• L'Iran teste un nouveau missile, Washington sanctionne les banques traitant avec l'Iran

    LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 01.01.12 | 09h45   •  Mis à jour le 01.01.12 | 17h10


     

    Vedette de la marine iranienne participant aux manœuvres navales, qui ont débuté le 24 décembre, autour du détroit d'Ormuz.

    Vedette de la marine iranienne participant aux manœuvres navales, qui ont débuté le 24 décembre, autour du détroit d'Ormuz.REUTERS/HANDOUT

    La monnaie iranienne, le rial, a enregistré une forte baisse dimanche 1er janvier, au lendemain de l'annonce par Washington de nouvelles sanctions visant le système financier iranien et sa Banque centrale. La valeur à la revente de la monnaie dans les bureaux de change a baissé à environ 16 000 rials pour un dollar, alors que le taux officiel de la Banque centrale est 11 179 rials pour un dollar, ont indiqué l'agence de presse officielle IRNA et un site internet suivant l'évolution du rial.

    Le président des Etats-Unis Barack Obama a promulgué samedi une loi de financement du Pentagone qui renforce les sanctions contre le secteur financier de l'Iran, afin de l'inciter à abandonner son programme nucléaire controversé. Les nouvelles mesures prévoient d'autoriser M. Obama à geler les avoirs de toute institution financière étrangère qui commercerait avec la Banque centrale iranienne dans le secteur du pétrole.

    L'Iran, deuxième producteur de l'Opep après l'Arabie saoudite, tire 80 % de ses devises des exportations pétrolières. L'Union européenne réfléchit parallèlement à un possible embargo sur le pétrole iranien. L'annonce de la Maison Blanche intervient alors que la tension est très vive entre l'Iran et les Etats-Unis.

    TEST D'UN NOUVEAU MISSILE

    L'Iran a tiré dimanche un missile de moyenne portée "surface-air" (anti-aérien). "Ce missile de moyenne portée surface-air est équipé de la technologie la plus récente pour combattre les cibles furtives et les systèmes intelligents qui tentent d'interrompre la trajectoire du missile", a indiqué l'amiral Mahmoud Moussavi. Il s'agissait du premier test de ce type de missile, "conçu et fabriqué" en Iran, selon lui. Il n'a pas été précisé si le missile a été tiré d'un bateau ou du sol.

    Les manœuvres navales, qui ont débuté le 24 décembre, se déroulent autour du détroit d'Ormuz. Téhéran a menacé de fermer ce canal stratégique pour l'approvisionnement pétrolier par où transite entre un tiers et 40 % du trafic maritime pétrolier mondial en cas de nouvelles sanctions contre ses exportations pétrolières.

     

    Nucléaire iranien

    La centrale de Bouchehr, construite par la Russie à 1 200 kilomètres au sud de Téhéran. L'Iran affirme avoir testé des barres de combustible nucléaires


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  • Une manifestation de juifs ultra-orthodoxes choque Israël

    LEMONDE.FR avec Reuters | 01.01.12 | 18h22   •  Mis à jour le 01.01.12 | 19h28

    Une manifestation à Jérusalem de plusieurs centaines de juifs ultra-orthodoxes, samedi 31 décembre.

    Une manifestation à Jérusalem de plusieurs centaines de juifs ultra-orthodoxes, samedi 31 décembre.AP/Bernat Armangue

    A Jérusalem, une manifestation de plusieurs centaines de juifs ultra-orthodoxes, où figuraient des enfants en tenue rayée de déporté arborant l'étoile jaune imposée par les nazis, a provoqué la consternation en Israël. "Nazis ! Nazis", ont scandé les militants religieux à l'adresse des policiers qui surveillaient samedi soir le rassemblement.

    Les juifs ultra-orthodoxes, qui refusent notamment que des femmes se mêlent aux hommes dans les transports en commun, sont en conflit ouvert avec le gouvernement israélien. Lors de la manifestation, un jeune garçon, les mains en l'air en signe de reddition, portait sur la poitrine l'étoile jaune marquée du mot "Jude", rappelant une célèbre photographie prise pendant la guerre lors d'une rafle antijuive en Pologne.

