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    TURQUIE. "L'attentat place Erdogan face aux conséquences de sa politique"

    <time>Publié le 12-10-2015 à 19h24  lien </time>

    La colère monte en Turquie après l'attentat qui a fait 97 morts, ce samedi à Ankara. Accusé de jouer un double jeu avec les djihadistes, le pouvoir central turc fait désormais de Daech le suspect numéro un de l'attaque.

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    Le double attentat suicide perpétré à Ankara samedi - le plus meurtrier jamais commis sur le sol de la Turquie -, a fait au moins 97 morts et plus de 500 blessés. (OZAN KOSE/AFP)
    Le double attentat suicide perpétré à Ankara samedi - le plus meurtrier jamais commis sur le sol de la Turquie
    -, a fait au moins 97 morts et plus de 500 blessés. (OZAN KOSE/AFP)
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    Deux jours après l'attentat qui a frappé Ankara et fait au moins 97 morts au cours d'une manifestation pour la paix, la Turquie s'enfonce dans une nouvelle crise politique. Alors que l'opposition pro Kurde pointe la responsabilité du président turc Recep Tayyip Erdogan dans l'attaque de samedi, le pays voit les élections législatives anticipées se profiler sous haute tension dans moins de trois semaines.

    Lundi, le Premier ministre Ahmet Davutoglu a confirmé que l'enquête se concentrait sur la piste jihadiste mais n'a toutefois pas exclu que l'attentat soit l'oeuvre du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ou du parti kurde d'extrême gauche, qu'il a présentés comme des "suspects potentiels". Jean Marcou, chercheur à Scien Po Grenoble et spécialiste de la Turquie, répond aux questions de "L'Obs"

    Les autorités turques ont désigné lundi le groupe Etat islamique comme suspect numéro un de l'attentat d'Ankara. Que pensez-vous de cette piste ?

    - C'est certes la piste la plus logique. Le monde opératoire de cet attentat rappelle fortement celui de Suruç le 20 juillet dernier qui a été attribué à l'Etat islamique ou à des cercles liés à cette mouvance djihadiste. Pour le moment, les premiers éléments de l'enquête montrent que le matériel de l'attentat d'Ankara présente des similitudes importantes avec celui de l'attentat de Suruç : du TNT a de nouveau été utilisé pour fabriquer une bombe à fragmentation artisanale, conçue pour tuer un maximum de personnes. Ce ne sont là cependant que de premiers indices qui devront être confirmées par l'enquête.

    Le pouvoir central turc a aussi émis l'hypothèse que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ou le Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C) -extrême gauche- pouvaient être à l'origine de l'attentat d'Ankara...

    - Il faudra attendre que l'enquête avance mais cette hypothèse m'apparaît comme extrêmement difficile à démontrer. D'abord parce ce que ce sont des Kurdes qui ont été visés. Il existe des désaccords profonds entre le HDP et le PKK,  mais rien qui puisse, à mon sens, justifier un tel acte. Le HDP a condamné à plusieurs reprises les violences perpétrées par le PKK et de leur côté, les rebelles armés reprochent au HDP d'avoir choisi la voie politique. Mais ces tensions ne peuvent pas expliquer un attentat d'une telle ampleur. D'autant que le PKK a décrété samedi un cessez-le feu unilatéral.

    Une partie de l'opinion publique turque accuse Erdogan de complicité directe avec Daech...

    - Concernant une éventuelle implication des services secrets turcs dans la commission de l'attentat, il existe des cellules dormantes capables d'être instrumentalisées par ces services pour participer à des actions de l'ombre, voire échappant parfois au contrôle de ces services. Cela s'est déjà vu par le passé. Mais l'ampleur de l'attentat, ses conséquences incertaines, le fait qu'il se soit déroulé à Ankara, au coeur de l'Etat, sont autant d'éléments qui rendent ce scénario peu probable.

