• Le parlement grec vote le plan d'austérité

    Source : La Tribune.fr - 29/06/2011 | 15:27 - 788 mots  | 
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    Une majorité de députés grecs vient d'approuver, ce mercredi, un plan d'austérité prévoyant 28,4 milliards d'euros d'économies. Ce vote, très attendu en Europe, débloque le versement de 12 milliards d'euros d'aides par le FMI et l'Union européenne. Contre ce programme, en revanche, de nombreux citoyens sont en grève depuis mardi. Des heurts ont vu s'affronter à Athènes forces de l'ordre et manifestants.

    Entre le "ochi" et le "né", "oui" et "non" en grec, c'est finalement, le "oui" qui l'a emporté. Egrenées au parlement d'Athènes ces 155 voix sur 399  favorables au programme d'austérité étaient au centre de l'attention européenne, ce mercredi après-midi. L'adoption par les députés hellènes du plan de rigueur, condition du versement de l'aide financière par l'UE et le FMI, est désormais chose faite. Un autre vote doit avoir lieu jeudi sur les conditions de mise en place de ce programme qui prévoit des économies de 28,4 milliards d'euros et des privatisations censées rapporter 50 milliards d'euros d'ici 2015.

    Affrontements violents devant le parlement

    Ce plan passe très mal auprès des grecs. Dans le centre-ville d'Athènes, dès l'aube, des groupes de manifestants ont été repoussés par la police qui a fait usage de gaz lacrymogènes. Les heurts avaient commencés dans la journée de mardi alors que commençait la grève générale de deux jours à laquelle ont appelé les deux principaux syndicats du pays. Des milliers de personnes se sont réunies, principalement place Syntagma, en face du parlement, où campent depuis fin mai les "indignés" qui protestent contre la politique de rigueur économique.

    Ce plan, destiné à rassurer les membres de la zone euro et le Fonds monétaire international en assainissant la dette du pays, constitue un préalable au versement d'une nouvelle aide financière à la Grèce. Lundi, le Premier ministre Georges Papandréou a fait appel au "devoir patriotique" des députés pour leur demander de voter ce programme de sévérité économique s'étalant sur trois ans de 2012 à 2015.

    "Pas de plan B" pour le commissaire européen aux Affaires économiques

    La proposition française, avancée lundi par Nicolas Sarkozy et consistant à demander aux banques privées de participer à l'effort, reçoit un soutien inégal de la part des partenaires européens de la France. Deux options seraient prévues : la première prévoit un réinvestissement de 70% du principal dans les bons du Trésor grec. Les nouveaux titres viendraient à échéance au bout de trente ans et seraient garantis par une structure spécialisée. La seconde consisterait, pour les banques participant à l'opération, à investir un minimum de 90% du montant reçu dans de nouvelles obligations émises par l'Etat grec avec une échéance de cinq ans et à un taux de 5,5%.

    Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, s'est montré réticent, mardi, affirmant qu'il n'y avait pas de "plan B" et que l'adoption par le parlement grec du plan d'austérité est "le seul moyen d'éviter un défaut (de paiement) immédiat" de la Grèce.

    Pour Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, les négociations avec le secteur privé sont "du ressort des gouvernements". Il a aussi ajouté que le plan de la BCE pour la Grèce n'a pas changé après les propositions émises par la France lundi et qu'elle ne prendrait position qu'après une décision commune officielle émanant des gouvernments de la zone euro.

    Prudence en Allemagne

    En Allemagne, où la prudence est de mise, la proposition française devrait être évoquée jeudi par les responsables des banques et les répresentants du gouvernement. Le ministre adjoint des Finances, Jörg Asmussen, considère le plan français comme "une bonne base de discussion", a-t-il déclaré mardi.

    'Nous étudions le plan français avec un grand intérêt" a aussi affirmé l'Association des banques publiques allemandes dans un communiqué. Le patron du premier établissement bancaire commercial d'Outre-Rhin, la Deutsche Bank, a quant à lui, formulé une mise en garde contre toute impatience dans la prise de décision. "Les dirigeants politiques attendent une solution d'ici la fin de la semaine, mais il ne faudrait pas se précipiter", a ainsi déclaré Josef Ackermann à Reuters.

