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    Wall Street largement déçue par la BCE

    Créé le 02-08-2012 à 22h26 - Mis à jour à 22h26  lien

    Challenges décrypte la séance du jour à Wall Street. Les indices ont reculé ce jeudi, les investisseurs étant déçus par l'absence de nouvelles mesures prises par la BCE.

    La Bourse de New York (c) Sipa

    La Bourse de New York (c) Sipa

    Les futures sur le Dow ont été orientés légèrement à la hausse pendant la nuit et toute la matinée. C'est à partir de 14h36 qu'ils ont commencé à chuter. Ils continuaient de reculer jusqu'à l'ouverture du marché, perdant ainsi 200 points. Les indices, eux, bondissaient au début de cotation, mais à partir de 16h30 ils ont commencé à se replier. Pendant les deux dernières heures de cotation les indices se sont légèrement redressés. Au final, le Dow Jones a terminé en repli de 92,18 points ou 0,71% à 12 878,88 points. Parmi les plus grands gagnants de l'indice figurent Wal Mart (+0,58%) Caterpillar (+0,57%) et Walt Disney (+0,33%). Les plus grands perdants ont été Alcoa (-2,97%), JPMorgan (-2,31%) et DuPont (-1,84%).

    Le S&P500 a abandonné 10,14 points ou 0,74% à 1 365 points. Le Nasdaq a reculé de 10,44 points ou 0,36% à 2 909,77 points. Le Russell 2 000 a baissé de 0,38%.

    C'était ce jeudi que les investisseurs attendaient avec tant impatience. Mais le discours du Président de la BCE s'est avéré largement décevant. En effet, Mario Draghi a laissé entendre que la BCE n'interviendrait pas avant septembre au plus tôt et qu'il faudrait avant cela que les pays européens en difficulté sur les marchés de la dette en fassent la demande et acceptent en contrepartie de souscrire à des conditions strictes, une supervision européenne notamment. L'absence de mesures immédiates, le caractère conditionnel des décisions prises ce jeudi ainsi que les réserves émises par Jens Weidmann, le président de la banque centrale allemande, ont déçu les investisseurs. Cette déception est à la hauteur des attentes provoquées par les propos tenus la semaine dernière par Mario Draghi, lorsque ce dernier a déclaré que "la BCE était prête à faire tout ce qu'il faudra pour préserver l'euro" dans le cadre de son mandat. Par ailleurs, Mario Draghi a souligné que l'octroi d'une licence bancaire au MES, qui lui permettrait de participer aux opérations de financement de la BCE, serait contraire aux traités européens, allant ainsi dans le sens de l'Allemagne opposée à cette mesure.

    Les opérateurs ont donc été très découragés par la décision de la BCE qui, comme pensent certains conditionnera celle de la Fed lors de la prochaine réunion du FOMC. En effet, de nombreux investisseurs croient que la Réserve Fédérale n'a pas annoncé de nouvelles mesures de soutien à l'économie mercredi car elle attendait l'annonce de la BCE. Désormais l'inaction très dangereuse de la BCE et le status quo de la Banque d’Angleterre laissent le fardeau uniquement sur la Fed. Mais la Fed ne peut pas résoudre les problèmes en Europe. La BCE, elle, attendra jusqu'à ce que la situation se dégrade encore. Or, sans son intervention la situation va certainement se dégrader. Ce jeudi déjà les taux obligataires espagnols et italiens à dix ans ont de nouveau franchi la barre de 7% à la hausse. Les obligations américaines, allemandes et britanniques, en revanche, ont vu leurs prix bondir, les investisseurs se précipitant vers les valeurs refuges. L'or, habituellement considéré comme valeur refuge, ne s'est pas comporté comme tel ce jeudi, suivant la tendance générale baissière des matières premières. Dans le contexte de déception générale, tous les secteurs ont cédé du terrain, à l'exception notable de celui de construction, celui des médias et celui des assureurs.

    Demain les investisseurs surveilleront de près le rapport mensuel de l'emploi pour le mois de juillet car ces chiffres influenceront certainement la prochaine décision du FOMC sur la nécessité de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire.

