• Crise grecque: Athènes a identifié 11,7 milliards de coupes budgétaires

    Mis à jour le 28.08.12 à 22h11   lien

    Le gouvernement grec a recensé des mesures d'austérité représentant un montant global de 11,7 milliards d'euros, qui vont être soumises à l'approbation des dirigeants de la coalition gouvernementale, a annoncé mardi le ministre des Finances.

    La Grèce doit apporter à l'Union européenne (UE) et au Fonds monétaire international (FMI) la preuve de sa détermination à mettre en oeuvre des réformes et à imposer des coupes dans ses dépenses publiques pour obtenir le versement d'une nouvelle tranche du plan d'aide de 130 milliards d'euros qu'ils lui ont accordé en mars.

    «Nous avons abouti sur le plan», a dit le ministre des Finances, Yannis Stournaras, après une réunion avec le Premier ministre, Antonis Samaras.

    La majeure partie des 11,7 milliards d'euros de coupes identifiées dans les dépenses budgétaires devrait relever du ministère du Travail car elle concernera les retraites et la santé.

    Se mettre d'accord avec la gauche sur ce plan

    Des représentants du ministère des Finances avaient déclaré la semaine dernière qu'Athènes devrait trouver deux milliards d'euros supplémentaires d'économies sur les deux prochaines années pour compenser l'impact de certaines autres mesures sur les recettes fiscales.

    Antonis Samaras doit rencontrer mercredi la direction du Pasok, le Parti socialiste grec, et celle de la Gauche démocratique, deux membres de la coalition, pour débattre de ce plan.

    Leur feu vert est crucial avant le retour à Athènes de la «troïka» composée de l'Union européenne, du FMI et de la Banque centrale européenne (BCE), attendu début septembre pour faire le point sur les progrès en cours.

    Il faudra ensuite quelques semaines à la mission de la troïka pour rédiger son rapport, a déclaré un responsable de l'UE lundi.

    L'Eurogroupe des ministres des Finances de la zone euro pourrait étudier ce rapport lors d'une réunion prévue le 8 octobre à Luxembourg. Il pourrait alors débattre de la demande grecque d'un délai supplémentaire de deux ans pour atteindre les objectifs de réduction du déficit fixés par le plan de sauvetage.

    Reuters

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  • Dernière modification : 22/08/2012 

    - Crise économique - Crise financière - Grèce

     

    Pour Antonis Samaras, la rentrée ressemble à un chemin de croix

    Pour Antonis Samaras, la rentrée ressemble à un chemin de croix

    Discret depuis deux mois, le Premier ministre grec entame cette semaine une série d'entretiens avec des dirigeants de la zone euro. Objectif : demander un délai pour mener à bien les réformes prévues par le plan d'aide européen.

    Par Gaëlle LE ROUX (texte)
     

    Il est aux abonnés absents depuis son élection le 17 juin mais il revient aujourd’hui sur le devant de la scène européenne. Le Premier ministre grec Antonis Samaras, en convalescence après une opération du décollement de la rétine au lendemain de son accession au pouvoir, entame sa rentrée ce mercredi 22 août. Une rentrée aussi chargée que délicate : il va tenter de négocier auprès de ses partenaires européens à bout de patience un délai de deux années supplémentaires pour mener à bien les réformes prévues par le plan d’aide décidé en mars.

    Le nouvel homme fort de la Grèce démarre sur les chapeaux de roues : après une rencontre le 22 août avec le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, à Athènes, il sera reçu le 24 août à Berlin par la chancelière allemande Angela Merkel avant de s'envoler le lendemain pour Paris où il doit s’entretenir avec le président français François Hollande. Un baptême du feu pour Antonis Samaras : c’est la première fois depuis son élection à la tête du gouvernement grec qu’il rencontre les dirigeants de la zone euro.

    Jean-Claude Juncker : "Je suis totalement opposé à une sortie de la Grèce de la zone euro"

    Le Premier ministre grec explique dans une interview au quotidien allemand "Bild" qu'accorder un répit à la Grèce, dans le cadre du plan d'aide de 130 milliards d'euros décidé en mars, permettrait au pays de renouer avec la croissance. Auprès d’Angela Merkel et de François Hollande, Antonis Samaras devrait donc plaider en faveur d’un assouplissement des conditions d’aide, notamment via l’allongement de deux ans du délai fixé par ses partenaires pour ramener son déficit à 3 % du Produit intérieur brut (PIB). Selon les termes du plan d’aide, la Grèce a jusqu’à 2014 pour y parvenir. Fin 2011, le déficit atteignait 9,3 % de son PIB.

