• Festival d'Avignon : une forte majorité du personnel vote pour le maintien

    Le Monde.fr | <time datetime="2014-07-01T13:10:39+02:00" itemprop="datePublished">01.07.2014 à 13h10</time> • Mis à jour le <time datetime="2014-07-01T15:10:45+02:00" itemprop="dateModified">01.07.2014 à 15h10</time> |Par Clarisse Fabre

    <figure>Manifestations d'intermittents du spectacle à Avignon, en 2003, quand le festival avait dû être annulé.</figure>

     

    Jouer en militant, telle est la position du personnel du Festival d'Avignon, à trois jours de l'ouverture de la manifestation, vendredi 4 juillet. Selon les résultats du vote, organisé lundi 30 juin, au Théâtre Benoît-XII, à Avignon, 80 % des salariés – permanents, intermittents, vacataires… – se sont exprimés en faveur du maintien du festival, assorti d'actions, de prises de paroles.

    « On essaie d'être intelligents. On a mis dans la balance tous les éléments. On vajouer en provoquant des tribunes », a expliqué Denis Rateau, l'un des porte-parole du collectif du « in » et régisseur-son. Un autre membre du collectif a ajouté :

    « On veut utiliser le festival pour aller plus loin, et faire des propositions (...) On veut bien travailler avec le triumvirat nommé par le gouvernement pour mener la concertation, mais à condition qu'elle aboutisse. »

    Ce trio est constitué d'Hortense Archambault, ancienne codirectrice du Festival d'Avignon, de Jean-Patrick Gille, député socialiste, et de Jean-Denis Combrexelle, ancien directeur général du travail.

    Une autre motion a été soumise au vote : pour ou contre la grève reconductible qui conduirait à l'annulation ? Elle n'a recueilli que 13 % de votes favorables. La participation au vote a été forte puisque 309 personnes sur 350 votants potentiels se sont exprimés.

     

     

    Ces premiers résultats ont été dévoilés à la FabricA, à Montclar, nouveau lieu de fabrique qui accueille des spectacles du « in », dans la banlieue toute proche d'Avignon. Et c'est via un tweet que Collectif A, le collectif des salariés, a précisé que les 80 % de votes « pour » avaient été prononcés en faveur d'un « festival militant ».

    Sur 309 votants : 13% pour la grève / 80% pour un festival militant / 5,5% d'abstention.


    Lire le décryptage Qui paie en cas de grève ou d'annulation de festival ?

    UN VOTE ORGANISÉ PAR LE COLLECTIF

    Détail important, le vote a été organisé par un collectif, et non par la direction du Festival. Né à la mi-juin, ce collectif comprend tous les personnels, « quels que soient leurs contrats » : artistes, techniciens, personnel de la billetterie, salariés permanents, membres de la direction.

    Reste à savoir si cette ligne sera respectée, ou sera mise à mal par des actions émanant de syndicats, venus de l'extérieur. Comment les décisions seront-elles prises chaque jour ? « Les décisions du collectif seront souveraines et devront s'appliquer », a précisé une porte-parole de ce collectif.

    Une nouvelle AG est prévue, jeudi soir, 3 juillet, pour décider des actions à menerle lendemain. De son côté, la CGT-Spectacle a appelé à « une grève massive »vendredi 4 juillet, jour d'ouverture. « Avignon n'aura pas lieu tranquillement », a confirmé son secrétaire général, Denis Gravouil, dimanche 29 juin sur Europe 1.

    Face aux tensions qui ne manqueront pas de s'exprimer, le Collectif d'Avignon appelle chacun à « s'écouter et se respecter ». Et précise, surtout, que la lutte ne concerne pas que les artistes et les techniciens du spectacle, mais toutes les professions précaires. Ici, la « colère » contre le gouvernement qui a agréé l'accord du 22 mars sur l'assurance-chômage est intacte.

    L'APPEL DE FILIPPETTI

    Les coordinations d'intermittents protestent contre la nouvelle convention d'assurance-chômage qu'elles jugent discriminatoire, notamment au regard des congés maternité ou maladie.

    Dans une tribune au Monde, lundi, la ministre de la culture, Aurélie Filippetti, a appelé les intermittents mobilisés à cesser leur mouvement, soulignant qu'un dialogue avait été engagé pour un nouveau système d'indemnisation.

