• L'Espagne apaisée par la BCE mais toujours promise à un avenir bien sombre

    Créé le 28/07/2012 à 11h59 -- Mis à jour le 28/07/2012 à 22h40  lien
     
    Des milliers d'Espagnols manifestent à Madrid le 19 juillet 2012 pour protester contre les restrictions annoncées par le gouvernement Rajoy
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    Des milliers d'Espagnols manifestent à Madrid le 19 juillet 2012 pour protester contre les restrictions annoncées par le gouvernement Rajoy Dominique Faget afp.com

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    Malgré les propos rassurants de la BCE jeudi, qui soulagent dans l'immédiat les tensions des marchés, l'Espagne reste confrontée à un avenir très noir, avec une hausse du chômage que rien ne semble pouvoir enrayer et une récession qui devrait s'aggraver.

    "Il suffisait de quinze mots de (Mario) Draghi", se réjouit le journal ABC, El Mundo saluant "les paroles magiques" du président de la BCE, qui s'est dit prêt à tout pour préserver l'euro.

    Ces déclarations apaisantes ont permis à Madrid de terminer la semaine sur une bonne note, après l'avoir débutée de la pire manière qui soit, avec une Bourse en chute libre, terminant sous les 6.000 points pour la première fois depuis 2003, et des taux d'emprunt atteignant de nouveaux sommets depuis la création de la zone euro.

    "Draghi a clairement indiqué que la BCE n'allait pas laisser perdurer la situation actuelle des taux obligataires, c'est-à-dire des coûts de financement, des pays du sud de l'Europe qui sont à des niveaux insoutenables à moyen terme, ce qui fait que ces pays, dans la pratique, n'ont plus accès aux marchés", souligne la maison de courtage Link Securities, en référence à l'Espagne et l'Italie.

    De quoi "donner un ballon d'oxygène aux marchés financiers dans les prochaines semaines", ajoute-t-elle.

    La BCE laisse entrevoir "la possible réactivation du programme d'achat de dette souveraine ou de nouvelles injections de liquidités", estiment les analystes de Bankinter, qui préviennent: "ces paroles sont positives, mais nous pensons qu'il est préférable d'attendre les faits".

    Justement, "la BCE aura l'opportunité la semaine prochaine, lors de sa réunion du 2 août, de traduire les paroles de soutien en mesures concrètes", note la maison de courtage Renta4.

    Mais si une action de l'institution de Francfort peut relâcher la pression à court terme, difficile de croire que l'Espagne, qui concentre les inquiétudes en Europe, s'en sorte d'affaire aussi facilement.

    La promesse d'un coup de pouce de la BCE "ne veut pas dire que les problèmes des économies de l'Europe du Sud, qui ont toujours besoin de réformes structurelles importantes, soient finis", prévient Link.

    Piqûre de rappel, ce vendredi, avec l'annonce des chiffres du chômage: l'Espagne comptait fin juin près de 5,7 millions de chômeurs, soit un taux de 24,63% (dont 53% des jeunes), un record dans le monde industrialisé.

    Le nombre de sans-emploi continue de monter inexorablement, alors qu'une embellie était attendue grâce au lancement de la saison touristique.

    Cette mauvaise nouvelle s'ajoute à l'aggravation probable de la récession, dont les chiffres provisoires seront annoncés lundi: selon les prévisions de la Banque d'Espagne, le PIB devrait avoir reculé de 0,4% au deuxième trimestre, contre 0,3% au premier.

    Le gouvernement table sur une baisse de 1,5% sur l'année, pour un taux de chômage de 24,6%, et 2013 ne s'annonce guère meilleure, le PIB étant attendu en recul de 0,5%, pour un chômage de 24,3%.

    Le pays, qui a perdu son moteur en 2008 avec l'éclatement de la bulle immobilière, ne semble plus avoir d'espoirs de croissance à moyen terme.

    Le FMI, généralement plus pessimiste que Madrid, publie vendredi son rapport annuel sur le pays et devrait lui aussi tabler sur un sombre panorama.

    L'Espagne, qui a obtenu de Bruxelles un assouplissement de ses objectifs de déficit, a dû annoncer en échange un nouveau plan de rigueur draconien, dans le but d'économiser 65 milliards d'euros avant la fin 2014.

    Des mesures qui selon de nombreux analystes devraient encore aggraver la récession et le chômage.

    "Toutes les politiques de baisse des dépenses qui sont en train d'être prises sont restrictives et vont contre la croissance", note Alberto Roldan, de la maison de courtage Inverseguros.

