• Charlie Hebdo: un journal turc brave seul l'interdit dans le monde musulman

    MONDE | Mis à jour le mercredi 14 janvier 2015 à 14h31

    <header>Un journal d'opposition turc a bravé mercredi, seul, les pressions et menaces qui se multiplient dans les pays musulmans en publiant des caricatures, dont une de Mahomet, du journal satirique Charlie Hebdo paru après l'attentat qui a décimé sa rédaction.</header> <aside class="features nbr1 clearfix">

    Un policier devant le siège du quotidien Cumhuriyet à Istanbul, le 14 janvier 2015

    Un policier devant le siège du quotidien Cumhuriyet à Istanbul, le 14 janvier 2015 - Ozan Kose

     
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    Après un contrôle de police nocturne, le quotidien Cumhuriyet, ennemi juré du président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan, a distribué dans son édition du jour un encart de quatre pages en turc reprenant l'essentiel du nouveau numéro de Charlie Hebdo et reproduit sa "une" qui suscite, à nouveau, la colère du monde islamique.

    Sur ce dessin de Luz, un Mahomet la larme à l’œil tient une pancarte "Je suis Charlie", le slogan des millions des manifestants qui ont défilé en France et à l'étranger pour condamner les attaques jihadistes qui ont fait 17 morts en trois jours à Paris.

    Cumhuriyet est, pour l'heure, le seul organe de presse à avoir osé cette publication dans un pays musulman.

    Comme ce fut le cas à chacune des précédentes publications de caricatures du prophète, le Charlie Hebdo a suscité mercredi une tempête de critiques et de mises en garde, parfois violentes, aux quatre coins du monde islamique.

    Al-Azhar, l'une des plus prestigieuses institutions de l'islam sunnite basée en Egypte, a appelé mardi à "ignorer" ces nouveaux dessins représentant le prophète Mahomet qualifiés de "frivolité haineuse".

    Comme Al-Azhar, Téhéran a condamné un "geste insultant" qui, selon la porte-parole de la diplomatie iranienne, "peut relancer le cercle vicieux du terrorisme".

    "C'est un acte extrêmement stupide", a renchéri, menaçante, la radio du groupe Etat islamique (EI), qui contrôle de larges pans de territoire en Irak et en Syrie.

    L'Union mondiale des oulémas musulmans a estimé pour sa part, depuis son quartier général du Qatar, qu'il n'était "ni raisonnable, ni logique, ni sage" de publier de nouveaux dessins "offensant le prophète ou attaquant l'islam".

    La direction de Cumhuriyet a longtemps hésité avant de braver ces interdits. Comme l'avait souhaité Charlie Hebdo, le journal devait initialement publier l'intégralité du nouveau numéro, mais s'est finalement contenté, après un vif débat interne, d'un encart de quatre pages, conscientes des risques de représailles.

    "Solidarité"

    "Nous avons publié ce supplément par solidarité avec Charlie et pour défendre la liberté d'expression", a déclaré à l'AFP le rédacteur en chef du quotidien, Utku Cakirözer.

    "Mais nous avons respecter la sensibilité religieuse de la société turque", a-t-il ajouté pour justifier de ne pas avoir reproduit in extenso la Une de l'hebdomadaire français.

    "Je le répète une fois encore, le terrorisme est un crime contre l'Humanité, quelle que soit son origine. C'est pour cela qu'il (le prophète) tient dans sa main une pancarte +je suis Charlie", a-t-il aussi écrit dans ses colonnes, "cette caricature n'a rien à voir avec le prophète Mahomet, c'est un symbole d'humanité et d'équité".

    Fondé en 1924 par un proche du fondateur de la Turquie moderne et laïque Mustafa Kemal Atatürk, Cumhuriyet ("La République" en turc) est résolument opposé au régime du président Erdogan. Il a fait l'objet ces dernières années de nombreux procès et a été la cible d'attentats. Plusieurs de ces journalistes ont été emprisonnés.