    Les statistiques du jour

    Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté de 8 000 aux États-Unis d'une semaine à l'autre, à 365 000 lors de la semaine du 28 juillet, selon le Département du Travail tandis que les économistes tablaient sur 375 000. Les inscriptions de la semaine du 21 juillet ont été révisées en hausse de 4 000, par rapport à une estimation initiale de 353 000.

    Les commandes industrielles ont baissé de 0,5% en juin aux États-Unis en données CVS tandis que les analystes anticipaient une hausse de 0,6%. Sur un an, elles progressent de 5,2%. En excluant les dépenses de transports, la baisse des nouvelles commandes industrielles est plus marquée et atteint 1,8%. Par rapport à mai, le repli est notamment lié aux commandes de biens non durables qui ont cédé 2% après avoir déjà baissé au mois précédent de -0,4%. Les commandes de biens durables ont, elles, bien résisté en juin et s'affichaient en territoire positif (+1,3%), enregistrant toutefois une légère décélération par rapport au mois dernier où elles avaient gagné 1,5% grâce à un net rebond des commandes au secteur de l'aéronautique civile et militaire.

    L'actualité des entreprises

    First Solar s'est envolé de 21,15% ce jeudi après avoir dévoilé ses résultats mercredi soir après la clôture du marché. Le bénéfice par action du spécialiste des panneaux solaires a bondi de 54% en glissement annuel à $1,27 contre le consensus de $0,90. Son chiffre d'affaires a progressé de 125% en glissement annuel à $957 millions. Pour toute l'année le groupe anticipe que son BPA annuel sera compris entre $4,20 et $4,70 contre la fourchette antérieure allant de $4 à $4,50. Robert W. Baird a donc amélioré sa vision sur le titre le trouvant désormais sur-performant avec un objectif de cours relevé de $25 à $30. Ses rivaux, tels que Trina Solar (-6,75%) ou Suntech Power (-5,93%), ont, en revanche, terminé largement dans le rouge.

    Abercrombie&Fitch a plongé de 14,58% suite à l'annonce de ses prévisions des bénéfices lors du deuxième trimestre mercredi soir après la clôture. Le groupe anticipe que son BPA sera compris entre $0,15 et $0,18 tandis que les analystes tablaient sur $0,33. Ses ventes avaient grimpé de 4% au deuxième trimestre en glissement annuel à $951,4 millions tandis que les analystes anticipaient $1,01 milliard. Pour toute l'année A&F estime que son BPA sera compris entre $2,50 et $2,75 contre la fourchette antérieure allant de $3,50 à $3,75 et contre le consensus de $3,75. Ainsi, Caris&Co, Robert W. Baird, Bank of America, UBS et Piper Jaffray ont dégradé leurs recommandations sur le titre, étant désormais neutres sur la valeur. Robert W. Baird a abaissé son objectif de cours sur le titre de $55 à $32.

    Bristol Myers Squibb s'est replié de 8,57% ce jeudi car le groupe a rencontré un problème de sécurité dans la deuxième phase des essaies cliniques de son médicament expérimental pour le traitement de l'hépatite C. Par ailleurs, un des dirigeants du groupe, Robert Ramnarine, a été accusé de délit d'initiés. Ainsi, Barclays Capital a dégradé sa recommandation sur le titre ne conseillant plus de le sur-pondérer dans le portefeuille. Son rival, Gilead Sciences (+6,83%), a été, en revanche, en forte hausse.

    Le secteur de vente au détail a été bien surveillé aujourd'hui car plusieurs chaînes de magasins ont dévoilé leurs ventes en juillet. Gap s'est envolé de 12,75% car ses ventes en juillet avaient progressé de 10% en glissement annuel contre le consensus de +3,8%. Target (+2,23%) a été dans le territoire positif car ses ventes ont grimpé de 3,1% le mois dernier contre les anticipations de +2,7%. Macy's a bondi de 3,82% car ses ventes ont augmenté de 4,1% en juillet en glissement annuel alors que les analystes s'attendaient à une hausse de 3,2%. Limited Brands (+1,92%) a terminé dans le vert car ses ventes se sont envolées de 12% en juillet en glissement annuel contre les estimations de +6%. Plus généralement, selon Thomson Reuters trois quarts des retailers ont annoncé les progressions des ventes supérieures aux attentes. Toutefois, l'impact de cet indicateur est limité car seulement 13% des chaînes des magasins annoncent leurs chiffres. Wal Mart et JC Penney ne dévoilent pas leurs ventes mensuelles.

