Les futures sur le Dow ont été orientés légèrement à la hausse pendant la nuit et toute la matinée. C'est à partir de 14h36 qu'ils ont commencé à chuter. Ils continuaient de reculer jusqu'à l'ouverture du marché, perdant ainsi 200 points. Les indices, eux, bondissaient au début de cotation, mais à partir de 16h30 ils ont commencé à se replier. Pendant les deux dernières heures de cotation les indices se sont légèrement redressés. Au final, le Dow Jones a terminé en repli de 92,18 points ou 0,71% à 12 878,88 points. Parmi les plus grands gagnants de l'indice figurent Wal Mart (+0,58%) Caterpillar (+0,57%) et Walt Disney (+0,33%). Les plus grands perdants ont été Alcoa (-2,97%), JPMorgan (-2,31%) et DuPont (-1,84%).
Le S&P500 a abandonné 10,14 points ou 0,74% à 1 365 points. Le Nasdaq a reculé de 10,44 points ou 0,36% à 2 909,77 points. Le Russell 2 000 a baissé de 0,38%.
C'était ce jeudi que les investisseurs attendaient avec tant impatience. Mais le discours du Président de la BCE s'est avéré largement décevant. En effet, Mario Draghi a laissé entendre que la BCE n'interviendrait pas avant septembre au plus tôt et qu'il faudrait avant cela que les pays européens en difficulté sur les marchés de la dette en fassent la demande et acceptent en contrepartie de souscrire à des conditions strictes, une supervision européenne notamment. L'absence de mesures immédiates, le caractère conditionnel des décisions prises ce jeudi ainsi que les réserves émises par Jens Weidmann, le président de la banque centrale allemande, ont déçu les investisseurs. Cette déception est à la hauteur des attentes provoquées par les propos tenus la semaine dernière par Mario Draghi, lorsque ce dernier a déclaré que "la BCE était prête à faire tout ce qu'il faudra pour préserver l'euro" dans le cadre de son mandat. Par ailleurs, Mario Draghi a souligné que l'octroi d'une licence bancaire au MES, qui lui permettrait de participer aux opérations de financement de la BCE, serait contraire aux traités européens, allant ainsi dans le sens de l'Allemagne opposée à cette mesure.
Les opérateurs ont donc été très découragés par la décision de la BCE qui, comme pensent certains conditionnera celle de la Fed lors de la prochaine réunion du FOMC. En effet, de nombreux investisseurs croient que la Réserve Fédérale n'a pas annoncé de nouvelles mesures de soutien à l'économie mercredi car elle attendait l'annonce de la BCE. Désormais l'inaction très dangereuse de la BCE et le status quo de la Banque d’Angleterre laissent le fardeau uniquement sur la Fed. Mais la Fed ne peut pas résoudre les problèmes en Europe. La BCE, elle, attendra jusqu'à ce que la situation se dégrade encore. Or, sans son intervention la situation va certainement se dégrader. Ce jeudi déjà les taux obligataires espagnols et italiens à dix ans ont de nouveau franchi la barre de 7% à la hausse. Les obligations américaines, allemandes et britanniques, en revanche, ont vu leurs prix bondir, les investisseurs se précipitant vers les valeurs refuges. L'or, habituellement considéré comme valeur refuge, ne s'est pas comporté comme tel ce jeudi, suivant la tendance générale baissière des matières premières. Dans le contexte de déception générale, tous les secteurs ont cédé du terrain, à l'exception notable de celui de construction, celui des médias et celui des assureurs.
Demain les investisseurs surveilleront de près le rapport mensuel de l'emploi pour le mois de juillet car ces chiffres influenceront certainement la prochaine décision du FOMC sur la nécessité de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire.
Les statistiques du jour
Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté de 8 000 aux États-Unis d'une semaine à l'autre, à 365 000 lors de la semaine du 28 juillet, selon le Département du Travail tandis que les économistes tablaient sur 375 000. Les inscriptions de la semaine du 21 juillet ont été révisées en hausse de 4 000, par rapport à une estimation initiale de 353 000.
Les commandes industrielles ont baissé de 0,5% en juin aux États-Unis en données CVS tandis que les analystes anticipaient une hausse de 0,6%. Sur un an, elles progressent de 5,2%. En excluant les dépenses de transports, la baisse des nouvelles commandes industrielles est plus marquée et atteint 1,8%. Par rapport à mai, le repli est notamment lié aux commandes de biens non durables qui ont cédé 2% après avoir déjà baissé au mois précédent de -0,4%. Les commandes de biens durables ont, elles, bien résisté en juin et s'affichaient en territoire positif (+1,3%), enregistrant toutefois une légère décélération par rapport au mois dernier où elles avaient gagné 1,5% grâce à un net rebond des commandes au secteur de l'aéronautique civile et militaire.
L'actualité des entreprises
First Solar s'est envolé de 21,15% ce jeudi après avoir dévoilé ses résultats mercredi soir après la clôture du marché. Le bénéfice par action du spécialiste des panneaux solaires a bondi de 54% en glissement annuel à $1,27 contre le consensus de $0,90. Son chiffre d'affaires a progressé de 125% en glissement annuel à $957 millions. Pour toute l'année le groupe anticipe que son BPA annuel sera compris entre $4,20 et $4,70 contre la fourchette antérieure allant de $4 à $4,50. Robert W. Baird a donc amélioré sa vision sur le titre le trouvant désormais sur-performant avec un objectif de cours relevé de $25 à $30. Ses rivaux, tels que Trina Solar (-6,75%) ou Suntech Power (-5,93%), ont, en revanche, terminé largement dans le rouge.
