Le président du Parlement tibétain en exil a accusé, mardi 25 septembre, la Chine d'avoir transformé le Tibet en une gigantesque prison, lors du discours d'ouverture de la plus grande assemblée des représentants de la communauté tibétaine en exil depuis quatre ans.
"Un état de loi martiale inavoué est toujours à l'œuvre au Tibet", a dénoncé Penpa Tsering à l'ouverture du conclave de quatre jours à Dharamsala, une ville du nord de l'Inde où est basé le gouvernement tibétain en exil. La Chine "a transformé le Tibet en un territoire qui ressemble à une prison", a-t-il ajouté.
Quelque quatre cents représentants des Tibétains en exil dans le monde entier se réunissent pour la première fois depuis 2008 pour redéfinir leur stratégie face à l'administration chinoise après la recrudescence d'immolations de membres de leur communauté et dans la perspective de changements politiques à Pékin.
"SITUATION TRAGIQUE"
Selon le gouvernement tibétain en exil, cinquante et une personnes se sont immolées par le feu lors des trois dernières années et quarante et une d'entre elles ont succombé à leurs brûlures. "La question est comment et de quelle manière nous, peuple tibétain vivant en exil, pouvons répondre à la situation tragique au Tibet aujourd'hui", a déclaré M. Tsering. De nombreux Tibétains ont été profondément choqués par les immolations, qui sont à l'opposé de l'enseignement bouddhiste selon lequel la vie est sacrée, et les dirigeants tibétains font face à une pression croissante pour trouver une issue alors même que leur mouvement pour un Tibet libre ne progresse pas.
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Le premier ministre et le dalaï-lama, le chef spirituel des Tibétains, ont appelé leur communauté à ne pas s'immoler tout en soulignant que ces actes désespérés étaient le résultat de l'aggravation de la répression chinoise, ce que Pékin dément. La Chine affirme avoir "libéré pacifiquement" le Tibet en 1951 et avoir amélioré le sort de sa population en finançant le développement économique de cette région pauvre et isolée. Mais de nombreux Tibétains ne supportent plus ce qu'ils considèrent comme une domination grandissante des Han, l'ethnie fortement majoritaire en Chine, et la répression de leur religion et de leur culture.