    Amsterdam "intéressée"

    Ailleurs, le ministre des finances néerlandais Jan Kees de Jager, s'est lui aussi déclaré "intéressé" mardi par l'initiative française de renouveler sur trente ans la moitié des engagements des créanciers privés en Grèce, pour laisser le temps au pays de redresser la situation. "Nous avons reçu la proposition de la part du ministre français des Finances et nous sommes en train de l'étudier. (...) C'est une proposition intéressante mais compliquée " a-t-il déclaré.

    En Italie, l'administrateur délégué de la banque Intesa Sanpaolo, Corrado Passera a estimé qu'il y a "de l'espace pour une collaboration forte entre les institutions européennes, les banques et le gouvernement grec mais il reste évidemment du travail à faire avant de pouvoir aboutir à une solution définitive". Il s'exprimait après que l'Institut de la finance Internationale, organisme rassemblant des représentants de 400 banques dans le monde, se sont réunis à Rome pour discuter de la crise grecque.

    En Grèce enfin, la presse est plutôt favorable à l'idée portée par la France. Le président français figure ainsi en Une du quotidien économique Naftemporiki. "Le Français a une solution pour la dette", annonce dans une manchette Te Nea, quotidien national favorable au gouvernement.

    latribune.fr avec Reuters - 29/06/2011, 15:27


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  • Une bouffée d’oxygène pour passer l‘été. Voilà ce qu’attend la Grèce de la réunion des ministres des finances qui a ouvert ce dimanche soir et se tient jusqu‘à lundi à Luxembourg sous la houlette de Jean-Claude Juncker, le président de l’Eurogroupe.

    Ils devraient entériner le versement début juillet de 8,7 milliards d’euros à Athènes tandis que le FMI verserait 3,3 milliards d’euros.

    “ La question est de savoir jusqu‘à quel point les créanciers privés peuvent aller sans que cela conduise très rapidement à une décision des agences de notations qui ne soit ni dans l’intérêt de la Grèce ni dans celui de la zone euro toute entière “ a expliqué Jean-Claude Juncker.

    Ces 12 milliards d’euros constituent en fait une tranche de crédits qui fait partie du plan d’aide de 110 milliards d’euros adopté en 2010.

    “ Nous pouvons atteindre nos objectifs grâce aux efforts de notre peuple et grâce à la coopération et à l’aide de nos partenaires “ a déclaré le nouveau ministre grec des finances Evangelos Venizélos.

    “ La prudence est le maître-mot ici à Luxembourg, confie notre correspondante Margherita Sforza.

    Il n’est pas sûr qu’il y ait ce soir un accord final sur un deuxième plan d’aide à la Grèce. Selon des sources diplomatiques, les ministres préfèrent attendre le vote de confiance de mardi. Mais les marchés financiers attendent un signal fort et l’Europe ne peut pas se permettre une indécision prolongée.”

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  • Papandréou réclame un "accord national"

    Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 19/06/2011 à 14:15, mis à jour à 14:18

     
     

    Papandréou réclame un "accord national"

    Le Premier ministre grec, Georges Papandréou, le 16 juin 2011 au parlement à Athènes

    afp.com/Panagiotis Tzamaros

    Le Premier ministre grec espère obtenir un vote de confiance du Parlement pour surmonter la crise qui secoue son pays.

    Le Premier ministre grec Georges Papandréou a réclamé ce dimanche un "accord national" des partis politiques et un vote de confiance du Parlement pour surmonter la crise à un "moment crucial" pour le pays.  

    "J'ai demandé le renouvellement de la confiance au gouvernement car le pays se trouve à un point crucial", a-t-il dit à l'ouverture du débat au Parlement pour un vote de confiance au nouveau gouvernement nommé vendredi. 

    Georges Papandréou a souligné que la priorité était "un accord national pour faire face aux déficits et la dette grecs qui sont un problème national". 

    Il a révélé "qu'un vote de confiance du Parlement allait renforcer la voix de la Grèce" pour poursuivre l'aide financière internationale au pays. 

    Diaporama(s)

    Cliquez sur l'image pour votre notre diaporama: La Grèce indignée par la crise.

    REUTERS/Pascal Rossignol

    Le dirigeant de la droite Antonis Samaras a pris la parole après Georges Papandréou et réitéré que son parti "n'allait pas donner un vote de confiance au gouvernement socialiste car le Premier ministre insiste pour une politique qui ne résout pas les problèmes mais qui les aggrave". 

