• 8 Mai 1945 : Massacre de Sétif !

    <time datetime="2015-05-07T22:44:21Z" pubdate="pubdate">Publié le 8 mai 2015   lien </time> <time datetime="2015-05-07T22:44:21Z" pubdate="pubdate"></time>
     
     

    Le jour même où la France est libérée, elle réaffirme dans le sang sa domination coloniale en Algérie : 45.000 morts à Sétif, Guelma, Kherrata et dans tout le Constantinois...

     

    Jour de liesse ? Fête de la libération ? Pas pour tout le monde...

    Le 8 mai 1945 signifie la fin du nazisme. Il correspond aussi à l’un des moments les plus sanglants de l’histoire nationale. La répression colonialiste venait d’y faire ses premiers accrocs face à une population farouchement déterminée à se promouvoir aux nobles idéaux de paix et d’indépendance.

    Faim, famine, chômage et misère semblaient résumer la condition sociale de la population musulmane algérienne colonisée par la France, population surtout agricole souvent déplacée car les colons s’étaient saisis des meilleures terres, et de plus dans une période de guerre, de sécheresse et de récoltes décimées par les acarides. « Des hommes souffrent de la faim et demandent la justice... Leur faim est injuste. » écrivait Albert Camus début 1945 dans Combat.

    Le 8 mai 1945 fut un mardi pas comme les autres en Algérie. Les gens massacrés ne l’étaient pas pour diversité d’avis, mais à cause d’un idéal. La liberté. Ailleurs, il fut célébré dans les interstices de la capitulation de l’état-major allemand. La fin de la Seconde Guerre mondiale, où pourtant 150.000 Algériens s’étaient engagés dans l’armée aux côtés de de Gaulle. Ce fut la fin d’une guerre. Cela pour les Européens. Mais pour d’autres, en Algérie, à Sétif, Guelma, Kherrata, Constantine et un peu partout, ce fut la fête dans l’atrocité d’une colonisation et d’un impérialisme qui ne venait en ce 8 mai qu’annoncer le plan de redressement des volontés farouches et éprises de ce saut libertaire.

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    Sétif
    Fontaine Ain El Fouara

    Sétif, mardi 8 mai 1945

    Dès 8 heures du matin, une foule estimée aux environs de 10.000 personnes était rassemblée devant la mosquée de la gare. Puis elle entamait son élan rue des Etats-Unis pour se diriger vers le centre-ville, rue Georges Clémenceau... Pacifiques, dépités et désarmés, les paisibles manifestants scandaient des slogans de paix et de liberté. « Indépendance », « Libérez Messali Hadj », « L’Algérie est à nous ». Ils s’étaient donnés pour consigne de faire sortir pour la première fois le drapeau algérien. La riposte fut sanglante.

    Pourtant, profitant du jour du marché hebdomadaire, ce 8 mai 1945, les organisateurs avaient rappelé aux paysans venus des villages de déposer tout ce qui pouvait être une arme (couteau, hâche, faux...). Derrière les drapeaux des alliés, c’étaient les écoliers et les jeunes scouts qui étaient au premier rang suivis des porteurs de la gerbe de fleurs, et les militants suivaient juste derrière pour éviter tout débordement de la masse paysanne.

    A la vue d’un drapeau algérien vert et blanc, qui avait été déployé en cours de route, les policiers avaient jailli du barrage et avaient attaqué la foule pour s’emparer du drapeau. Un militant avait expliqué que le drapeau étant sacré, il est impossible de le remiser une fois sorti. Le maire socialiste de la ville supplie de ne pas tirer. Mais c’est à ce moment que tout dérape quand un inspecteur tire, tue celui qui portait ce drapeau à ce moment-là et deux coups de feu en soutien de la part d’Européens partent du café de France. Dans la panique provoquée par les premiers coups de feu, à d’autres fenêtres des Européens tirent à leur tour sur la foule.

    « On a tiré sur un jeune scout » ! Ce jeune « scout » fut le premier martyr de ces incidents : Saâl Bouzid, 22 ans, venait par son souffle d’indiquer sur la voie du sacrifice la voie de la liberté. K. Z., âgé alors de 16 ans, affirme non sans amertume à ce propos : « Il gisait mourant par-devant le terrain qui sert actuellement d’assiette foncière au siège de la wilaya. Nous l’avons transporté jusqu’au docteur Mostefaï... et puis... » L’émotion l’étouffe et l’empêche de continuer...