    Lire aussi le décryptage Si vous n'avez rien suivi à la crise des intermittents

     

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  • Les députés frondeurs votent le budget rectificatif mais ne baissent pas les armes

    <article>

    Les députés ont adopté mardi en première lecture le projet de budget rectificatif de l'État, grâce, notamment, au vote des députés socialistes frondeurs. Mais la réconciliation n'est pas scellée pour autant.

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    Crédit : AFP / Fred Dufour
    Le gouvernement doit affronter la résistance des frondeurs du PS</figcaption></figure>
    PAR VINCENT DEROSIER <time datetime="2014-07-01T19:18:51+02:00">PUBLIÉ LE 01/07/2014 À 19:18</time>
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    Les frondeurs rentreraient-ils dans le rang ? Les députés socialistes hostiles à la politique économique du gouvernement ont finalement voté le budget rectificatif de l'État mardi 1er juillet par une large majorité de 307 voix contre 232.

    Lors d'une réunion du groupe parlementaire ce matin, Manuel Valls avait de nouveau appelé à la responsabilité, indiquant qu'il ne serait pas le "chef d'un gouvernement qui n'avance pas".

    Ne pas passer pour des irresponsables

    Les députés frondeurs ont donc fait marche arrière. Mais il semble qu'ils réservent leurs forces pour le vote du budget de la Sécurité sociale. En attendant le vote de la semaine prochaine, un vrai numéro d'équilibriste attend les frondeurs pour tenter de sortir la tête haute de cette séquence.

    Ils ont ferraillé pendant des semaines. Aujourd'hui, ils s'inclinent face au gouvernement. Tout repose sur un argument. "Un de ces textes apporte des baisses d'impôts à près de 4 millions de Français. À nos yeux, il est votable", indique un député.

    Plusieurs frondeurs souhaitaient s'abstenir. Mais ils ont eu peur d'apparaître aux yeux de l'opinion comme des irresponsables, figés dans une posture de dénonciation. La crainte aussi de provoquer une crise au sein du groupe parlementaire socialiste où certains députés ne cachent plus leur exaspération. 

    Le vote du budget de la sécu loin d'être assuré

    Mais les frondeurs ne déposent pas les armes pour autant. "Le texte qu'on va devoir voter la semaine prochaine contient des baisses d'impôts pour les entreprises, massives et sans condition, financées par la restriction des prestations sociales des Français les plus modestes. On indique dès ce soir qu'on ne votera pas le texte", confie Laurent Baumel, député PS d'Indre-et-Loire.

    Ce mardi soir, la trêve est décrétée. Manuel Valls a remercié la majorité pour son soutien loyal, franc et massif. En guise de cadeau, il lève la réserve du vote. Ce qui signifie que les députés peuvent à nouveau amender le budget rectificatif de la sécu. Tout en laissant planer la menace du passage en force en cas de nouvelle fronde. 

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    <figcaption>Les députés frondeurs votent le budget rectificatif mais ne baissent pas les armesCrédit : Vincent Derosier</figcaption></figure>
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    Trafic d’influence présumé : Nicolas Sarkozy placé ce mardi en garde à vue

    </header>

    PUBLIÉ LE 

    AVEC AFP.

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    FRANCE-POLITICS-CORRUPTION-SARKOZY-FILES

    Nicolas Sarkozy a été placé en garde à vue ce mardi matin dans un dossier de trafic d’influence présumé, une mesure inédite

    pour un ancien chef de l’Etat.

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    Les enquêteurs de l’office anti-corruption (Oclciff) de la police judiciaire française vont pouvoir entendre Nicolas Sarkozy pendant une durée pouvant aller jusqu’à 24 heures, éventuellement renouvelable une fois.

    Cette mesure intervient au moment où les rumeurs se font de plus en plus précises sur la volonté de Nicolas Sarkozy de renouer officiellement avec la vie politique et de prendre la tête de l’UMP.

     

    Trois hauts magistrats également en garde à vue

    L’avocat historique de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog, est en garde à vue depuis lundi, ainsi que deux hauts magistrats, Gilbert Azibert et Patrick Sassoust.

    Une voiture noire aux vitres teintées, transportant l’ancien chef de l’Etat, est arrivée au siège de la direction centrale de la police judiciaire à Nanterre, dans la banlieue de Paris .

    Des juges ont été saisis fin février par le parquet national financier (PNF). Les enquêteurs cherchent à établir si l’ancien chef de l’Etat (2007-2012), a cherché à obtenir des informations auprès d’un magistrat de haut rang sur une décision de justice le concernant, en échange de la promesse d’un poste de prestige.