    General Motors (-2,59%) a terminé dans le rouge ce jeudi suite à l'annonce de ses résultats trimestriels. Son bénéfice par action hors éléments exceptionnels est ressorti à $0,90 contre le consensus de $0,74. Son chiffre d'affaires a reculé de 4,5% à $37,6 milliards tandis que les analystes tablaient sur $38,58 milliards. GM a fait état d'une perte opérationnelle dans sa division européenne de $361 millions comparé à une perte de $102 millions au deuxième trimestre 2011. Son rival, Ford (-1,33%), a également reculé.

    MetLife (+4,17%) a affiché une belle hausse aujourd'hui après avoir fait état de ses résultats du deuxième trimestre. Le bénéfice par action de l'assureur vie s'est établi à $1,33 contre les attentes de $1,26. Son chiffre d'affaires a bondi de 8,3% à $18,4 milliards alors que le marché s'attendait à $16,67 milliards.

    Prudential Financial s'est envolé de 5,17% suite à la publication de ses résultats trimestriels. Son bénéfice par action s'est élevé à $1,34 contre les estimations de $1,55. Son chiffre d'affaires a augmenté de 12,9% en glissement annuel à $11,4 milliards tandis que les analystes anticipaient $10,48 milliards.

    Kraft Foods (-1,14% pendant la séance, +0,38% après l'annonce) a présenté ses résultats trimestriels ce soir après la clôture du marché. Le bénéfice par action du groupe alimentaire est ressorti à $0,68 contre les prévisions de $0,66. Son chiffre d'affaires a atteint $13,29 milliards tandis que les analystes tablaient sur $13,96 milliards.

    AIG(inchangé pendant la séance, +0,52% après la publication) a également annoncé ses résultats trimestriels ce soir après la fin de cotation. Le bénéfice par action de l'assureur s'est établi à $1,06 contre le consensus de $0,53. 

    LinkedIn (-2,23% pendant la séance, +6,51% après l'annonce) a publié ses résultats du deuxième trimestre ce soir après la clôture du marché. Le bénéfice par action du réseau social professionnel a été de $0,16, en ligne avec les attentes. Son chiffre d'affaires s'est élevé à $228 millions tandis que les analystes anticipaient $216 millions. 

    Demain

    14h30: Rapport mensuel de l'emploi selon le Département au Travail

    16h: Indice ISM des services


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  • Kofi Annan quitte son poste de médiateur sur la Syrie

    jeudi 2 août 2012 20h41   lien
     
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    NATIONS UNIES (Reuters) - Kofi Annan démissionnera à la fin du mois de son poste de médiateur des Nations unies et de la Ligue arabe dans le conflit syrien, ont annoncé jeudi les Nations unies.

    Le diplomate ghanéen, Prix Nobel de la paix et nommé à ce poste le 23 février, avait élaboré un plan de paix en six points visant à faire cesser les combats en Syrie et à préparer une transition politique. Mais ce plan est resté sans effets.

    "M. Annan m'a personnellement informé, ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Nabil Elarabi, de son intention de ne pas renouveler son mandat à son expiration, le 31 août 2012", a déclaré le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, dans un communiqué.

    Il a ajouté être en discussion avec Nabil Elarabi pour le choix de son successeur.

    "Kofi Annan mérite notre profonde admiration pour la manière désintéressée avec laquelle il a mis ses formidables compétences et son prestige au service de cette mission des plus difficiles et potentiellement ingrate", a indiqué Ban Ki-moon.

    S'adressant à des journalistes à Genève, Kofi Annan a évoqué les "accusations et les insultes" subies au sein de Conseil de sécurité de l'Onu comme l'une des raisons ayant motivé sa décision.