    Et "augmenter la pression fiscale dans un pays avec un chômage de 25% est absolument régressif", critique-t-il.

    D'autant que cette rigueur, qui ne s'accompagne pour l'instant d'aucune mesure de relance, suscite une grogne sociale qui monte de jour en jour: les syndicats brandissent la menace d'une grève générale qu'ils jugent "inévitable" si le gouvernement ne change pas ses plans. Une grande manifestation est prévue le 15 septembre à Madrid.

    © 2012 AFP

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  • Crise au Mali: Fabius au Niger et au Burkina, la France en "facilitateur"
     
    Laurent Fabius discute avec Mahamadou Issoufou, président du Niger, le 27 juillet 2012 à Niamey (AFP, Boureima Hama)

    NIAMEY — Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius est venu discuter vendredi avec les présidents du Niger et du Burkina Faso de la crise au Mali voisin, dont le Nord est aux mains d'islamistes armés, et a présenté la France en "facilitateur".

    Les "grands pays" comme la France apportent leur "soutien" aux Africains sur ce dossier "et si nous pouvons être un facilitateur de ce qui peut être fait dans l'intérêt des Maliens et de la sous-région, nous remplirons ce rôle de facilitateur, ni plus ni moins", a déclaré M. Fabius devant la presse à l'issue d'une entretien avec le président nigérien Mahamadou Issoufou à Niamey.

    "L'approche que nous avons - le Niger et ses voisins qui sont directement concernés, et nous indirectement - est une approche convergente", a-t-il dit.

    Il a expliqué que selon cette approche le Mali devait rétablir "une légalité démocratique large" grâce à un gouvernement d'union, qui aura à restaurer la sécurité au sud "et ensuite au nord".

    "Il y aura certainement des discussions" avec des groupes armés du Nord mais, si certains refusent le dialogue, les forces africaines "d'abord" devront agir "de manière sécuritaire sur la base de dispositions internationales", a-t-il affirmé.

    "La situation au Mali est une situation sérieuse, même préoccupante", a insisté M. Fabius.

      

    Mahamadou Issoufou et Laurent Fabius, au palais présidentiel à Niamey, au Niger, le 27 juillet 2012 (AFP, Boureima Hama)

    Il s'est rendu ensuite au Burkina Faso et a rencontré à Ouagadougou son homologue Djibrill Bassolé, avant d'être reçu par le président Blaise Compaoré, médiateur de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) dans la crise malienne.

    "Si nous pouvons participer" à une solution "en tant que membres permanents du Conseil de sécurité, en tant qu'amis, c'est ce que nous allons faire, mais nous n'avons aucune prétention d'aucune sorte à nous substituer à personne", a réaffirmé M. Fabius au sortir de sa rencontre avec M. Compaoré.

    Le président français François Hollande avait estimé le 14 juillet qu'il revenait aux Africains de "déterminer" quand et comment intervenir militairement dans le nord du Mali, tout en promettant la "solidarité" aux pays concernés.

    Après deux mois de convalescence à Paris, le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, est rentré vendredi en fin de journée à Bamako. La Cédéao lui a donné jusqu'au 31 juillet pour former un gouvernement d'"union nationale".

    Le retour du président malien, qui a souhaité que "les forces maliennes elles-mêmes assurent sa sécurité", est "heureux" car les chefs d'Etat de la Cédéao "ont fait de lui la cheville ouvrière de cette transition", a jugé M. Bassolé peu avant l'arrivée de M. Traoré au Mali.

    Les consultations sont en cours pour former le gouvernement mais, si M. Traoré "estime qu'il a besoin de temps" supplémentaire, "il peut saisir ses pairs chefs d'Etat" de la région, a expliqué le ministre burkinabè.

    La Cédéao se dit prête à déployer au Mali une force de 3.000 hommes pour aider à la reconquête du Nord, contrôlé par des mouvements islamistes alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), mais attend un mandat du Conseil de sécurité de l'ONU et une aide extérieure, logistique et technique.

    Le chef de la diplomatie française, qui effectue sa première visite en Afrique subsaharienne depuis sa prise de fonctions en mai, doit se rendre vendredi soir au Sénégal avant de conclure samedi au Tchad.


