• FRANCE

    Ce crime organisé qui cible les campagnes françaises

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    <figure class="img"> <figcaption>© AFP</figcaption> </figure>

    Texte par Gaëlle LE ROUX

    Dernière modification : 25/01/2014

    La gendarmerie française a démantelé un réseau international de voleurs de tracteurs. Cette affaire, aussi surprenante soit-elle, met en lumière l’organisation de ces criminels, pour qui moissonneuses, blé et patates font office de lingots.

    L’organisation criminelle internationale n’attaquait ni les banques ni les convoyeurs de fonds. Elle ne braquait pas les bijouteries de luxe de la place Vendôme et ne détroussait pas les riches touristes de l’avenue Montaigne. Ce groupe, démantelé mardi 21 janvier par la gendarmerie française, avait une spécialité pour le moins originale : elle volait… des tracteurs. Les malfrats ciblaient principalement des concessions de machines agricoles John Deere, où ils subtilisaient des tracteurs neufs, qu’ils revendaient ensuite en Allemagne, en Hongrie ou en Roumanie.

    L’affaire, qui a permis de mettre au jour le réseau, remonte à la nuit du 2 au 3 novembre 2012, quand trois tracteurs ont été dérobés dans une concession de machines agricoles de Haute-Vienne. La gendarmerie locale, chargée de l’enquête, s’aperçoit rapidement qu’il ne s’agit pas d’un phénomène isolé, malgré la nature apparemment hors du commun du vol, et suspecte l’existence d’une véritable organisation criminelle. Elle passe donc le relais à la section recherche de la gendarmerie et à l’office central de lutte contre la délinquance itinérante, qui découvrent un réseau d’ampleur international.

    Trafic international de tracteurs

    Le groupe procédait toujours de la même façon : certains membres du gang, domiciliés en Espagne, se rendaient en France pour dérober des tracteurs, probablement sur commande. Les engins étaient immédiatement chargés puis bâchés sur des semi-remorques stationnés à proximité. Pendant que les voleurs repartaient en Espagne dès leur larcin commis, les camions faisaient route vers l’Est, notamment vers la Hongrie, où une autre équipe était chargée de les réceptionner, les "maquiller" et les revendre.

    Après un peu plus d’un an d’enquête, la police a établi le lien entre 12 affaires différentes commises en l’espace d’un an sur le territoire français, au cours desquelles 42 tracteurs ont été volés pour un total d’environ 3,2 millions d’euros. Neuf personnes, de nationalité roumaine, ont été arrêtées en Espagne, en Roumanie et en France. Un suspect interpellé dans l’Hexagone a été mis en examen pour vol en bande organisée, recel de vol en bande organisée et association de malfaiteurs. Il a été placé en détention provisoire. Les huit autres, interpellés en Espagne et en Roumanie, pourraient être extradées vers la France dans les prochains jours.

    Explosion des vols dans les exploitations

    La découverte de ce réseau, son organisation millimétrée et la nature des produits volés, reflètent le tournant qui s’est opéré depuis le milieu des années 2000 dans la criminalité touchant le monde agricole en France. "Le crime organisé s’est investi dans le domaine de ce qu’on appelle la délinquance itinérante, un champ de la criminalité sans violence où on ne risque pas de longues peines de prison [la peine maximale est de trois ans, NDLR], explique Cyril Risk, responsable des statistiques à l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). Ce sont des vols d’outils et de matériel agricole, petits ou gros. Et comme ce sont des vols sans atteinte à la personne, ce ne sont pas les affaires que la police et la gendarmerie vont chercher à élucider en priorité."

    Ainsi, ces dernières années, les vols de tracteurs, en concession ou dans les fermes, ont explosé. La gendarmerie, qui ne disposait pas de chiffres pour suivre l’évolution de ce phénomène précis a demandé à l'ONDRP d’établir des statistiques sur ce sujet. En 2012, 266 tracteurs ont été dérobés dans les exploitations agricoles françaises (contre 255 en 2011 et 244 en 2010), pour une valeur totale évaluée à plus de 10 millions d’euros. Et ces chiffres, si éloquents soient-ils bien qu’ils n'incluent pas les vols commis dans les concessions de vente de machines agricoles, ne sont que la partie émergée de l’iceberg.

