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    Le village d'Antraigues-sur-Volane photographié le 11 août 2010. (Photo Jean-Pierre Clatot/AFP/Archives)

    Mardi 16 aout 2011, 09h39
    Admiré par Jean Ferrat et auteur de chansons pour Juliette Gréco, le chanteur français Allain Leprest s'est donné la mort lundi à 57 ans à Antraigues-sur-Volane (Ardèche), où ce communiste engagé était en vacances, a annoncé son producteur Didier Pascalis à l'AFP.

    L'artiste, invité d'honneur du festival Jean-Ferrat organisé dans la commune mi-juillet, a été retrouvé mort vers 3H00 du matin dans le gîte, prêté par un ami, où il résidait, a précisé à l'AFP le maire, Michel Pesenti.

    Allain Leprest souffrait d'un cancer des poumons, en rémission. Il devait sortir un nouvel album à la fin de l'année et donner une série de concerts à La Cigale à Paris notamment, a indiqué son producteur.

    Le chanteur Jean Ferrat, inhumé à Antraigues en 2010, "avait une haute idée d'Allain Leprest en tant qu'auteur et interprète", a souligné M. Pesenti.

    Né à Lestre dans le Cotentin le 3 juin 1954 et domicilié à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), il était "moins connu du grand public mais très apprécié des gens qui s'intéressent à la chanson française", a ajouté l'élu, qualifiant l'artiste de "Rimbaud des temps modernes, en constante rébellion par rapport à la société mais qui avait gardé son coeur d'enfant".

    Juliette Greco sur la scène du théâtre du Châtelet, le 13 février 2007 (Photo Mehdi Fedouach/AFP/Archives)

    Auteur-compositeur à la voix rocailleuse dans la tradition poétique française, Allain Leprest avait fait ses débuts dans la chanson dans les cabarets parisiens en 1982.

    La révélation auprès du grand public vient en 1985 lors du passage de l'artiste au festival du Printemps de Bourges.

    L'année suivante, il signe chez Meys, la maison de disques de Jean Ferrat et de Gérard Mey et sort un premier album intitulé "Mec". Il écrit pour d'autres chanteurs comme Isabelle Aubret dont il fait la première partie à l'Olympia en 86, Juliette Gréco ou Romain Didier qui devient son ami.

    Membre du PCF, il se produit dans plusieurs Fêtes de l'Humanité, où il rencontre sa compagne Sally, d'origine mauritanienne avec qui il a deux enfants.

    Il collabore ensuite avec Pierre Barouh, directeur du label Saravah, rencontre l'accordéoniste de jazz Richard Galliano et réalise "Voce a mano", album sorti en 92 qui vaudra aux deux artistes le Prix de l'Académie Charles-Cros.

    Le 20 février 1995, il donne un récital unique à l'Olympia à Paris pour la première fois de sa carrière qui lui vaut la consécration.

    Il fête ses 25 ans de carrière en 2004 en donnant deux concerts en juin, à Paris (l'Européen) et édite un nouvel album en 2005 "Donne moi de mes nouvelles".

    La chanteuse Olivia Ruiz le 15 avril 2010 au Printemps de Bourges (Photo Alain Jocard/AFP)

    Mais le chanteur doit se battre aussi contre un cancer du poumon. Très affaibli, il réapparaît pourtant sur le devant de la scène à la fin de l'année 2007 avec l'album "Chez Leprest", disque sur lequel il invite quantité de chanteurs (Michel Fugain, Olivia Ruiz, Jacques Higelin, Daniel Lavoie, Nilda Fernandez, Enzo Enzo, Loïc Lantoine) à revisiter avec lui son répertoire.

    En 2008, il sort son dixième opus "Quand auront fondu les banquises" et reçoit le Grand Prix "in honorem" de l'Académie Charles Cros pour l'ensemble de sa carrière.

    En 2009, l'artiste publie le volume II de "Chez Leprest" avec Clarika, Adamo, Kent ou encore la Rue Kétanou, et reçoit le Grand Prix de la Poésie de la Sacem.

    "Le poète grandiose s'est ôté la vie, une vie qu'il avait dévorée avec ardeur", a souligné lundi dans un communiqué le secrétaire national du Parti communiste (PCF) Pierre Laurent, rendant hommage à un "être rare" dont "le coeur (...) battait pour la liberté, la fraternité, la justice".