    "Une rentrée très douloureuse"

    "Samaras s’engage dans des négociations très dures avec la troïka [les créanciers publics de la Grèce : le Fonds monétaire international (FMI), la Banque centrale européenne (BCE) et la Commission européenne, ndlr]", explique Philippe Moreau-Defarge, politologue à l’Institut français de relations internationales (IFRI). Le chercheur poursuit : "La troïka est très mécontente car les Grecs n’ont pas rempli leurs engagements […]. Samaras ne trouvera probablement pas beaucoup de compréhension de la part des dirigeants de la zone euro. La rentrée s’annonce douloureuse pour Samaras. Très douloureuse".

    Les privatisations promises par Athènes à ses créanciers, théoriquement censées rapporter à l’État 19 milliards d’euros d’ici 2015, sont au point mort, en dépit des multiples annonces des autorités grecques. Début août, le ministre des Finances, Yannis Stournaras, a même assuré qu’un arsenal législatif allait être adopté pour accélérer la privatisation d’un certain nombre d’entreprises publiques. Mais pour l’heure, rien ne s’est véritablement concrétisé. La question de la restructuration des institutions et de l’économie du pays n’a pas davantage avancé. Pendant ce temps, à en croire les chiffres publiés mi-août par l’Autorité des statistiques grecques, l’économie poursuit sa descendr dans l’enfer de la dépression. Au deuxième trimestre 2012, le PIB a reculé de 6,2 %. Au premier trimestre, il s’était enfoncé de 6,5 %.

    Un "krach social" à redouter

    Dans ce contexte, la mission d’Antonis Samaras et de son ministre des Finances - réussir à convaincre leurs partenaires européens de leur bonne volonté - s’avère compliquée. "Samaras est pris entre le marteau et l’enclume", résume Philippe Moreau-Defarge. Car sur le plan intérieur, le Premier ministre pourrait affronter de nouvelles vagues de protestations et voir s’effriter la fragile coalition entre les socialistes du Pasok et les conservateurs de la Nouvelle Démocratie qui l’a porté au pouvoir. Il doit en effet annoncer, dans les jours qui viennent, une nouvelle série de mesures d’austérité touchant notamment les salaires et les retraites.

    Dans la rue, la rentrée s’annonce explosive. "Le nouveau paquet de mesures va conduire à un krach social", prédisait en juillet Alexis Tsipras, le numéro un de la gauche radicale Syriza, principale coalition d’opposition. Un tiers de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté. Chaque semaine, selon la Commission européenne, un millier d’entreprises déposent le bilan, contribuant ainsi à la hausse du chômage et à une baisse des taxes versées à l’État. Plus de 23 % de la population active ne trouvent pas de travail, un taux qui grimpe à 45 % chez les moins de 25 ans. Le chômage pourrait atteindre 29 % en 2013.

    "La Grèce est exsangue, témoigne Alexia Kefalas, la correspondante de FRANCE 24 à Athènes. D’une crise économique, nous sommes passés à une crise sociale et sociétale. La population ne voit pas le bout du tunnel. Les Grecs sont las, ils n’ont plus rien à perdre. La marmite est en train de bouillir, si le gouvernement ne fait pas un geste fort, ça va exploser."
     


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  • Pour Juncker, «c'est la dernière chance de la Grèce»

    Mis à jour le 22.08.12 à 19h17  lien

    La Grèce doit tenir ses engagements auprès de ses créanciers si elle veut obtenir une nouvelle tranche d'aide en octobre et l'octroi d'un délai supplémentaire pour mener les réformes dépendra des conclusions de la «troïka», a prévenu mercredi le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker.

    «La balle est dans le camp de la Grèce»

    «Je dois insister sur le fait que cela (le délai) dépendra des conclusions de la mission de la troïka et nous devons encore discuter de la longueur de la période de grâce et d'autres aspects», a déclaré le Luxembourgeois lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre grec Antonis Samaras. «Une stratégie crédible pour combler le déficit budgétaire est la condition au versement d'une nouvelle tranche d'aide», a-t-il rappelé. «La balle est dans le camp de la Grèce - c'est la dernière chance de la Grèce et les citoyens grecs doivent le savoir.»