    L'attentat met surtout Erdogan face aux conséquences de sa politique extérieure. Il renvoie à des questions gênantes pour le pouvoir central turc : sa politique en Syrie et ses relations avec les djihadistes. Depuis 2012, Ankara joue à un jeu très complexe : d'un côté, Erdogan donne l'impression d'avoir des intérêts stratégiques communs avec Daech, comme on l'a vu lors du siège de Kobané, l'année passée, et de l'autre, il laisse aujourd'hui les Américains utiliser ses bases pour frapper l'Etat islamique. Depuis la mi-juillet, la Turquie bombarde les positions de Daech en Syrie, ce qui ne l'empêche pas d'attaquer massivement les bases arrière du PKK en Irak. Elle est beaucoup trop impliquée dans les antagonismes régionaux. C'est une rupture avec les traditions isolationnistes de naguère.

    Quel intérêt peut avoir Daech à frapper précisément les Kurdes ?

    -  Frapper des organisations de gauche, laïques. Les Kurdes sont en outre un adversaire important contre qui l'organisation djihadiste se bat en Syrie, notamment les YPG (Unités de protection du peupleNDLR)les brigades armées du PYD (Parti de l'union démocratique, NDLR), que Daech considère comme la branche syrienne du PKK.

    Et puis les Kurdes ne sont peut-être pas les seuls à être visés par cet attentat. Cette attaque en plein cœur de la capitale a une vraie valeur symbolique et frappe directement le pouvoir central et la société turque. A moins d'un mois des élections législatives, l'auteur de l'attentat quel qu'il soit s'invite dans la campagne électorale et met en cause le gouvernement de l'AKP (Parti de la justice et du développement, fondé et dirigé par le président turc, NDLR) dont la politique étrangère téméraire provoque des dommages collatéraux tragiques et dont le ministre de l'Intérieur est accusé de n'avoir pas su  prévenir l'attentat... Il est assez significatif d'observer que depuis 48 heures Recep Tayyip Erdogan s'est très peu exprimé et laisse monter Ahmet Davutoglu en première ligne.

    Propos recueillis par Lucas Burel, le 12 octobre 2015


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    Economie.

    Le jury du Nobel récompense un

    spécialiste des inégalités

    Publié le <time datetime="2015-10-12">12/10/2015 - 16:08    lien </time> </header> <aside class="article-sitesocial" id="article-sitesocial"> <aside class="view view-civ-mostpopular-most-viewed view-id-civ_mostpopular_most_viewed view-display-id-entity_view_2 view-dom-id-4750861824e33e1d30740036a20a4145" id="view-civ-mostpopular-most-viewed"></aside>
    </aside> <figure class="article-illustration"><figcaption>Angus Deaton, lauréat du prix Nobel de l’économie 2015. 
      PHOTO AFP / PRINCETON UNIVERSITY / LARRY LEVANTI </figcaption></figure>

    L’Américano-Britannique Angus Deaton a reçu le Nobel d’économie 2015 pour ses travaux sur la pauvreté et les inégalités. Comme tous les ans, certains élèvent la voix pour mettre en doute la légitimité de ce prix.

    <aside class="article-ad"> </aside> <aside class="article-tertiary">
     
    </aside>

    Le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel, surnommé prix Nobel d’économie, a été attribué lundi 12 octobre à l’Américano-Britannique Angus Deaton. Agé de 69 ans, ce professeur à l’université américaine de Princeton (New Jersey) a été primé “pour son analyse de la consommation, de la pauvreté et du bien-être”.

    “Pour élaborer des politiques économiques qui promeuvent le bien-être et réduisent la pauvreté, nous devons d’abord comprendre les choix de consommation individuels”, explique le jury, dont le communiqué est cité par The New York Times. “Plus que quiconque, Angus Deaton a amélioré cette compréhension. En liant des choix individuels précis et des résultats globaux, ses travaux ont contribué à transformer les champs de la microéconomie, de la macroéconomie et de l’économie du développement.”
     

    Les théories imparfaites de l’économie

    A la différence des autres prix Nobel, celui d’économie ne trouve pas son origine dans le testament rédigé par Alfred Nobel en 1895 ; il a été créé en 1968, pour célébrer le 300e anniversaire de la Banque de Suède. En 2014, il avait récompensé les travaux du Français Jean Tirole.
     


    Comme chaque année, la remise de cette distinction est aujourd’hui l’occasion pour certains d’en contester la pertinence. “Il y a sept ans, pratiquement tous les économistes relevant du courant dominant n’ont pas vu venir la crise financière mondiale. Et pourtant, ce lundi, on continue à glorifier l’économie en tant que science, et à la mettre ainsi sur un pied d’égalité avec la physique, la chimie et la médecine”, s’emporte le journaliste et anthropologue néerlandais Joris Luyendijk, dans les colonnes du Guardian.