    Le Premier ministre dispose toutefois en théorie de la majorité absolue au Parlement avec 155 sièges sur un total de 300. 

    Les "sacrifices du pays"

    Un plan budgétaire controversé comprenant des économies de 28,4 milliards d'euros d'ici 2015 doit être adopté par la Grèce d'ici à fin juin afin de convaincre les créanciers du pays, l'UE et le FMI, de poursuivre l'aide financière au pays. 

    Ces mesures vont s'ajouter à un plan de rigueur draconien imposé l'année dernière au pays, en échange d'un prêt de 110 milliards d'euros par le FMI et l'UE sur trois ans. 

    Georges Papandréou a dit qu'il comprenait "les sacrifices du pays" ainsi que les protestations dans la rue et s'est engagé à procéder à un référendum en septembre pour faire avancer "les grandes réformes" dans le pays après le vote du plan d'austérité pluri-annuel, prévu pour fin juin. 

    Les ministres des Finances de la zone euro doivent tenter ce dimanche après-midi de donner une bouffée d'oxygène à la Grèce en débloquant des prêts lui permettant de passer l'été, avant un plan d'aide à plus long terme dont ils espèrent que la promesse suffira à rassurer les marchés financiers.


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  • La Russie va courtiser les investisseurs au Forum de Saint-Pétersbourg

    MOSCOU — La Russie, confrontée à une importante fuite de capitaux, va tenter de persuader les investisseurs étrangers qu'elle est sur la voie de la modernisation lors du Forum économique de Saint-Pétersbourg, marqué cette année par la présence du président chinois Hu Jintao.

    La quinzième édition de cette manifestation, qui se tiendra de jeudi à samedi dans l'ancienne capitale impériale russe, mettra cette année à l'honneur les économies émergentes des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).

    Le président russe Dmitri Medvedev et son homologue chinois, Hu Jintao, prononceront vendredi leurs discours devant les participants au forum.

    La présidente finlandaise Tarja Halonen, le chef de l'Etat kazakh Noursoultan Nazarbaïev, le sri-lankais Mahinda Rajapakse et le Premier ministre espagnol José Luis Zapatero seront aussi des invités d'honneur.

    Le Forum, qui se veut une grand-messe des affaires, à l'instar du Forum économique mondial de Davos, sera l'occasion pour plusieurs entreprises de signer des accords commerciaux.

    Mais le plus attendu d'entre eux, et toutefois encore incertain, est le méga-contrat entre les géants russe Gazprom et chinois CNPC pour la livraison de gaz russe en Chine sur les trente prochaines années.

    Moscou et Pékin se sont récemment fixés comme objectif de signer ce document, en négociations depuis 2009, lors du Forum. Mais l'accord bute sur la question du prix du gaz vendu.

    Pour l'heure, les deux parties n'ont toujours pas réussi à trouver un terrain d'entente.

    Mardi, le quotidien Kommersant soulignait que la Chine, qui s'est assurée ces dernières années plusieurs sources d'approvisionnement en Asie centrale, au Moyen-Orient ou encore en Afrique, était en position de dicter ses conditions à la Russie et ne capitulerait pas sur la question du prix.

    Le Forum sera aussi l'occasion pour M. Medvedev de marteler que son pays est sur la voie de la modernisation.

    Un message d'autant plus crucial alors qu'approche l'élection présidentielle de mars 2012. M. Medvedev, tout comme son puissant Premier ministre Vladimir Poutine à qui il a succédé au Kremlin, n'a pas encore annoncé s'il serait candidat.

    Signe d'une rivalité ou jeu savamment orchestré par le pouvoir, M. Medvedev a déjà tenté à plusieurs reprises de se démarquer de son mentor sur le terrain de la modernisation et de la diversification de l'économie, remarquant par exemple qu'il souhaitait mener ce processus plus rapidement que M. Poutine.

    Mais la fuite des capitaux, qui s'est accélérée depuis le début de l'année et a déjà atteint sur les cinq premiers mois de 2011 35 milliards de dollars, mine pour l'instant cette ambition.

    Et les politiques menées ces dernières années par les autorités russes sont régulièrement critiquées par les institutions internationales.

