• Les Portugais se serreront encore un peu plus la ceinture

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    Par Marie Bartnik
    11/03/2011 | Mise à jour : 14:23
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    Crédits photo : Francisco Seco/ASSOCIATED PRESS

    Les retraites supérieures à 1500 euros se verront notamment imposer une nouvelle taxe. Confronté à des conditions de refinancement de plus en plus difficiles, Lisbonne espère ainsi éviter de faire appel au fonds de sauvetage européen.

    Le Portugal prend de nouvelles mesures pour élargir sa marge de manoeuvre budgétaire. A quelques heures de la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro pour discuter d'un nouveau «pacte pour l'euro», Lisbonne entendait ce vendredi montrer qu'elle peut se passer de l'aide du fonds de sauvetage européen (FSE), et atteindre ses objectifs de réduction des déficits.

    «Afin de garantir, de manière encore plus forte, l'objectif d'un déficit public à 4,6% du PIB en 2011», le ministre des Finances portugais, Fernando Teixeira dos Santos, a annoncé ce vendredi dans la matinée de nouvelles mesures d'austérité. Après les économies drastiques déjà réalisées dans le cadre du budget 2011, Lisbonne opérera un tour de vis supplémentaire «de l'ordre de 0,8% du PIB», a précisé le ministre. Le Portugal s'est également engagé à ramener le déficit public à 3% du PIB en 2012 et à 2% en 2013, grâce à une réduction des dépenses de 2,4% du PIB et une baisse des dépenses de 1,3% sur deux ans.

     

    La cure d'austérité la plus sévère depuis quinze ans

    Les classes moyennes seront cette fois encore mises à contribution. Le gouvernement a notamment annoncé la mise en place d'une «contribution spéciale applicable à toutes les pensions supérieures à 1500 euros, à l'image de celle imposées aux salaires de l'administration en 2011». Cette taxe, qui sera mise en œuvre en 2012, devrait diminuer le niveau des pensions de 5% en moyenne. Toutes les retraites seront par ailleurs gelées «le temps nécessaire». Une nouvelle diminution des aides sociales est prévue. Le gouvernement a enfin annoncé «la poursuite des réformes structurelles engagées» au ministère de l'Éducation nationale et de la Justice, ainsi que dans les secteurs des transports et de l'énergie.

    Ces économies s'ajoutent au train de mesures déjà mises en œuvre sous la pression de l'Union européenne, pour réaliser des économies de l'ordre de 5 milliards d'euros en 2011. Augmentation de deux points de la TVA, baisses de salaires dans la fonction publique, plafonnement des prestations sociales… La cure d'austérité la plus sévère depuis quinze ans a généré au Portugal un très fort mécontentement social, et contribué au recul de 0,3% de son PIB au quatrième trimestre. Mais les économies jusqu'à présent réalisées n'ont pas suffi à rassurer les marchés.


    Des taux intenables

    Car les lusitaniens font face à des conditions de refinancement de plus en plus difficiles. Mercredi, le rendement de la dette d'Etat portugaise à 10 ans avait atteint un nouveau plus haut depuis le lancement de l'euro, à 7,7%. Un niveau inquiétant alors que le Portugal doit emprunter 20 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année. Même le secrétaire d'Etat portugais au Trésor, Carlos Pina, jugeait en début de semaine ces taux «intenables sur le long terme». Un durcissement croissant qui laissait penser que Lisbonne serait le prochain pays de la zone euro à devoir recourir à une aide internationale pour se financer, après la Grèce et l'Irlande.

    Le gouvernement portugais espère de son côté que les mesures annoncées suffiront à éloigner le spectre d'une aide internationale. «Si le FMI intervient, le pays perdra de son prestige et de sa dignité», a mis en garde en début de semaine José Socrates.


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  • Performance économique. Le paradoxe chinois

    15 février 2011 - Réagir à cet article

    La Chine est devenue la deuxième puissance économique mondiale. Son Produit intérieur brut (PIB) a devancé celui du Japon en 2010.