    Allain Leprest avait donné son dernier concert fin juillet à Antraigues, selon M. Pesenti.


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  • « LES MALGRÉ-NOUS "ALSACIENS – MOSELLANS" »
    DE 1940 – 1945

     


    DE 1940 – 1945
    Sources :
    « La tragédie des Malgré-nous. 42.000 morts pour rien ». Conférence de
    Marcel Peiffer
    Le 60ème anniversaire de l’incorporation de force dans l’armée allemande des
    Français d’Alsace Lorraine (la Charte août 2002) »
    « Malgré-Nous à 19 ans » de Jean Paul Baillard, Ingénieur général de
    l’armement (le Figaro 13 février 2003)
    « La tragédie des Malgré-Nous » Henri Amouroux (le Figaro 24 août 2002)
    « Un mémorial pour l’Alsace Moselle » (le Figaro 26 juin 2005)
    « L’Alsace et la Moselle au cours de la résistance à l’occupant » de Pierre
    Hug (Rencontres avec les combattants de la mémoire à l’Assemblée Nationale
    12 décembre 2002)

     

    Alors qu’à l’automne 2005 est inauguré, sur le site du Struthof, le « Centre Européen
    de la Déportation » ; c’est le 19 Juin 2005, quelques semaines auparavant, que le
    Mémorial de l’Alsace/Moselle de Schirmeck a reçu ses premiers visiteurs. Mémorial
    entamant « la délicate mission de raconter l’histoire complexe d’une région martyrisée,
    déchirée entre la France et l’Allemagne ».

    Monument chargé de relater comment, à partir de 1871, cette région eut à souffrir d’une frontière mouvante, des annexions, desévacuations, des expulsions, des destructions, de l’oppression

    nazie et de son cortèged’horreurs ainsi que du douloureux chapitre des « Malgré-nous », ces alsaciensmosellans enrôlés de force dans les armées allemandes.
    Aucun des 23 paragraphes de la convention d’armistice, signée le 22 juin 1940, ne
    prévoit l’annexion des départements du Haut Rhin et du Bas Rhin rattachés au pays de
    Bade, et celui de la Moselle rattaché à la Sarre. Et pourtant, dès juin 1940, les
    vainqueurs rétablissent d’autorité les frontières de 1871. Le 29 juin, Hitler visitant
    l’Alsace déclare : « Nous garderons pour 1000 ans ces merveilleux pays ». Et le 1er
    juillet 1940, les habitants de ces trois départements deviennent des « Volksdeutsche1.»

    C’est le début d’une germanisation générale doublée d’une nazification à outrance. La
    langue française est interdite. Les livres français mis au pilon. La majorité des
    enseignants et des fonctionnaires mutés en pays de Bade et remplacés par des
    Badois, ou expulsés. Les noms des villes et des rues sont germanisées.
    Alors que le 1er septembre 1939, 520.000 habitants des villages frontaliers2 ont été
    évacués et réparties dans 9 départements du centre et du sud-ouest de la France, les
    allemands expulsent, à leur tour, vers la zone dite libre, 122.000 personnes (5% des
    alsaciens, 15% des mosellans) et les remplacent par 180.000 civils allemands.
    Le quadrillage politique, par blocs de maisons et de quartiers se met en place. Le parti
    nazi s’implante. L’enrôlement dans l’une des organisations de masse devient quasi
    obligatoire pour les responsables de l’industrie, de l’enseignement, de
    l’administration…
    Le camp de Schirmeck est ouvert en juillet 1940, suivi par
    l’implantation3 du camp de concentration de Struthof. Dans ces deux camps, 45.000
    alsaciens/lorrains sont « rééduqués » et 5.000 vont mourir au Struthof.
    Les organisations religieuses sont abolies. 50% des prêtres sont expulsés.
    En avril 1941, le « RAD4 » devient obligatoire pour tous les jeunes de 17 à 25 ans
    (garçons et filles). Il s’agit d’une sorte de service civil avec musique de parade, défilés,
    serment d’allégeance à Hitler et travaux des champs. Le symbole en est la bêche… en
    attendant le fusil.