    "Le monde est plein de gens fous comme moi. Aussi, ne soyez donc pas étonnés si le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon trouve quelqu'un capable de faire un meilleur travail que moi", a déclaré Kofi Annan, interrogé sur son éventuel successeur.

    Le porte-parole de Kofi Annan, Martin Nesirky, a refusé de faire des commentaires sur la succession du médiateur, ajoutant cependant qu'une décision devrait intervenir très rapidement.

    Kofi Annan a laissé entendre que la militarisation des deux parties au conflit et l'impasse rencontrée au Conseil de sécurité de l'Onu avaient rendu difficile la mise en oeuvre une solution diplomatique à la crise syrienne.

    "La militarisation grandissante sur le terrain et le manque évident d'unité au Conseil de sécurité ont fondamentalement modifié les circonstances de l'exercice effectif de ma mission", a déclaré Kofi Annan.

    "UN HOMME TRÈS BIEN"

    Le représentant permanent de la Russie aux Nations unies a immédiatement réagi en déclarant que son gouvernement déplorait cette décision.

    "Nous comprenons que sa décision lui appartienne", a dit Vitali Tchourkine devant des journalistes. "Nous regrettons qu'il ait fait ce choix.

    "Nous avons fortement soutenu les efforts de Kofi Annan. Il lui reste encore un mois à ce poste et j'espère qu'il utilisera cette période aussi efficacement que possible dans ces circonstances très difficiles", a ajouté le diplomate.

    Vladimir Poutine a également déploré le départ de Kofi Annan de son poste de médiateur, tout en qualifiant la situation en Syrie de "tragédie", selon des agences de presse russes.

    "Kofi Annan est une personne très respectable, un diplomate brillant et un homme très bien ; c'est donc vraiment dommage", a déclaré le président russe à Londres, selon l'agence de presse Interfax.

    "Mais j'espère que les efforts de la communauté internationale destinés à mettre un terme au conflit vont se poursuivre", a-t-il ajouté.

    La Maison blanche a pour sa part indiqué que le départ de Kofi Annan du poste de médiateur sur la Syrie mettait en lumière le refus du président syrien Bachar al Assad de respecter un plan de paix soutenu par l'Onu ainsi que l'incapacité de la Russie et de la Chine à demander des comptes à Bachar al Assad devant le Conseil de sécurité de l'Onu.

    "Le président Assad, en dépit de sa promesse de respecter le plan de Kofi Annan, continue d'assassiner son peuple et d'utiliser des armes lourdes dans des assauts contre la population civile", a déclaré aux journalistes le porte-parole de la Maison blanche Jay Carney à bord de l'avion présidentiel Air Force One.

    Ce dernier a également pointé la responsabilité de la Chine et de la Russie dans la démission de Kofi Annan, soulignant que le double veto chinois et russe au Conseil de sécurité "était extrêmement regrettable et plaçait la Russie comme la Chine du mauvais côté de l'histoire et du mauvais côté du peuple syrien."

    Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a estimé dans un communiqué que la démission de Kofi Annan témoignait de "l'impasse dramatique du conflit syrien."

    "L'envoyé spécial des Nations Unies et de la Ligue arabe se retire mais l'urgence d'un cessez-le-feu, du départ de Bachar al Assad et d'une transition politique respectant toutes les communautés syriennes est plus pressante que jamais", a-t-il ajouté.

    Louis Charbonneau et Tom Miles; Hélène Duvigneau et Juliette Rabat pour le service français


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  • Le Point.fr - Publié le 01/08/2012 à 19:51

    Soupçonné d'avoir prodigué "des conseils" à des personnes concernées par des affaires judiciaires, le magistrat toulousain a été suspendu de ses fonctions dans le cadre d'une affaire qui pourrait connaître des développements dans d'autres juridictions.

    Le tribunal de Toulouse (photo d'illustration)

    Le tribunal de Toulouse (photo d'illustration) © Jacques Loïc / AFP


     

    Amar Belacel, vice-procureur de Toulouse, a été interpellé le 25 mai dernier, son bureau et son domicile perquisitionnés, avant d'être mis en examen "pour trafic d'influence, violation du secret professionnel et détournement de données informatiques" par le juge lyonnais Philippe Duval-Molinos, qui l'a également placé sous contrôle judiciaire assorti d'une interdiction d'exercer.