    M. Cakirözer a indiqué à l'AFP avoir reçu depuis mardi des menaces téléphoniques.

    La police turque a fait une descente dans la nuit de mardi à mercredi à l'imprimerie du journal à Istanbul pour examiner son contenu avant de donner, après un coup de fil à un procureur, son feu vert à sa distribution.

    Des effectifs de police ont été déployés autour du siège de Cumhuriyet à Istanbul et de sa rédaction à Ankara. Dans la capitale, un petit groupe d'étudiants pro-islam a défilé devant le journal sans incident, selon l'agence de presse gouvernementale Anatolie.

    La publication des précédentes caricatures de Mahomet a valu de vives critiques au journal français en Turquie. En 2013, un ministre l'avait qualifié de "torchon".

    Dans un entretien accordé la semaine dernière à l'AFP, le plus haut dignitaire religieux de Turquie, Mehmet Görmez, a condamné sans restriction l'attentat qui a visé Charlie Hebdo mais a déploré le dénigrement des valeurs de l'islam "au nom de la liberté d'expression".

    En guise de soutien à Charlie Hebdo, les trois principaux journaux satiriques turcs ont publié cette semaine la même couverture noire barrée du slogan "Je suis Charlie".


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  • Charlie Hebdo: un aperçu du contenu

    de ce numéro tant attendu

    SOCIETE | Mis à jour le mercredi 14 janvier 2015 à 11h25  lien

     

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    Charlie Hebdo est donc dans les kiosques ce mercredi matin en France, et le sera jeudi en Belgique. Il est publié à 3 millions d'exemplaires. Ce sont les survivants de la rédaction qui l'ont réalisé. La une de l'hebdomadaire, a déjà beaucoup circulé, sur le net notamment. Elle représente le prophète Mahomet, larme à l’œil, avec son écriteau dans les mains, "Je suis Charlie", au dessus, la mention "Tout est pardonné".

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    Un homme lit la dernière édition de Charlie Hebdo, le 13 janvier 2015 à Paris - Bertrand Guay

     
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    La une est sans doute moins virulente que d'habitude, mais il y a malgré tout cette volonté affirmée, réaffirmée par l'équipe de Charlie Hebdo de ne rien céder, de continuer à publier des caricatures du prophètes, même si l'on sait ce que cela leur a coûté.

    Et, quand on feuillette le journal, on trouve des textes, de l'humour, des hommages, des caricatures aussi, évidemment. Et toujours cet esprit mordant, profondément laïc de Charlie Hebdo.

    "Depuis une semaine, Charlie, journal athée, a accompli plus de miracles que tous les saints et les prophètes réunis. Celui dont nous sommes le plus fiers, c'est que vous avez entre les mains le journal que nous avons toujours fait, en compagnie de ceux qui l'ont toujours fait."

    Parmi les dessins publiés, beaucoup sont en effet de la main des dessinateurs assassinés mercredi passé. On peut épingler aussi un autre dessin, allusion à la marche de dimanche passé : "Dimanche 11 janvier 2015, plus de monde pour Charlie que pour la messe."

    Parmi les couvertures auxquelles vous avez échappé, un dessin de Luz, où l'on voit deux djihadistes arrivés au ciel qui demandent : "Bah, elles sont où les 70 vierges ?". La réponse : "Avec l'équipe de Charlie, tocards !".

    Bref, un Charlie Hebdo à la fois exceptionnel, par le contexte, mais presque normal dans son contenu.

    Ci-dessous la page centrale de ce numéro tant convoité (si vous obtenez un message d'erreur, rafraîchissez simplement la page).

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    VIDEO

     

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  • Verviers: opération de police

    contre de présumés terroristes,

    au moins deux morts

    SOCIETE | Mis à jour le jeudi 15 janvier 2015 à 19h09  lien

    <article class="main clearfix printable order-20"> <header>Dans le cadre d'une opération antiterroriste contre des groupes islamistes menée en plusieurs endroits en Belgique, le Parquet annonce que deux personnes sont mortes et une a été gravement blessée suite à un assaut donné par la police dans le quartier de la gare dans le centre de Verviers peu avant 18h ce jeudi soir. Il s'agit de trois individus surveillés qui venaient de rentrer de Syrie, selon Belga. Plusieurs personnes auraient aussi été interpellées. </header> <aside class="features nbr1 clearfix">

    Verviers: 3 morts dans une opération de police contre de présumés terroristes - @NathanSoret

     
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    L'assaut a été donné par les forces d'intervention de la police fédérale vers 17H45, ont constaté plusieurs témoins sur les lieux.