    En janvier 1942, c’est l’implantation des "organisations de jeunesse" « Hitler Jugend5 »
    et « Bund Deutscher Madel6 » qui doivent, obligatoirement, être fréquentées par les
    jeunes de 10 à 18 ans.

    En août 1942, c’est pour les jeunes nés entre 1920 et 1924 l’appel dans la Wehrmacht,
    la nationalité allemande étant reconnue d’office mais avec la possibilité, pour lesréticents,
    de partir

    avec leur famille « en France ». Cette « ouverture » entraîne une
    telle avalanche de demandes que le droit au refus d’intégrer la Wehrmacht ne dure que
    15 jours et qu’en Moselle, sur 80.000 demandes de départ, seules 1.340 sont
    autorisées.

    En janvier 1944 ce sera au tour des anciens officiers7 de l’armée française d’être
    appelés par la Wehrmacht, les non officiers, nés après 1908, l’étant depuis janvier
    1943.

    Arrêtons nous sur un groupe de 54 de ces officiers convoqués au camp de rééducation
    de Cernay et refusant d’être intégrés dans la « Sturmbrigad SS Frankreich » en tant
    qu’officiers SS. Ils sont transférés dans un camp en Allemagne. 42 font serment de ne
    pas se laisser incorporer. Ils sont expédiés au KL de « Neuengamme ». 22 y mourront.
    Sur 200.000 alsaciens mobilisables, 40.000 se dérobent et quittent leur foyer. 132.000
    vont être incorporés de force, 125.000 étant envoyés à l’est et 7.000 ailleurs, dont en
    « France ». 42.000, soit 32%, sont morts : 27.000 au combat, essentiellement en
    URSS, 15.000 disparus dont 5 à 6.000 au camp de Tambow et 10.000 grands blessés.
    18.000 ont obtenus le statut « d’évadé de l’armée allemande ».

    Pour entrer dans l’histoire des « Malgré nous » il faut s’attacher à comprendre dans
    quelles conditions les Alsaciens Mosellans ont du supporter quatre années d’annexion
    par le Reich.
    Un symbole à méditer, et permettant d’éviter tout jugement tranché, c’est
    celui qui se dégage du monument aux morts 39/45 de Strasbourg. Une mère soutient
    la dépouille de deux de ses fils. L’un est mort sous l’uniforme français. L’autre l’a été
    sous l’uniforme allemand. Et la légende dit « Morts à cause de l’Allemagne Nazie ».

    Les « Malgré nous » ont été répartis au sein de toute les unités allemandes y compris
    dans la marine, comme dans les SS. Ils sont le plus souvent isolés, marginalisés et
    une fois embrigadés conservent peu d’espoir de « s’en sortir ». Ceux qui ratent leur
    désertion sont fusillés. Ceux qui la réussissent prennent le risque de se « faire
    descendre » par horreur d’un uniforme. Et s’ils sont faits prisonniers, leur sort est
    souvent peu enviable.

    Le 13 juillet 1940, les lois raciales entrent en vigueur en Alsace Moselle et donnent lieu
    à l’expulsion de 27.000 Juifs8, suivie par celle des « indésirables »9. En 6 mois, 50.000
    expulsions en Alsace et 72.000 en Moselle.
    Mais ce flux vers la France de l’Intérieur
    s’inverse dès les premières difficultés allemandes à l’Est. Pour trouver des soldats
    supplémentaires, le 25 août 1942, le service militaire dans l’armée allemande est
    institué en Alsace.
    Le Gauleiter de Moselle prend la même décision10. La pression est
    mise sur Vichy pour le retour des réfugiés Alsaciens/Mosellans.

    Fin 1942, les premiers « Malgré-nous » arrivent à l’Est11. Le Maréchal Keitel fixe, par
    ordonnance, le pourcentage de mobilisés alsaciens/lorrains et luxembourgeois à 5%
    par unité et ils ne doivent servir ni en France, ni dans le Benelux. C’est la terre russe
    qui engloutira la quasi-totalité des 42 000 morts « Malgré-nous ».


