La présidente du Parti Chrétien démocrate (PCD), Christine Boutin, dit avoir touché 680 000 euros de l'UMP, en guise de compensation pour le retrait de sa candidature face à Nicolas Sarkozy à la dernière présidentielle. L'ancienne ministre du logement espère que le principal parti d'opposition va lui verser au total 800 000 euros. Elle a assuré à l'hebdomadaire Valeurs actuelles à paraître jeudi avoir déjà "touché trois chèques" de 60 000 euros chacun (soit 180 000 euros). De plus, à l'AFP, Mme Boutin a précisé avoir déjà perçu 500 000 euros de l'UMP en juin dernier. Et elle espère percevoir encore 120 000 euros du parti.
La loi sur le remboursement des frais de campagne prévoit un remboursement de 800 000 euros pour les candidats du premier tour ayant obtenu moins de 5 % des suffrages exprimés. La présidente du Parti Chrétien démocrate n'a pas été candidate, mais dit qu'elle comptait sur cette somme.
"J'ai passé une alliance avec Nicolas Sarkozy en février, quand j'ai retiré ma candidature à la présidentielle", explique Christine Boutin à Valeurs actuelles. "En le soutenant, je renonçais aux 800 000 euros de financement public de ma campagne, somme que j'avais déjà dépensée. Nicolas Sarkozy s'était engagé à ce que cette somme me soit remboursée par l'UMP", affirme-t-elle.
"CET ARGENT, JE NE LE TOUCHE PAS PERSONNELLEMENT"
"L'UMP a une dette vis-à-vis de moi, j'ai des preuves de l'engagement de Sarkozy de me rembourser ces 800 000 euros", insiste Mme Boutin dans l'hebdomadaire. "J'ai malheureusement dû me battre pour commencer à en voir la couleur. J'ai même dû vendre ma permanence pour solder une partie de ma dette. D'ailleurs, après avoir touché ces trois chèques [de 60 000 euros chacun], l'UMP me devra encore 120 000 euros", souligne-t-elle.
"A partir du moment où je me suis alliée à Nicolas Sarkozy, je lui ai demandé de porter mes idées et naturellement que l'UMP se substitue à l'Etat sur le montant de ces 800 000 euros", a-t-elle de encore expliqué, jeudi 4 octobre, sur Europe 1.
"Cet argent, je ne le touche pas personnellement, naturellement, c'est le Parti chrétien démocrate", a insisté Mme Boutin.
Valeurs Actuelles fait état, sans le nommer, des confidences d'un député UMP laissant entendre que le versement de cette somme serait une contrepartie de l'engagement de la présidente du PCD en faveur de Jean-François Copé dans la course à la présidence de l'UMP.
Une version formellement démentie par l'intéressée, qui se dit "blessée que l'on ait pu imaginer une seconde" qu'elle était "'achetable". "Je suis allée voir François Fillon et Jean-François Copé à plusieurs reprises. Seul Copé m'a écrit une lettre très claire sur l'alliance de l'UMP et du PCD, garantissant l'autonomie et l'indépendance de mon parti", fait-elle valoir pour justifier son choix en faveur du secrétaire général de l'UMP.