    Des policiers sont intervenus dans l'habitation pendant que des tireurs se trouvaient à l'extérieur et surveillaient les toits des maisons. Des coups de feu ainsi que au moins trois explosions ont été entendus.

    Le quartier de la gare a été bouclé et des ambulances sont sur place.

    Vers 19h, tout était sous contrôle.

    D'après le témoignage d'une Verviétoise recueilli par la RTBF, les faits se sont déroulés rue de la Colline en haut de la rue des Ecoles. Un policier cagoulé lui a dit de quitter le carrefour où étaient immobilisées une camionnette bleue et une voiture.

    La rue du Collège était occupée par une cohorte de véhicules de police, de la brigade anti-explosifs et du SMUR.

    Des perquisitions ont également été menées en région bruxelloise, à Bruxelles-ville et Molenbeek, confirme la bourgmestre de Molenbeek, Françoise Schepmans.

    Une conférence de presse du Parquet est annoncée pour 20 heures.

    </article>

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  • "La vidéo de revendication par Al-Qaïda est authentique"

     

    Par: rédaction   lien
    14/01/15 - 21h00  Source: Belga

    Aqpa prétend avoir agi sur ordre du chef d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri (photo). © afp.

    vidéo Les Etats-Unis ont conclu que la vidéo dans laquelle le groupe Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) revendique l'attentat contre l'hebdomadaire français Charlie Hebdo est "authentique", a indiqué mercredi le département d'Etat.

    "Le milieu du Renseignement (américain) a déterminé que la vidéo d'Aqpa est authentique", a déclaré à la presse la porte-parole de la diplomatie américaine Marie Harf, sans confirmer explicitement que ce groupe islamiste armé était responsable de l'attaque du 7 janvier à Paris qui a fait 12 morts.

    "Nous examinons tous les bouts d'informations pour déterminer précisément les liens entre les assaillants et Aqpa, particulièrement avec certains membres d'Aqpa (...) L'enquête, clairement, se poursuit", a prudemment commenté Mme Harf, lisant un communiqué.

    Aqpa, basée au Yémen, a revendiqué mercredi l'attaque qui a décimé le 7 janvier la rédaction de Charlie Hebdo, affirmant avoir agi sur ordre du chef d'Al-Qaïda Ayman al-Zawahiri pour "venger" Mahomet, caricaturé par le journal satirique français.

    "Des héros ont été recrutés et ils ont agi, ils ont promis et sont passés à l'acte à la grande satisfaction des musulmans", a déclaré Nasser al-Ansi, un responsable d'Aqpa, dans une vidéo de plus de 11 minutes diffusée sur un site islamiste.

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    Catalogne: Mas annonce pour septembre

    des élections centrées sur l'indépendance

    <time>Publié le 14-01-2015 à 23h41Mis à jour à 23h55</time>   lien
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    Barcelone (AFP) - Le président catalan Artur Mas a annoncé mercredi pour septembre des élections anticipées pour conduire sa région vers la sécession d'avec l'Espagne si les indépendantistes l'emportent, imposant ainsi de nouveau la Catalogne au cœur du débat national.

    Les élections auront lieu le 27 septembre 2015, une date que le président nationaliste catalan, féru de symboles, n'a pas choisi au hasard: c'est aussi un 27 septembre, a-t-il rappelé, qu'il avait annoncé qu'il convoquerait les Catalans pour un référendum sur l'indépendance.