    Car les machines des exploitants agricoles ne sont pas seules à attirer la convoitise des malfaiteurs. Ils commettent aujourd’hui des vols de plus en plus audacieux et de plus en plus spectaculaires, ciblant les câbles des vignes, les clôtures des champs, le matériel d’irrigation, l’outillage, les serres, les réservoirs... Mais également le bétail, parfois dépecé sur place pour leur viande, et les cultures. L’été dernier a été particulièrement éprouvant pour les exploitants : 11 tonnes de pêches se sont évaporées des arbres de deux fermes des Pyrénées-Orientales, six tonnes de blé sur pied ont disparu dans le Vaucluse, six autres dans la Nièvre… En octobre dernier, un agriculteur lorrain a découvert son champ de pommes de terre pillé, les voleurs ont emporté une tonne et demie de patates en une nuit. La semaine précédente, un viticulteur bordelais a eu la désagréable surprise de voir 30 hectares de vignes vendangées à son insu. Les exemples sont légion.

    "Il y a urgence"

    Le phénomène est tel qu’en octobre, puis en décembre dernier, le président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), Xavier Beulin, a adressé une lettre alarmante à Manuel Valls. "Nos campagnes se retrouvent confrontées à une nouvelle forme de pillages organisés qui concernent les biens des agriculteurs au premier chef. […] Il est temps de passer à l’action. Il y a urgence. […] Ce qui était hier du chapardage est devenu un système très organisé. Malgré toutes les précautions mises en œuvre, la situation empire. " Selon les chiffres de l’ONDRP, les vols simples sur les exploitations agricoles, qui ne tient pas compte des vols de tracteurs, de véhicules ou de carburant, ni des vols par effraction dans les bâtiments d’exploitation, a bondi de 66,5 % entre 2006 et 2012.

    "La criminalité organisée agit en fonction des besoins économiques du marché parallèle du recel, elle en vient donc à se spécialiser sur des produits qui paraissent assez surprenants, poursuit Cyril Rizk, de l’ONDRP. Le point de départ de cette criminalité est la présence de marchandise et/ou de matériel de valeur sur un territoire. Du point de vue du matériel agricole, on peut très bien comprendre pourquoi la France est un pays particulièrement touché. Mais il s’agit là d’un défi à l’échelle européenne. Nos voisins en Belgique, en Suisse et en Allemagne sont confrontés au même problème".

    Première publication : 24/01/2014


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  • Propos sur Hitler et les gens du voyage:

    Amende avec sursis pour Gilles Bourdouleix

    Créé le 23/01/2014 à 23h05 -- Mis à jour le 23/01/2014 à 23h11
    Gilles Bourdouleix posant devant sa mairie de Cholet, le 26 mai 2006.
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    Gilles Bourdouleix posant devant sa mairie de Cholet, le 26 mai 2006. FRANK PERRY / AFP

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    JUSTICE - Le maire de Cholet a été condamné ce jeudi soir à payer 3.000 euros d'amende avec sursis...

    Gilles Bourdouleix, député-maire de Cholet (ex-UDI), a été condamné ce  jeudi à 3.000 euros d'amende avec sursis pour apologie de crime contre l'Humanité, pour avoir dit lors d'un incident avec des gens du voyage en juillet qu'Hitler «n'en avait peut-être pas tué assez».

    La décision du tribunal correctionnel d'Angers (Maine-et-Loire) est en-deçà des réquisitions du parquet, qui avait demandé 6 moix de prison avec sursis et 5.000 euros d'amende à l'encontre de l'élu.

    Avec AFP

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    Noémie Montagne : la femme de Dieudonné

    protège "sa" quenelle

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    Rififi dans la droitosphère. Le site d'information JSS news rapporte une querelle (avec un "r") entre la femme de Dieudonné Noémie Montagne et son ami, l'écrivain et polémiste Alain Soral. Le motif : les droits de paternité sur la désormais célèbre "quenelle".

     

    [Mis à jour le 11 décembre 2013 à 17h04] Le 10 décembre 2013, on apprenait que la marque "Quenelle" avait été déposée en octobre par la compagne de Dieudonné Noémie Montagne. C'est sa société de production, "Les productions de la Plume", qui en est la détentrice. A l'INPI, la marque a été inscrite sous les classifications 32 et 33, correspondant aux boissons alcoolisées ou non-alcoolisées. La catégorie 38, liée aux organes d'information en ligne, est aussi ciblée. Le but présumé : se protéger en vue de la sortie d'un site Internet dédié à la fameuse "quenelle" et éviter dans le même temps la sortie d'un Beaujolais étiqueté "Quenelle" par Alain Soral.

