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    Sommet des Objectifs du Millénaire pour le développement

     

    Le président américain Barack Obama invite les pays riches à « rejeter le cynisme qui veut que certains pays soient condamnés à la pauvreté perpétuelle, parce que le siècle dernier a été le théâtre d’un développement humain unique dans l’histoire. »

    Allocution du président au Sommet des Objectifs du Millénaire pour le développement :

    Le président – Bon après-midi. Monsieur le Secrétaire général, délégués, mesdames et messieurs. Dans la Charte de ces Nations unies, nos pays se sont engagés à œuvrer à « la promotion du progrès économique et social de tous les peuples ». Dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, nous avons reconnu la dignité innée et les droits de chaque individu, y compris le droit à un niveau de vie convenable. Et il y a une décennie, à l’aube d’un nouveau millénaire, nous avons fixé des objectifs concrets afin de libérer les hommes, les femmes et les enfants de l’injustice qu’est l’extrême pauvreté.

    Ce sont les normes que nous avons adoptées. Et aujourd’hui, nous devons nous poser la question : sommes-nous à la hauteur de nos responsabilités mutuelles ?

    Je me doute que dans les pays plus riches, alors que nos économies sont en difficulté, que beaucoup de personnes ont perdu leur emploi et que de nombreuses familles arrivent à peine à joindre les deux bouts, d’aucuns se demandent : pourquoi un sommet sur le développement ? La réponse est simple. Dans notre économie mondialisée, le progrès, même dans les pays les plus pauvres, peut promouvoir la prospérité et la sécurité de peuples bien au-delà de leurs frontières, y compris celles de mes concitoyens américains.

    Lorsqu’un enfant meurt d’une maladie évitable, nous sommes tous choqués. Lorsqu’une fillette est privée d’éducation ou que sa mère se voit nier ses droits, la prospérité de leur pays est sapée. Lorsqu’un jeune entrepreneur ne peut pas démarrer une entreprise, la création d’emplois et de marchés se trouve entravée, non seulement dans son pays, mais aussi dans le nôtre. Lorsque des millions de pères ne peuvent pas nourrir leur famille, cela alimente le désespoir dont se nourrissent l’instabilité et l’extrémisme violent. Lorsqu’une maladie n’est pas endiguée, elle peut menacer la santé de millions d’habitants de la planète.

    Abandonnons donc une bonne fois pour toutes l’ancien mythe selon lequel le développement se rapporte à de la charité qui ne sert pas nos intérêts. Et rejetons le cynisme qui veut que certains pays soient condamnés à la pauvreté perpétuelle, parce que le siècle dernier a été le théâtre d’un développement humain unique dans l’histoire. Une maladie qui avait dévasté des générations entières, la variole, a été éradiquée. Les soins médicaux se sont répandus dans les recoins les plus reculés du monde, sauvant des millions de vies. De l’Amérique latine à l’Afrique en passant par l’Asie, les pays en développement sont devenus des fers de lance de l’économie mondiale.

    Il est tout aussi impossible de nier que des progrès ont été réalisés vers l’accomplissement des Objectifs du Millénaire pour le développement. Les portes de l’éducation se sont ouvertes pour des dizaines de millions d’enfants, garçons et filles. On dénombre moins de nouveaux cas de VIH/sida, de paludisme et de tuberculose. L’accès à de l’eau potable est en hausse. Dans le monde entier, des centaines de millions de gens sont sortis de l’extrême pauvreté. Tout cela est pour le mieux et est le résultat de l’extraordinaire travail accompli tant au sein de ces pays que par la communauté internationale.

    Nous devons toutefois admettre que les progrès vers d’autres objectifs n’ont pas été réalisés assez rapidement. Pas pour les centaines de milliers de femmes qui meurent en couche chaque année. Pas pour les millions d’enfants qui meurent dans l’agonie de la malnutrition. Pas pour le quelque milliard de personnes qui subissent la torture de la faim chronique.