    Bien que la panique ait gagné l’ensemble des manifestants, un militant avait sonné le clairon pour que la gerbe de fleurs soit déposée. Cela se passait à 10 heures du matin. Le car de la gendarmerie ayant eu du retard était arrivé en fonçant en direction des manifestants fauchant les présents.

    Surgit alors la préparation du massacre des Algériens. Une milice d’Européens est formée à qui on donne des armes ; l’armée, la police et la gendarmerie sont déployées... C’est une véritable chasse à toutes personnes musulmanes.

    Le 9 mai, à Sétif, ce sont 35 Algériens qui ont été abattus parce qu’ils ne savaient pas qu’un couvre feu avait été établi. Le rapport du commissaire divisionnaire, M. Bergé, expliquait que chaque mouvement jugé suspect provoquait le tir : « les musulmans ne peuvent circuler sauf s’ils portent un brassard blanc délivré par les autorités et justifications d’un emploi dans un service public. »


    Guelma, mardi 8 mai 1945

    A Guelma, à 16 heures, un rassemblement s’était organisé hors de la ville. Les militants des Amis du Manifeste et de la Liberté (AML) attendaient, en fait, les instructions venant de Annaba. A 17 heures le cortège s’était ébranlé avec les pancartes célébrant la victoire des alliés ainsi que leurs drapeaux entourant un drapeau algérien. Arrivé à l’actuelle rue du 8 mai, le cortège avait été arrêté par le sous préfet Achiary. Il ne restait plus que 500 mètres pour atteindre le monument aux morts.

    Le sous préfet, Achiary - futur chef de l’OAS créé à Madrid en 1961 -, hors de lui avait intimé l’ordre de jeter les pancartes, drapeaux et banderoles. Un socialiste nommé Fauqueux avait râlé auprès du sous préfet : « Monsieur le sous préfet est ce qu’il y a ici la France ou pas ? ». C’est alors, comme un coup de fouet, Achiary saisit le revolver dont il s’est armé, entre dans la foule droit sur le porte drapeau et tire. Son escorte ouvre le feu sur le cortège qui s’enfuit, découvrant dans son reflux le corps du jeune Boumaza. A Guelma ce jour-là il y a déjà 4 Algériens tués, mais aucun Européen.

    Le 9 mai, à Guelma, la milice dirigée par Achiary avait tenu sa première séance au cours de laquelle l’adjoint Garrivet proposait : « Nous allons étudier la liste des personnes à juger. Commençons par nos anciens élèves ». Une perquisition au local des AML a permis de saisir les listes nominatives des responsables et militants, tous considérés comme suspects, qui seront incarcérés, souvent torturés, et exécutés par fournées entières.

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    Arrestations de civils menés vers leur propre exécution avant de finir brûlés dans des fours à chaux de Guelma

    Kherrata, mardi 8 mai 1945

    C’est aussi mardi jour de marché, et il n’y a pas de défilé prévu pour la fin de la deuxième guerre mondiale, ce 8 mai, dans ce gros village tranquille, situé au pied d’une chaîne montagneuse, à quelques dizaines de kilomètres de la Méditerranée. En fin de matinée on y apprend les tueries policières de Sétif. Les nouvelles se répandent vite parmi la population de Kherrata. Les Européens prennent peur, l’administrateur colonial leur distribue des armes et ils se planquent dans une forteresse. Tandis qu’on donne l’ordre au crieur public d’annoncer le couvre-feu, celui-ci au contraire parcourt tous les villages à l’entour en appelant la population musulmane à se rassembler à Kherrata.

    Ce sont 10.000 personnes qui vont arriver durant la nuit à Kherrata. Dès l’aube du 9 mai, une grande agitation règne au centre de Kherrata grouillant de monde. Les Musulmans sachant que les Européens étaient armés, et prêts à les tuer, se sont rassemblés pour envisager comment se défendre. Certains ont coupé les lignes téléphoniques, et d’autres ont cherché des armes au tribunal et dans trois maisons, qui furent incendiées. L’administrateur colonial et le juge de paix furent tués. Les 500 Européens qui étaient dans la forteresse tirèrent alors sur la foule déchaînée qui traversait le village avec des drapeaux algériens, tandis qu’on entendait les "you-you" des femmes.

