• L'Inter revient de loin

    L'Inter Milan de Stankovic passe difficilement en demi-finale de la Coupe d'Italie. (Reuters)

    L'Inter Milan de Stankovic passe difficilement en demi-finale de la Coupe d'Italie. (Reuters)


     

    Jusqu'au bout du suspense... Mercredi soir, il a fallu attendre la séance des tirs au but pour voir l'Inter Milan se défaire de Naples en quarts de finale de la Coupe d'Italie (0-0, tab: 5-4). Après 120 minutes où les tenants du titre se seront fait largement bousculer, les hommes de Leonardo auront su faire le dos rond. Les Nerazzurri pourront remercier également leur dernier rempart Luca Castellazzi, auteur de nombreuses parades avant la séance fatidique. En demi-finales, les Lombards retrouveront soit la Juventus de Turin, soit l'AS Rome. Le film du match

    Que ce fut long à se dessiner... Mercredi soir, on pouvait pourtant attendre mieux de ce duel bouillant entre Naples et l'Inter Milan. Les deux formations italiennes, fréquemment joueuses en Serie A, avaient d'ailleurs livré une belle prestation lors de leur affrontement le 6 janvier dernier (victoire 3-1 des Nerazzurri). Mais lors de ce quart de finale de la Coupe d'Italie, il semblait bien que l'enjeu avait pris quelque peu le pas sur le jeu, comme le veut l'expression consacrée.

    Naples trop naïf

    Sans Diego Milito, blessé, Leonardo se voyait contraint de revenir à son 4-4-2 en losange avec le duo Pandev-Eto'o en pointe, soutenu par le quatuor Zanetti-Cambiasso-Stankovic-Motta. Une formule qui n'a pas franchement payé dans l'antre surchauffé du San Paolo, les Napolitains prenant le dessus dans la majeure partie des duels et se montrant plus entreprenants lors des actions placées. Les hommes de Walter Mazzarri auraient décemment pu l'emporter s'ils n'avaient pas manqué d'efficacité devant le but, une carence stigmatisée par les performances en demi-teinte de l'habituel trio magique Lavezzi-Cavani-Hamsik.

    L'Uruguayen pensait marquer mais était pris au piège du hors-jeu (12e), le Slovaque voyait son tir contré après avoir trop tergiversé (20e) tandis que l'Argentin tombait sur un Luca Castellazzi inspiré (38e). Et l'Inter dans tout ça? Pas grand chose... Hormis une éclaircie signée Maicon, conclue par une barre transversale de Cambiasso (40e), les Nerazzurri ne se mettaient quasiment jamais sur les bons rails.

    Le malheureux Lavezzi

    Le manque de réalisme, thème récurrent de ce quart de finale, était poussé à son paroxysme lors des deux périodes de la prolongation, laps de temps durant lequel les locaux dominaient outrageusement leurs visiteurs. Mais sur chaque tentative de Lavezzi (100e) ou Cavani (118e), il y avait un Castellazzi qui veillait au grain. Vainqueur avant l'heure du duel psychologique face à ses adversaires, le dernier rempart de l'Inter n'avait même pas à s'employer durant une séance de tirs au but où Lavezzi frappait largement au-dessus: le seul artificier malheureux dans cet exercice...

    Grâce à une réussite retrouvée et un gardien en grande forme, la troupe de Leonardo s'installe dans le dernier carré de la Coupe d'Italie. Vainqueurs de la précédente édition, les Lombards devront faire bien mieux pour rééditer une telle performance. A commencer par une demi-finale qui s'annoncera tout aussi coriace contre la Juventus de Turin ou l'AS Rome.


    votre commentaire
  • 26/01/11 | 22:35 | Marina Alcaraz

    Wall Street franchit 12.000 points, au plus haut depuis l'été 2008

    Les marchés américains ont fini en hausse après le communiqué de la Fed. Le Dow Jones a dépassé les 12.000 points en séance pour la première fois depuis 31 mois. Les premières publications de résultats ont été bien accueillies.

    Le Dow Jones a dépassé mercredi 26 janvier en séance le seuil des 12.000 points, un cap symbolique qu'il n'avait pas franchi depuis juin 2008, avant la faillite de la banque Lehman Brothers. L'indice phare progressait de 0,07 % en clôture, à 11.985,44 points. Pour sa quatrième séance d'affilée dans le vert, le S&P 500 gagnait 0,42 %, à 1.296,63 points, un nouveau plus haut depuis août 2008.