    [A_LAURET-N]Tout à fait irrémédiable, la Chine a délogé le Japon pour devenir deuxième puissance de la planète après les Etats-Unis. Au-delà du titre symbolique, l'irrésistible ascension de l'Empire du Milieu. La confrontation des PIB respectifs, 5.878milliards de dollars contre 5.474, incite surtout à retenir les dynamiques régionales en présence et leurs conséquences géopolitiques. Le Japon patine, lui qui a terrorisé le monde de sa technologie et de son industrie. En 1968, Tokyo était numéro deux mondial devant l'Allemagne, suivie de France et Royaume Uni dans un mouchoir. Après la chape révolutionnaire façon Mao, la Chine s'est éveillée plus vite qu'imaginait Alain Peyreffite dans un ouvrage resté célèbre. [/A_LAURET-N]

    L'héritage Deng Xiao Ping

    L'homme clé du miracle s'appelle Deng Xiao Ping. C'est lui qui aura théorisé et bâti la modernité chinoise ouverte au monde, renouant avec le glorieux passé d'un empire qui fut -au XVIIIe siècle- la première puissance commerciale du globe. Si les attentats du 11 septembre ne l'avaient éclipsée, l'adhésion de la Chine à l'OMC (organisation mondiale du commerce) eût été consacrée événement de l'an 2001. Fort du brevet de citoyenneté après lequel Moscou court toujours (!), Pékin a admirablement surfé sur la vague d'échanges et de délocalisations venue d'Amérique, sur ce syndrome qui s'est diffusé au reste du monde industrialisé.

    Marché de dupes

    Le but : produire à prix cassés en Chine pour rapatrier des biens à bon marché et préserver le pouvoir d'achat des consommateurs occidentaux, tout en enrichissant bourse, investisseurs et banques. Un paradigme perdu et un marché de dupes qui se solde en chômage et surendettement public ! Cette Chine toujours communiste, qui ne pesait que 0,4 % du commerce en 1978, aura donc réussi l'improbable synthèse de Marx et Milton Friedman. Sa croissance (de l'ordre de 10 %) reste si effrénée que le régime doit combattre surchauffe et inflation.

    Effet de masse

    Sur le modèle investissements+exportations record, Pékin a épargné 2.800 milliards de dollars de réserves de change. Banquier du monde, il parle d'égal à égal avec Washington, s'impose au G20, alors que son propre système bancaire inquiète et qu'il faut corriger nombre de déséquilibres intérieurs. 1,3 milliard d'habitants : l'effet de masse, à ce train d'enfer, permettrait théoriquement à la Chine de rejoindre l'Amérique vers 2030/2035.

    Encore du chemin


    Plus sérieusement, le niveau de vie reste en moyenne 10 fois moins élevé que dans nos pays, c'est dire qu'il y a du chemin ! Terre de contrastes sociaux, géant fragile, la Chine, numéro 2 mondial en 20 ans, empêche de dormir depuis qu'elle devenue un peu de notre problème.

    • Henry Lauret

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  • 26/01/11 | 22:35 | Marina Alcaraz

    Wall Street franchit 12.000 points, au plus haut depuis l'été 2008

    Les marchés américains ont fini en hausse après le communiqué de la Fed. Le Dow Jones a dépassé les 12.000 points en séance pour la première fois depuis 31 mois. Les premières publications de résultats ont été bien accueillies.

    Le Dow Jones a dépassé mercredi 26 janvier en séance le seuil des 12.000 points, un cap symbolique qu'il n'avait pas franchi depuis juin 2008, avant la faillite de la banque Lehman Brothers. L'indice phare progressait de 0,07 % en clôture, à 11.985,44 points. Pour sa quatrième séance d'affilée dans le vert, le S&P 500 gagnait 0,42 %, à 1.296,63 points, un nouveau plus haut depuis août 2008.

    Les investisseurs ont été rassurés par le discours de Barack Obama sur l'« état de l'Union », la veille au soir. L'appel du président américain en faveur d'un gel des dépenses et d'une baisse des impôts des entreprises a été bien accueilli.

    Les données meilleures que prévu sur les logements neufs (+ 17,5 %) en décembre ont contribué à l'optimisme du « floor ». Le marché digérait en outre une salve de publications de résultats (127 sur la semaine !).

    Wall Street a peu réagi au communiqué de la Réserve fédérale (Fed) à l'issue de la réunion de son comité de politique monétaire. Toujours prudente, la banque centrale a jugé la reprise économique encore insuffisante pour améliorer véritablement les conditions sur le marché de l'emploi. Elle a, par conséquent, réaffirmé son programme d'assouplissement quantitatif, assurant qu'elle allait acheter pour 600 milliards de dollars d'emprunts du Trésor à échéance plutôt longue. La banque a une nouvelle fois maintenu le taux des « Fed funds » dans une fourchette de 0 % à 0,25 %.