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  • Arcachon: Manifestation contre les rejets d'une papeterie

    Mis à jour le 28.07.12 à 21h57  lien

    Environ 450 personnes, selon la police, 600 selon les organisateurs, ont manifesté samedi dans le centre d'Arcachon (Gironde) contre des rejets qu'ils estiment «toxiques» d'une usine à papier de Biganos, près du bassin d'Arcachon.

    Cette manifestation, organisée à l'aide des réseaux sociaux par des habitants des alentours, intervient trois semaines après la pollution d'un cours d'eau se déversant dans le bassin d'Arcachon, suite à l'éventrement d'une cuve contenant de la liqueur noire, un produit de traitement du bois, dans cette usine Smurfit Kappa. L'usine est toujours arrêtée.

    «Nous souhaitons l'arrêt des rejets de la liqueur noire dans le milieu marin, la remise aux normes des installations de l'usine et la remise aux normes d'étanchéité du bassin de rétention avant tout redémarrage de l'activité», a expliqué à l'AFP Stéphane Scotto, un des organisateurs de cette manifestation. Celle-ci a réuni des habitants du bassin d'Arcachon, des ostréiculteurs, des surfeurs et des élus comme le maire de la ville voisine de Biscarrosse (Landes), selon Stéphane Scotto. Ils portaient des pancartes mentionnant notamment: «Avec la liqueur noire, préparez vos petits mouchoirs», ou «Smurfit, produisez propre et sauvegardez tous nos emplois».

    Nombreux poissons morts

    Le 5 juillet, 3.500m3 de liqueur noire, qui attendaient d'être recyclés comme combustible, s'étaient répandus sur le sol après la rupture d'une cuve la contenant. Une partie du produit s'était répandue dans un ruisseau qui alimente la Leyre, cours d'eau qui se jette dans le bassin d'Arcachon. Une enquête judiciaire a été ouverte à la suite de cet accident afin de déterminer d'éventuels manquements. De nombreux poissons étaient morts, mais les résultats d'analyse avaient permis d'autoriser de nouveau dès le lendemain la baignade sur la Leyre et son embouchure.

    Dans une interview publiée vendredi par Sud Ouest, le PDG de Smurfit, Laurent Sellier, avait affirmé que «l'entreprise prendra ses responsabilités et répondra aux demandes des personnes qui ont porté plainte» après l'accident. Il avait expliqué que depuis cet accident, «l'usine rejette dans l'océan (...) deux fois moins d'effluents traités (...) qu'en temps normal», soit 14.000m3 par jour, et que ces effluents sont trois fois plus contrôlés. Il avait insisté surtout sur le fait qu'ils n'étaient pas toxiques: «La matière pure est corrosive, mais quand elle est diluée et traitée, on retrouve les sous-produits du bois et des minéraux, sans danger», avait-il assuré.

    © 2012 AFP

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    28 juillet 2012 - 21H08  

     

    Espagne : manifestations d'écologistes contre une réforme de la loi littoral

    "Pour une côte sans béton": comme à Barcelone, des groupes d'écologistes ont manifesté sur plusieurs plages d'Espagne samedi contre le projet de réforme de la loi littoral qui menace, selon eux, l'environnement.

    "Pour une côte sans béton": comme à Barcelone, des groupes d'écologistes ont manifesté sur plusieurs plages d'Espagne samedi contre le projet de réforme de la loi littoral qui menace, selon eux, l'environnement.

    AFP - "Pour une côte sans béton": comme à Barcelone, des groupes d'écologistes ont manifesté sur plusieurs plages d'Espagne samedi contre le projet de réforme de la loi littoral qui menace, selon eux, l'environnement.

    Plus de 200 organisations avaient appelé à une "journée d'action pour la défense du littoral" dont Greenpeace, le WWF (fonds mondial pour la nature), Ecologistes en Action, les Amis de la Terre ou encore BirdLife, dans le cadre d'une plateforme .

    Elles entendent dénoncer un projet de réforme présenté le 13 avril et qui "implique un retour en arrière sur le niveau de protection de la bande côtière, détruit les garanties de protection de l'environnement actuelles, tolère des constructions illégales et privatise plusieurs tronçons de la côte espagnole".

    "Non à la réforme de la loi littoral", proclamaient aussi une banderole jaune des manifestants à Barcelone (nord-est de l'Espagne) et dans d'autres lieux très touristiques comme la plage d'El Medano à Tenerife ou celle de Palmeral à Almeria, et d'autres villes comme Valence, Cope ou encore Majorque.


