• Dernière modification : 29/05/2012 

    - Diplomatie - France - Syrie

     

    Massacre de Houla : les puissances occidentales haussent le ton contre Damas

     

    Quatre jours après la tuerie de Houla qui a fait 108 morts, Paris, Berlin, Londres, Rome, Madrid, Washington et Ottawa ont tour à tour annoncé l'expulsion des représentants diplomatiques syriens en poste dans leur pays.

    Par FRANCE 24 (vidéo)
    Marc DAOU (texte)
     

    L’onde de choc provoquée par le massacre de Houla (centre de la Syrie), vendredi, et l’échec manifeste du plan de paix de Kofi Annan ont sensiblement augmenté la pression sur le régime de Bachar al-Assad. Paris, Rome, Madrid, Londres, Berlin, Washington et Ottawa ont, en effet, durci leur position à l'égard de Damas, ce mardi, annonçant leur décision d’expulser ou l’expulsion des représentants diplomatiques syriens en poste dans leur pays. La France a été la première à agir en ce sens en Europe. Le président François Hollande en personne a annoncé, à la mi-journée, que l'ambassadrice de Syrie en France serait expulsée ce mardi ou ce mercredi en réponse, notamment, à la tuerie survenue en fin de semaine dernière.

    Persona non grata

    Images amateurs qui témoignent de la violence de la répression du massacre de Houla
     

    Cette décision a été notifiée à l'ambassadrice Lamia Chakkour, déclarée persona non grata, ainsi qu'à "deux autres agents de l'ambassade", selon le Quai d'Orsay. "Ce n’est pas une décision unilatérale de la France, mais concertée avec nos partenaires", a indiqué le chef de l’État lors d'un point presse. Et d’ajouter : "J'ai eu une conversation hier (lundi) avec David Cameron, le Premier ministre britannique. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a eu une discussion avec le secrétaire général des Nations unies (Ban Ki-moon) et nous avons convenu d'un certain nombre de pressions à exercer sur la Syrie", a précisé le président. Il a également annoncé que le groupe des pays "amis de la Syrie" se réunira "début juillet" à Paris.

    Dans un entretien accordé au Monde, le nouveau chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a qualifié le président Bachar al-Assad "d'assassin de son peuple", estimant au passage qu'il devait "quitter le pouvoir" et que "le plus tôt sera le mieux". Selon un diplomate français de premier rang contacté par FRANCE 24, ce durcissement de ton s’explique par l’indignation suscitée par le massacre de Houla, qui a coûté la vie à 108 personnes selon l’ONU, dont 49 enfants. "Il n’était plus possible que la communauté internationale reste impassible. La tuerie de Houla a été la goutte d’eau qui a remis la Syrie au cœur des préoccupations internationales", explique celui-ci sous couvert d’anonymat.

    "Un message très fort envoyé par Paris"

    Si le régime syrien, qui nie toute responsabilité dans le massacre de Houla, n’a toujours pas réagi à l’expulsion de ses diplomates, de son côté, le Conseil national syrien (CNS), principale force de l'opposition, a salué cette initiative et renouvelé son appel au Conseil de sécurité de l'ONU d’adopter une résolution autorisant le recours à la force. "Le CNS apporte son soutien total à de telles mesures" et "appelle la communauté internationale à rompre tous les liens diplomatiques avec le régime syrien", indique-t-il dans un communiqué. Interrogé par FRANCE 24, Monzer Makhous, représentant pour l'Europe du CNS, précise que "ces mesures sont salutaires même si elles étaient attendues depuis très longtemps".

    Pour le politologue et enseignant à l’université Paris-XI Khattar Abou Diab, cette offensive diplomatique constitue un pas important. "Même si elle est symbolique, cette initiative est la première de la nouvelle diplomatie française, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il s’agit d’un message très fort envoyé par Paris à Bachar al-Assad", explique ce spécialiste du Moyen-Orient sur l’antenne arabe de FRANCE 24.
     