    Les investisseurs ont été rassurés par le discours de Barack Obama sur l'« état de l'Union », la veille au soir. L'appel du président américain en faveur d'un gel des dépenses et d'une baisse des impôts des entreprises a été bien accueilli.

    Les données meilleures que prévu sur les logements neufs (+ 17,5 %) en décembre ont contribué à l'optimisme du « floor ». Le marché digérait en outre une salve de publications de résultats (127 sur la semaine !).

    Wall Street a peu réagi au communiqué de la Réserve fédérale (Fed) à l'issue de la réunion de son comité de politique monétaire. Toujours prudente, la banque centrale a jugé la reprise économique encore insuffisante pour améliorer véritablement les conditions sur le marché de l'emploi. Elle a, par conséquent, réaffirmé son programme d'assouplissement quantitatif, assurant qu'elle allait acheter pour 600 milliards de dollars d'emprunts du Trésor à échéance plutôt longue. La banque a une nouvelle fois maintenu le taux des « Fed funds » dans une fourchette de 0 % à 0,25 %.

    Privilégier les Etats-Unis

    Si les investisseurs sont relativement confiants dans la hausse des profits (+ 34 % prévus au quatrième trimestre, selon le consensus Thomson Reuters), les perspectives des sociétés sont passées au crible. Les spécialistes des marchés regardent en particulier de près les revenus des entreprises, pour voir si la croissance est au rendez-vous. Pour l'heure, sur 119 sociétés, 87 ont dépassé les attentes moyennes des analystes sur les résultats, selon Bloomberg.

    Si chaque déception est immédiatement sanctionnée et que les prises de bénéfice sont tentantes après un beau début d'année (+ 3,12 % pour le S&P 500), la plupart des stratégistes sont globalement confiants dans la bonne tenue de Wall Street en 2011. Beaucoup prévoient une progression à deux chiffres.

    Surtout, plusieurs recommandent de privilégier les Etats-Unis dans les allocations globales, en attendant que les craintes sur l'Europe se dissipent totalement. Selon le sondage mensuel de Bank of America-Merrill Lynch auprès des gérants internationaux, 27 % des investisseurs (en net) surpondèrent les Etats-Unis, un record depuis novembre 2008. Les fonds actions américaines ont d'ailleurs enregistré des flux positifs de 17,3 milliards de dollars au cours des sept dernières semaines, selon les données d'EPFR. Une inversion de tendance par rapport aux retraits de 2010.

    M. A.

    Photo : Wall Street, New York (Bloomberg News)


    votre commentaire
  • Ouattara et Gbagbo s'affrontent sur la BCEAO

    Les deux prétendants à la présidence ivoirienne, Alassane Ouattara (photo) et Laurent Gbagbo, se sont disputé mercredi le contrôle de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). /Photo d'archives/REUTERS/Thierry Gouegnon
 (c) Reuters Les deux prétendants à la présidence ivoirienne, Alassane Ouattara (photo) et Laurent Gbagbo, se sont disputé mercredi le contrôle de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). /Photo d'archives/REUTERS/Thierry Gouegnon (c) Reuters

    ABIDJAN (Reuters) - Les deux prétendants à la présidence ivoirienne, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, se sont disputé mercredi le contrôle de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO).

    Cette lutte qui va s'intensifiant pour le contrôle des sources de revenus du pays se double de l'appel lancé par Ouattara pour le blocage des exportations ivoiriennes de cacao pendant un mois, qui commence à produire un impact.

    Alassane Ouattara, reconnu par les Nations unies comme vainqueur de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, a annoncé la fermeture des agences ivoiriennes de la BCEAO afin, a-t-il dit, d'empêcher Laurent Gbagbo, qui les avait réquisitionnées la veille, d'en retirer des fonds.

    Mais les forces fidèles au président sortant, fortement armées, ont stationné toute la journée devant ces succursales.

    Les versements des pensions de retraite par le gouvernement Gbagbo ont pu avoir lieu mercredi, a-t-on appris de sources autorisées, avec un jour de retard.