    La Cour de cassation devait se prononcer sur la saisie des agendas présidentiels de Nicolas Sarkozy, à laquelle ce dernier s’opposait. Ces agendas étaient susceptibles d’intéresser les juges enquêtant sur d’autres dossiers, notamment l’affaire de l’arbitrage Tapie.

     

    Réactions

    Le ministre du Travail, François Rebsamen a réagi sur France Culture. « Avec Nicolas Sarkozy, on est habitué à l’inédit. Hier, c’étaient de hauts magistrats [...] aujourd’hui l’ancien président de la République. C’est une affaire sérieuse, mais je n’ai pas à apporter de commentaire. Il y a une action judiciaire, j’attends d’en voir les conclusions, mais disons que la période a été marquée quand même en matière de dépenses financières, de non-respect des règles, par des excès qui se retrouvent aujourd’hui devant la justice. »

    « La justice enquête, elle doit aller jusqu’au bout, Nicolas Sarkozy est un justiciable comme les autres », a par ailleurs déclaré le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Follsur i-TELE. Il a également rejeté les accusations d’une instrumentalisation politique des procédures judiciaires pour faire tort à Sarkozy: « J’ai même été accusé d’être à la tête d’un cabinet noir. Ceux qui font ça veulent essayer de donner l’impression que c’est ailleurs que ça se passe. » « Ce feuilleton que vous laissez imaginer comme étant avec des rebondissements continus faits pour déstabiliser Nicolas Sarkozy, c’est d’abord des faits », a-t-il ajouté.

    Valérie Debord , déléguée générale adjointe de l’UMP a elle aussi réagi. « L’acharnement est tel contre l’ancien président de la République... À chaque fois qu’il évoque son éventuel retour aux affaires, étonnamment, il est inquiété par une affaire de justice qui immédiatement fait pschitt: Bettencourt, Karachi, on voit bien... », a-t-elle souligné sur BFM TV. « C’est vrai que ça commence à devenir lassant pour ses supporteurs, je pense que ça commence à devenir lassant pour les Français aussi qui, en la matière, voient une forme d’instrumentalisation de la justice contre un homme, contre le retour d’un homme et je ne suis pas sûre que ce soit la bonne façon de rendre la justice au nom du peuple. »

     

    <aside class="bear" role="complementary" style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; font-family: inherit; font-size: inherit; font-style: inherit; font-variant: inherit; font-weight: inherit; line-height: inherit; vertical-align: baseline; float: none; clear: both; width: 588px; position: relative;">

    Rappel de l’affaire, en cinq dates

     

    5 mars

    L’Express annonce que les domiciles et bureaux de Me Thierry Herzog, avocat de Nicolas Sarkozy, et du haut magistrat à la Cour de cassation Gilbert Azibert ont été perquisitionnés la veille, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte le 26 février pour trafic d’influence et violation du secret de l’instruction.

     

    7 mars

    Le Monde écrit que Nicolas Sarkozy a été mis sur écoutes par des juges dans l’enquête sur un éventuel financement libyen de sa campagne de 2007. L’ex-président et son avocat sont soupçonnés d’avoir sollicité M. Azibert pour avoir des renseignements sur la procédure Bettencourt à la Cour de cassation. En échange, le magistrat aurait demandé que M. Sarkozy soutienne sa candidature à un poste à Monaco. Me Herzog dément tout trafic d’influence.

     

    10 mars

    Des centaines d’avocats dénoncent une atteinte au secret professionnel. La garde des Sceaux, Christiane Taubira, assure avoir appris l’existence des écoutes à la lecture du Monde.

     

    11 mars

    François Fillon réclame une commission d’enquête parlementaire. Le président de l’UMP, Jean-François Copé, demande si François Hollande était «oui ou non au courant».

    Le Canard Enchaîné assure que le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, et Mme Taubira disposaient depuis le 26 février d’informations sur les écoutes. Le Premier ministre d’alors, Jean-Marc Ayrault, reconnaît que l’exécutif connaissait leur existence, mais «pas leur contenu».

     

    12 mars

    M. Cop réclame la démission de Mme Taubira, l’accusant d’avoir «menti». La garde des Sceaux répond qu’elle ignorait «la date, la durée et le contenu» des écoutes, dont elle a été informée le 28 février et n’en avoir rien dit au président Hollande, se contentant d’informer le Premier ministre. Le 13 mars, Christiane Taubira admet s’être «trompée de dates».

