre, les sondages donnaient environ deux points d'avance à Barack Obama sur
    Mitt Romney. Ce dernier, malgré la tenue de la convention à Tampa, pourrait cependant s'aliéner le vote des personnes âgées, pourtant généralement pro-républicains, en raison des idées radicales de son colistier. Paul Ryan propose notamment de supprimer "Medicare" (l'assurance-maladie publique des retraités) et de le privatiser.


    OHIO
    Nombre de Grands électeurs : 18 (sur 538).
    2008 : Obama, 52% - McCain, 47%
    Sondages fin septembre : Obama, 48% - Romney, 44%

    S'il avait remporté cet Etat industriel et rural, perdu de peu face à George W. Bush, en 2004, John Kerry serait devenu président, malgré un vote populaire largement favorable à son adversaire.  Huit ans plus tard, même s'il compte deux "Grands électeurs" en moins en raison de la baisse de sa population, l'Ohio continue d'être au centre des préoccupations des deux candidats.

    Et pour cause : démocrate ou républicain, il s'est toujours donné au futur président depuis 1944, sauf en 1960 ! Pour Mitt Romney, c'est encore plus simple : jamais un candidat républicain n'est entré à la Maison-Blanche sans s'imposer dans l'Ohio. Un petit avantage pour lui : la population de Blancs et de personnes âgées, point faible de Barack Obama, est supérieure à la moyenne nationale.

    CAROLINE DU NORD
    Nombre de "Grands électeurs" :  15 (sur 538)
    2008 : Obama, 49,9% - McCain, 49,5%
    Sondages fin septembre : Obama, 48% - Romney, 46%
    Grâce à la mobilisation de la population noire et des jeunes, Barack Obama s'était imposé de très peu (ce fut l'un des deux scores les plus serrés) en 2008 dans cet Etat du Sud acquis (ou presque) aux républicains depuis les années 60. Mitt Romney en a fait logiquement un axe de reconquête pour 2012. Pour convaincre une nouvelle fois les jeunes de s'inscrire sur les listes électorales puis de voter le 6 novembre, les démocrates ont quant à eux organisé leur convention à Charlotte, la principale ville de l'Etat, afin de bénéficier de l'attention médiatique.

    VIRGINIE
    Nombre de "Grands électeurs" :  13 (sur 538)
    2008 : Obama, 52% - McCain, 46%
    Sondages fin septembre : Obama, 49% - Romney, 45%
    En 2008, Barack Obama a mis fin de manière assez nette à la longue domination républicaine entamée dans les années 60 dans cet Etat conservateur du Sud. La population noire (20%), acquise aux démocrates mais souvent tentée par l'abstention, voire la non-inscription sur les listes électorales, s'était en effet fortement mobilisée sous l'impulsion du travail quotidien menée par les militants démocrates sur le terrain et les réseaux sociaux.

    Quatre ans plus tard, la Virginie intègre donc la liste des "swing states" puisqu'elle fait partie des Etats les plus gagnables pour Mitt Romney au vu du passé. Mais l'arrivée de CSP+ dans les grandes aires technologiques du Nord est un atout pour Barack Obama.

    WISCONSIN
    Nombre de "Grands électeurs" : 10 (sur 538)
    2008 : Obama, 56% - McCain, 42%
    Sondages fin septembre : Obama, 51% - Romney, 43%

    Remporté largement par Barack Obama en 2008, cet Etat plutôt rural du Mid-West a toujours voté pour le candidat démocrate depuis 1988. A priori, le président sortant partait avec une nette longueur d'avance. Mais la désignation de Paul Ryan, député de l'Etat depuis 1989, comme colistier de Mitt Romney a changé la donne en soudant le camp républicain derrière le "ticket" du parti de l'éléphant. Mitt Romney est rapidement revenu dans la marge d'erreur des sondages, donnant ainsi au Wisconsin son statut de "swing state" pour 2012 pour la plupart des médias américains. Fin septembre, Barack Obama avait néanmoins repris un bel avantage.
     
    COLORADO
    Nombre de "Grands électeurs" : 9 (sur 538)
    2008 : Obama, 53% - McCain, 44%
    Sondages fin septembre : Obama, 48% - Romney, 46%

    La nette victoire de Barack Obama sur John McCain, alors que le Colorado s'offrait généralement aux républicains, s'explique pour beaucoup par l'accroissement démographique de cet Etat situé dans les "Montagnes rocheuses" qui a vu l'arrivée d'une population plutôt favorable au
    parti démocrate.

    Mais la méfiance des électeurs de l'Ouest de l'Etat envers le gouvernement fédéral permet à Mitt Romney d'espérer récupérer les neuf "Grands électeurs". Dans cette optique, le candidat du
    parti républicain doit convaincre les nombreux indépendants, qui ont cependant eu tendance à voter démocrate aux législatives de 2010.
     
    Autres "swing states" selon la presse americaine
    NEVADA
    6 "Grands électeurs".
    Vainqueur 2008 : Obama.
    Sondages fin septembre : avantage Obama

    IOWA
    6 "Grands électeurs"
    Vainqueur 2008 : Obama
    Sondages fin septembre : avantage Obama

    NEW HAMPSHIRE
    4 "Grands électeurs".
    Vainqueur 2008 : Obama
    Sondages fin août : avantage Obama

    Autres Etats cités parfois comme "swing states" par la presse américaine
    Pennsylvanie, 21 "Grands électeurs"
    Michigan, 16 "Grands électeurs"


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  • Accueil > Economie > Les PME, grandes gagnantes du budget 2013 ?

    Les PME, grandes gagnantes du budget 2013 ?

    Créé le 25-09-2012 à 13h24 - Mis à jour le 27-09-2012 à 10h41

    Le secrétaire général de la CGPME se montre plutôt satisfait de la politique du gouvernement au sujet des petites et moyennes entreprises. Interview.

