• Dernière modification : 30/06/2012 

    Finale attendue entre l'Italie et l'Espagne

    Finale attendue entre l'Italie et l'Espagne

    Le choc final de l'Euro-2012 opposera dimanche l'Italie à l'Espagne, tenante du titre, qui tentera de décrocher un triplé inédit, après avoir remporté l'Euro-2008 et la Coupe du monde 2010.

    Par Dépêche (texte)
     

    AFP - L'Italie d'Andrea Pirlo essaiera de détrôner l'Espagne, maître du monde depuis quatre ans et en quête d'un extraordinaire triplé, dans une finale latine de l'Euro-2012 entre deux équipes construites sur le jeu, dimanche à Kiev (18h45 GMT).

    Espagnols et Italiens se partagent tous les titres depuis 2006 et le sacre de l'Italie au Mondial allemand. Les coéquipiers de Xavi et Iniesta ont, eux, remporté l'Euro-2008 et la Coupe du monde 2010, et s'attaquent à un triplé inédit.

    Les deux Latins ont misé sur le jeu. Une tradition pour l'Espagne, une révolution pour l'Italie, qui n'est plus celle du "catenaccio", le cadenas devant le but.

    Le choc a déjà eu lieu en poules, le 10 juin dernier à Gdansk, et les Italiens avaient tenu tête à la "Roja", avant de faiblir dans la dernière demi-heure (1-1).

    Une telle double confrontation a déjà eu lieu trois fois dans l'histoire. Il avait souri à l'Allemagne, vainqueur deux fois de la République Tchèque en 1996 (2-0 et 2-1 au but en or), et à la Grèce contre le Portugal en 2004 (2-1, 1-0).

    Mais en 1988, les Pays-Bas avaient battu l'URSS en finale (2-0) après avoir perdu 1-0 la première rencontre.

    L'Espagne est favorite. Sa success-story avait justement commencé contre l'Italie. Plusieurs joueurs ibériques considèrent le quart de finale de l'Euro-2008 remporté aux tirs au but (0-0, 4 t.a.b à 2) face aux "Azzurri" comme leur pierre angulaire.

     

    Torres ou Fabregas

    Pour "boucler la boucle", comme le dit Sergio Ramos, le sélectionneur Vicente Del Bosque doit trouver les moyens de contrer l'Italie.

    Le milieu de terrain espagnol Cesc Fabregas propose un mode d'emploi: "neutraliser leurs deux pointes, Cassano et Balotelli, et suivre de près Pirlo, leur maître à jouer".

    Un défi à la portée des Espagnols, réputés pour leur fluidité offensive mais en passe de devenir une référence défensive. Ils ont de très loin la meilleure défense de l'Euro, un seul but encaissé, justement face à l'Italie.

    Toujours orpheline de son buteur David Villa, forfait pour une fracture à un tibia, la Roja est devenue moins efficace offensivement, malgré 8 buts inscrits pour parvenir à la finale -contre 6 à l'Italie.

    Ni Fabregas, utilisé comme "neuf menteur" au lieu d'un avant-centre de métier, ni l'attaquant Fernando Torres ne se sont imposés comme solution idéale. Del Bosque voudra peut-être bouleverser les habitudes des Italiens et remettre en selle Torres plutôt que Fabregas, aligné à Gdansk et auteur de l'égalisation.

    Pour le reste, il ne devrait pas y avoir de surprises, en dehors de Pedro qui pourrait débuter à la place d'un David Silva.

    Gare à Balotelli

    Côté italien, les blessés sont remis et Ignazio Abate devrait reprendre sa place dans son couloir droit, Giorgio Chiellini restant à gauche.

    L'Italie sait toujours s'adapter tactiquement, et a réussi sa révolution, initiée par Cesare Prandelli. Après le crash du Mondial-2010, où les "Azzurri" ont calé au 1er tour, le nouveau sélectionneur a développé une équipe plus conquérante.

    Avec son "Rombo", son milieu en losange parfaitement orchestré par Andrea Pirlo, l'Italie joue, se passe le ballon, et cherche la profondeur. Elle a une arme dans chaque main pour l'exploiter: les fantaisies d'Antonio Cassano et la puissance de Mario Balotelli.

    "Fantantonio" Cassano n'a qu'une heure d'autonomie, mais il réussit toujours deux ou trois coups de génie par match, dont une seule peut valoir but ou passe décisive.

    "Super Mario" a explosé en réussissant un doublé contre l'Allemagne (2-1) en demi-finale, saura-t-il garder la tête froide et confirmer en finale? Le titre de meilleur buteur lui tend les bras, il en est à trois, comme le Russe Dzagoev, l'Allemand Gomez et le Croate Mandzukic, tous éliminés.

    Son coéquipier Claudio Marchisio avait dit dix jours avant le début du tournoi: "Ce sera l'Euro de Balotelli". Ou alors ce sera celui de la consécration de l'Espagne comme une des plus grandes équipes de tous les temps.


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  • Le Point.fr - Publié le 29/06/2012 à 15:02 - Modifié le 29/06/2012 à 15:23

    La consommation d'alcool est en spectaculaire hausse en République islamique, alors que les "pécheurs" risquent la peine capitale.