    "TOUT CELA EST CHOQUANT ET CONSTERNANT"

    "Des uniformes de détenus, des étoiles jaunes avec le mot 'juif' en allemand, tout cela est choquant et consternant", a déclaré dans un communiqué le ministre de la Défense Ehud Barak. "Voir ainsi de petits enfants lever les mains en l'air, les dirigeants de la communauté ultra-orthodoxe, qui sont en majorité des gens responsables, ne doivent pas l'accepter", a ajouté le ministre.

     

     Une manifestation à Jérusalem de plusieurs centaines de juifs ultra-orthodoxes, le 31 décembre.

    Une manifestation à Jérusalem de plusieurs centaines de juifs ultra-orthodoxes, le 31 décembre. REUTERS/BAZ RATNER

    Des manifestants brandissaient des pancartes accusant "l'entité sioniste" de persécuter la communauté "haredi" (ultra-orthodoxe). Certains groupes ultra-orthodoxes, en effet, ne reconnaissent pas Israël, estimant qu'un Etat juif ne peut naître qu'avec la venue du Messie.

    "INSULTE INACCEPTABLE"

    Avner Shalev, président du mémorial de l'Holocauste de Yad Vashem, a déclaré que l'attitude des manifestants était une "insulte inacceptable" lancée aux victimes et aux survivants des camps nazis.
    Mardi dernier, plusieurs milliers de personnes avaient manifesté à
    Beit Shemesh, à trente kilomètres de Jérusalem, pour dénoncer les ultra-orthodoxes qui cherchent à imposer leurs codes religieux dans cette ville.

    Les tensions ont été ravivées lorsque la télévision a diffusé le témoignage d'une fillette de huit ans se plaignant d'avoir été insultée sur le chemin de l'école par des juifs ultra-orthodoxes qui lui reprochaient une tenue "indécente". Le président israélien Shimon Peres a dénoncé les agissements d'une "petite minorité" et le Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis de sévir contre tous ceux qui s'en prendraient aux femmes.

     Une manifestation à Jérusalem de plusieurs centaines de juifs ultra-orthodoxes, le 31 décembre.


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  • Syrie : un nouvel an sous "les balles et les chars"

    LEMONDE.FR avec AFP | 01.01.12 | 18h53   •  Mis à jour le 01.01.12 | 18h57

    Les militants pro-démocratie ont célébré dimanche 1er janvier la nouvelle année en défilant par milliers en Syrie pour appeler au départ du régime de Bachar al-Assad, dont les forces ne cessent de réprimer dans le sang la contestation. Les "jeunes de la Révolution" ont célébré le nouvel an 2012 par des feux d'artifice et des appels au départ de M. Assad, confronté depuis la mi-mars à une contestation sans précédent.

    A Hama, un enfant de 7 ans a été tué par des tirs des forces de sécurité qui visaient la voiture de son père, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) en parlant du "premier martyr de 2012". Trois autres civils ont été tués à Homs, dont deux par les milices pro-régime. Dans la province de Damas, 20 manifestants qui avaient levé le drapeau syrien de l'indépendance ont été blessés par les tirs des troupes, a précisé l'OSDH.

    "NOUVEL AN SANS FER NI CHAÎNES"

    Dans la ville d'Idleb, des centaines de personnes ont assisté à un feu d'artifices, portant des flambeaux et chantant en faveur de "l'unité nationale et la fraternité islamo-chrétienne". Un croissant de lune et une croix ont été accrochés côte à côte dans une rue de la ville. "Liberté pour la vie", ont scandé les manifestants.

    A Alep, deuxième ville de Syrie peu touchée jusque-là par le mouvement de contestation, des jeunes ont crié des slogans de soutien aux villes rebelle de Homs et Deraa. "Assad est l'ennemi de Dieu", ont-ils scandé également. "Nouvel an sans fer ni chaînes. Nous souhaitons une bonne année aux frères chrétiens. Vive la Syrie libre", était-il écrit sur une autre pancarte.

    "LE PEUPLE VEUT LE DÉPART DE L'ASSASSIN"

    A Zabadani, à 50 km de Damas, autour d'un sapin orné de guirlandes vertes, des centaines de personnes dansaient au son des pétards. "Le peuple veut le départ de l'assassin", ont-ils crié sans relâche. D'autres images ont montré les festivités organisées à Deraa, berceau de la contestation. Les manifestants, dans la ville proche de Daël, ont porté des flambeaux. Sur les pancartes on pouvait lire : "le monde entier accueille le Nouvel an par des feux d'artifice, en Syrie nous l'accueillons par des balles et des chars", "La Syrie va bien sans Bachar, sans les chabbiha et sans les observateurs", en référence aux observateurs arabes déployés en Syrie pour rendre compte de la situation dans le pays.