    Le problème, selon lui, n’est pas qu’il existe un prix Nobel d’économie, mais qu’il n’en existe pas pour la psychologie, la sociologie ou l’anthropologie, “ce qui laisse entendre que l’économie est non pas une science sociale, mais une science exacte. Cela crée l’illusion que le travail des économistes n’est pas de construire des théories intrinsèquement imparfaites, mais consiste à découvrir des vérités éternelles.”
     

    Pascale Bo

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    Décryptage

    Arrestations chez Air France : «Le risque,

    c’est que tout ça mette le feu aux poudres»

    Par Amandine Cailhol <time datetime="2015-10-12T19:34:03" itemprop="datePublished">12 octobre 2015 à 19:34  lien </time>
     
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    <figure class="article-image article-header-image" itemprop="image" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"> </figure>

    <figure class="article-image article-header-image" itemprop="image" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"> <figcaption class="read-left-padding caption" itemprop="description"> Des personnalités politiques (au micro, Clémentine Autain) sont venues apporter leur soutien aux salariés d'Air France, lundi à Roissy. Photo Albert Facelly pour Libération

    </figcaption> </figure>

    Six salariés de la compagnie aérienne ont été placés en garde à vue lundi. Des interpellations qui n'ont pas manqué d'hérisser certains syndicats et politiques, alors que le dialogue social peine à repartir.

    Plusieurs salariés d’Air France ont été arrêtés, lundi, une semaine après les incidents en marge du comité central d’entreprise (CCE) du groupe. A cette occasion, la direction avait annoncé un plan de licenciements portant sur 2 900 postes.

    Comment se sont déroulées ces interpellations ?

    Les arrestations, décidées «sur la base de témoignages et de la vidéosurveillance», ont eu lieu vers 6 heures du matin, «sans incident», selon le parquet de Bobigny et des sources policières. Elles se sont déroulées dans le Val-d’Oise, en Seine-et-Marne, dans les Yvelines et l’Aisne . Quatre salariés d’Air France ont été arrêtés à leur domicile. Une cinquième personne a été interpellée un peu plus tard et une autre placée en garde à vue après avoir été convoquée.

    Que risquent les salariés interpellés ?

    Leur arrestation fait suite à plusieurs plaintes déposées au cours des derniers jours. Celles de six vigiles et trois cadres de l’entreprise pour des «violences» et celle d’Air France pour «entrave au CCE» et «dégradations». Les sanctions peuvent aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende, si les violences ont entraîné une incapacité totale de travail de plus de huit jours. Voire plus si des circonstances aggravantes sont retenues.

    «Peut-être que les personnes arrêtées seront juste interrogées, mais ce que l’on craint, ce sont les licenciements», note un syndicaliste. En parallèle de ces interpellations, des notifications de sanctions devaient en effet être envoyées, lundi, par la direction d’Air France aux personnes impliquées dans les incidents de lundi. Or, le groupe a déjà annoncé, la semaine dernière, que ces dernières pourraient aller jusqu’au licenciement. Et ce, alors que le Premier ministre, Manuel Valls, a promis des «sanctions lourdes» contre ceux qu’il avait qualifiés de «voyous».

    Quelle est la réaction des syndicats ?

    Ils sont divisés. D’un côté, les plus réformistes ne se formalisent pas de ces interpellations. «C’est normal, note Pascal Duran, de la CFTC. Ces arrestations étaient obligatoires. Ce qui s’est passé est scandaleux. On ne rentre pas dans une réunion comme ça pour agresser un DRH.» De l’autre, les organisations plus contestataires plaident la détresse des salariés face à la «violence sociale» de la situation pour expliquer leur geste.