    Chaque année, ce sont entre 60 et 80 millions de litres d'alcool de contrebande qui entrent en Iran.

    Chaque année, ce sont entre 60 et 80 millions de litres d'alcool de contrebande qui entrent en Iran. © Alfred / Sipa

     

    C'est un des nombreux paradoxes dont regorge l'Iran. Si, officiellement, l'alcool n'a plus droit d'entrée dans le pays depuis l'avènement de la République islamique en 1979, il est en réalité très facile pour les Iraniens de s'en procurer. Selon le quotidien iranien Shargh, cité par Radio Free Europe, il ne leur faut que 17 minutes pour trouver de quoi se désaltérer. Ainsi, chaque année, ce sont entre 60 à 80 millions de litres qui entrent illégalement dans le pays, pour un montant total avoisinant les 580 millions d'euros.

    Outre la présence des plus grandes marques de whisky et de vodka, vendues au prix fort, l'interdiction de la production et du commerce d'alcool a provoqué en Iran un phénomène pour le moins étonnant. "Les Iraniens sont devenus les spécialistes de la fabrication de vin et d'alcool à domicile", explique au Point.fr l'écrivaine et sociologue Chahla Chafiq*. Il est ainsi tout à fait courant d'apercevoir des grands-mères fouler au pied des raisins en pleine baignoire, pour un résultat plutôt amer.

    Alcool à 90 °

    Autre spécialité maison, l'arak, sorte de liqueur made in Iran contenant 45 % d'éthanol pur. Mais le dernier "péché" en vogue se trouve dans toutes les bonnes pharmacies. Après avoir acheté une bouteille d'alcool à désinfecter (à 90 °, NDLR), de nombreux jeunes distillent le produit avec de la vanille. Or, le breuvage se révèle parfois mortel. Des dizaines d'Iraniens en font la cruelle expérience chaque année. Comment expliquer ce troublant paradoxe au pays des mollahs ? "Le vin n'est pas interdit dans la culture perse", souligne Chahla Chafiq. En effet, les poèmes légendaires d'Omar Khayyam et de Rumi portent de nombreuses références aux plaisirs du vin. "L'usage de l'alcool a même été conseillé dans l'histoire pour guérir de nombreux maux", renchérit la sociologue. La consommation d'alcool s'est poursuivie à l'époque du Shah, dans les bars et les cabarets.

    Il fallait donc, pour les autorités islamiques, trouver un remède à ce fléau. D'après le Code pénal iranien, basé sur la charia, prendre un verre en Iran est aujourd'hui passible de 80 coups de fouet. "La loi étant considérée comme sacrée, les autorités ont instauré une confusion entre délit et péché." Mais cette ambiguïté s'est vite révélée contre-productive. Goût de l'interdit, mais surtout désespoir chez une population dont les trois quarts ont moins de 30 ans, la consommation d'alcool a récemment explosé en République islamique.

    Un conducteur ivre sur cinq

    D'après la police, le taux d'alcool confisqué a augmenté de 69 % à la fin mars. Du 20 avril au 20 mai dernier, les tests d'alcoolémie pratiqués à Téhéran ont révélé que 26 % des conducteurs étaient saouls, rapporte la BBC. "Ce chiffre traduit la dépression généralisée qui sévit au sein de la société iranienne", note Chahla Chafiq. "Le champ des loisirs autorisés étant extrêmement réduit, on assiste à une dérive vers une consommation démesurée d'alcool." Selon le ministère iranien de la Santé, la hausse, spectaculaire, toucherait avant tout les quartiers sud - beaucoup plus déshérités et traditionnels - de Téhéran.

    Une nouvelle qui n'a rien d'étonnant, estime la sociologue. "Voyant leurs convictions piétinées par ceux qui les gouvernent, ces populations s'éloignent du religieux et réclament aussi leur part du plaisir. Le respect du ramadan ne les empêche pas de boire et d'avoir des relations avant le mariage." Récemment, le chef de la police, le général Esmaïl Ahmadi Moghadam, a affirmé que le pays comptait quelque "200 000 alcooliques", et que 80 % de l'alcool de contrebande entrait en Iran depuis le Kurdistan irakien. Pourtant, seul un quart des bouteilles sont interceptées par les autorités.

    "Avec la montée de la corruption au sein du pouvoir, les agents de l'ordre sont eux-mêmes devenus marchands", affirme Chahla Chafiq. "Ils assurent le bon fonctionnement d'un marché noir lucratif." En parallèle, les autorités semblent avoir pris des mesures chocs. Deux buveurs viennent ainsi d'être condamnés à mort dans le nord-est du pays. D'après Hassan Shariati, chef de la justice de la province Khorassan Razavi, les deux individus, qui avaient reçu 160 coups de fouet, ont consommé de l'alcool pour la troisième fois. Les deux hommes peuvent néanmoins échapper à la peine capitale, s'ils se repentent.



     

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    Par

     

    (*) Chahla Chafiq, auteur de Islam politique, sexe et genre. À la lumière de l'expérience iranienne (PUF, 2011)


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