     

    18 mars

    Mediapart publie des extraits de sept écoutes judiciaires de conversations entre Sarkozy et son avocat dans lesquelles ce dernier qualifie notamment de «bâtards de Bordeaux» les juges qui avaient mis en examen l’ex-président dans l’affaire Bettencourt, avant qu’il bénéficie d’un non-lieu.

     

    20 mars

    Me Herzog annonce une plainte pour violation du secret de l’instruction. Nicolas Sarkozy dénonce dans le Figaro «des principes de la République foulés au pied», faisant allusion aux méthodes de la Stasi. «Toute comparaison avec des dictatures est forcément insupportable», réagit François Hollande.

     

    30 juin

    Me Herzog et les deux hauts magistrats Gilbert Azibert et Patrick Sassoust sont placés en garde à vue.

     

    1er juillet

    Nicolas Sarkozy est à son tour placé en garde à vue à l’office anti-corruption de la PJ, une première pour un ancien chef de l’Etat.

     
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  • "Désintoxication numérique" : faut-il se soigner de l'overdose d'écrans ?
     

     

     

    En quelques années, les habitudes des citoyens des pays industrialisés ont radicalement changé. Les écrans ont envahi tous les pans de la vie, et certains de mettre en garde contre le trop plein technologique. Sommes-nous tous des candidats potentiels à une cure de désintoxication aux écrans, concept de plus en plus en vogue outre-Atlantique ?

     
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    Camp de déconnexion américain pour drogués du net, de l'organisation Digital Detox
    29.06.2014Par Pascal HérardEn Amérique du Nord, ce sont des centres de cures de désintoxication qui ouvrent leurs portes aux "drogués de la technologie” ; en Europe, des hôtels qui offrent de confisquer tous vos appareils dès votre arrivée. Ees lieux publics vantés "sans wifi", des écoles françaises qui établissent "une semaine sans écran" : l'addiction technologique est devenue une vraie problématique. Travail, vie quotidienne, éducation, loisirs : les écrans sont partout et captent l'attention de tout un chacun, avec leur lot de désagréments de plus en plus reconnus — une fois la période du plaisir de la découverte et de la nouveauté passée. Au point que des chercheurs en neurosciences alertent sur les effets délétères des écrans sur le développement des enfants et sur la vie humaine en général. Pendant que des centres de désintoxication au numérique font le plein de "digital addicts" ("accros au numérique") aux Etats-Unis. 
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    Le trop plein d'écrans et les enfants : des retards et des problèmes psychologiques à la clef ? (Photo : P.Hérard)

    Des études inquiétantes à propos des enfants

    Le temps passé devant la télévision par un Français est en moyenne de 3 heures 47 minutes par jour, selon la dernière étude de L'INSEE en date sur le sujet. Cette durée quotidienne représente onze années passées devant le poste sans dormir, pour quelqu'un ayant une espérance de vie de 80 ans. Les enfants de 8 ans passent 850 heures à l'école par an, et en dehors de celle-ci, 1200 heures devant des écrans. 

    Ces constats ont amené des chercheurs à se pencher sur les effets produits par les activités à base d'écrans, comme celles centrées sur la télévision : un enfant de 3 ans passant une heure quotidienne devant le poste augmente de 100% la possibilité de développer des troubles de l'attention à 8 ans. Deux heures par jour devant le poste pour un enfant entre 15 et 48 mois multiplient le facteur d'un possible retard de langage par trois. Michel Desmurget, chercheur français spécialisé en neurosciences cognitives a publié, en 2011, un ouvrage qui étudie les effets très inquiétants de la consommation télévisuelle quotidienne, et dont sont tirées ces statistiques : "TV Lobotomie - la vérité scientifique sur les effets de la télévision" (vidéo en encadré). 

    Avec la prise de conscience de ces problèmes, des défis sans écran ont été lancés au sein d'établissements scolaires en France, sur le modèle canadien. L'école élémentaire de Versonnex a décidé d'établir une semaine sans écran en 2013, et réitère l'expérience cette année. Le principe est simple : "La semaine sans écran propose de discuter à l'Â’école et dans les familles de cette consommation (avantages et dangers potentiels), de réfléchir à notre manière de les utiliser, puis de se lancer ensuite un défi simple : Peut-on vivre une semaine en utilisant le moins possible ces fameux écrans ? La semaine sans écran propose de nous séparer un moment de ces outils électroniques, et de (re)découvrir dÂ’'autres manières de se divertir et de communiquer. Un défi à relever pour les uns, une montagne infranchissable pour les autres." 