    Le magistrat instructeur lyonnais a été saisi de ce dossier "dépaysé" qui ne concernerait pas la seule juridiction toulousaine et qui pourrait connaître des développements sur le territoire dans les prochains jours. L'ancien vice-procureur de Toulouse est soupçonné d'avoir "donné des conseils" à des personnes en délicatesse avec la justice. Il aurait été initialement piégé par des écoutes effectuées auprès d'un Corse soupçonné de divers trafics, ce qui aurait décidé le magistrat instructeur lyonnais à poursuivre des investigations en direction de M. Belacel.

    Très frileux pour "communiquer" sur le sujet, les magistrats toulousains indiquent simplement "ne pas avoir été tenus au courant ni de l'information judiciaire conduite par le juge Philippe Duval-Molinos ni de l'affaire qui motive ces investigations". Quant à l'interdiction d'exercer imposée à M. Belacel, on souligne qu'elle intervient "un mois à peine avant son départ en retraite", qui devait s'effectuer le 30 juin dernier. M. Amar Belacel était entré dans la magistrature en 1982. Après avoir été en poste à Meaux, puis à Limoges, il avait rejoint Toulouse en 1999 en tant que procureur adjoint et avait été nommé vice-procureur en 2002.


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    Syrie: les chrétiens, enjeu de la crise

    Par , publié le <time datetime="2012-08-01 18:30:00" itemprop="datePublished" pubdate="">01/08/2012 à 18:30</time><time datetime="2012-08-01 22:06:04" itemprop="dateModified">, mis à jour à 22:06  </time>
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    A Damas, le régime syrien se présente depuis le début de la contestation comme le garant de la survie des minorités. Alors que des combats se sont déroulés aux abords de deux quartiers chrétiens de la capitale, L'Express fait le point sur l'enjeu chrétien dans la crise.

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    Syrie: les chrétiens, enjeu de la crise

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    HOMS, SYRIE - Le régime de Bachar el-Assad sait que la question des chrétiens ou de la défense de la laïcité est un point sensible dans l'opinion publique internationale. L'église Im Al-Zinar à Bustan al Diwan, en partie détruite par les combats, le 23 juillet 2012.

    Reuters/Yazen Homsy

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    Qui sont les chrétiens de Syrie?

    Ils pèsent entre 5 et 10% de la population. On estimait les chrétiens, en l'absence de recensement, à environ 10% par le passé mais leur nombre serait en baisse, en raison de l'émigration de ces dernières années, explique Ziad Majed, spécialiste de la Syrie. La communauté chrétienne est composée de plusieurs groupes confessionnels, principalement des Grecs orthodoxes, des Grecs catholiques, des Arméniens, mais aussi des Maronites et des Syriaques.  

    Les chrétiens de Syrie "sont essentiellement présents dans les grandes villes: Damas, Alep, Homs, Hama et Lattaquié", complète Ziad Majed. On trouve également des chrétiens dans des villes moyennes et des villages dans la région de Hassaka dans le nord-est, ainsi que dans la "Vallée des chrétiens" dans le centre du pays, ajoute le chercheur. 

    Quelle est leur place dans la mosaïque syrienne?

    es chrétiens, présents dans la région plusieurs siècles avant l'arrivée de l'islam, "ont un très fort sentiment d'appartenance à la nation syrienne", souligne Ziad Majed. Plusieurs figures historiques du nationalisme arabe et syrien sont chrétiennes comme Michel Aflak, l'un des fondateurs du Parti Baas ou Antoun Saadé, fondateur du Parti social nationaliste syrien. Et les chrétiens "n'ont pas fait l'objet, en Syrie, de discrimination (contrairement à la discrimination sociale subie par les alaouites -branche de l'islam issue du chiisme-, avant le coup d'Etat qui a amené au pouvoir le clan El-Assad issu de cette communauté), ni non plus de privilèges particuliers", précise le chercheur. 

    Les chrétiens soutiennent-ils le régime?