Abercrombie&Fitch a plongé de 14,58% suite à l'annonce de ses prévisions des bénéfices lors du deuxième trimestre mercredi soir après la clôture. Le groupe anticipe que son BPA sera compris entre $0,15 et $0,18 tandis que les analystes tablaient sur $0,33. Ses ventes avaient grimpé de 4% au deuxième trimestre en glissement annuel à $951,4 millions tandis que les analystes anticipaient $1,01 milliard. Pour toute l'année A&F estime que son BPA sera compris entre $2,50 et $2,75 contre la fourchette antérieure allant de $3,50 à $3,75 et contre le consensus de $3,75. Ainsi, Caris&Co, Robert W. Baird, Bank of America, UBS et Piper Jaffray ont dégradé leurs recommandations sur le titre, étant désormais neutres sur la valeur. Robert W. Baird a abaissé son objectif de cours sur le titre de $55 à $32.
Bristol Myers Squibb s'est replié de 8,57% ce jeudi car le groupe a rencontré un problème de sécurité dans la deuxième phase des essaies cliniques de son médicament expérimental pour le traitement de l'hépatite C. Par ailleurs, un des dirigeants du groupe, Robert Ramnarine, a été accusé de délit d'initiés. Ainsi, Barclays Capital a dégradé sa recommandation sur le titre ne conseillant plus de le sur-pondérer dans le portefeuille. Son rival, Gilead Sciences (+6,83%), a été, en revanche, en forte hausse.
Le secteur de vente au détail a été bien surveillé aujourd'hui car plusieurs chaînes de magasins ont dévoilé leurs ventes en juillet. Gap s'est envolé de 12,75% car ses ventes en juillet avaient progressé de 10% en glissement annuel contre le consensus de +3,8%. Target (+2,23%) a été dans le territoire positif car ses ventes ont grimpé de 3,1% le mois dernier contre les anticipations de +2,7%. Macy's a bondi de 3,82% car ses ventes ont augmenté de 4,1% en juillet en glissement annuel alors que les analystes s'attendaient à une hausse de 3,2%. Limited Brands (+1,92%) a terminé dans le vert car ses ventes se sont envolées de 12% en juillet en glissement annuel contre les estimations de +6%. Plus généralement, selon Thomson Reuters trois quarts des retailers ont annoncé les progressions des ventes supérieures aux attentes. Toutefois, l'impact de cet indicateur est limité car seulement 13% des chaînes des magasins annoncent leurs chiffres. Wal Mart et JC Penney ne dévoilent pas leurs ventes mensuelles.
General Motors (-2,59%) a terminé dans le rouge ce jeudi suite à l'annonce de ses résultats trimestriels. Son bénéfice par action hors éléments exceptionnels est ressorti à $0,90 contre le consensus de $0,74. Son chiffre d'affaires a reculé de 4,5% à $37,6 milliards tandis que les analystes tablaient sur $38,58 milliards. GM a fait état d'une perte opérationnelle dans sa division européenne de $361 millions comparé à une perte de $102 millions au deuxième trimestre 2011. Son rival, Ford (-1,33%), a également reculé.
MetLife (+4,17%) a affiché une belle hausse aujourd'hui après avoir fait état de ses résultats du deuxième trimestre. Le bénéfice par action de l'assureur vie s'est établi à $1,33 contre les attentes de $1,26. Son chiffre d'affaires a bondi de 8,3% à $18,4 milliards alors que le marché s'attendait à $16,67 milliards.
Prudential Financial s'est envolé de 5,17% suite à la publication de ses résultats trimestriels. Son bénéfice par action s'est élevé à $1,34 contre les estimations de $1,55. Son chiffre d'affaires a augmenté de 12,9% en glissement annuel à $11,4 milliards tandis que les analystes anticipaient $10,48 milliards.
Kraft Foods (-1,14% pendant la séance, +0,38% après l'annonce) a présenté ses résultats trimestriels ce soir après la clôture du marché. Le bénéfice par action du groupe alimentaire est ressorti à $0,68 contre les prévisions de $0,66. Son chiffre d'affaires a atteint $13,29 milliards tandis que les analystes tablaient sur $13,96 milliards.
AIG(inchangé pendant la séance, +0,52% après la publication) a également annoncé ses résultats trimestriels ce soir après la fin de cotation. Le bénéfice par action de l'assureur s'est établi à $1,06 contre le consensus de $0,53.
LinkedIn (-2,23% pendant la séance, +6,51% après l'annonce) a publié ses résultats du deuxième trimestre ce soir après la clôture du marché. Le bénéfice par action du réseau social professionnel a été de $0,16, en ligne avec les attentes. Son chiffre d'affaires s'est élevé à $228 millions tandis que les analystes anticipaient $216 millions.
Demain
14h30: Rapport mensuel de l'emploi selon le Département au Travail
16h: Indice ISM des services
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