    On ignore le montant détenu par la BCEAO en Côte d'Ivoire mais les diplomates estiment qu'il est relativement faible par rapport aux 100 millions de dollars mensuels que représente le paiement des forces armées et des fonctionnaires.

    Le président sortant, que le Conseil constitutionnel ivoirien, dirigé par un proche, a déclaré vainqueur du scrutin du 28 novembre et qui refuse de quitter le pouvoir, n'a déjà plus accès aux comptes ivoiriens déposés au siège de la BCEAO à Dakar, au Sénégal.

    "L'ancien président Laurent Gbagbo a décidé la réquisition de la direction nationale, des agences et du personnel de la BCEAO" en Côte d'Ivoire, affirme le gouvernement Ouattara dans un communiqué.

    En conséquence, ajoute-t-il, Alassane Ouattara, après consultation avec les dirigeants de la zone franc CFA, a décidé de mettre fin à toutes les opérations de la BCEAO en Côte d'Ivoire, avec effet immédiat.

    L'association européenne de cacao, basée à Bruxelles, a déclaré mercredi soir dans un communiqué que le manque de clarté sur les exportations ivoiriennes suscitait un fort ralentissement du commerce qui affectera selon elle toute la chaîne de production.

    Alassane Ouattara a appelé à un boycott d'un mois, à partir de lundi dernier, des ventes ivoiriennes de cacao à l'étranger.

    "Tous les membres affectés par cette situation sont très préoccupés quant aux risques aux personnes et espèrent qu'une solution politique sera rapidement trouvée."

    David Lewis, avec David Brough, Guy Kerivel et Jean-Stéphane Brosse pour le service français


    votre commentaire
  • Mandat d'arrêt contre Ben Ali, remaniement crucial attendu

    TUNIS — La justice tunisienne a lancé un mandat d'arrêt international contre l'ancien président Ben Ali et son épouse Leïla Trabelsi, alors qu'un remaniement ministériel crucial était attendu mercredi pour tenter de calmer la colère de la rue contre le gouvernement de transition.

    Le remaniement ministérie sera annoncé "à une heure tardive" mercredi voire "jeudi matin", a déclaré à la télévison nationale le ministre du Développement régional, Ahmed Néjib Chebbi.

    Parallèlement, la centrale syndicale tunisienne UGTT a appelé à une "grève générale" jeudi à Sidi Bouzid (centre-ouest), foyer de la révolution qui a provoqué la chute du président Ben Ali, pour exiger la démission du gouvernement de transition, a-t-on appris de source syndicale.

    L'ancien président et son épouse sont poursuivis pour "acquisition illégale de biens mobiliers et immobiliers" et "transferts illicites de devises à l'étranger", a annoncé le ministre de la Justice Lazhar Karoui Chebbi.

    Le président Ben Ali a fui le 14 janvier la Tunisie, sous la pression d'une révolte populaire sans précédent, et a trouvé refuge en Arabie Saoudite.

    Son épouse Leïla, honnie par la population pour avoir mis le pays en coupe réglée en faisant main basse sur des pans entiers de l'économie, a également quitté le pays, à une date et pour une destination inconnues.

    Benhassen Trabelsi, frère de Leïla Trabelsi, lui-aussi en fuite, est également visé par cette enquête ainsi que huit autres membres de la famille Trabelsi détenus en Tunisie.

    Le ministre de la Justice a par ailleurs indiqué que six (bien six) membres de la garde présidentielle, dont l'ancien chef de la sécurité du président de Ben Ali, le général Ali Sériati, étaient poursuivis dans le cadre d'une enquête distincte visant des exactions contre la population et les forces de sécurité.

    La justice tunisienne avait déjà annoncé l'ouverture d'une information judiciaire le 16 janvier visant notamment le général Sériati pour "complot contre la sécurité intérieure de l'Etat, incitation à commettre des crimes et à s'armer et provocation au désordre".

    Homme clé de la sécurité du président déchu, il est considéré comme le commanditaire de la campagne de terreur menée par des miliciens armés fidèles à l'ancien président dans les jours qui ont immédiatement suivi sa chute.

    Ces hommes avaient semé la terreur en commettant des exactions contre des civils et en tirant sur des membres des forces de sécurité à Tunis et dans d'autres villes du pays.