    Même s’ils avaient une grande conscience révolutionnaire, beaucoup parmi les insurgés algériens ne savaient pas quoi faire. Pour savoir comment réagir, ils se sont alors rassemblés dans la montagne à Bouhoukal, mais l’armée française était déjà en marche. Le peu de monde qui avait des fusils se mit en groupes dans les gorges et à l’entrée de Kherrata pour retarder l’arrivée des gendarmes et des troupes. Mais dans cette révolte, qui allait vite être étouffée par l’armée, il n’y eu en tout et pour tout sur ce secteur que 10 morts et 4 blessés parmi les militaires et les Européens.

    Vers midi, les automitrailleuses de l’armée française se mettent à tirer de loin sur les populations de Kherrata et des villages avoisinants, suivi de près par les tirs impressionnants du bateau-croiseur Duguay-Trouin sur les crêtes des monts de Babor, et l’après-midi c’est l’aviation qui bombardait les environs. Bombardements, tirs nourris et fusillades firent que plusieurs milliers d’Algériens furent massacrés. Vers 10 heures du soir, la légion étrangère franchissait les gorges et arrivait au village complètement vidé de ses habitants musulmans.

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    Propagande coloniale - (à la mode Tartarin de Tarascon) : on distribue des armes sans munitions aux civils pour un besoin de propagande : "les insurgés déposent les armes". Ils feront TOUS partie des victimes assassinées, jetées vivantes du haut de la falaise de Kherrata (voir les gorges de Kherrata au fond de la photo) et enfin ramassées et brulées dans des fours à chaux.

    Un des plus atroces massacres coloniaux de la part de la France

    Suite aux assassinats d’Algériens à Sétif et à Guelma, des groupes d’indigènes avaient, dans leur repli, riposté en tuant des Européens. [1] S’en suit une répression extrêmement violente dans les rues et les quartiers de ces deux villes importantes, alors que la presse française parle abusivement de terrorisme algérien. Pendant une semaine, l’armée française, renforcée par des avions et des chars, se déchaîne sur les populations de la région et tue sans distinction. À la colère légitime des Algériens, la réponse du gouvernement français, dans lequel se trouve, mais oui, le PS et le PC, aux côtés de de Gaulle, ne s’est, en tout cas, pas fait attendre en mobilisant toutes les forces de police, de gendarmerie, de l’armée, en envoyant des renforts de CRS et de parchuttistes, et même en recrutant des miliciens, qui ne se gênent pas de fusiller des Algériens de tous âges et sans défense.


    De Sétif, la répression sanglante s’est généralisée. Elle allait toucher tout le pays durant tout le mois de mai. L’Algérie s’embrasait sous les feux brûlants du printemps 1945. Le général Weiss, chef de la cinquième région aérienne, avait ordonné le 13 mai le bombardement de tous rassemblements des indigènes sur les routes et à proximité des villages.

    Kateb Yacine, écrivain algérien, alors lycéen à Sétif, écrit : « C’est en 1945 que mon humanitarisme fut confronté pour la première fois au plus atroce des spectacles. J’avais vingt ans. Le choc que je ressentis devant l’impitoyable boucherie qui provoqua la mort de plusieurs milliers de musulmans, je ne l’ai jamais oublié. Là se cimente mon nationalisme. »
    « Je témoigne que la manifestation du 8 mai était pacifique. En organisant une manifestation qui se voulait pacifique, on a été pris par surprise. Les dirigeants n’avaient pas prévu de réactions. Cela s’est terminé par des dizaines de milliers de victimes. À Guelma, ma mère a perdu la mémoire...
    On voyait des cadavres partout, dans toutes les rues. La répression était aveugle ; c’était un grand massacre. »

    Dans les localités environnantes à Sétif, Ras El Ma, Beni Azziz, El Eulma, des douars entiers furent décimés, des villages incendiés, des dechras et des familles furent brûlées vives. On raconte le martyre de la famille Kacem. Korrichi, son fils Mohamed et son frère Nouari furent torturés et tués à bout portant...
    Les légionnaires prenaient les nourrissons par les pieds, les faisaient tournoyer et les jetaient contre les parois de pierre où leurs chairs s’éparpillaient sur les rochers...