    Mardi, une mission du FMI en Russie a jugé que celles-ci n'étaient "pas assez ambitieuses" et averti qu'à ce rythme, la croissance du pays pourrait retomber sous les 4% annuels à moyen terme.

    La semaine dernière, la Banque mondiale a estimé dans un rapport que la Russie n'était pas devenue plus compétitive depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000, et allait encore perdre du terrain face aux autres économies émergentes si elle ne réduisait pas le poids de l'Etat dans l'économie.

    Une exigence à laquelle le pays va devoir se plier s'il veut réussir à attirer les investissements étrangers et transformer Moscou en place financière internationale.

    Lors du Forum, la Russie va lancer un fonds souverain de 10 milliards d'euros alimenté par des investissements russes et étrangers.


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  • L'économie mondiale risque le déraillement, selon le FMI 

    Par Jean-Pierre Robin
    17/06/2011 | Mise à jour : 21:55
    Olivier Blanchard, économiste en chef du FMI.
    STEPHEN JAFFE/AFPOlivier Blanchard, économiste en chef du FMI. Crédits photo :

    Le Fonds monétaire international exhorte l'Europe et les États-Unis à consolider leurs finances publiques. La croissance devrait toutefois atteindre 4,3 % dans le monde en 2011. 

    Le syndrome Lehman est dans toutes les têtes. La crise de la dette publique en Grèce et dans certains autres pays de la zone euro pourrait faire «dérailler la reprise économique en Europe et peut-être dans le monde», a déclaré vendredi à Sao Paulo (Brésil) Olivier Blanchard. L'économiste en chef du FMI garde manifestement en mémoire la faillite de la banque d'affaires Lehman Brothers et l'effet de stupeur qui s'en était suivi. Quelques semaines plus tard, le commerce international plongeait de plus de 15 % et l'économie mondiale entrait en récession.

    Présentant une nouvelle mouture de ses prévisions, cette fois en légère baisse par rapport à avril dernier (la croissance mondiale est ramenée de 4,4 % à 4,3 % pour 2011), le FMI s'inquiète du risque de «défauts déstabilisateurs» sur les dettes souveraines. Le scénario redouté est ainsi décrit : «Dans l'éventualité d'un événement de marché grave, un choc pourrait se réverbérer au-delà de la zone euro par le jeu à la fois de l'exposition transfrontalière (des banques à la dette de ces pays) et d'un recul généralisé de l'appétit au risque.»

    Surchauffe des émergents 

    Longtemps partagé sur la conduite plus ou moins expansionniste des politiques économiques jugées souhaitables par les gouvernements, le FMI délivre désormais un message univoque : «Les responsables politiques doivent s'efforcer de faire des progrès rapides dans la consolidation du système financier.» Il en profite pour demander au Congrès américain de relever «immédiatement» le plafond de la dette de l'État fédéral, actuellement l'objet de désaccords profonds entre les parlementaires républicains et démocrates.

    Le FMI estime que le Japon subira un recul de 0,7 % de son PIB cette année, à la suite du séisme qui a frappé l'Archipel le 11 mars dernier, mais son économie devrait rebondir de 2,9 % en 2012. Les experts internationaux prennent acte du ralentissement de l'économie américaine depuis le début de l'année qu'ils jugent «plus important que prévu». Ce qui amène le Fonds à rabaisser de 0,2 à 0,3 point les chiffres de croissance des États-Unis pour 2011 (2,5 %) et 2012 (2,7 %). «À l'inverse, la croissance a surpris par sa vigueur dans la zone euro, tirée par des investissements plus généreux en Allemagne et en France», note-t-il. Pour la deuxième année consécutive, l'économie allemande augmentera à un rythme supérieur à 3 % en 2011, alors que sa voisine française progressera de 2 % cette année et de 1,9 % l'an prochain.

    Les pays émergents, dont l'expansion annuelle dépassera les 6 % en 2011 et 2012, sont confrontés à une problématique de «surchauffe». Sans désigner aucun pays nommément, Olivier Blanchard considère que «l'inflation augmente au-delà de la hausse des matières premières et des prix alimentaires».

    D'où la recommandation qui leur est faite de durcir leur politique monétaire : «Plus les taux demeureront bas longtemps, plus grands seront les risques d'un atterrissage en catastrophe.»

     

     


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