    C’est la réalité que nous devons regarder en face : si la communauté internationale se contente de continuer ses affaires comme d’habitude, nous réaliserons peut-être quelques progrès par ci et par là, mais nous manquerons nombre des objectifs de développement. C’est la vérité. Alors que dix ans se sont écoulés et qu’il n’en reste que cinq avant la date butoir de nos cibles de développement, nous devons faire mieux.

    Je sais bien qu’aider les communautés et les pays à bâtir un meilleur avenir n’est pas chose facile. Je l’ai constaté dans ma propre vie. J’ai vu le cas de ma mère, qui a œuvré à aider les pauvres des zones rurales, de l’Indonésie au Pakistan. Je l’ai vu dans les rues de Chicago, où j’ai agi au niveau des collectivités locales pour redresser les quartiers pauvres de ce pays. C’est du travail difficile. Mais je sais que le progrès est possible.

    En qualité de président, j’ai clairement signifié que les États-Unis feraient leur part. Ma stratégie de sécurité nationale reconnaît le développement comme un impératif non seulement moral, mais aussi stratégique et économique. La secrétaire d’État Hillary Clinton est en train de mener une révision visant à renforcer et à mieux coordonner notre diplomatie et nos efforts de développement. Nous nous sommes réengagés auprès des institutions multilatérales de développement. Et nous sommes en train de refaire de l’Agence des États-Unis pour le développement international la principale instance de développement dans le monde. En clair, nous sommes en train de nous assurer que les États-Unis seront le fer de lance du développement international au XXIe siècle.

    Nous reconnaissons toutefois que les anciennes méthodes ne suffiront pas. C’est pourquoi l’année dernière, au Ghana, j’ai lancé un appel à une nouvelle conception du développement visant à libérer un changement transformateur et à permettre à plus de gens de prendre en main leur destin. Après tout, aucun pays ne souhaite dépendre d’un autre. Aucun fier dirigeant présent dans cette assemblée ne veut demander de l’aide. Aucune famille ne veut dépendre de l’assistance des autres.

    Afin de s’approcher de cette vision, mon gouvernement a effectué une révision complète des programmes de développement des États-Unis. Nous avons écouté les responsables de gouvernements, d’ONG et d’associations, du secteur privé et des milieux philanthropiques, sans oublier ceux du Congrès, ainsi que nombre de nos partenaires internationaux.

    Et aujourd’hui, j’annonce notre nouvelle Politique de développement mondial – la première du genre par un gouvernement américain. Elle puise dans l’engagement durable de l’Amérique envers la dignité et le potentiel de chaque être humain. Et elle donne les grandes lignes de notre nouvelle approche et de la nouvelle façon de penser qui guidera nos efforts de développement, notamment le plan que j’ai promis l’année dernière et que mon gouvernement a conçu pour promouvoir les Objectifs du millénaire pour le développement. Les États-Unis sont tout simplement en train de changer leur façon d’agir.

    Premièrement, nous changeons la façon dont nous définissons le développement. Pendant trop longtemps, nos efforts ont été mesurés à l’aune des sommes dépensées et des vivres et médicaments livrés. Mais l’aide seule n’équivaut pas au développement. Le développement consiste à aider les pays à vraiment se développer – à passer de la pauvreté à la prospérité. Et l’aide seule ne suffira pas à engendrer ce changement. Nous devons recourir à tous les outils dont nous disposons – de la diplomatie à notre politique commerciale, en passant par notre politique d’investissements.

    Deuxièmement, nous changeons la façon dont nous considérons l’objectif ultime du développement. Notre concentration sur l’aide a certes permis de sauver des vies à court terme, mais elle n’a pas toujours amélioré les sociétés concernées à long terme. Considérez les millions de gens qui ont dépendu de l’aide alimentaire pendant des décennies. Ce n’est pas du développement, c’est de la dépendance, et c’est un cercle que nous devons briser. Au lieu de nous contenter de gérer la pauvreté, nous devons offrir aux pays et aux peuples une voie de sortie de la pauvreté.