    L’armée française avait planifié l’extermination de milliers d’Algériens. Pour mettre à exécution leur dessein les soldats français avaient procédé au regroupement de toutes les populations avoisinant les côtes-est de Béjaïa à Bordj Mira en passant par Darguina, Souk El-Tenine et Aokas. Toutes les populations de ces régions étaient forcées de se regrouper sur les plages de Melbou. L’occupant n’avait en tête que la liquidation physique de tout ce beau monde. Des soldats armés faisaient le porte-à-porte à travers la ville de Sétif et certaines régions environnantes, et obligeaient hommes, femmes et enfants à sortir pour monter dans des camions.

    Dès lors, des camions de type GMC continuaient à charger toute personne qui se trouvait sur leur passage. Le convoi prenait la direction de Kherrata. Les habitants de cette autre ville historique n’allaient pas échapper à l’embarquement qui les menait avec leurs autres concitoyens de Sétif, vers le camion de la mort. Les milliers d’Algériens furent déchargés depuis les bennes des camions au fond des gorges de Kherrata. L’horreur n’était pas terminée pour ces pauvres « bougnouls » comme aimaient les surnommer les colons français. Des hélicoptères dénommés « Bananes » survolaient les lieux du massacre pour achever les blessés. Une véritable boucherie humaine allait permettre, plus tard, aux oiseaux charognards d’investir les lieux.

    Avec la venue de l’été, la chaleur monte... et l’odeur de la mort. Vers Guelma, faute de les avoir tous enterrés assez profond ou brûlés, trop de cadavres ont été jetés dans un fossé, à peine recouverts d’une pelletée de terre. Les débris humains sont transportés par camion. Le transport est effectué avec l’aide de la gendarmerie de Guelma pendant la nuit. C’est ainsi que les restes des 500 musulmans ont été amenés au lieu dit "fontaine chaude" et brûlés dans un four à chaux avec des branches d’oliviers.

    Alors que l’on sait que ce sont en tout 102 Européens ou militaires qui ont été tués, et 110 blessés, à ce moment-là, en riposte aux tueries des autorités françaises, malgré un minutieux travail de recherches, il est aujourd’hui absolument impossible de savoir le nombre exact d’assassinats perpétrés par la France parmi les Algériens. Tout a été fait pour que cet énorme massacre soit le plus possible dissimulé à l’opinion publique. On peut estimer cependant qu’il y a eu à ce moment-là plusieurs dizaines de milliers de blessés algériens, pas loin de cent mille. Selon l’armée américaine cet énorme massacre de la France de de Gaulle, par l’armée française, la police et les miliciens, aurait fait 45.000 morts. C’est le chiffre, qui peut sembler peut-être vraisemblable, retenu officiellement désormais par les Algériens.

    Dans la matinée du fatidique 8 mai, en guise de riposte à cette manifestation pacifique, la police ouvrit le feu... Plusieurs d’entre acteurs et témoins encore en vie sont ainsi soumis à la souffrance du souvenir et le devoir de dire ce qu’ils ont vécu, vu, entendu dire et se dire. Ils craignent pour la postérité, l’amnésie.

    Parler à Sétif du 8 mai 1945 rend obligatoire la citation de noms-phares : Abdelkader Yalla, Lakhdar Taârabit, Laouamen dit Baâyou, Bouguessa Askouri, Gharzouli, Rabah Harbouche, Saâd Saâdna, Miloud Begag, Saâdi Bouras, Benattia, le Dr Hanous, le Dr Saâdane, Bachir Ibrahimi, et beaucoup d’autres que seul un travail sérieux institutionnel pourrait les lister et en faire un fronton mémorial.