    A ce sujet, le camp de Tambow est tristement célèbre. Etendu sur 32 ha, il est
    composé d’une centaine de baraques semi enterrées et insalubres avec des rats, des
    poux, des punaises, des puces et des conditions d’hygiène déplorables12. En juillet
    1944, 1.500 « Malgré nous », parmi les moins malades, sont, via Téhéran, libérés et
    orientés sur Alger où ils sont intégrés à l’armée française
    . Ce n’est qu’en septembre
    1945 que les prisonniers non allemands vont pouvoir quitter Tambow.
    A leur arrivée à
    Strasbourg, la moyenne du poids des prisonniers « Malgré nous » était de 42 kg. Au
    total, entre 1942 et 1945, 36.000 personnes, dont 5 à 6.000 « Malgré-nous » sont
    mortes à Tambow.

    Dès fin 1943, la SS, n’exige plus le volontariat et l’origine germanique, et, en février
    1944, incorpore de force 2.000 « Malgré-nous » Alsaciens de la classe 1926 dont, une
    partie, contrairement à l’ordonnance Keitel, est envoyée, sous escorte en France13
    pour intégrer une formation SS. Ces « Malgré-nous » sont ensuite affectés à la division
    Ces officiers sont au nombre de 800. Aucun n'est volontaire.Tous sont convoqués.
    Avec une valise et 2.000 frs en poche
    , 30kg de bagages et 5 000 frs par personne

    Ce service touche 21classes en Alsace et 14en Moselle. Au total 132.000 jeunes de 17 à
    35 ans. Une vingtaine est à Stalingrad. Un seul point d’eau pour 8.000 prisonniers. 30
    à 45 décès/jour. Le travail forcé en Kommandos au camp de Souges près de Bordeaux par les SS.

    « Das Reich » qui, début mai 1944, harcelée par la résistance, va, à Tulle, pendre
    99 otages14 et poursuivre par le massacre, à Oradour sur Glane, de 642 civils15. Des
    crimes commis par 150 SS dont 20 « Malgré-nous ».
    Au procès de Bordeaux, en
    janvier/février 1953, comparaissent 14 alsaciens16 et 7 allemands de faible grade17. Sur
    les 14 alsaciens, il y a un seul volontaire SS. Il avoue avoir participé au massacre et
    est condamné à mort. Pour les 13 autres ce sont des peines de travaux forcés ou de
    prison dont, 11 jours plus tard, ils sont amnistiés. « Le tribunal avait condamné mais
    l’Etat avait gracié.
    Personne n’a voulu juger, les alsaciens mosellans ayant subi une
    incorporation qu’ils n’avaient pas voulue, fruit d’une défaite dont ils n’étaient pas
    responsable, lâchés en 1940 par un gouvernement qui ne s’émut guère de la
    mobilisation des Malgré nous »
    NOTA BENE
     Curieuse coïncidence, la seule voix officielle de l’administration de Vichy qui, le
    21 juin 1944, à Oradour sur Glane, s’éleva pour fustiger le crime fut celle du
    Préfet Régional de Limoges, Marc Freund Valade, un alsacien.
     Quant au gauleiter Wagner, qui sévit si cruellement en Alsace, il fut jugé à
    Strasbourg, condamné à mort et fusillé18, le 14 Août 1946, au fort Ney, par des
    soldats originaires d’Afrique du Nord.
    POUR ALLER PLUS LOIN :
    L’incorporation de force en Alsace Lorraine durant la seconde guerre mondiale, à
    travers un exemple. (sur le site : http://perso.orange.fr/mdmpb/ )

     

    Messe commémorative pour les incorporés de force

    Par Maxime Villirillo  

    Mgr Schmitthausler évêque de Phnom Penh et petit-fils d'un "Malgré Nous".

                                                        Mgr Schmitthausler évêque de Phnom Penh et  

                                                 petit-fils d'un "Malgré Nous".

    Journée de commémoration aujourd'hui au Mont Sainte Odile pour les 40.000 Malgré Nous et les 10.000 morts ou disparus au cours de la Seconde Guerre Mondiale.
    Journée exceptionnelle puisque l'office était présidé par Olivier Schmitthausler évêque de Phnom Penh et lui-même petit-fils de Malgré Nous.

     Vidéo

     

    Toutes les vidéos

    Retour aux sources pour Monseigneur Olivier Schmitthauesler, dans la région qui l'a vu naître.Ordonné prêtre en 1998, c'est en Asie, et précisément au Cambodge, qu'il trouve ses premières marques. Professeur d'histoire puis vicaire genéral et enfin évêque de Phnom Pehn depuis 2007, cet homme d'église sait que le génocide des Khmers Rouges, à la fin des années 70, a laissé bien des plaies ouvertes.