    Dans l'attente de l'annonce dans la journée d'un remaniement du gouvernement de transition, très décrié en raison de la mainmise de caciques de l'ancien régime aux postes-clés (Défense, Intérieur, Justice, Affaires étrangères), l'ambiance était tendue aux abords des bureaux du Premier ministre.

    Les autorités tunisiennes ont annoncé mercredi un allègement du couvre-feu, désormais en vigueur de 22H00 à 04H00 (21H00 à 03H00 GMT), selon l'agence TAP.

    La police a tiré dans la matinée des grenades de gaz lacrymogène contre des manifestants voulant forcer un barrage et qui leurs jetaient des pierres.

    Les autorités tunisiennes ont cependant annoncé mercredi un allègement du couvre-feu, "en raison de l'amélioration de la situation sécuritaire": il sera désormais en vigueur de 22H00 à 04H00 (21H00 à 03H00 GMT), selon l'agence TAP.

    Parallèlement, des milliers de manifestants ont réclamé mercredi la démission du gouvernement tunisien de transition, à Sfax, la deuxième ville du pays, où était convoquée une grève générale, selon des images retransmises par la télévision nationale.

    Selon des sources syndicales interrogées par l'AFP, les manifestants étaient "au moins 50.000". Mais cette évaluation n'était pas immédiatement vérifiable de source indépendante.

    Ils étaient toutefois au moins plusieurs milliers, selon une estimation de l'AFP, à partir des images diffusées au journal de la télévision publique.

    "Le peuple demande la dissolution du gouvernement!", "Tunisie libre RCD (ancien parti au pouvoir) out!" et "Révolution jusqu'à la victoire, de Tunis jusqu'au Caire", ont scandé les manifestants, selon des syndicalistes.

    La grande inconnue réside dans l'accueil que réserveront les manifestants à ce remaniement. Les cinq ministres ayant démissionné la semaine dernière, trois syndicalistes, un opposant et un membre de l'ancien régime, vont être remplacés et l'on s'attendait à ce que d'autres ministres ayant servi sous Ben Ali quittent l'exécutif en signe d'appaisement.

    "Nous avons une seule demande: que le gouvernement tombe, ils doivent tous partir, Ghannouchi le premier", a déclaré à l'AFP Bassem El Barouni, un jeune Tunisien parmi les centaines de manifestants qui ont campé pour la troisième nuit de suite sous les fenêtres du Premier ministre.

    M. Ghannouchi, dernier en date des Premiers ministres de Ben Ali, qui a occupé le poste pendant onze ans, est également très contesté par les protestataires qui réclament sa tête.

    La révolution tunisienne fait des émules en Egypte où des manifestations anti-régime d'une ampleur sans précédent en trente ans de pouvoir du président Hosni Moubarak, ont fait au total quatre morts. Leurs organisateurs ont appelé à de nouveaux rassemblements mercredi malgré l'interdiction des autorités.

    L'Union européenne, à l'instar des Etats-Unis, a exhorté mercredi l'Egypte à écouter les demandes de changement politique des manifestants, dressant un parallèle avec la révolution en Tunisie.

    La France a par ailleurs relevé de ses fonctions son ambassadeur en Tunisie, Pierre Ménat, qui fait les frais des erreurs d'appréciations de la diplomatie française lors de la révolution tunisienne.

    Pour les Tunisiens, pas de doute, "leur révolution" inspire les autres peuples arabes opprimés par des dictateurs.


    votre commentaire
  • Égypte: les manifestants augmentent la pression contre le régime Moubarak

    LE CAIRE, Égypte — Des milliers d'Égyptiens ont exprimé leur colère contre le gouvernement autocratique du président Hosni Moubarak, mercredi, lors d'une deuxième journée de manifestations, malgré l'interdiction des rassemblements publics décrétée par le gouvernement. Les policiers ont répliqué à coups de matraques et de gaz lacrymogènes, ne faisant preuve d'aucune tolérance pour la dissension.

    Les plus importantes manifestations anti-gouvernementales des dernières années en Égypte ont fait écho au soulèvement populaire en Tunisie, menaçant de déstabiliser le gouvernement du plus important allié des États-Unis dans le monde arabe. La capacité des manifestants à maintenir la mobilisation pendant deux jours face à une telle répression policière est un exploit rare dans le pays.