    Des milliers de personnes ont aussi manifesté dans les provinces de Homs, de Hama et d'Idleb, selon les LCC. Une grève générale était en outre suivie à 80 % à Douma, dans la banlieue de Damas, où les forces de sécurité ont "cassé les cadenas pour contraindre les commerces à ouvrir". La grève se poursuivait également à Khirbet Gazala à Deraa, ont indiqué l'OSDH et les comités locaux de coordination (LCC), qui organisent les manifestations sur le terrain.

    VERS UN RETRAIT DES OBSERVATEURS DE LA LIGUE ARABE ?

    Face à la poursuite des violences, le président du Parlement arabe, Salem al-Diqbassi, a appelé au "retrait immédiat des observateurs arabes, le régime syrien continuant à tuer des civils innocents". Ces agissements "sont une violation claire du protocole arabe qui prévoit de protéger le peuple syrien". La mission des observateurs commencée le 26 décembre fait partie de ce protocole qui prévoit également l'arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait de l'armée des villes et la libre circulation dans le pays pour les observateurs et la presse.

    Selon l'agence officielle SANA, des observateurs étaient dimanche dans les environs de Homs et un autre à Idleb. D'autres observateurs se trouvaient à Deraa et près de Damas pour y rencontrer des habitants.

     

    Les faits


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  • L'avocat et dissident Gao Zhisheng exilé dans le Xinjiang

    LEMONDE.FR avec AFP | 01.01.12 | 12h10

     

     

    Manifestation en faveur de Gao Zhisheng, à Hongkong, le 18 décembre 2011.

    Manifestation en faveur de Gao Zhisheng, à Hongkong, le 18 décembre 2011.AFP/ANTONY DICKSON

    La Chine a emprisonné un de ses dissidents les plus connus, l'avocat Gao Zhisheng, dans la lointaine province du Xinjiang, indiquent, dimanche 1er janvier, son frère et une association de défense des droits de l'homme, première indication depuis 20 mois sur son lieu d'enfermement.

    Gao — qui a défendu des chrétiens dissidents et des mineurs de charbon— avait été arrêté en février 2009 par les autorités chinoises qui lui avaient interdit de communiquer. Il avait été brièvement libéré en mars 2010, puis avait à nouveau disparu et on était sans nouvelle de lui depuis. "J'ai reçu la lettre contenant la décision ce matin, qui disait que Gao Zhisheng est à la prison de Shaya dans le Xinjiang", a déclaré son frère Gao Zhiyi. Le document émane d'un tribunal de Pékin, a-t-il ajouté.

    L'agence officielle Chine Nouvelle avait indiqué en décembre que Gao avait été renvoyé en prison pour trois ans car la justice estimait qu'il avait violé les conditions de sa mise en liberté. Mais Chine Nouvelle ne donnait pas de date. Bob Fu, responsable de l'ONG China Aid, basée au Texas, a comparé l'emprisonnement de l'avocat à un exil intérieur. "Le gouvernement chinois peut utiliser cette prison lointaine pour empêcher les gens qui se préoccupent de lui de lui rendre visite", a-t-il dit dans un communiqué.

    Les Etats-Unis, l'Union europénne et plusieurs responsables des droits de l'homme à l'ONU ont demandé à Pékin la libération de Gao Zhisheng Agé de 47 ans, M. Gao, qui s'est fait connaître par son combat pour les droits civiques en Chine, avait été condamné à trois ans de prison en 2006 pour "incitation à la subversion du pouvoir de l'Etat". M. Gao est l'un des dissidents chinois les plus emblématiques, dont le nom a été cité parmi les favoris pour le prix Nobel de la paix.


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  • Dernière modification : 27/12/2011 
    - Cinéma - Turquie

    Le film "Le Passeport turc" révèle un secret vieux de 66 ans sur la Seconde Guerre mondiale

     Le film "Le Passeport turc" révèle un secret vieux de 66 ans sur la Seconde Guerre mondiale 

    Projeté à Istanbul, "Le Passeport turc" relate un passage peu connu de la Seconde Guerre mondiale durant laquelle des diplomates turcs ont sauvé de nombreux juifs en leur procurant un passeport.