     

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  • Kofi Annan met en garde Assad, l'Ouest expulse ses diplomates

    Créé le 29-05-2012 à 19h15 - Mis à jour à 19h15

    BEYROUTH (Reuters) - Les chancelleries occidentales ont expulsé mardi les ambassadeurs syriens en poste à l'Ouest tandis qu'à Damas, Kofi Annan mettait en garde Bachar al Assad après l'émotion suscitée dans le monde par la tuerie de Houla.

    Vendredi, 108 civils, dont 49 enfants et 34 femmes, ont trouvé la mort dans cette localité de la province de Homs.

    Selon des témoignages recueillis par le Haut-Commissariat de l'Onu aux Droits de l'homme (HCDH), la plupart des victimes auraient été exécutés de manière sommaire dans leurs propres maisons par des miliciens pro-Assad "chabbiya".

    Dans un premier temps, les Nations unies avaient fait état de tirs d'artillerie et de blindés. Le gouvernement de Damas attribue quant à lui ce massacre à des insurgés islamistes.

    Dans un geste concerté, une dizaine de pays occidentaux, dont les Etats-Unis, la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne, ont procédé à l'expulsion de diplomates syriens pour marquer leur réprobation.

    La Russie, unique grand allié de Damas sur la scène internationale, a souhaité elle que toutes les parties syriennes cessent les violences sans délai. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a souligné, lors d'une conversation téléphonique avec Kofi Annan, "(...) que l'ensemble des parties syriennes doivent rejeter la violence sans délai dans le but d'empêcher de nouveaux incidents de ce genre à l'avenir".

    Dans la capitale syrienne, Annan a fait part au président Assad des graves préoccupations de la communauté internationale.

    "L'envoyé spécial conjoint de l'Onu et de la Ligue arabe a insisté de manière franche sur le fait que le plan en six points ne pouvait pas réussir sans des mesures courageuses pour mettre un terme aux violences (...), et a souligné l'importance d'une mise en oeuvre intégrale de ce plan", a déclaré à Genève son porte-parole.

    L'ancien secrétaire général de l'Onu a par la suite déclaré que la violence devait cesser, qu'Assad devait agir maintenant et que d'"autres parties" avaient également un rôle à jouer. La Syrie, a-t-il insisté, est "à un tournant".

    "ASSASSIN DE SON PEUPLE"

    D'après la télévision syrienne, le chef de l'Etat a affirmé au diplomate ghanéen que des "groupes terroristes" avaient intensifié leurs opérations, multipliant les assassinats et les enlèvements. La chaîne publique a ajouté que les Etats qui "financent, arment et abritent les terroristes" devaient eux aussi respecter le plan de Kofi Annan.

    A Paris, le président François Hollande a annoncé en personne l'expulsion de Lamia Chakkour, l'ambassadrice syrienne qui représente également son pays auprès de l'Unesco, évoquant "une décision concertée avec nos partenaires".

    Le chargé d'affaires syrien en poste aux Etats-Unis va être expulsé dans un délai de 72 heures.

    Dans une interview au quotidien Le Monde, le nouveau chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, traite Assad d'"assassin de son peuple" et ajoute: "Il doit quitter le pouvoir."

    Ces expulsions concertées marquent une nouvelle phase dans les initiatives amorcées par la communauté internationale face à la crise qui agite la Syrie depuis plus de 14 mois.

    Guido Westerwelle, ministre allemand des Affaires étrangères, a appelé le Conseil de sécurité, jusqu'ici paralysé par le veto des Russes et des Chinois, à se saisir de nouveau de la situation en Syrie.

    "Le régime syrien est responsable des actes terribles de Houla. Quiconque, ici ou ailleurs, viole la résolution du Conseil de sécurité en se servant d'armes lourdes contre son propre peuple doit en assumer les conséquences diplomatiques et politiques", a-t-il souligné. "Nous ferons pression pour une nouvelle implication du Conseil de sécurité de l'Onu sur la situation en Syrie."

    DEUX VAGUES D'EXÉCUTIONS SOMMAIRES

    Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a lui aussi condamné le carnage de Houla, prévenant: "Il y a une limite à la patience, et je suis persuadé que si Dieu le veut, il y a aussi une limite à la patience au sein du Conseil de sécurité de l'Onu."

