François Hollande commence 2014 comme il a fini 2013 : en plein marasme. Et ce n’est pas sa dernière prestation des vœux télévisés,
jugée durement par les Français selon notre sondage exclusif BVA*, qui lui apportera un peu de baume au cœur.
Le sparadrap de l’incompétence. C’est le gros souci de Hollande : son manque de présidentialité. « Et cela ne fait que s’aggraver », constate BVA. Depuis janvier 2013, le chef de l’Etat est passé de 46 % à 31 % de jugements positifs sur « sa compétence ». De 48 % à 26 % sur sa « capacité à prendre des décisions qui s’imposent ». Comme si, de reculade en reculade, de l’affaire Leonarda aux Bonnets rouges, l’image du « capitaine de pédalo » inventée par Jean-Luc Mélenchon lui collait à la peau comme un sparadrap. Au point, souligne BVA, « qu’il prend le risque de passer pour le
président de l’impuissance et du manque d’autorité ».
Nouvelle chute de popularité. 27% des Français ont une bonne opinion de lui… Seuls deux « champions » de l’impopularité,
Jean-François Copé et
Cécile Duflot, font pire. Sa mauvaise fin d’année n’est pas étrangère à cette nouvelle glissade (- 6 points en un mois). « La communication maladroite autour des chiffres du
chômage a donné le sentiment d’un déni de réalité », explique Gaël Sliman, directeur des opinions à BVA. Même si l’Elysée tempère la « rechute » : « L’appréciation globale des Français est mécaniquement liée au pessimisme économique et à la situation de l’emploi. » En clair, Hollande, qui garde un socle de 67 % d’opinions positives chez les sympathisants de gauche, n’est pas le seul responsable.
Le manque de confiance. Résultat, Hollande a beau prendre des engagements, il bute sur le scepticisme des Français. « Ils ne lui font pas du tout confiance pour mener une bonne politique », relève l’Institut. Notamment sur des sujets érigés au rang des priorités : l’emploi (25 % de confiance), la dette et les déficits publics, la compétitivité des entreprises, la fiscalité. Seul domaine où Hollande surnage du fait des interventions au Mali ou en Centrafrique, celui de la politique étrangère.
Un président « sympathique ». Certes, son lien avec les Français est abîmé, mais « il n’est pas cassé ». Hollande est ainsi perçu comme un « brave homme », résume Sliman, une personnalité « sympathique » (56 %), proche des gens (45 %). « C’est le négatif photographique de Nicolas Sarkozy », compare Sliman. L’actuel chef de l’Etat pourra aussi se consoler en se disant qu’aucun des autres poids lourds de la politique n’entraîne l’adhésion d’une majorité de Français pour faire mieux : Nicolas Sarkozy (43 % de jugements positifs) et Manuel Valls (35 %) occupant le haut du tableau.
* Enquête réalisée par téléphone et internet auprès d’un échantillon de 971 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, les 2 et 3 janvier 2014.