    «Avait-on besoin de venir les chercher au petit matin, si cela se trouve devant leurs enfants ?» , questionne André Villanueva, secrétaire de section CGT du fret de l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle. « Une simple convocation aurait suffi, les gens seraient venus, ils n’auraient pas fugué. Ce ne sont pas des voyous. Le risque, c’est que tout ça mette le feu aux poudres». Même discours de Christophe Malloggi, de FO Air France, qui s’indigne, auprès de l’AFP, que les salariés aient été traités «comme des membres du grand banditisme ou des trafiquants de drogue ou d’armes» . Et un élu Sud d’ajouter : «Entre l’annonce des licenciements, les propos déplacés du PDG d’Air France [lors des rencontres patronales de Royaumont, en décembre 2014, ndlr], les arrestations : la direction a allumé plusieurs mèches.»

    Leur sort pourrait donc peser dans la suite du conflit social. D’autant que le symbole autour de ces six employés est double. D’abord parce qu’ils travaillent dans la branche Cargo ou Air France Industries, comme magasiniers ou encore logisticiens. «Or, ce sont des secteurs qui ont déjà payé un lourd tribut au cours des dernières réformes mises en place par le groupe», explique l’élu Sud. Non seulement le fret est en sous-effectif, mais il est aussi très touché par la sous-traitance. Du coup, les gens ont peur. Surtout qu’ils ont déjà fait beaucoup d’efforts jusqu’alors» . Autre élément abrasif, plusieurs des salariés interpellés sont syndicalistes, et certains auraient des mandats syndicaux. L’un d’eux était candidat aux élections de délégué du personnel en mars 2015, sous les couleurs de la CGT. Un élément qui a, sous doutes, pesé dans le réveil des politiques, qui n’ont pas manqué de s’exprimer sur le sujet.

    Et des politiques ?

    Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche, PG) a évoqué un «jour de deuil» et souhaité «que la résistance et la colère soient plus contagieuses que la peur». Cécile Duflot (Europe Ecologie - les Verts) s’est également fendue d’un message ironique sur Twitter. D’autres, comme Pierre Laurent, le secrétaire national du Parti communiste, et plusieurs élus PG, se sont rendus au rassemblement de soutien organisé à Roissy, par la CGT, lundi après-midi, et qui a réuni environ 150 personnes. Réclamant la libération des salariés arrêtés, l’élu PC a qualifié les interpellations d’«indignes de la République». Plus mesuré, Daniel Goldberg, député frondeur PS de Seine-Saint-Denis, a par ailleurs invité des salariés d’Air France à venir, mardi, à l’Assemblée nationale, pour discuter de leur perception du «dialogue social» dans la compagnie. Des discours aux antipodes de ceux tenus par le camp Les Républicains, qui s’est montré très virulent à l’égard des interpellés, sur fond de contestation de la légitimité des syndicats.

    Amandine Cailhol

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    En Turquie, le président Erdogan accusé

    au lendemain de l'attentat d'Ankara

    <time>Publié le 11-10-2015 à 07h52Mis à jour à 23h03  lien </time>
     
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    Des milliers de manifestants défilent le 10 octobre 2015 à Istanbul après le pire attentat meurtrier commis en Turquie (c) Afp
    Des milliers de manifestants défilent le 10 octobre 2015 à Istanbul après le pire attentat meurtrier
    commis en Turquie (c) Afp
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    Ankara (AFP) - Des milliers de personnes ont défilé dimanche à Ankara pour conspuer le président Recep Tayyip Erdogan au lendemain de l'attentat le plus meurtrier de l'histoire de la Turquie, qui a fait au moins 95 morts à trois semaines des élections législatives.

    Deux fortes explosions, attribuées par le gouvernement à des kamikazes ont visé samedi matin près de la gare centrale de la capitale turque une manifestation de partis politiques, syndicats et ONG proches de la cause kurde qui dénonçaient la reprise des affrontements entre les forces de sécurité et les rebelles kurdes.

    Le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu a décrété trois jours de deuil national après cette attaque qui, en l'absence de revendication, suscite de nombreuses tensions et alimente la colère des victimes.

    A l'appel des mouvements qui avaient convoqué la "marche pour la paix" de samedi, plus de 10.000 manifestants se sont retrouvées dimanche matin sur une place d'Ankara proche du site de l'attentat pour dénoncer la violence.

    "Je suis une mère et je suis inquiète pour mes enfants", a déclaré à l'AFP Zahide, une ouvrière, un oeillet rouge au poing. "Je marche pour nos enfants, pour notre avenir. A chaque fois qu'il y a des morts, je meurs aussi un peu. Que Dieu punisse Tayyip" (ndlr : le président turc).

