La présidente brésilienne Dilma Rousseff a promulgué jeudi 1er août une loi visant à protéger les victimes de violences sexuelles. Très critiqué par l'Église catholique qui y voit un premier pas à une légalisation plus ample de l'avortement, le texte rend obligatoire le traitement d'urgence dans les hôpitaux publics (et gratuits) et l'accès à des médicaments pour empêcher une grossesse non désirée, comme la pilule du lendemain.
L'avortement est seulement autorisé au Brésil en cas de viol, jusqu'à huit semaines de grossesse, ou quand la vie de la mère est en danger. La question d'une dépénalisation élargie fait débat dans le pays, qui compte le plus grand nombre de catholiques au monde (123 millions).
Certaines églises évangéliques avaient annoncé qu'elles se mobiliseraient contre Dilma Rousseff lors de la campagne pour l'élection présidentielle d'octobre 2014 si elle n'opposait pas son veto aux aspects les plus controversés de la nouvelle loi. Pendant la campagne pour l'élection présidentielle de 2010, l'héritière de Luiz Inacio Lula da Silva, pressée par les chrétiens conservateurs, s'était engagée par écrit à ne pas dépénaliser l'avortement, à la déception des féministes et d'une partie de la gauche.
En mars 2009, l'archevêque d'Olinda et Recife, José Cardoso Sobrinho, avait excommunié la mère d'une enfant de 9 ans ayant avorté de jumeaux à la suite d'un viol. Une position défendue par le Vatican à l'époque.