    A Genève, le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, a déclaré: "On pense qu'à ce stade, et je dis bien que nous en sommes à un stade préliminaire, moins de 20 des 108 victimes au total peuvent être attribuées à des tirs d'artillerie et de blindés."

    Selon lui, des témoins et des rescapés ont déclaré aux enquêteurs des Nations unies que la plupart des victimes avaient trouvé la mort à la suite de deux vagues d'exécutions sommaires commises vendredi par des "chabbiya".

    "(...) il est tout à fait clair qu'un acte vraiment abominable a été perpétré à Houla comprenant des exécutions sommaires de civils - femmes et enfants", a dit Colville.

    "Au stade actuel, il semble que des familles entières ont été abattues chez elles. Quarante-neuf enfants et 34 femmes figurent parmi les victimes connues, a poursuivi le porte-parole onusien en prenant soin de préciser que ce bilan était loin d'être définitif. "D'après certaines informations, il y aurait d'autres victimes."

    "Il est clairement établi par la commission d'enquête, la Haute-Commissaire et bien d'autres sources que des crimes contre l'humanité sont, pour le moins, commis en Syrie", a conclu Colville.

    Lundi soir, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mekdad, avait déclaré à la presse: "La Syrie n'a pas violé une seule fois le plan Annan."

    Jean-Loup Fiévet pour le service français, édité par Henri-Pierre André


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  • Attaque meurtrière à Houla : 32 enfants tués

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    C'est l'attaque la plus meurtrière en Syrie depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, le 12 avril dernier. Vendredi, plus d'une centaine de personnes ont été tuées. Parmi elles, 32 enfants de moins de 10 ans.

    La Rédaction avec Annabelle Vimont | RMC.fr | 28/05/2012

    © Reuters Attentat en Syrie au cours de l'année 2011

    Vendredi, en Syrie entre 92 et 114 personnes ont été tuées dans la ville de Houla au nord de Homs. 32 enfants de moins de 10 ans figurent parmi les victimes. Selon l'opposition, les forces régulières syriennes auraient ouvert le feu sur des manifestants avant de bombarder la ville à l'artillerie lourde. La télévision d'Etat, elle, évoque un massacre commis par des « bandes terroristes ».
    Du côté de la communauté internationale, la condamnation est unanime: Washington parle d' « atrocité », Paris d' « un niveau de barbarie sans précédent ». Quant au secrétaire général de l'Onu, Ban Ki Moon, il a exigé du « gouvernement syrien qu'il cesse immédiatement de recourir à des armes lourdes dans des zones d'habitation », alors que les Nations Unies qui ont quasi achevé le déploiement de 300 observateurs non armés chargés de surveiller le respect du cessez-le-feu.

    « On est en situation de guerre civile depuis un an »

    Richard Labévière est journaliste, spécialiste du Proche et Moyen Orient. Pour lui, il y a une guerre civile en Syrie : « On est très clairement en situation de guerre civile depuis un an environ. Il y a un an le dire, c’était pro-Assad. On voit bien que depuis juin/juillet dernier, les armes sont entrées régulièrement dans le pays par la frontière jordanienne, par le Liban, par Tripoli, par la Turquie. Ce massacre a mis en scène des groupes armés équipés de mortier et de missiles anti-char. Cela montre une amélioration certaine dans l’armement des groupes qui s’affrontent à l’armée gouvernementale ».

    « Les observateurs, seuls témoins du bain de sang »

    Hala Kodmani est journaliste franco-syrienne. Malgré les attaques en leur présence, elle estime qu’il est toujours indispensable d’avoir des observateurs sur le terrain : « Ce sont les seuls témoins extérieurs du bain de sang qui est en train de se passer en Syrie. Il était important que les observateurs aillent sur place après le massacre. Je crois qu’ils sont en train de documentaires. Et, malgré tout, il est important qu’il y ait des témoins même s’ils ne servent pas du tout à prévenir les combats et les attaques. Ils ne font plus peur à qui que ce soit, surtout pas aux forces du régime »

    « Au-delà de la Syrie, l’enjeu, c’est l’Iran »

    Richard Labévière est journaliste, spécialiste du Proche et Moyen Orient. Pour lui, une intervention en Syrie impliquerait  beaucoup d’acteurs différents  ce qui pose problème : « Une intervention impliquerait les Russes, L’Iran et une intervention diplomatique de la Chine. On est, sur le plan international, au conseil de sécurité de l’ONU, dans une situation de blocage dont l’enjeu au-delà de la Syrie est bien évidemment l’Iran. Donc là on retombe dans les grandes manœuvres pour empêcher le programme nucléaire iranien ».