    Le 8 mai 1945, un des plus atroces massacres coloniaux est perpétré par cette France fraîchement libérée. Et, à Sétif en Algérie, où est organisée une manifestation pacifique indépendantiste par les militants du PPA (Parti Populaire Algérien), le gouvernement français envoie l’armée, sous le commandement du général Duval. Dans une répression violente contre la population civile, des navires de guerre tirent et l’aviation bombarde la population de Sétif. 10.000 soldats sont engagés dans une véritable opération militaire. Ils sont issus de la Légion étrangère, des tabors marocains, des tirailleurs sénégalais et algériens. En outre, des milices se forment sous l’œil bienveillant des autorités, et se livrent à une véritable chasse aux émeutiers. Le général Duval déclare que "Les troupes ont pu tuer 500 à 600 indigènes." Le nombre de victimes est aujourd’hui estimé à au moins 30.000 morts.

    Le drame est passé inaperçu dans l’opinion métropolitaine. Le quotidien communiste L’Humanité assure alors que les émeutiers étaient des sympathisants nazis ! Il faudra attendre le 27 février 2005 pour que, lors d’une visite à Sétif, M. Hubert Colin de Verdière, Ambassadeur de France à Alger, qualifie les " massacres du 8 mai 1945 de tragédie inexcusable. " Cet évènement constitue la première reconnaissance officielle de sa responsabilité par la République française.


    D i s s i d e n c e . f r


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  • Le 8 mai 1945 est la date, dans le calendrier grégorien, :   lien

    • la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe marquée par l'annonce de la capitulation de l'Allemagne. Ce jour est appelé par les anglophones le "Vee-Day-Europe" ou VDE pour « Jour de la Victoire en Europe", Vee étant la prononciation de la lettre V en anglais ; le mot Europe est ajouté par les Américains pour le différencier du VDA, le "Vee-Day-Asia" qui correspond au 2 septembre 1945, jour de la signature de la capitulation du Japon.

    Cette date historique est rappelée notamment par de nombreux odonymes en France (Rue du 8-Mai-1945, etc.).

    Capitulation de l'Allemagne

     
    Signature de la reddition de l'armée allemande à Reims, 7 mai 1945
     
    Deux jeunes femmes lisant la une du Montreal Daily Star annonçant la capitulation allemande et la fin imminente de la Deuxième Guerre mondiale, 7 mai 1945

    L'amiral Dönitz, désigné par Hitler comme son successeur, ainsi que son état-major, ont compris que toute résistance est vaine. Dönitz consacre son énergie à ce que les troupes allemandes se rendent aux Alliés occidentaux et non aux Soviétiques, avant tout pour que les prisonniers allemands soient traités selon les conventions internationales, et non massacrés ou déportés en Sibérie. Aussi souhaite-t-il des capitulations partielles1 à l'ouest et la poursuite des combats à l'est afin de soustraire à l'emprise de l'Armée rouge autant de troupes que possible et de rapatrier le maximum de population2.

    C'est dans cette intention que Dönitz envoie une première fois, à Reims, au PC avancé du SHAEF d'Eisenhower, l'amiral Hans-Georg von Friedeburg pour tenter de convaincre les Occidentaux de conclure une capitulation séparée. Le général américain l'éconduit, tout en prévenant Staline des tentatives allemandes. Le Royaume-Uni, les États-Unis et l'Union soviétique se sont en effet mis d'accord sur une capitulation totale et inconditionnelle du gouvernement allemand et de l'OKW sur tous les fronts, n'acceptant que des redditions ponctuelles dans le cadre des engagements (unités déposant les armes et se constituant prisonnières) et non dans le cadre d'un traité. Dönitz réitère ses avances le 6 mai en désignant alors le général Jodl, son chef d'état-major, mais ce dernier essuie le même refus. L'intransigence d'Eisenhower est en effet implacable depuis le 12 avril 1945, date à laquelle il découvre horrifié les charniers d'Ohrdruf, annexe du camp de concentration de Buchenwald qui vient d'être libéré3.

    C'est donc le <time class="nowrap date-lien" datetime="1945-05-07">7 mai 1945</time>, à h 41, que la reddition de l'armée allemande est signée à Reims dans une salle du Collège technique et moderne (actuel lycée Roosevelt) abritant le Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force, par le maréchal allemand Alfred Jodl4, en présence des généraux américains Walter B. Smith et Eisenhower, du général français François Sevez et du général soviétique Sousloparov, les combats devant cesser le 8 mai à 23 h 1. L'acte signé est purement militaire.