    Mais soyons clairs, les États-Unis d’Amérique ont été, et resteront, au premier plan mondial de l’aide. Nous n’abandonnerons pas ceux qui dépendent de nous pour une aide vitale – qu’il s’agisse de vivres ou de médicaments. Nous allons tenir nos promesses et respecter nos engagements.

    En fait, mon gouvernement a augmenté son aide aux pays les moins développés. Nous coopérons avec des partenaires pour éradiquer la polio. Nous faisons fond sur les nobles efforts déployés par mon prédécesseur afin de continuer à augmenter les fonds consacrés à la lutte contre le VIH/sida – nous les avons même augmentés à un niveau record – et cela comprend le renforcement de notre engagement auprès du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Et nous allons prendre l’initiative en temps de crise, comme nous l’avons fait lors du tremblement de terre à Haïti et des inondations au Pakistan.

    Car l’objet du développement – ce dont nous avons besoin maintenant – est de créer les conditions qui rendent l’aide inutile. En conséquence, nous allons rechercher des partenaires désireux de développer leurs propres capacités de répondre aux besoins de leurs peuples. Nous rechercherons un développement durable.

    En nous appuyant, en partie, sur les leçons tirées de la Société du compte du millénaire, qui a aidé des pays comme le Salvador à construire des routes en zone rurale et à augmenter les revenus des citoyens, nous investirons dans les capacités des pays qui démontrent leur engagement envers le développement.

    N’ayant pas perdu de vue les leçons tirées de la Révolution verte, nous étendons la coopération scientifique à d’autres pays et investissons dans des sciences et techniques qui changent la donne afin de déclencher des bonds historiques dans le domaine du développement.


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    4000 corps exhumés des charniers de Franco

    Lundi 22.9.2008. 11:00h


    Le régime franquiste espagnol s'est écroulé il y a 33 ans mais la mémoire ne refait surface que lentement en Espagne.

    Depuis 7 ans, l'Association pour la Récupération de la Mémoire Historique travaille à la recherche des charniers de la guerre civile de 1936-39, en exhumant et en tentant d'identifier les corps pour les rendre aux familles.

    L'association, qui a ainsi identifié la quasi-totalité des 167 fosses communes dissiminées sur l'ensemble du territoire espagnol, est parvenue à exhumer près de 4000 corps sommairement enfouis après des exécutions sommaires. Depuis que le médiatique juge Baltasar Garzón a décidé, le 4 septembre, dans le cadre d'une nouvelle enquête pénale, de découvrir la vérité auprès de l'Etat, de l'Eglise et des collectivités locales, sur une liste de 30.000 victimes de la guerre 'Espagne et de la dictature, la demande des familles a explosé.

    Hier dimanche, l'Association pour la Récupération a annoncé le dépôt sur le bureau du juge une liste de 143.353 disparus lors de la guerre, puis durant sous la dictature de Franco, jusqu'en 1975. L'Espagne, qui jusqu'à présent semblait refouler ses années noires, est aujourd'hui prête à affronter ce traumatisme malgré l'opposition des partis de droite, dont le Partido Popular, qui craint de raviver les divisions du pays.

     Charnier de Piedrafita de Babia - León, Espagne

     Charnier de Piedrafita de Babia - León, Espagne


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    Zapatero tente désespérément de récupérer le soutien catalan


    Lors des premiers débats sur « l’état de la Nation » au Parlement espagnol, ce mercredi 14 juillet, le premier ministre espagnol s’est retrouvé bien seul. Le plus important des rendez-vous politiques annuels en Espagne, qui se poursuit ce jeudi, place en effet José Luis Rodriguez Zapatero sous les critiques de l’opposition de droite, représentée par le Partido Popular, et des partis politiques catalans, largement représentés à Madrid. Au-delà des choix d’austérité du gouvernement de M. Zapatero, membre du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE), la question du statut catalan son importance. Alors que se profilait il y a peu un soutien à ses projets de la coalition catalane Convergence et Union (CiU), menée par Artur Mas, M. Zapatero devrait faire les frais de la sentence de la Cour Constitutionnelle espagnole, qui a raboté le statut catalan. Le PSOE, auquel manquent sept voix pour atteindre la majorité absolue au Congrès des députés, à Madrid, pour valider le budget 2011, est ainsi coincé entre une renégociation improbable des points sensibles du statut catalan, autour du concept de « nation catalane », pour contenter CiU, et un vrai blocage, dans une ambiance de crise. La solution pourrait résider chez les partis basques, également représentés à Madrid.