    « Pas de confrontation avec les Russie et la Chine »

    Hala Kodmani une intervention de la communauté internationale pourrait envenimer la situation et c’est une des raisons de sa non intervention : « La communauté internationale ne veut pas d’une confrontation avec les pays qui bloquent ce genre d’intervention : la Russie et la Chine en premier lieu. Il y a un grand marchandage international. Je crois que le massacre de Houla, même s’il a beaucoup remué l’opinion publique je ne pense pas que dans les jours qui viennent ça va changer fondamentalement. Ça pourrait rendre la Russie et la Chine plus hésitantes maintenant ».

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  • L’Occident expulse les diplomates syriens

    <time datetime="2012-05-29T19:13:58.935699+02:00" itemprop="datePublished">29 mai 2012 à 19:13</time><time datetime="2012-05-29T19:13:58.935699+02:00" itemprop="datePublished"></time>

    Européens, Américains et Australiens ont décidé de rompre avec le régime de Bachar-al-Assad après le massacre de Houla qui a fait 108 morts.

     

    Les Occidentaux ont durci leur position à l'égard du régime du président Bachar al-Assad, Européens et Américains annonçant l’expulsion des représentants diplomatiques syriens dans leur capitale en représailles au massacre de Houla qui a fait 108 morts.

    Washington et les trois grandes capitales européennes (Paris, Londres et Berlin), à la manoeuvre depuis plusieurs mois pour tenter d’infléchir la politique de répression de Bachar al-Assad, ont décidé de rompre avec le régime.

    Après une décision similaire de l’Australie et du Canada, les Etats-Unis, qui tiennent Damas pour «responsable» du massacre de Houla, ont donné 72  heures au plus haut représentant syrien à Washington, à Zuheir Jabbour, pour quitter le pays.

    En Europe, le nouveau président français, François Hollande, a annoncé l’expulsion de l’ambassadrice à Paris, Lamia Chakkour, et l’organisation d’une réunion dans la capitale française début juillet de la troisième conférence des «Amis du peuple syrien».

    «J’ai eu une conversation hier (lundi) avec David Cameron, le Premier ministre britannique. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a eu une discussion avec le secrétaire général des Nations Unies (Ban Ki-moon) et nous avons convenu d’un certain nombre de pressions à exercer sur la Syrie», a expliqué M. Hollande.

    «Nous faisons pression sur la Syrie compte tenu de ce que fait son dirigeant, c’est-à-dire écraser son peuple. Et nous en avons eu, hélas, une des démonstrations les plus terribles avec des enfants qui ont perdu la vie dans des conditions atroces (à Houla, ndlr). Donc il devait y avoir une réaction», a-t-il justifié.

    «Je souhaite qu’il y ait des sanctions beaucoup plus fortes qui soient prononcées à l'égard du régime syrien», a insisté le président.

    Peu après, Berlin annonçait la convocation de l’ambassadeur de Syrie en Allemagne où son expulsion, d’ici 72 heures, devait lui être signifiée.

    Le chargé d’affaires syrien à Londres, déjà convoqué lundi par le Foreign Office, a lui aussi appris mardi l’annonce de son expulsion. La Syrie ne disposait plus d’ambassadeur en Grande Bretagne depuis plusieurs mois, le chargé d’affaires étant est son plus haut représentant au Royaume-Uni.

    Rome, Madrid et Sofia ont signifié la même mesure au représentant diplomatique syrien, tandis que l’ambassadeur syrien en Belgique a été convoqué.