    Ceci provoque la fureur de Staline qui veut que la capitulation de l'Allemagne soit signée dans sa capitale, à Berlin, où les soldats de l'Armée rouge règnent en maîtres5. Les journalistes occidentaux répandent rapidement la nouvelle de la capitulation, précipitant ainsi les célébrations. Les combats continuent cependant sur le front de l'Est.

    L'exigence de Staline est honorée et une nouvelle signature a lieu le 8 mai, dans la nuit du 8 au 9 mai à h 16 heure russe (23 h 16 heure de l'Ouest), dans une villa de Karlshorst, quartier général du maréchal Georgi Joukov dans la banlieue Est de Berlin (aujourd'hui le musée germano-russe Berlin-Karlshorst). Les représentants de l'URSS, de la Grande-Bretagne, de la France et des États-Unis arrivent peu avant minuit. Après que le maréchal Georgi Joukov eût ouvert la cérémonie, les représentants du Haut commandement allemand, dont le maréchal Wilhelm Keitel, sont invités à signer l'acte de capitulation entrant en vigueur à 23 h 1, heure locale6 (heure d'Europe centrale), soit le 9 mai à h 1, heure de Moscou. C'est l'amiral Hans-Georg von Friedeburg et le maréchal Keitel qui signèrent l'acte de capitulation.

    La reddition a donc lieu le 9 mai 1945 pour les Soviétiques et les pays centre-orientaux[Où ?] alliés. De ce fait les Soviétiques, puis les Russes, et leurs alliés centre-orientaux, commémorent cette capitulation le 9 mai.

    Il faudra cependant attendre la capitulation officielle du Japon le <time class="nowrap date-lien" datetime="1945-09-02">2 septembre 1945</time> (« V-J Day », pour « Victory over Japan Day », annoncé le <time class="nowrap date-lien" datetime="1945-08-15">15 août 1945</time>), lorsque le ministre des Affaires étrangères Mamoru Shigemitsu signe les articles de la reddition des forces japonaises sur le pont de l'USS Missouri dans la baie de Tokyo, pour que la Seconde Guerre mondiale prenne fin.

    Jour férié en France

    Le 8 mai a été déclaré jour férié de commémoration en France le <time class="nowrap date-lien" datetime="1953-03-20">20 mars 1953</time>.

    Le président Charles de Gaulle supprime le caractère férié de ce jour par le décret du <time class="nowrap date-lien" datetime="1959-04-11">11 avril 1959</time>7

    En 1975, pour se placer dans une logique de réconciliation avec l'Allemagne, le président Giscard d'Estaing supprime également la commémoration de la victoire alliée de 1945.

    C'est à la demande du président François Mitterrand que cette commémoration et ce jour férié seront rétablis, par la loi du <time class="nowrap date-lien" datetime="1981-10-02">2 octobre 1981</time>8.

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  • La une du Figaro du 8 mai 1945

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  • Foot

    Ligue des Champions FC Barcelone - Bayern Munich : 3-0

    Le <time datetime="2015-05-06T22:38+01:00" itemprop="datePublished">06/05/2015 à 22:38:09</time> |lien
     

    Longtemps malmené et sans idée, le Barça s'impose finalement très largement grâce au génie de Messi (deux buts, une passe). Une sanction sévère pour un Bayern qui aura su faire déjouer les Blaugrana et devra réaliser un véritable exploit au match retour.

     

    Voir le film du match

     

     

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    Suspendu du FN, Jean-Marie Le Pen

    déclare

    la guerre à sa fille

    Le Monde.fr | <time datetime="2015-05-04T20:35:38+02:00" itemprop="datePublished">04.05.2015 à 20h35</time> • Mis à jour le <time datetime="2015-05-04T23:16:06+02:00" itemprop="dateModified">04.05.2015 à 23h16  lien </time>


    EXCLUSIF - Jean-Marie Le Pen : "Je répudie ma... par Europe1fr

    Furieux, « trahi », « traité de façon scandaleuse », Jean-Marie Le Pen n'a pas eu de mots assez forts, lundi 4 mai au soir, dans une interview accordée à Europe 1 pour dire toute sa colère d'avoir été suspendu de son statut d'adhérent du Front national par le bureau exécutif du parti présidé par sa propre fille. Celui-ci s'était longuement réuni dans l'après-midi afin de décider des sanctions qui lui incomberaient, après ses différentes déclarations polémiques, dont Marine Le Pen s'était désolidarisée.