    Le régime de Hafez el-Assad et de son fils Bachar a tenté de "coopter les élites religieuses dans toutes le communautés" (y compris les oulémas sunnites par exemple), et a donc accordé un traitement de faveur à la hiérarchie des églises chrétiennes. Plusieurs patriarches ont ainsi témoigné de leur soutien aux autorités, ce qui fausse la réalité de la perception que l'on peut avoir, de l'extérieur, de la communauté des chrétiens. Parmi eux, non seulement, comme dans d'autres communautés, existent des divergences d'opinion, et il y a des militants chrétiens qui sont actifs dans les initiatives civiles et humanitaires soutenant la révolution, mais surtout, de plus en plus de chrétiens comprennent désormais, selon Ziad Majed, que c'est la poursuite des combats qui entraîne le pays vers le chaos, source de menace pour tous les Syriens, minorités comprises.  

    Y a-t-il des personnalités chrétiennes qui ont rallié l'opposition?

    Plusieurs personnalités se sont insurgées contre le discours du régime El-Assad, comme en témoigne l'appel, lancé dès le début de l'été 2011, par le séminariste jésuite Nebras Chehayed aux évêques de Damas, mis en ligne par François Burgat, politologue, qui a longtemps vécu à Damas, ou le père jésuite d'origine italienne Paolo Dall'Oglio, qui dirigeait le monastère de Mar Moussa, et a été forcé de quitter le pays en juin pour ses critiques contre la répression. 

    Autre figure issue de la communauté chrétienne ralliée à l'opposition, le baathiste Ayman Abdel-Nour, déçu par "le comportement irrationnel de son ancien ami Bachar al Assad, qui a fondé l'association "Syriens chrétiens pour la démocratie".  

    Quelle utilisation fait le régime des inquiétudes des chrétiens?

    Le régime sait bien que la question des chrétiens ou de la défense de la laïcité est un point sensible dans l'opinion publique internationale. Dès le début de la contestation, en mars 2011, Damas a tenté d'effrayer les chrétiens sur le risque que représente la majorité sunnite (70% de la population) en cas de chute du clan au pouvoir. Les chrétiens, comme les autres minorités, "ont toujours été réservés face à la majorité démographique que représentent les sunnites", expliquait à L'Express François Burgat, en février dernier. Et le régime, "à grand renfort de désinformation et, souvent, de manipulations, est parvenu à conforter et à exploiter assez habilement ces craintes", admettait le chercheur.  

    Damas s'est aussi appuyé sur l'expérience irakienne où les chrétiens, victimes d'exactions parce qu'accusés d'être inféodés à l'envahisseur occidental, ont fui en masse le pays ces dix dernières années. Mais, rappelle Ziad Majed, "les chrétiens n'ont pas été les seules victimes de l'orgie de violence attisée par la guerre d'Irak; les massacres entre chiites et sunnites ont également été (et sont encore) terribles".  

    Certains représentants des chrétiens servent-ils de relais à la propagande du régime?

    Oui. "Une certaine partie de la hiérarchie des Églises chrétiennes a choisi de ne pas se départir publiquement de la vision grossièrement manipulatrice qui présente la répression de la contestation en Syrie comme une réaction légitime que lui aurait imposée le "complot" de "bandes d'extrémistes", "infiltrées" de l'étranger pour attiser une guerre confessionnelle destinée à miner l'unité syrienne au profit de ses ennemis de toujours", explique François Burgat.  

    En juin, à l'occasion de la réunion annuelle, à Rome, des associations chrétiennes d'Orient (Roaco), Mgr Zenari, nonce apostolique à Damas, a regretté "la rhétorique alarmiste" de "certains hiérarques (comme Mgr Jeanbart d'Alep, et le patriarche grec-melkite-catholique Gregorios III) ou de religieu(se)s (comme Mère Agnès-Mariam de la Croix)" qui prétendent que les chrétiens sont traqués par les forces révolutionnaires qui veulent leur éradication". 