    Le référendum promis n'a finalement pas eu lieu, ayant été suspendu par le tribunal constitutionnel à la demande de Madrid, qui le jugeait anticonstitutionnel. Le leader nationaliste a cependant organisé une consultation symbolique, également interdite. Il fait d'ailleurs l'objet d'une enquête pour "désobeissance civile", pour avoir bravé cet interdit.

    Près de 2,3 millions de Catalans ont participé à la consultation sur l'indépendance du 9 novembre, en dépit de son interdiction. 1,9 million d'entre eux ont souhaité l'indépendance de cette région puissante de 7,5 millions d'habitants, représentant un cinquième du PIB de l'Espagne.

    M. Mas souhaite que ces élections régionales anticipées qui renouvelleront le parlement local, soient donc centrées sur l'indépendance, en vue d'amener la région vers une sécession de l'Espagne si son camp l'emporte.

    Lors d'une conférence de presse mercredi soir, il a annoncé être parvenu à un accord en ce sens avec le chef du principal mouvement d'opposition, Oriol Junqueras, du parti de gauche indépendantiste ERC, avec qui il partagera la même "feuille de route", vers la séparation.

    M. Mas, seul à pouvoir convoquer des élections anticipées, a assuré que les partis favorables à l'indépendance avaient retrouvé leur unité après une "détérioration du climat ces derniers temps".

    Les différents mouvements, poussés à se mettre d'accord par les deux puissantes associations indépendantistes à l'origine des grandes mobilisations pour le droit à décider des Catalans, ANC et Omnium, ne présenteront cependant pas une liste commune comme le souhaitait Artur Mas.

    M. Junqueras, de gauche, hésitait en effet à s'allier électoralement avec le parti de M. Mas, CyU, de centre-droite, à l'image ternie par les scandales de corruption.

    Leurs programmes électoraux intégreront cependant "une feuille de route" dont le but sera d'amener la région à se séparer de l'Espagne.

    Lorsqu'il a évoqué cette plateforme en décembre, M. Mas avait indiqué que si elle l'emportait, elle disposerait alors d'un mandat de 18 mois pour lancer un processus débouchant sur la création d'un Etat.

    Les élections régionales devaient en principe se tenir fin 2016. Elles interviendront finalement seulement quelques semaines avant les législatives en Espagne, prévues en novembre 2015.

    - Podemos, trouble-fêtes -

    Depuis quelques semaines, l’ascension du parti antilibéral Podemos, en tête de presque tous les sondages pour les législatives nationales, semblait avoir fait oublier la Catalogne et cristalisé le débat national, entre partisans d'un changement radical contre l'austérité, et électeurs craignant que ce mouvement ne mette en danger la reprise économique.

    Le gouvernement du Parti populaire (droite) de Mariano Rajoy, aura donc ainsi un second front ouvert en Catalogne.

    Le chef du gouvernement avait indiqué mercredi depuis Athènes qu'il ne souhaitait pas ces élections anticipées bien qu'il ne puisse s'y opposer.

    "Cela ne me paraît pas approprié. Il faut dans les pays des périodes sans convocations électorales pour pouvoir se consacrer à ce qui est prioritaire", l'économie, a-t-il ajouté, rappelant au passage qu'il s'agirait des troisièmes élections régionales en Catalogne depuis 2010.

    Lors des dernières élections, en 2012, le parti de M. Mas avait perdu du terrain, ne gardant plus qu'une majorité relative. Il a actuellement 50 sièges au Parlement, tandis qu'ERC en a 21, sur 135.

    "Je suis sûr que Madrid aurait préféré un désaccord (entre nationalistes) mais nous avons un accord. Le peuple catalan aura en septembre la possibilité de se prononcer", a dit M. Mas.

    Le camp de l'indépendance, qui représenterait 44,5% des voix, contre 45,3% pour ceux qui n'y sont pas favorables selon un sondage récent devra cependant également faire face en Catalogne à la montée de Podemos, troisième force politique régionale.

    Podemos propose de changer en profondeur les choses mais sans sécession, ce qui pourrait séduire des gens, estime ainsi l'expert Jordi Argelaguet, directeur du Centre d'études de l'opinion (CEO).


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