    La foule a largement conspué M. Erdogan et son gouvernement, accusés de ne pas avoir, délibérément, assuré la sécurité du rassemblement prévu samedi. "Erdogan meurtrier", "l'Etat rendra des comptes", ont-ils scandé, encerclés par les forces de l'ordre.

    "Nos cœurs saignent (...) mais nous n'allons pas agir par esprit de vengeance ou de haine", a lancé Selahattin Demirtas, le chef de file du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde). "Nous attendons le 1er novembre (date du scrutin législatif)", a-t-il poursuivi, "alors nous commencerons à œuvrer pour renverser le dictateur".

    - '11 Septembre turc' -

    Depuis plusieurs semaines, la tension est très vive entre le pouvoir et le HDP, exacerbée par les échéances électorales et les violents affrontements qui ont repris entre l'armée turque et les rebelles kurdes dans le sud-est à majorité kurde du pays.

    Dans la perspective des législatives anticipées du 1er novembre, M. Erdogan dénonce avec virulence le parti prokurde, accusé de "complicité" avec les "terroristes" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Dimanche encore, la presse qui lui est favorable a mis en cause les rebelles dans l'attentat de samedi.

    En retour, l'opposition l'accuse de mettre de l'huile sur le feu du conflit kurde, avec l'espoir d'attirer à lui l'électorat nationaliste.

    Le 7 juin, le parti de l'homme fort du pays a perdu la majorité absolue qu'il détenait depuis treize ans, notamment en raison du bon score réalisé par le HDP. Il espère inverser ces résultats lors des législatives anticipées du novembre.

    L'attentat d'Ankara est le plus meurtrier jamais commis sur le sol turc.

    "Il pourrait bien être le 11-Septembre de la Turquie", a jugé Soner Cagaptay, du Washington Institute, en référence à la série d'attentats qui a visé les Etats-Unis en 2001.

    Dans leur dernier bilan, les services du Premier ministre ont recensé 95 morts, et précisé que l'attentat avait fait un total de 507 blessés. 160 d'entre eux étaient toujours hospitalisés, dont 65 dans des unités de soins intensifs.

    Le HDP de M. Demirtas affirme lui que 128 personnes y ont perdu la vie.

    - Piste jihadiste -

    Le gouvernement est resté très discret dimanche et n'a fait aucun commentaire officiel sur l'avancée de l'enquête.

    La chaîne d'information NTV a affirmé que les investigations se concentraient sur la piste jihadiste. Selon les quotidiens Hürriyet et Habertürk, un des deux kamikazes de samedi pourrait être le frère de celui qui a perpétré l'attentat de Suruç en juillet dernier.

    Le 20 juillet dernier, cette attaque, très proche dans la forme de celle d'Ankara, avait tué 33 militants de la cause kurde dans cette ville proche de la frontière syrienne. Ankara l'avait alors attribuée au groupe EI.

    Accusant le gouvernement de collaborer avec les jihadistes contre lui, le PKK avait alors repris ses attaques contre la police et l'armée, entraînant en représailles une campagne de bombardement massive de l'armée turque contre ses bases arrière du nord de l'Irak.

    Cette escalade de la violence a fait voler en éclat les discussions de paix engagées par Ankara avec les rebelles pour tenter de mettre un terme au conflit kurde, qui a fait quelque 40.000 morts depuis 1984.

    Le PKK a toutefois annoncé samedi, quelques heures après l'attentat d'Ankara, la suspension de ses opérations avant les élections. "Nous ne ferons rien qui puisse empêcher une élection équitable", a-t-il indiqué dans une déclaration.

    Malgré cette trêve, l'armée turque a annoncé avoir bombardé, samedi et dimanche, des cibles du PKK et "neutralisé" 14 "terroristes". Et deux gendarmes ont été tués lors d'un accrochage avec des rebelles dans la province d'Erzurum (nord-est).


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  • Foot

    Bleus Grâce à deux buts précoces, la France accroche une quatrième victoire d'affilée au Danemark (2-1)

    Le <time datetime="2015-10-11T22:44+01:00" itemprop="datePublished">11/10/2015 à 22:44:54</time> | Mis à jour le <time datetime="2015-10-11T22:51+01:00" itemprop="dateModified">11/10/2015 à 22:51:06   lien </time>
    Vainqueurs tranquilles du Danemark (2-1), les Bleus ont accroché leur quatrième victoire d'affilée et accumulent de la confiance avant d'affronter l' Allemagne et l' Angleterre en novembre.
     