    Un manifestant et un policier ont été tués mercredi au Caire, portant à six le nombre de personnes tuées dans les manifestations au cours des deux derniers jours. Quelque 860 personnes ont été arrêtées, tandis que l'accès aux réseaux sociaux Facebook et Twitter, qui ont largement contribué à organiser les rassemblements, a été bloqué. Les réseaux de téléphonie portable ont aussi été perturbés.

    La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a appelé le gouvernement égyptien à adopter des réformes et à ne pas réprimer les manifestants. Elle a exhorté le régime Moubarak à «saisir l'occasion de mettre en oeuvre des réformes politiques, économiques et sociales qui répondront aux intérêts légitimes du peuple égyptien».

    Rien n'indique toutefois que M. Moubarak, qui dirige le pays d'une main de fer depuis près de 30 ans, a l'intention de céder le pouvoir ou de faire des concessions démocratiques ou économiques, ni de restreindre les ardeurs des forces de sécurité.

    Les manifestations se sont poursuivies tard dans la nuit mercredi. Au Caire, des dizaines de policiers en tenue anti-émeute ont donné l'assaut contre plus de 2000 protestataires réunis sur un boulevard du centre-ville, le long du Nil. De plus petits affrontements ont éclaté ailleurs dans la capitale, dont l'un où des manifestants ont lancé des pierres aux policiers, qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène du haut d'un pont où ils étaient positionnés.

    Un manifestant, l'homme d'affaires Saïd Abdel-Motalib, a qualifié le soulèvement de «lumière rouge pour le régime». «C'est un avertissement», a-t-il dit.

    Dans d'autres villes à travers le pays, des manifestants révoltés contre la pauvreté, la hausse des prix et le taux de chômage élevé ont lancé des pierres et des bombes incendiaires contre les policiers, en plus de fracasser les vitres de véhicules militaires.

    Le ministre de l'Intérieur a prévenu mercredi que la police ne tolérerait aucun rassemblement, et des milliers de membres des forces de l'ordre ont été déployés dans le pays pour réagir rapidement à toute tentative d'agitation. Plusieurs d'entre eux étaient des agents en civil qui se sont mêlés aux manifestants.

    Des milliers de policiers en tenue anti-émeute, appuyés par des véhicules blindés, ont pris position à travers la capitale, sur des ponts traversant le Nil, à des intersections fréquentées et sur les principales places de la ville. Les forces de l'ordre étaient également déployées devant le bâtiment de la télévision d'État et au siège du Parti démocratique national du président Moubarak.

    Un policier et un manifestant ont été tués quand une voiture les a écrasés pendant un rassemblement dans un quartier pauvre du centre du Caire, selon des responsables de la sécurité. La veille, trois manifestants avaient perdu la vie dans la ville de Suez et un policier avait été tué au Caire.

    À Suez, à l'ouest de la capitale, les manifestations ont pris une tournure violente au coucher du soleil, quand des manifestants ont lancé des pierres contre une morgue où ils attendaient le corps d'un homme tué la veille. La police a dispersé la foule à coups de gaz lacrymogènes, de balles de caoutchouc et de balles réelles tirées dans les airs. Des femmes criaient à leurs fils de rentrer à la maison, tandis que des hommes vomissaient dans la rue à cause de l'épaisse fumée âcre qui emplissait l'air.

    Des manifestants ont aussi lancé des bombes incendiaires contre les bureaux du parti au pouvoir et un poste de police, endommageant les deux édifices.

    À Assiout, dans le sud du pays, des témoins ont affirmé que la police avait chargé une centaine de manifestants, les frappant avec des bâtons et arrêtant la moitié d'entre eux.

    Un haut responsable du parti au pouvoir a nié, mercredi, les rumeurs selon lesquelles la famille Moubarak avait quitté le pays, les qualifiant de «sans fondement».

    Le fait qu'une telle rumeur se soit propagée illustre la perception répandue dans le pays voulant que Hosni Moubarak pourrait suivre l'exemple de l'ex-président tunisien, qui a fui le pays avec sa famille face au soulèvement du peuple.


    votre commentaire