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  • SYRIE. L'armée syrienne a lancé une vaste offensive à Alep

    Créé le 28-07-2012 à 12h01 - Mis à jour à 21h21

    Malgré une légère accalmie sur le terrain, le régime d'Assad continue de pilonner les positions rebelles. François Hollande appelle l'ONU à un sursaut.

     

    La bataille d'Alep a commencé. (BULENT KILIC / AFP)

    La bataille d'Alep a commencé. (BULENT KILIC / AFP)

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    Les combats marquent une pause, samedi 28 juillet en soirée, à Alep, où les troupes du régime ont lancé à l'aube une offensive afin de déloger les rebelles, mais la deuxième ville de Syrie, enjeu crucial du conflit, continue d'être pilonnée par l'armée.

    Un déluge de feu s'est abattu à l'aube sur cette métropole de 2,5 millions d'habitants, bombardée et mitraillée par les hélicoptères des troupes du régime de Bachar al-Assad arrivées en renforts ces derniers jours.

    L'assaut a été donné plus d'une semaine après l'ouverture de ce nouveau front le 20 juillet, l'armée ayant repris le contrôle de Damas à l'issue de plusieurs jours de combats contre les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL). Les insurgés sont parvenus à contrer les premières offensives de l'armée contre le quartier de Salaheddine, bastion rebelle dans le sud-ouest de la ville et principale cible de l'assaut selon un correspondant de l'AFP à Alep.

    Accalmie dans les combats

    Ils cherchaient à s'emparer d'un commissariat du quartier de Salhine, situé à un carrefour stratégique dont la prise permettrait aux insurgés de relier Salaheddine au quartier de Sahour qu'ils contrôlent également et d'unifier ainsi leurs forces.

    L'armée n'a pas progressé et a perdu des chars, ont affirmé les insurgés. Un autre correspondant de l'AFP a vu les carcasses de plusieurs chars et blindés et les corps d'une quinzaine de soldats et rebelles.

    Au moins 29 personnes --onze civils, dix soldats et huit rebelles-- ont été tuées à Alep depuis le début de l'assaut, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui a recensé plus de 20.000 morts, dont 14.000 civils, depuis le début de la révolte contre le régime en mars 2011.

    Une bataille décisive

    "L'assaut contre Salaheddine s'est arrêté et nous sommes parvenus à repousser l'armée jusqu'au quartier de Hamdaniyé", plus à l'ouest, a affirmé à le colonel Abdel Jabbar al-Oqaidi, chef du conseil militaire rebelle d'Alep.

    "Le fait que les soldats n'avancent plus à Salaheddine ne signifie pas nécessairement un retrait car la stratégie des forces régulières consiste à bombarder pour provoquer un exode puis à lancer un assaut encore plus féroce", a estimé Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH. Les tirs d'artillerie et d'hélicoptères continuaient dans la soirée, ont indiqué les insurgés et l'OSDH.

    Cette bataille est cruciale pour le régime, qui compte beaucoup d'alliés à Alep dont des "hommes d'affaires sur lesquels il compte pour financer une partie de son effort de guerre", et pour les rebelles, qui cherchent à créer une zone protégée dans le Nord, a souligné Ignace Leverrier, ex-diplomate français en Syrie.

    Au total, plus de 20.000 personnes ont péri dans des violences depuis mars 2011, selon un nouveau bilan de l'OSDH.

    "Tragédie"

    Plusieurs pays occidentaux ont exprimé leur préoccupation face à la perspective d'un assaut contre les rebelles, Washington évoquant la possibilité d'un "massacre". La Russie a averti samedi qu'une "tragédie" menaçait à Alep, tout en estimant qu'il n'était pas "réaliste" d'escompter que le gouvernement syrien reste les bras croisés alors que des rebelles armés occupent les grandes villes.

    Le président François Hollande a appelé de son côté à une intervention rapide du Conseil de sécurité de l'ONU pour éviter de nouveaux massacres en Syrie.

    "Le rôle des pays du Conseil de sécurité de l'ONU, c'est d'intervenir le plus rapidement possible", a déclaré à des journalistes le chef de l'Etat français, en marge d'une visite à Monlezun, dans le Gers.

    "Je m'adresse une fois encore à la Russie et à la Chine pour qu'ils prennent en considération que ce sera le chaos et la guerre civile si (le président syrien) Bachar al Assad n'est pas à un moment empêché", a souligné le président.

    "Nous sommes en train de persuader le gouvernement qu'il doit faire de premiers gestes", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse aux côtés de son homologue japonais à Sotchi (sud).


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