    Privilégier les Etats-Unis

    Si les investisseurs sont relativement confiants dans la hausse des profits (+ 34 % prévus au quatrième trimestre, selon le consensus Thomson Reuters), les perspectives des sociétés sont passées au crible. Les spécialistes des marchés regardent en particulier de près les revenus des entreprises, pour voir si la croissance est au rendez-vous. Pour l'heure, sur 119 sociétés, 87 ont dépassé les attentes moyennes des analystes sur les résultats, selon Bloomberg.

    Si chaque déception est immédiatement sanctionnée et que les prises de bénéfice sont tentantes après un beau début d'année (+ 3,12 % pour le S&P 500), la plupart des stratégistes sont globalement confiants dans la bonne tenue de Wall Street en 2011. Beaucoup prévoient une progression à deux chiffres.

    Surtout, plusieurs recommandent de privilégier les Etats-Unis dans les allocations globales, en attendant que les craintes sur l'Europe se dissipent totalement. Selon le sondage mensuel de Bank of America-Merrill Lynch auprès des gérants internationaux, 27 % des investisseurs (en net) surpondèrent les Etats-Unis, un record depuis novembre 2008. Les fonds actions américaines ont d'ailleurs enregistré des flux positifs de 17,3 milliards de dollars au cours des sept dernières semaines, selon les données d'EPFR. Une inversion de tendance par rapport aux retraits de 2010.

    M. A.

    Photo : Wall Street, New York (Bloomberg News)


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  • "Point de banqueroute; Point d'augmentation d'impôts; Point d'emprunts": Pour remplir ces trois points, il n'ya qu'un moyen.

    C'est de réduire la dépense au dessous de la recette!

    On demande sur quoi retrancher, et chaque ordonnateur, dans sa partie, soutiendra que presque toutes les dépenses particulières sont INDISPENSABLES.

    Ils peuvent  dire de fort bonnes raisons; mais comme il n'y en a pas pour faire ce qui est impossible, il faut que toutes ces raisons cèdent a la nécessité absolue de l'économie...

     

    Extrait de la lettre d'Anne, Robert, Jacques TURGOT (1727-1781) à Louis XVI, le 24 août 1774

    Contrôleur général des Finances et secrétaire d'Etat à la Marine . 


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  • Les médecins taxés 50 centimes par feuille de soins s'ils n'utilisent pas la CARTE VITALE

    Santé lundi 03 janvier 2011
     

     

    La loi Bachelot, votée en 2009, pose le principe d’une taxation des médecins n’utilisant pas les cartes vitales des patients. Cette « contribution aux frais de gestions », qui entre en vigueur au 1er janvier 2011, doit être de l’ordre de 50 centimes par feuille de soin papier produite.

    La Caisse nationale d’assurance-maladie a toutefois déclaré lundi que la « mise en recouvrement » aura lieu à la mi-2012, au regard des résultats de l’année 2011.

    200 millions d’euros d’économies par an :

    L’objectif de cette disposition est d’inciter les médecins réticents à s’équiper de lecteurs de cartes Vitale.

    L’Assurance-maladie y voit un double avantage. Non seulement le patient sera remboursé plus rapidement, mais les frais de traitement seront considérablement réduits, une feuille de soin papier coûtant six fois plus cher à traiter qu’une feuille de soin électronique.

    L’économie serait de l’ordre de 200 millions d’euros par an, selon le journal Le Figaro.

    Un système « trop rigide » pour les syndicats :

    Les syndicats de médecins redoutent une application systématique et aveugle de la taxe. En effet, beaucoup de professionnels n’ont pas de lecteurs de cartes portables lors des visites à domicile, ou sont confrontés à un oubli de la part du patient.

    Xavier Bertrand, ministre de la Santé, a récemment indiqué dans Le Quotidien du médecin que « la taxe, si elle est nécessaire, s’appliquera avec discernement ».

    Entrée en vigueur en 1998, la Carte Vitale doit être prise en charge par tous les praticiens.

    Quelque 30 % de l’ensemble des médecins facturent encore exclusivement à l’aide de feuilles de soin papier.


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