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  • "Je me révolte donc nous sommes"

    L'Homme Révolté est une œuvre d'Albert Camus, rédigée en 1951. De prime abord, cette œuvre apparaît comme la suite du Mythe de Sisyphe où il traite principalement, à travers le thème du suicide, du caractère absurde de l'existence,... ce sont œuvres de moraliste plutôt que de philosophe, ce qui a beaucoup été reproché à Camus, en particulier par les existentialistes.

    L'œuvre de Camus se divise en cinq grandes parties:
    - L'homme révolté,
    - La révolte métaphysique,
    - La révolte historique,
    - Révolte et art,
    - La pensée de midi.

    Toutes ses parties concernent la révolte, l'esprit de révolte, le développement de la révolte, l'expression de la révolte,... Il étudie successivement les conceptions de Lucrèce, Épicure, Sade, les Dandys, Vigny, Dostoievski, Nietzsche, Stirner, Marx, les surréalistes, Rousseau, Saint-Just, Hegel, de Maistre... La dialectique du maître et de l'esclave est réexploitée par Camus. De même que la révolution marxiste, l'athéisme ou l'antithéisme de certains philosophes et surtout, la substance ascétique de la révolte.

    « Qu'est-ce qu'un homme révolté? Un homme qui dit non. Mais s'il refuse, il ne renonce pas : c'est aussi un homme qui dit oui, dès son premier mouvement. » D'apparence, il existe une limite à la révolte. Cependant, la révolte est un droit. La révolte nait de la perte de patience. Elle est un mouvement et se situe donc dans l'agir. Elle se définit par le « Tout ou Rien », le « Tous ou Personne ». En premier, elle soumet l'idée d'égalité: position d'égal à égal entre le maître et l'esclave. Mais le révolté finit par imposer cette égalité qui se traduit souvent par une inversion des rôles (dialectique hégélienne). Suivant le raisonnement de Scheler, l'homme révolté n'est pas l'homme du ressentiment c'est-à-dire qu'il ne baigne ni dans la haine ni dans le mépris. La révolte enfante des valeurs. De fait, « pour être, l'homme doit se révolter ». La révolte extirpe l'homme de la solitude puisqu'elle est collective, c'est l'« aventure de tous ». Néanmoins, faire l'expérience de la révolte, c'est faire l'expérience de l'ascèse. Les mythes de Prométhée, d'Achille (avec Patrocle), d'Œdipe et d'Antigone, sont des archétypes de révoltes antiques au même titre que la révolte de Spartacus. La révolte est souvent légitime, elle est l'expression la plus pure de la liberté et semble revêtir le visage de l'espoir. De surcroît, la révolte impose une tension, elle refuse donc formellement le confort de la tyrannie ou de la servitude. Le révolutionnaire a la volonté de « transformer le monde » (Marx) alors que le révolté veut « changer la vie » (Rimbaud).

    Citations

    • « Je me révolte donc nous sommes. »
    • « Dans l'épreuve quotidienne qui est la nôtre, la révolte joue le même rôle que le cogito dans l'ordre de la pensée: elle est la première évidence. Mais cette évidence tire l'individu de sa solitude. Elle est un lien commun qui fonde sur tous les hommes la première valeur. Je me révolte, donc nous sommes. »
    • « L'histoire prodigieuse qui est évoquée ici est l'histoire de l'orgueil européen. [...] L'homme est la seule créature qui refuse d'être ce qu'elle est. La question est de savoir si ce refus ne peut l'amener qu'à la destruction des autres et de lui-même. Si toute révolte doit s'achever en justification du meurtre universel, ou si, au contraire, sans prétention à une impossible innocence, elle peut découvrir le principe d'une culpabilité raisonnable" (introduction)
    • « La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent. » (Au-delà du Nihilisme)

    Liens externes


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  • Semprun, "une figure de proue" (UE)

     

    Par Europe1.fr avec AFP

    Publié le 8 juin 2011 à 19h38 Mis à jour le 8 juin 2011 à 19h34



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