    Le président de l'Eurogroupe, qui a écarté l'idée d'un troisième plan de sauvetage, s'est dit confiant dans le fait qu'Athènes ferait «tous les efforts nécessaires au versement de la tranche d'aide» prévue en octobre. Le Premier ministre grec a assuré de son côté qu'un accord sur le plan d'austérité de 11,7 milliards d'euros serait conclu "dans les prochaines semaines" et annoncé une extension du plan de privatisations, tout en insistant sur le fait que l'économie grecque risque de sombrer si elle reste en récession.

    Avec Reuters

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  • Roumanie: le président Traian Basescu échappe à la destitution

    Par , publié le <time datetime="2012-08-21 11:55:53" itemprop="startDate" pubdate="">21/08/2012 à 11:55</time><time datetime="2012-08-21 21:31:33" itemprop="dateModified">, mis à jour à 21:31  </time>
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    BUCAREST - Le président roumain Traian Basescu restera chef de l'Etat, a décidé mardi la Cour Constitutionnelle signant l'échec d'une tentative de destitution lancée par la coalition de centre gauche au pouvoir qui avait plongé la Roumanie dans sa plus grave crise politique depuis 23 ans.

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    Roumanie: le président Traian Basescu échappe à la destitution

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    Le président roumain de centre droit Traian Basescu s'exprime devant les médias, le 29 juillet 2012 à Bucarest

    afp.com/Daniel Mihailescu

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    La Cour a invalidé mardi le référendum sur la destitution du président de centre droit, organisé le 29 juillet, en constatant que le seuil de participation minimum requis n'a pas été atteint. 

    Selon les résultats officiels, certifiés par la Cour, même si plus des 87% des votants se sont prononcés pour le départ de M. Basescu, le taux de participation de 46,24% est "inférieur aux 50% plus un des inscrits requis pour que le référendum soit valide", précisent les juges. 

    "Dès la publication de cette décision dans le Journal officiel, M. Traian Basescu reprendra ses attributions constitutionnelles et légales de président de la Roumanie", ajoutent-ils. 

    Le Premier ministre social-démocrate Victor Ponta, un des principaux promoteurs de la destitution de son rival, a qualifié la décision de la Cour "d'illégale, injuste et politique" tout en affirmant qu'il la respecterait. 

    De son côté, le président par intérim Crin Antonescu, chef de file du parti libéral allié à M. Ponta a indiqué qu'il considérait le président Basescu "illégitime" après le vote populaire contre lui et que la "lutte contre son régime ira jusqu'au bout". 

    Des déclarations qui augurent une cohabitation difficile avec M. Basescu dont le mandat court jusqu'en 2014. 

    De son côté, l'ancien Premier ministre de centre droit Emil Boc, allié de M. Basescu, a espéré que cette décision mettra fin à la crise politique pressant les deux camps de travailler ensemble. 

    M. Basescu, un ancien capitaine de marine, survit à sa deuxième tentative de destitution, la première ayant eu lieu au cours de son premier mandat en 2007. 

    Il revient toutefois affaibli avec plus de sept millions de voix contre lui, résultat d'une cure d'austérité draconienne qu'il avait défendu bec et ongles en 2010. 

    La confirmation de M. Basescu à son poste de président marque aussi un échec de la coalition de centre gauche, l'Union sociale libérale (USL) dans ce qui était devenu un de ses objectifs clés: le débarquement de son rival. 

    Jusqu'au bout, l'USL qui regroupe les sociaux-démocrates du Premier ministre, les libéraux de M. Antonescu et le Parti conservateur fondé par un ancien collaborateur de la police politique communiste Securitate, a tenté de faire valider la destitution, y compris en contestant la validité des listes électorales après le vote. 

    Le gouvernement a essuyé de vives critiques de l'Union européenne et des Etats-Unis pour des méthodes peu orthodoxes afin de faciliter la destitution, notamment la révocation express du médiateur ainsi que la limitation des pouvoirs de la Cour Constitutionnelle. 

    Cette dernière avait dénoncé des attaques "sans précédent" de la part du gouvernement. 

    Sous la pression de Bruxelles, M. Ponta s'était engagé à restaurer les pouvoirs de la Cour et à respecter toutes ses décisions. 