    Cette démarche juridique n'a rien d'anodin. La quenelle continue en effet de faire polémique, même chez ses adeptes. Le site d'informations pro-israélien en français JSS news a récemment mis la main sur un échange de mail croustillant entre Noémie Montagne, productrice et néanmoins compagne de l'humoriste Dieudonné, et l'écrivain Alain Soral, polémiste passé par le FN, nationaliste et antisioniste très actif sur la Toile. Le conflit concerne la "quenelle" dont les deux camps revendiquent la paternité et donc les droits de reproduction.

    Une guerre entre Alain Soral et Noémie Montagne ?

    Le premier e-mail, signé Noémie Montagne, accuse Soral d'avoir reproduit la quenelle sur un autocollant de son mouvement, Egalité et Réconciliation. Celle-ci écrit qu'elle a aperçu sur Internet "un autocollant ER qui reprend la quenelle de Dieudonné ainsi que l'ananas !" Et Noémie Montagne de poursuivre en son nom et en celui de Dieudonné : "Nous sommes assez choqués que vous repreniez sans notre aval ni celle de Dieudonné les symboles de reconnaissance de celui ci, pour en faire du commerce et systématiquement coller ces symboles à votre association."

    Alain Soral, réputé pour ses provocations, y compris sexistes, aurait répondu selon JSS que "ces petites crises de nerfs, très féminines, sont très contre-productives et dangereuses". Selon lui, Noémie Montagne contribuerait au travail de Manuel Valls qui serait en train de tout faire pour séparer, l'humoriste et l'essayiste. Paranoïaque M. Soral ? Il accuse en tout cas l'entourage de Dieudonné, un "bureau" qui n'aurait "ni son intelligence ni son talent", de lui "tirer dans les pattes". L'échange s'est poursuivi via de nombreux autres courriers, tous publiés sur le site de JSS, et a même viré à l'intimidation quand Alain Soral a menacé de se "fâcher" si les attaques continuaient. Morceau de bravoure de ce crêpage de chignons entre people de la droitosphère, cette prière signée du même Soral : "J'espère que demain il ne faudra pas aussi vous payer des droits pour être antisémite". Un aveu ?

    <figure class="ccmcss_cms_figure center" style="width:400px">quenelle 2<figcaption>En 2009, Diedonné (au centre faisant le geste de la quenelle) et Alain Soral (à droite) présentaient une liste "antisioniste" aux élections européennes. © Capture egaliteetreconciliation.fr</figcaption></figure>

    EN VIDÉO - Le geste de la quenelle de Dieudonné fait polémique depuis plusieurs mois entre ceux qui y voient un geste raciste ou antisémite et ceux qui défendent un "bras d'honneur" au système.


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  • Actualité > Politique > Ces 19 députés UMP qui veulent dérembourser l'IVG

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    Ces 19 députés UMP qui veulent

    dérembourser l'IVG

    Le Nouvel Observateur <time></time>

    L'amendement déposé par les parlementaires suscite "l'écœurement" jusque dans les rangs du parti.

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    <figure> La maternité des Lilas. Image d'illustration. (POUZET/SIPA) </figure>
    <figure>La maternité des Lilas. Image d'illustration. (POUZET/SIPA) </figure>

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    Une majorité des députés de l'UMP et de l'UDI s'apprêtent à voter la disposition du gouvernement, supprimant la notion de "détresse" de la loi Veil sur l'avortement. Mais des députés UMP ont proposé des amendements visant à dérembourser l'interruption volontaire de grossesse, revenant là sur une disposition de la loi Roudy de 1982.

    Ces 19 députés UMP sont, pour partie d'entre eux, membres de l'Entente parlementaire pour la famille. Ils se sont déjà illustrés pour la virulence de leurs propos lors des débats sur le mariage pour tous:

    - Jean-Frédéric Poisson (Yvelines, UMP)

    - Véronique Besse (Vendée, Non inscrite)

    - Nicolas Dhuicq (Aube, UMP)

    - Philippe Gosselin (Manche, UMP)

    - Isabelle Le Callennec (Ille-et-Vilaine, UMP)

    - Marc Le Fur (Côtes-d'Armor, UMP)

    - Sauveur Gandolfi-Scheit (Haute-Corse, UMP)

    - Lionel Tardy (Haute-Savoie, UMP)

    - Frédéric Reiss (Bas-Rhin, UMP)

    - Hervé Mariton (Drôme, UMP)

    - Yannick Moreau (Vendée, UMP)

    - Patrick Hetzel (Bas-Rhin, UMP)

    - Claudine Schmid (Français de l'étranger, UMP)

    - Véronique Louwagie (Orne, UMP)

    - Xavier Breton (Ain, UMP)

    - Alain Moyne-Bressand (Isère, UMP)

    - Jean-Pierre Decool (Nord, UMP)

    - Alain Marty (Moselle, UMP)

    - Julien Aubert (Vaucluse, UMP)

    "Si la notion de détresse est supprimée dans la définition de l’interruption volontaire de grossesse, les conditions de remboursement de l’acte par la sécurité sociale ne sont plus remplies", avancent-ils (amendement 223 et 224).

