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Jean-Louis Borloo lance officiellement l'Union des démocrates et indépendants (UDI), dimanche 21 octobre à Paris. Jean-Christophe Lagarde, son secrétaire général, détaille les objectifs de ce nouveau parti.
Pourquoi créer l'UDI ?
Jean-Christophe Lagarde : Depuis dix ans, le centre et la droite modérée étaient explosés et dispersés en une quantité de petits groupes qui ne parvenaient pas à faire entendre notre projet, nos idées et nos valeurs. Nous étions absents de la vie politique française.
Il n'y avait que deux forces politiques de gouvernement, le PS et l'UMP, nous contraignant à des alternances passant d'un excès à l'autre. Et quand nos alliés étaient au pouvoir, ils l'exerçaient seuls puisqu'ils avaient la majorité absolue.
La stratégie d'alliance systématique avec l'UMP ne risque-t-elle pas de devenir une impasse si ce parti adopte une ligne politique très à droite ?
La seule impasse pour le centre, le centre droit et la droite modérée, c'est ceux qui ont voulu s'isoler. Le système électoral qui nous est imposé conduit à des alliances. Nous avons vocation à être le troisième parti de gouvernement. L'alliance ne veut pas dire la soumission ou accepter d'être second.
Notre ambition est d'être la principale force politique d'opposition et de conduire la prochaine alternance. Nous sommes le meilleur antidote à la droitisation de l'UMP. Si nous n'étions pas là, finalement l'UMP n'aurait pour allié possible que le FN.
Toute personne, tout élu, tout candidat ou toute formation de l'UMP qui se souhaiterait se rapprocher ou s'allier avec le Front national, nous n'avons plus rien à faire avec.
Des accords avec le MoDem pour les élections municipales ou les européennes sont-elles envisageables ?
Notre stratégie politique est une alliance claire avec le mouvement de la droite républicaine dès lors qu'il ne fricote pas avec le FN. Si un jour le MoDem partage ce principe, il est évidemment le bienvenu. Tant que sa stratégie politique est différente, je ne vois pas comment nous pourrions faire.
Jean-Louis Borloo est-il le candidat naturel du centre-droit pour 2017 ?
La chance de l'UDI est de ne pas être atteinte d'une "présidentialite" aiguë comme d'autres l'ont été. Nous ne construisons pas l'UDI pour cinq ans. La question de 2017 aujourd'hui est même écartée car à chaque fois que le centre a pris ce chemin, cela a dérivé en aventure personnelle et conduit à un échec cinglant.
La présidentielle est donc une question prématurée aujourd'hui ?
On aura le débat sur la présidentielle, mais pas avant 2016. Nous ne sommes pas là pour faire le chemin d'une personne. Bien évidemment Jean-Louis Borloo est le plus connu et le mieux placé aujourd'hui. Mais la raison de la constitution de l'UDI n'est pas l'aventure d'un homme, mais la construction d'une force de gouvernement.
Nous voulons d'abord construire un projet économique nouveau qui mette notre pays dans la modernité. Nous vivons encore sur le modèle économique de l'après-guerre alors que tout a changé, notamment un marché très ouvert en Europe et une concurrence mondiale beaucoup trop dérégulée.
Deuxièmement : une Europe dont on a oublié qu'elle ne pouvait pas se résumer à un grand marché et qui a besoin d'un vrai pas fédéral pour la sortir de la crise. On portera ce message aux élections européennes. En 2014, avec les municipales, notre objectif est de devenir la première force politique territoriale comme nous l'avons été par le passé avant de nous disperser.