    Mais après le référendum, de nouvelles pressions dénoncées par la Cour constitutionnelle, ainsi que l'inculpation d'un ancien ministre de l'USL en lien avec de possibles manipulations des listes électorales, avaient à nouveau suscité la préoccupation de Bruxelles et Washington. 

    "La Roumanie a prouvé qu'elle a de solides institutions, la Cour constitutionnelle, le procureur général notamment", a déclaré à l'AFP Laura Stefan experte en droit pour le groupe de réflexion Expert Forum. 

    "La Cour a résisté à une immense pression et a invalidé le référendum. C'est un pas important pour une Roumanie moderne basée sur les principes de l'Etat de droit", 23 ans après la chute de la dictature communiste, a-t-elle ajouté. 

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  • En Espagne, les jours de crise se suivent

    et se ressemblent

    <time datetime="2012-08-08T20:03:25+02:00" itemprop="datePublished">8 août 2012 à 20:03 </time>lien
     

    Sans faire la une des journaux, les manifestations se poursuivent en Espagne contre le plan de rigueur du gouvernement Rajoy. En attendant le grand rassemblement du 15 septembre.

    Par Chloe GUTIERREZ

    A Girone, il y a désormais des cadenas sur les poubelles des supermarchés. Confrontée à un phénomène qui a pris de l’ampleur avec l’aggravation de la crise, la mairie de cette commune entend empêcher toute récupération de nourriture, «face au risque pour la santé que peut comporter la consommation d’aliments jetés dans les conteneurs et l’alarme sociale que cela provoque». Girone a également mis en place un système d’information destiné à diriger les personnes qui en ont besoin «vers un centre de distribution de nourriture pour qu’on leur offre, de manière urgente, un panier d’aliments de base».

    Mardi, c'est un groupe de militants de gauche qui a créé le scandale en Andalousie, jouant les Robin des Bois en s’emparant de chariots de supermarché remplis de nourriture pour dénoncer les inégalités, dans cette région d’Espagne où la crise et le chômage (33%) font des ravages. Le ministère de l’Intérieur a lancé mercredi un mandat d’arrêt contre les membres du commando.

    L’Espagne ne sort pas du tunnel de la crise. Les conditions de vie se détériorent depuis quatre ans, le taux de chômage (24,44 %) est le plus élevé de toute l’Union européenne. Et les manifestations se succèdent au rythme des mesures d’austérité annoncées par le chef du gouvernement, Mariano Rajoy. Eparses, ponctuelles, mais régulières.

    Ces rassemblements font suite au grand mouvement du 19 juillet, quand des centaines de milliers de personnes sont descendus dans les rues de 80 villes espagnoles, après l’annonce du quatrième plan de rigueur de Rajoy (augmentation de la TVA, la baisse des allocations chômage, la suppression de la prime de Noël des fonctionnaires...). A Barcelone, le cortège défilait sous la bannière «Nous n’allons pas nous taire». Ce qu’ils font depuis.

    Il y a trois jours, un millier de pompiers, policiers, gardes civils et militaires venus de toute l’Andalousie se sont rassemblés devant le siège de la Commission gouvernementale, à Séville, pour protester contre la baisse de salaire de 5% que le gouvernement a imposée aux fonctionnaires. «Ce n’était que le début», ont prévenus les manifestants. «Ils sont en train d’arrêter d’investir dans la sécurité», a déclaré un responsable syndical, Juan Carlos Bernabe au journal El Pais. Le 23 juillet, ils étaient 1500 à défiler dans les rues de Valence contre la «dégradation» des services de sécurité publique. Il s’agissait alors de la première manifestation de ce secteur, soumis à un devoir de réserve.

    Quelques jours plus tôt, le 3 août, environ 500 fonctionnaires ont protesté devant le ministère des Finances, toujours contre la politique de rigueur.

    Le mouvement 15-M des indignés poursuit également ses actions de protestation contre les coupes budgétaires et tente de faire vivre un «débat national» sous le slogan "Si vous ne voulez pas parler… Nous le faisons". Fin juillet, ils étaient encore une centaine à participer à un meeting de rue sur les droits économiques et sociaux. 

    Le prochain grand rendez-vous est fixé au 15 septembre. Les deux principaux syndicats espagnols (UGT et CCOO) appellent à manifester dans toutes les grandes villes espagnoles et réclament au gouvernement de Rajoy d’arrêter de «frauder démocratiquement».


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