    La ministre du Droit des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, s'est élevée contre un amendement qu'elle juge "rétrograde".

     

    La droite dans l'embarras 

    L'amendement a aussi suscité une vive réaction du député UMP Bernard Debré. "Je suis estomaqué que l'on ose envisager le déremboursement de l'IVG. Je le dis simplement en tant que député et en tant que médecin", a-t-il déclaré dans les couloirs de l'Assemblée. "Je ne peux pas accepter ça. Aller se battre sur le déremboursement, ça m'écœure, on ne peut pas jouer avec ça. Je leur ai dit très clairement que ce n'était pas bien."

    Le chef de file des députés UMP Christian Jacob a qualifié de "totalement isolée" l'initiative des seize députés sur le déremboursement. Il a estimé que l'élimination de la notion de "détresse" ne changeait "rien sur le fond" et que l'"on est dans la loi Veil".

    Ce n'est pas l'avis du président de l'UMP. Jean-François Copé a appelé à ne "pas toucher à la loi Veil", une loi qui "rappelle le respect de la vie de tout être humain et présente l'avortement comme une exception", et n'a pas condamné l'initiative.

    Baptiste Legrand, avec AFP

    Lire aussi : Ce que pensent les droites de l'avortement


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  • Le calvaire des dauphins de Taiji continue

    Par:
    20/01/14 - 15h46
    © epa.

    vidéo La baie de Taiji, au Japon, n'a pas fini de perpétrer son massacre. De nombreux dauphins attendent toujours d'être tués. Au moins 250 dauphins ont été pris au piège dans la crique, mais contrairement à ce qu'avait annoncé Sea Shepherd samedi, une grande majorité de ces animaux n'ont pas encore succombé, attendant dans des conditions déplorables leur fin imminente.

     

     

    <section class="art_aside"> <section class="photo"> © ap. </section> <section class="photo"> © reuters. </section> <section class="snippet" data-twttr-id="twttr-sandbox-0"> </section> </section>

     

     

    Aujourd'hui, la veuve de John Lennon a ajouté sa voix à celles qui s'élèvent pour dénoncer ce massacre. Yoko Ono a publié une lettre ouverte aux hommes de Taiji, la petite ville rendue célèbre par le documentaire "The Cove" qui dépeint ce bain de sang annuel, dans lequel elle les a exhortés à mettre un terme à cet abattage pour "l'avenir du Japon". "A cette époque politiquement très sensible, cette chasse rendra les enfants du monde hostiles aux Japonais".

    "Pendant des décennies, nous avons travaillé dur pour une image juste des Japonais, mais tout cela peut être détruit en une seule journée. Je vous prie de considérer notre situation précaire après la catastrophe nucléaire de Fukushima". Cette intervention arrive quelques jours après que l'ambassadrice américaine au Japon Caroline Kennedy qui avait tweeté sa désapprobation: "Profondément préoccupée par l'inhumanité de cette chasse aux dauphins meurtrière. USG (le gouvernement américain) s'oppose à ce genre de pêche".

    Sea Shepherd avait annoncé que plus de 250 dauphins avaient été capturés en fin de semaine dernière. Un calvaire pour ces animaux qui étouffent, serrés les uns contre les autres, avant de succomber aux coups fatals, s'ils ne meurent pas avant. Le syndicat des pêcheurs de Taiji n'était pas immédiatement disponible pour commenter la situation, mais les pêcheurs soutiennent que cette pêche fait partie de leurs traditions et qu'ils pêchent les dauphins et les baleines depuis des milliers d'années.

    La saison de chasse au dauphin a lieu tous les ans de septembre à mars dans la région et des centaines d'animaux succombent  aux attaques. La surveillance de la zone est difficile car les pêcheurs élèvent des bâches pour bloquer l'accès à la crique.

    Les commentaires de Yoko Ono ont été applaudis par l'activiste Paul Watson, fondateur de la Sea Shepherd, qui a déclaré qu'il espérait que cela aiderait à convaincre Tokyo de mettre un terme à cette pratique. "Espérons que cela mette une pression supplémentaire pour convaincre le gouvernement japonais que ce genre de pratique n'a pas vraiment sa place au 21e siècle".

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