    Il n’y a pas d’expulsion concertée au niveau de l’Union européenne à ce stade, a toutefois indiqué un diplomate européen à Bruxelles. Mais selon un autre diplomate européen à Paris, la décision a fait l’objet d’une concertation au moins entre Paris, Berlin et Londres.

    La question est à l’ordre du jour d’une réunion mardi après-midi des ambassadeurs des 27.

    Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l’opposition, a salué l’annonce de ces expulsions et a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à adopter une résolution autorisant le recours à la force contre Damas.

    La majorité des pays occidentaux avaient déjà fermé leur représentation dans la capitale syrienne au moment de la vague de répression et des bombardements de Homs, dans le centre de la Syrie.

    Le massacre de Houla (centre) a provoqué l’indignation de la communauté internationale. Le chef des observateurs de l’ONU, le général norvégien Robert Mood, a indiqué qu’au moins 108 personnes y avaient été tuées, atteintes par des éclats d’obus ou tuées à bout portant, dont 49  enfants. La majorité ont été exécutées, selon les premiers résultats d’une enquête de l’ONU.

    Soutien de poids de la Syrie sur la scène internationale, la Russie a demandé une enquête «objective» et «impartiale» sur ce massacre.

    Les violences continuent à faire des dizaines de victimes tous les jours en dépit de l’entrée en vigueur théorique mais non respectée le 12 avril d’un cessez-le-feu en vertu du plan de paix de l'émissaire de l’ONU et la Ligue arabe Kofi Annan.

    (AFP)


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  • Sauvetage bancaire sous pression en Espagne

    Par Anne de Guigné Publié <time datetime="28-05-2012T19:27:00+02:00;" pubdate="">le 28/05/2012 à 19:27</time> 

    Bankia, la quatrième banque du pays, a revu à la hausse, vendredi soir, son besoin de recapitalisation et à la baisse son bénéfice 2011.

    La déflagration Bankia ébranle en ce début de semaine l'ensemble du secteur bancaire espagnol. Lundi, les titres des établissements financiers du pays, y compris les plus solides comme Santander et BBVA, dévissaient de 3 % et 4 % à la Bourse de Madrid. Bankia perdait de son côté plus de 10 %, en fin de séance. La quatrième banque du pays, nationalisée depuis quelques semaines, a revu à la hausse vendredi soir son besoin de recapitalisation et à la baisse son bénéfice 2011.

    Au total, elle demande dorénavant à Madrid quelque 23,5 milliards d'euros, un record pour un sauvetage bancaire dans le pays. Les profondes difficultés du groupe s'expliquent par son exposition au secteur immobilier espagnol. La banque détient un portefeuille immobilier de 37,5 milliards d'euros, dont 32 milliards sont considérés comme des créances douteuses, risquant de ne pas être remboursées.

    Selon la presse hispanique, Bankia serait recapitalisée avec des titres de dette souveraine, ensuite échangés contre des actions de la banque en difficulté. Le gouvernement n'a pas confirmé qu'il utiliserait cette méthode à haut risque, eu égard à l'endettement déjà endémique du pays. Lors d'une conférence de presse, lundi, le premier ministre Mariano Rajoy a affirmé que l'Espagne peut assurer sans aide extérieure, notamment de la BCE, ce sauvetage.

    Ce point est très discuté. La brutale réévaluation des difficultés de Bankia a jeté un voile de suspicion sur les comptes de ses concurrents. Un analyste de Nomura, Daragh Quinn, évalue désormais à 60 milliards d'euros le besoin total de recapitalisation du secteur. «Compte tenu des incertitudes économiques et politiques actuelles que la zone euro affronte, l'Espagne pourrait se trouver dans l'obligation d'utiliser des fonds externes pour la recapitalisation de ces banques»,écrit-il.

    53 milliards de provisions

    Madrid s'est lancé dans une vaste réforme bancaire à plusieurs tiroirs pour consolider son secteur bancaire. Le gouvernement a exigé en mai que les établissements provisionnent une enveloppe d'un montant de 30 milliards d'euros. Et 53 milliards doivent déjà être provisionnés d'ici à la fin de l'année pour couvrir le risque des actifs immobiliers les plus problématiques.

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    » Sauvetage bancaire à haut risque pour Madrid


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