    La Roaco a également dénoncé "l'activisme du prétendu Mgr Philippe Tournyol clos" soit-disant "évêque de l'église grecque-melkite-catholique" qui fustige le caractère islamiste de l'insurrection, et les massacres systématiques des chrétiens. Celui-ci "n'a droit a aucun des titres dont il se revendique", explique une lettre publiée en juin par une personnalité chrétienne ayant participé à la conférence de la Roaco (qui a requis l'anonymat). Ce personnage "est un transfuge des milieux catholiques intégristes et d'extrême-droite", indique la lettre.  

    Le régime a-t-il armé des chrétiens?

    Le site All4syria créé par le chrétien Ayman Abdel-Nour, témoigne de l'intensification des manipulations intercommunautaires auxquelles se livrent les services de renseignements. Il décrit, rapporte Ignace Leverrier, ancien diplomate, auteur du blog "Un oeil sur la Syrie", la distribution d'armes dans certains quartiers chrétiens officiellement afin d'aider les membres de cette communauté à "protéger leurs quartiers de probables attaques de gangs djihadistes armés", selon l'expression employée par le régime de Damas pour désigner les rebelles. Toutefois, certains des habitants à qui l'on a proposé de créer ce type de milice ont refusé d'y participer, explique Ziad Majed.  

    En revanche, "dans la petite ville de Safita, dont la majorité de la population était jadis chrétienne mais où les alaouites s'étaient imposés au fil du temps", complète Ignace Leverrier citant All4syria, le 24 juillet, "les différents appareils de sécurité viennent de récupérer la totalité des armes détenues par les premiers nommés". Une preuve de plus, estime l'ancien diplomate, que le régime syrien est moins préoccupé par le sort des minorités que par sa propre survie. 


     

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  • Outlook.com : tour d'horizon du nouveau service de messagerie de Microsoft

    Microsoft a publié hier une nouvelle version de son service de messagerie électronique. Disponible en preview, Outlook.com fait table rase des précédentes versions de Hotmail et s'aligne sur Windows 8. Déjà plus d'un million de comptes ont été activés.

    Outlook.com logo
    Attendu depuis le mois de juin lorsque plusieurs captures d'écran avaient fuité sur la Toile, la nouvelle version de Hotmail est désormais disponible à l'essai depuis l'URL OutlookPreview.com. Pour son lancement, Microsoft a choisi de se tourner vers une toute nouvelle marque, Outlook.com. Par le passé la société avait précédemment annoncé que la dénomination Windows Live serait abandonnée avec la sortie de Windows 8.

    Outlook.com se dote d'une toute nouvelle interface calquée sur le gestionnaire de courriers électroniques de Windows 8. Plus épurée, celle-ci reprend les caractéristiques de Metro tout en conservant la quasi-intégralité des nouvelles fonctionnalités implémentées au sein de Hotmail ces dernières années. L'internaute y retrouve une barre latérale placée à gauche listant ses dossiers ainsi que des raccourcis vers certaines catégories qu'il sera possible de configurer dans les paramètres. Microsoft continue donc de coupler le tri classique aux libellés qui caractérise notamment le service concurrent proposé par Google.

    Le panneau de prévisualisation peut être fermé ou ouvert au bas ou à droite de la liste des emails. Dans l'esprit minimaliste de l'interface utilisateur Metro, Microsoft ne présente pas d'emblée toutes les fonctionnalités mais tente au contraire de les révéler lorsque l'internaute souhaite y accéder. Ainsi, seul un bouton pour composer un nouveau message est visible au chargement de l'application web mais la sélection d'un email révèle automatiquement diverse actions : tri automatique, marquer en tant que spam/comme lu, répondre, transférer, effacer ou déplacer vers un dossier.

    Microsoft introduit une barre latérale placée à droite qui retourne certaines informations communautaires rattachées à l'expéditeur d'un courrier. L'internaute peut choisir de révéler le nouveau module de messagerie instantanée et initier une conversation avec l'un de ses contacts sur Microsoft Messenger ou Facebook Chat.