    Olivier Giroud et Anthony Martial ont brillé au Danemark.

    Olivier Giroud et Anthony Martial ont brillé au Danemark.

    Le match : 1-2

    Il ne faut pas forcément y voir un mauvais signe en vue de l’ Euro, mais les Bleus sont bien plus à l’aise en automne qu’en juin . Vaincus par la Belgique et l’Albanie avant l’été, ils ont obtenu hier au Danemark leur quatrième succès d’affilée depuis la rentrée . L’équipe était largement renouvelée, puisque Didier Deschamps avait remplacé huit des joueurs qui étaient titulaires contre l’ Arménie jeudi (4-0), mais ceux qui les ont relayés n’ont eu besoin que de quelques secondes pour afficher leur complicité . Dès la 4e minute, Martial accélérait et servait Giroud, dont la frappe était mal maîtrisée par Schmeichel (0-1). Déjà réussi , le début de match devenait idyllique quand Giroud, à la réception d’un centre de Digne et au bout d’une jolie action, reprenait sa frappe repoussée par Schmeichel pour doubler l’écart (2-0).

    Après avoir appris en fin d’ après-midi qu’ils devraient passer par les barrages pour participer à l’Euro, à cause de la victoire albanaise , les Danois ont rarement paru en mesure d'adoucir cette sale journée, et ont attendu la 28e minute pour solliciter Mandanda, qui captait en deux temps une frappe de Bendtner, introuvable par ailleurs.

    Face à un adversaire aussi peu inspiré, les Français se sont laissés endormir et la fin de la première période s’est révélée beaucoup moins animée que le début. Après la pause, Matuidi reprenait le brassard de Varane , remplacé par Zouma, et les Danois devenaient enfin incisifs. L’ occasion la plus importante revenait quand même à Giroud, qui ratait le triplé et son duel face à Schmeichel (66e), et dans la foulée, Mandanda imitait son homologue en sortant dans les pieds de Poulsen (68e).

    Le gardien marseillais a seulement été battu par l’ inspiration tardive de Sviatchenko (90e+1), et les remplaçants français n’ont donc pas gâché la dynamique perpétuée jeudi par les titulaires. Deschamps enchaîne pour la première fois quatre victoire d’affilée sur le banc de la sélection, et avant d’affronter l’Allemagne et l’Angleterre, les 13 et 17 novembre, les Bleus ne manquent pas de confiance.

     

    Le fait du match : Giroud, doublé rapide

    Les plus optimistes, ou les plus inconscients, ont pu croire qu’Olivier Giroud était lancé sur les traces de Robert Lewandowski, auteur de cinq buts en neuf minutes le 23 septembre … L’attaquant d’Arsenal n’a finalement battu Schmeichel que deux fois en trois minutes (4e, 6e), mais c’est déjà beaucoup pour un joueur dépassé par Theo Walcott avec les Gunners , et menacé par l’émergence de Martial en sélection. Il aura plutôt bénéficié du rayonnement de son jeune partenaire, et a prouvé qu’en l’absence de Karim Benzema, touché aux ischios contre l’Arménie, il incarne un recours crédible à la pointe du 4-3-3.

    Le joueur : Martial, les belles promesses

    L’attaquant mancunien n’affrontera pas tous les soirs un adversaire direct aussi allergique à la vitesse que Lars Jacobsen , le latéral guingampais qui a vite senti le poids de ses 36 ans. Mais Martial a bien profité de sa première titularisation en bleu pour montrer qu’il pouvait être le pendant d’ Antoine Griezmann . Positionné à gauche, il a d’emblée offert un but à Giroud (4e), et a enchaîné les accélérations. Après un débordement dangereux (55e),  un nouveau rush a seulement été arrêté par Schmeichel, bien sorti (63e). Il a encore bénéficié d’un ballon brûlant ensuite , mais sa frappe est passée au-dessus (80e). Remplacé par Cabaye (88e), il a été un acteur majeur jusqu’au bout.

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