    Des exemples d'activités alternatives sont donnés par l'école : jeux de société, couture, jardinage, vélo, bricolage, cuisine, sports, balades, bibliothèque, visites… 

    Au Canada, la Société canadienne de pédiatrie reconnaît que "la surexposition aux écrans entraîne divers problèmes de santé, tels qu'un risque accru de consommation de tabac, alcool et autres substances, de comportement et d'attitudes agressives, de mauvaise nutrition et d'excès de poids. À cette liste, d'autres études ajoutent l'obsession de l'apparence, l'adoption hâtive de comportements sexuels à risques et l'hyper-sexualisation. Enfin, on sait maintenant que le temps-écrans peut aussi nuire aux apprentissages scolaires, y compris la lecture, premier facteur de réussites éducatives". 
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    L'enfermement technologique nous guette-t-il, au propre et au figuré ? (Photo : P.Hérard)

    Quand la relation aux autres se modifie

    En 2006, un sondage indiquait que 54% des Français avaient le sentiment de passer moins de temps ensemble en raison des avancées technologiques. En 2012, ils étaient plus de 70% à le penser. L'arrivée des smartphones et des tablettes a accentué un phénomène qui commence tout juste à être pris en compte dans les sociétés industrielles : l'enfermement, ou repli technologique. La capacité des appareils à la miniaturisation a permis un nomadisme technologique, couplé à une ruée des utilisateurs vers les réseaux sociaux et autres outils de communication en ligne. En quelques années, un nombre croissant de personnes se sont vues happées par l'ultra-communication : consultation de ses mails au lit, regarder la télévision tout en échangeant sur les réseaux sociaux avec une tablette tactile, échanges de tweets, de messages Facebook, de SMS dans les transports en commun, au travail, en vacances... Ces pratiques sociales numériques se font au détriment des relations humaines concrètes entre individus physiques. 

    Dans les familles, les enfants devant des écrans interagissent de moins en moins avec leurs parents qui, eux-mêmes, se mettent à échanger de moins en moins entre eux, les yeux rivés sur les messages de leurs ordinateurs, tablettes, ou smartphones. 

    Si l'addiction aux nouvelles technologies n'est pas encore répertoriée dans le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, ndlr), celle aux jeux vidéo y figure parmi les troubles du comportement. Aux Etats-Unis, ce problème a vu fleurir des propositions d'aides à la désintoxication numérique comme le programme reSTART, qui propose des programmes de désintoxication à Internet. Cet organisme prône "une relation soutenable aux technologies numériques" et ressemble à s'y méprendre aux fameux AA, les Alcooliques Anonymes. Une autre organisation, "Digital Detox" propose des stages de déconnexion : le principe est d'offrir des retraites dans des lieux où aucun  accès au réseau n'est possible, avec à la clef, pour les participants des activités "analogiques" de type méditation, yoga, écriture, découverte de la nature… 

    Ces organismes constatent que le stress moderne s'est accentué avec l'utilisation de plus en plus intensive des technologies numériques, engendrant une perte de repères et des effets sur la santé conséquents : problèmes de sommeil, prise de poids, troubles de l'attention, dépressions, anxiété, etc. Les résultats d’une étude publiée sur le site de Digital Detox, démontre qu’un Américain moyen passe entre huit et douze heures par jour devant un écran, et que 50% des Américains admettent être "accros" à Internet. Ne pas avoir de réponse à un message électronique, par exemple, génère de grandes angoisses, et obligent de nombreuses personnes à se lever la nuit pour aller vérifier, qui sa boite mail, qui son blog ou son mur Facebook. 
     
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    Le livre de Thierry Crouzet a fait grand bruit et lancé un débat sur l'addiction au net en France

    Un nouvel art de vivre à inventer ?