    Outlook.com inbox
    Outlook.com composer


    L'accès au calendrier, à la liste de contacts ou à l'espace de stockage sur SkyDrive sera opéré en survolant l'icône « Outlook » placée en haut à gauche de l'écran puis en sélectionnant le menu. L'ergonomie rappelle alors celle des services web d'iCloud. Pour ces applications, seule la liste de contacts bénéficie de la nouvelle interface Metro. Notons que contrairement au webmail, il n'est pas possible de personnaliser sa couleur, rouge par défaut. L'internaute sera en mesure d'y authentifier ses comptes sur Facebook, LinkedIn et Twitter. Un mécanisme est capable d'établir les correspondances entre les différents profils rattachés à une même personne mais l'outil repérant les doublons, déjà disponible au sein de Hotmail, a été implémenté.

    Outlook.com contacts
    Outlook.com contacts


    La migration

    Pour migrer une adresse de type Hotmail.com, MSN.com ou Live.com vers la nouvelle interface, rendez-vous sur l'URL OutlookPreview.com. Microsoft note qu'il est également possible de renommer son adresse email actuelle en lui attribuant un alias de type @Outlook.com. Pour se faire identifiez-vous sur cette page puis choisissez une adresse email de type @Outlook.com. Les deux comptes seront associés avec la possibilité de rediriger les emails dans un dossier spécifique. Notons en revanche que les détenteurs d'un Windows Phone devront restaurer leur terminal sans quoi la connexion au MarketPlace, à Xbox Live, aux emails ou à SkyDrive sera coupée. Une fois le téléphone reconfiguré avec l'identifiant Outlook.com, le mobinaute sera en mesure de rapatrier les applications précédemment achetées avec son ancien compte.

    Outlook.com migration


    Avec Outlook.com, Microsoft cible véritablement les utilisateurs de Gmail et souhaite donc faciliter la migration depuis un autre service. L'éditeur propose de rapatrier les emails via POP, un processus relativement long. L'utilisateur pourra également ajouter une adresse d'expédition voire la configurer par défaut. De son côté le carnet d'adresses propose d'importer ses contacts depuis Google.

    Fonctionnalités à venir

    Outlook.com marque également la venue de Skype directement au sein de Hotmail. Microsoft promet que le service de VoIP, racheté pour 8,5 milliards en mai 2011, ne nécessitera pas l'installation du logiciel mais sera directement accessible depuis le navigateur via une implémentation en HTML5 et donc sans devoir installer de plugin tiers.

    Via une discussion initiée par les ingénieurs de Microsoft sur le réseau Reddit, il semblerait par ailleurs que Microsoft puisse également y implémenter la prise en charge de GTalk/Jabber. « C'est une chose à laquelle nous réfléchissons pour une prochaine version », explique ainsi l'équipe. Par ailleurs, Microsoft ajoute avoir bien pris en compte les retours sur la prise en charge de l'IMAP en plus d'Exchange Active Sync… « stay tuned »…

    Notons que les interfaces utilisateur du calendrier et de SkyDrive seront progressivement basculées sur la nouvelle interface. Rappelons au passage que les nouveaux comptes ne disposent que de 7 Go d'espace disque sur SkyDrive contre 25 Go pour les comptes existants.

    Outlook.com Skype


    Nouvelle image de marque

    Ces dernières années, Microsoft a multiplié les fonctionnalités implémentées au sein de Hotmail afin de mieux rivaliser avec Yahoo! Mail et Gmail. Cependant le service souffre toujours d'une mauvaise image de marque auprès de la communauté technophile. Alors que Gmail enregistre une forte croissance, Hotmail reste toujours bien souvent associé au spam. Interrogé par nos soins au mois d'avril, Benoit Roumagère, directeur du département Email and Consumer Cloud Services Markting & Operation Division chez Microsoft France, expliquait : « C'est vrai qu'il y a un problème de perception. En 2006 et 2007 il y avait un vrai problème avec le spam (…) Entre 2006 et 2010 nous sommes allés chercher ce que l'on savait faire dans le monde de l'entreprise, sur Outlook et Smartscreen ».

    Pour faire table rase du passé et répondre aux critiques des internautes, Microsoft a donc choisi la marque Outlook.com, naturellement associée à l'un des logiciels professionnels sans doute les plus connus du marché. Reste à savoir si ces tous efforts seront suffisants pour faire face à la concurrence.

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