    José Luis Rodriguez Zapatero, chef du gouvernement espagnol, ce mercredi à Madrid / AP
    José Luis Rodriguez Zapatero, chef du gouvernement espagnol, ce mercredi à Madrid / AP


     


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    Le "Conseil de justice de Catalogne" était réclamé depuis 2003

    La justice catalane sera indépendante de la justice espagnole

    Jeudi 9.9.2010. 00:00h
     

    L'Espagne a annoncé ce mercredi une série de mesures qui tendent à renforcer l'autonomie sud-Catalane. Depuis Madrid, le ministre socialiste de la Politique Territoriale, Manuel Chaves, a communiqué une décision selon laquelle l'État espagnol accordera prochainement au gouvernement de Catalogne les budgets relatifs aux bourses universitaires. Mais surtout, le territoire pourra mettre en place un Conseil de la Justice de Catalogne, réclamé depuis 2003. Cette décision majeure, qui concerne une nouvelle prise d'indépendance, est vouée à réduire l'impopularité, dans une bonne partie de la société sud-catalane, des coupes franches au statut territorial, effectuées le 28 juin par la Cour Constitutionnelle. Ce transfert de compétences, qui intervient singulièrement en période pré-électorale en Catalogne du sud, comprend aussi le droit de décision sur les grands travaux hydrauliques, la préservation de la nature et plusieurs aspects fiscaux. Le ministre Chaves, qui présentait les conclusions de la Commission Déléguée à la Politique Autonome, chargée de dépasser la problématique suscités par la décision du 28 juin, a un autre dossier à gérer. Il s'agit de l'attribution à la Catalogne, qui vient de se voir attribuer la gestion des trains de proximité, de la compétence e matière de trains régionaux.

    Manuel Chaves, ministre de la Politique Territoriale espagnole / DR
    Manuel Chaves, ministre de la Politique Territoriale espagnole / DR

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    A l'approche du 70e anniversaire de son exécution par le régime de Franco

    Un document inédit sur les derniers jours du président catalan Lluís Companys, assassiné en 1940

    Dimanche 26.9.2010. 21:30h


    Alors l'approche de célébrations à la mémoire du président catalan Lluís Companys, exécuté par le régime de Franco le 15 octobre 1940, un nouvel élément historique a été révélée jeudi.

    Il s'agit d'un document inédit, trouvé récemment à Amsterdam, où l'épouse du président du gouvernement de Catalogne, de 1934 à 1940, décrit l'arrestation de celui-ci. La première dame, Carme Ballester, raconte les jours qui ont précédé l'assassinat concerté par les autorités, au château de Montjuïc de Barcelone. On y apprend ainsi que les forces de police espagnole ont mis à sac le domicile du couple à quatre reprises, et que les agents ignoraient totalement à qui ils avaient à faire. Ce document, composé de huit pages, a été retrouvé par l'historien Joaquim Aloy, à l'Institut International d'Histoire Sociale à Amsterdam. Lluís Companys, seul président d'un territoire démocratique européen exécuté lors de la seconde guerre mondiale, était de sensibilité centre-gauche. Président du parti Gauche Républicaine de Catalogne et ministre de l'État espagnol, il s'est prononcé en 1931 pour le vote des femmes. Sous la pression du totalitarisme espagnol, il s'est réfugié à Perpignan en 1939, puis à Paris et en Bretagne. Arrêté par la Gestapo dans la ville de La Baule le 13 août de 1940, il a été ramené de force à Barcelone.

    Lluís Companys i Jover (1982-1940) / AP
    Lluís Companys i Jover (1982-1940) / AP

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