    Par Dépêche (texte)
     

    AFP - Pendant la Seconde guerre mondiale, des diplomates turcs ont sauvé des centaines de Juifs en leur donnant des passeports avec lesquels ils se sont réfugiés en Turquie. Cet épisode peu connu est retracé dans le film "Le passeport turc", qui vient d'être projeté notamment à Istanbul.

    "Un secret vieux de 66 ans finalement révélé", annoncent les promoteurs de ce documentaire qui sera en compétition lors du Festival européen du film indépendant (ECU), à Paris en mars, et qui retrace l'action de ces 19 diplomates turcs et les témoignages de certains des survivants de l'Holocauste.

    "On ne sait pas grand chose sur ce que les Turcs ont fait pendant cette période de l'histoire. Nous voulions le montrer, pour la première fois, et rendre hommage à ces diplomates", explique à l'AFP un des producteurs, Gunes Celikcan.

    Le documentaire raconte comment des diplomates turcs en poste dans différents pays d'Europe ont sauvé des Juifs, dont certains n'étaient pas d'origine turque, en leur donnant des passeports pour qu'ils puissent prendre le train pour Istanbul. Au total douze trains, durant plusieurs années.

    Pendant la Deuxième guerre mondiale, la Turquie était restée neutre.

    Parmi les diplomates, Behic Erkin, ambassadeur à Paris de 1940 à 1943, Saffet Arikan, ambassadeur à Vichy (1942-44), et Kudret Erbey, consul général à Hambourg (1940-45).

    "N'oubliez jamais"

    "Ces diplomates ont fait ce qu'ils ont pu pour sauver des Juifs de la barbarie dont ils étaient victimes pendant la guerre", estime Naim Guleryuz, de la Quincentennial Foundation, dont le but est d'informer sur l'histoire et la culture des Juifs de Turquie.

    "Ces faits sont connus des historiens, mais nous voulions les porter à la connaissance du public avec ce documentaire", ajoute M. Guleryuz, lui-même historien et consultant pour ce projet.

    Environ 2.000 Juifs ont ainsi été sauvés, selon M. Celikcan, mais le chiffre exact n'est pas connu, certaines sources faisant état de centaines de personnes.

    "Les récits des survivants sont tous émouvants. L'un d'eux a fait venir ses deux filles sur son lit de mort, après la guerre, pour leur dire: N'oubliez jamais que ce sont les Turcs qui nous ont sauvés. Puis il a rendu l'âme en faisant un salut militaire", explique le producteur.

    Selon lui, de nombreuses familles qui ont eu la vie sauve en se réfugiant à Istanbul sont rentrées en France après la guerre.

    Le site internet du film rapporte le témoignage d'Arlette Bules, qui raconte l'expérience vécue par son père.

    "Mon père a été arrêté par les Allemands et envoyé au camp de Drancy. Ma mère a immédiatement été à l'ambassade de Turquie et a demandé de l'aide pour mon père. Grâce aux lettres écrites par l'ambassadeur, mon père a été sauvé du camp."

    Le documentaire est basé sur des recherches effectuées en France, aux Etat-Unis, en Turquie, en Israël et en Allemagne, selon le producteur.

    Il s'agit d'une initiative privée, a indiqué à l'AFP le ministère turc des affaires étrangères, même si les réalisateurs ont eu accès aux archives officielles.

    Selon Gunes Celikcan, la communauté juive de Turquie a également apporté son aide.

    Le film, qui est réalisé par Burak Arliel, a été diffusé en marge du festival de Cannes, en mai. Il a été projeté en Allemagne, dans plusieurs villes turques, et il a le soutien du "Projet Aladin", une association qui s'efforce de faciliter le dialogue entre juifs et musulmans.

    "Le passeport turc" poursuit une carrière discrète, en pleine crise entre la Turquie et Israël, qui refuse de s'excuser pour un raid meurtrier, en 2010, au cours duquel neuf ressortissants turcs avaient été tués dans un bateau se rendant à Gaza. Ankara a renvoyé l'ambassadeur d'Israël et gelé tous les accords de défense entre les deux pays.

    Mais, fait remarquer le producteur, "ce film est un travail qui dure depuis six ans. Il n'a donc rien à voir avec les changements politiques entre les deux pays".


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