    Dès dimanche, la présidente du parti avait souhaité que son père ne s'exprime plus « au nom du FN ». Cette fois, son père souhaite qu'elle « perde son nom ». « J'ai honte que le président du Front national porte mon nom et je souhaite qu'elle le perde le plus vite possible », a-t-il lâché, lui suggérant d'épouser son concubin, Louis Alliot, ou le vice-président du parti Florian Philippot. « Je ne me reconnais pas de lien avec quelqu'un qui me trahit d'une manière aussi scandaleuse », a-t-il encore fustigé. 

    A l'Agence France-Presse (AFP), il a encore assuré qu'il allait demander qu'on lui renvoie « une partie de (ses) cotisations. Comme j'ai adhéré à 1 000 euros, je trouve que c'est beaucoup. » Il n'a pas non plus exclu de poursuivre le parti en justice, « ils doivent s'attendre à tous les moyens », a-t-il prévenu.

    Lire : Entre les Le Pen, un mois de crise politique

    Disparition du « président d'honneur »

    En plus de se voir suspendu de sa qualité d'adhérent du parti par la décision du comité exécutif, Jean-Marie Le Pen devrait perdre son statut de « président d'honneur ». Dans les « trois mois », une modification des statuts supprimant le poste qu'il occupe sera soumise à une assemblée générale extraordinaire.

    M. Le Pen n'a jamais été un adhérent du FN comme les autres. Il a participé à la création du parti, en 1972, et l'a ensuite présidé jusqu'en janvier 2011. C'est à cette date, lors du congrès de Tours, que sa fille Marine prend sa succession à la tête du parti. Les statuts du FN sont alors modifiés, avec la création d'un nouveau poste : la « présidence d'honneur ». L'article 11 bis de ces statuts en précisent les contours.

    C'est sur cet article que l'assemblée générale devra se prononcer. Sa suppression a été approuvée par une majorité des membres du bureau exécutif, plus haute instance du parti. Elle doit maintenant l'être par les militants.

    Le membre historique du parti a d'ailleurs affirmé à l'AFP qu'il ne doutait pas du soutien que lui accordaient ces derniers. « Les adhérents vont être indignés par la félonie, en tout cas, ceux qui ont le sens de l'honneur. » « Je n'ai pas volé ce soutien, je ne l'ai pas reçu en héritage non plus », a-t-il aussi taclé, concluant, en riant : « Et si on trouve mon cadavre, sachez que je ne me serai pas suicidé. »

    « Jean-Marie Le Pen ne doit plus pouvoir s'exprimer au nom du FN »

    A l'issue d'un bureau politique dans la matinée, Jean-Marie Le Pen, se disant « désavoué », avait refusé de participer au bureau exécutif. Il a par la même occasion exclu tout retrait de la vie politique et a indiqué qu'il continuerait à parler en son nom. 


    Jean-Marie Le Pen : "J'ai été désavoué" par lemondefr
    « Je ne parle plus au nom du Front national depuis que je ne suis plus président. Depuis quatre ans que Marine Le Pen est présidente, c'est elle qui parle au nom du Front national. Moi, je parle au nom de Jean-Marie Le Pen. »

    La suspension de M. Le Pen fait suite à des propos réitérés par ce dernier sur RMC, au début  d'avril, qualifiant les chambres à gaz du régime nazi de « détail » de la seconde guerre mondiale. Désavoué par sa fille, il avait ensuite donné une interview à l'hebdomadaire Rivarol, dans laquelle il avait déploré : « On n'est jamais trahi que par les siens. »

    Avec la décision d'écarter son père du parti, c'est la « dédiabolisation » de la formation politique voulue par Marine Le Pen qui est en jeu. Un sondage BVA-Orange-iTélé publié samedi a conforté la volonté de la présidente du mouvement :

    • près d'un Français sur trois (32 %) souhaite que Marine Le Pen ait davantage d'influence dans la vie politique française – son meilleur score avec cet indicateur –, alors que Jean-Marie Le Pen voit sa « cote d'influence » chuter à 2 %.

    Lire le décryptage : La longue histoire des conflits entre les Le Pen

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