     

    François Hollande s'est engagé à encourager les PME. (BERTRAND GUAY / AFP)

    François Hollande s'est engagé à encourager les PME. (BERTRAND GUAY / AFP)
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    Le gouvernement doit préciser ses arbitrages sur le budget 2013 lors de la présentation de la loi des finances vendredi 28 septembre. Plafonnement de la déduction des intérêts d'emprunts, coup de rabot sur la "niche Copé", aumentation des cotisations sociales pour les indépendants : en tout, il est prévu 10 milliards d'euros de hausses d'impôts sur les entreprises. François Hollande s'est cependant engagé à encourager les PME, notamment à travers l'extension du "Crédit impôts recherche". Jean-Eudes du Mesnil, secrétaire général de la CGPME, Confédération générale des petites et moyennes entreprises, fait part de ses craintes et de ses espoirs.

    Avez-vous des craintes à l'approche de la présentation du budget ?

    - Il y en a toujours en période budgétaire. D'autant plus en pleine crise. Il va falloir trouver d'autres sources de financements pour les administrations publiques et nous espérons que les PME seront épargnées. Il est prévu une hausse de la fiscalité. Nous aurions aimé qu'il y ait plus d'économies sur les dépenses publiques.

    François Hollande s'est engagé pendant la campagne présidentielle à aider les PME. Où en est-on ?

    - Le chef de l'Etat a réaffirmé que tous les dispositifs en faveur de l'investissement dans les PME seraient maintenus. Cela nous a rassurés. Nous avions notamment des craintes sur le dispositif ISF-PME, qui permet de déduire de l'ISF la moitié de ce que l'on a investi dans une petite entreprise. Ce dispositif est très important, car il permet de renforcer les fonds propres des entreprises. On augmente donc leur capacité de financement, et ainsi l'investissement qui est réalisé. Cela mène in fine à des embauches. Il était question de le réduire au quart. Le gouvernement, semble-t-il, a écarté cette piste. 

    Le gouvernement va raboter un certain nombre de niches fiscales. N'est-ce pas une préoccupation ?

    - Sur la déduction des intérêts d'emprunt, le gouvernement a affiché son intention de ne pas viser les PME. On évoque un plafond de 3 millions d'euros pour les intérêts d'emprunt, ce qui correspond à des niveaux d'endettement très importants, qui ne concernent presqu'aucune PME, sauf peut-être certaines entreprises de location de matériel dans le bâtiment et les travaux publics. Quant à la "niche Copé" (exonération sur les plus-values lorsque une entreprise cède ses titres dans une autre entreprise) que le gouvernement souhaite raboter, seuls les grands groupes en profitent. 

    Par ailleurs, le gouvernement prévoit un certain nombre de mesures favorables aux PME. Êtes-vous satisfait de ce qui est dans les tuyaux ?

    - Nous avons bon espoir. Mais il faut être prudent pour l'instant. On ne connaît pas encore les détails, et la loi peut être modifiée au Parlement. Nous avons premièrement demandé une reconfiguration du "Crédit impôts recherche" pour qu'il soit davantage tourné vers l'innovation. C'est très important de s'intéresser à la recherche, mais il faut ensuite accompagner financièrement les petites entreprises dans le dépôt des brevets, des marques et des modèles. Nous avons ensuite demandé que l'on revienne à un allègement de charges pour les jeunes entreprises innovantes pendant leurs trois premières années d'existence. Ce dispositif a été raboté par la précédente majorité. Mais il est essentiel pour encourager les entrepreneurs.

    Le gouvernement s'apprêterait à augmenter les cotisations sociales des indépendants (commerçants, artisans ...). Est-ce un sujet de préoccupation ?

    - Oui. Augmenter les cotisations ne va pas les aider, alors qu'ils traversent seuls la crise économique. Il aurait fallu une étude d'impact, pour voir quelles seront les conséquences de cette redistribution des avantages entre salariés et indépendants. Le gouvernement n'a pourtant prévu aucune concertation, et avance sur ce sujet dans une logique purement budgétaire. Nous le regrettons.

    De grandes décisions concernant les entreprises ont été repoussées aux négociations sur la compétitivité. Qu'en attendez-vous ?

    - Premièrement, il y a la question de l'impôt sur les sociétés. Nous sommes favorables à ce que les bénéfices réinvestis dans l'entreprise bénéficient d'un taux réduit. De plus, François Hollande s'est engagé à instaurer trois taux différenciés en fonction de la taille de l'entreprise. C'est toujours bon à prendre. Le problème, c'est qu'avec ce système, les grands groupes vont continuer à pouvoir optimiser leur fiscalité. Nous plaidons plutôt pour l'instauration de tranche d'imposition en fonction du chiffre d'affaires, pour qu'il y ait une véritable progressivité de l'impôt sur les sociétés.

    Est-ce un bras de fer avec les grands groupes ?

    - Aujourd'hui, nous savons qu'ils paient des taux d'impôts inférieurs grâce à l'optimisation fiscale. Nous n'avons rien contre les grandes entreprises, ce n'est pas notre rôle de faire une chasse aux sorcières, mais nous demandons un rééquilibrage, pour que la concurrence soit loyale avec les PME. 

    Sur la question du coût du travail, le gouvernement évoque la fiscalité écologique. Y êtes-vous favorable ?

    - Pourquoi pas ? L'important est qu'elle serve à un transfert de financement, non à des recettes supplémentaires pour l'Etat. Nous souhaitons une baisse des cotisations sociales. Nous étions favorables à la TVA sociale pour la financer, car cela permettait de pénaliser les importations. Mais si on augmente la CSG à la place, nous ne dirons pas non.


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