    L'idée de vivre sans aucun écran est devenue difficile à imaginer, même si certains "ultra-connectés” ont tenté l'expérience, et démontrent que c'est une possibilité envisageable. Thierry Crouzet en a tiré un livre, dont le résumé appelle à se questionner sur les nouveaux modes de vie qui pourraient se construire dans l'optique d'une prise de conscience de ces problématiques d'addiction aux écrans : "Épuisé par quinze ans d’hyperactivité en ligne, Thierry Crouzet, gourou des réseaux sociaux et auteur de nombreux ouvrages sur les nouvelles technologies, entame une cure de désintoxication. Il prévient ses milliers d’amis Facebook et Twitter qu’il les quitte durant six mois. Il disparaît du Net pour se sevrer. Au fil des jours, il nous raconte avec humour ses crises de manque, sa vie « débranchée », puis comment il se reconstruit, en quête d’un art de vivre à l’époque d’internet." 

    Serions-nous en train de découvrir que la technologie n'a de sens que si elle est véritablement maîtrisée et contrôlée par les individus qui l'utilisent, et qu'en toute chose "il faut savoir raison garder", comme le prônait le philosophe Aristote ? Les années à venir sont en tout cas un vaste champ d'expérimentation pour tenter de construire ce fameux "art de vivre à l'époque d'Internet" dont parle Thierry Crouzet. Avec ou sans passage par une cure de désintoxication aux écrans… 

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    Football - Coupe du monde 2014 :

    l'Argentine a eu très chaud

    Le Point.fr - Publié le 01/07/2014 à 14:42 - Modifié le 01/07/2014 à 21:06

    L'Albiceleste a attendu la toute fin de la prolongation et un but de Di Maria pour battre la Suisse (1-0, a.p) et se qualifier pour les quarts de finale.

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    <figure itemprop="associatedMedia" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject">Les Argentins ont éliminé la Suisse en 8e de finale (1-0) grâce à un but inscrit en toute fin de prolongation.<figcaption>Les Argentins ont éliminé la Suisse en 8e de finale (1-0) grâce à un but inscrit en toute fin de prolongation. © Anne-Christine POUJOULAT / AFP</figcaption></figure>

    L'Argentine continue d'avancer dans cette Coupe du monde. Mais à l'image de sa campagne en poules, laborieuse mais victorieuse, elle a eu toutes les peines du monde à rallier le top 8 mondial ce mardi à Sao Paulo, ayant même recours aux prolongations pour finalement écarter une vaillante équipe deSuisse (1-0, a.p). A deux minutes près, et sans cet (unique) éclair de Messi, l'Albiceleste aurait eu à disputer une hypothétique séance de tirs au but. Mais son duo magique, composé par "la Pulga" et Di Maria a fini par avoir raison du gardien Benaglio, jusqu'ici héroïque de bout en bout et qui se délectait d'avance de voir les Argentins venir le défier à 11m. 

    Réduire la performance suisse à celle du portier de Wolfsburg serait usurpé. La Nati a livré son meilleur match du Mondial, bien moins inhibée que face à la France. Son milieu Behrami-Inler s'est mis au niveau et Shaqiri, parfois étonnant de facilité a montré qu'il avait tout pour faire partie des grands. Si le début de match a été compliqué pour les hommes d'Ottmar Hitzfeld, ces derniers sont parvenus à rester compacts pour empêcher presque toute velléité argentine. Ce sont eux qui ont eu les meilleures occasions du premier acte, avec un Romero décisif sur une reprise de Xhaka après un festival de Shaqiri (28e) et un face-à-face mal négocié par Drmic (39e).

    Di Maria, comme un symbole

    L'Argentine a attendu la deuxième période pour accélérer et mettre en lumière le talent de Benaglio, attentif sur un centre-tir de Rojo (58e), une tête d'Higuain (63e) ou encore un tir rasant de l'intermittent Messi (78e). Auteurs de 29 tirs au total, les joueurs d'Alejandro Sabella ont accusé le coup physiquement durant la prolongation. La lumière viendra de Di Maria, certainement le meilleur argentin depuis le début du tournoi. C'est déjà lui qui avait sonné la charge, avec un tir soudain sorti de la lucarne par Benaglio, encore lui (109e). Son plat du pied dans la surface, consécutif à une remontée de balle signée Messi, a libéré les siens au bout de la prolongation (1-0, 118e). 

    Sans démériter, la Nati quitte ce Mondial et manque de peu un come-back en quarts de finale 60 ans après. Les Helvètes pourront regretter éternellement que Dzemaili, pourtant à deux mètres des buts, ait vu sa tête rebondir sur le poteau d'un Romero figé (120e). C'est à ça que se jouent, souvent, les matches de très haut niveau. 

     

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