• La retraite à 60 ans revient partiellement

     

    Par Guillaume Guichard Mis à jour <time class="updated" datetime="01-11-2012T10:29:00+02:00;">le 01/11/2012 à 10:29</time> | publié <time datetime="01-11-2012T09:52:00+02:00;" pubdate="">le 01/11/2012 à 09:52 </time>lien  <time datetime="01-11-2012T09:52:00+02:00;" pubdate=""></time>

    Le dispositif «carrières longues» est étendu à partir de ce jeudi 1er novembre. 28.000 personnes en profiteront durant les quatre prochains mois.

    Promesse du candidat Hollande, le décret élargissant le retour partiel à la retraite à 60 ans entre en vigueur aujourd'hui. Il ouvre le dispositif «carrière longues», jusqu'à présent réservé aux personnes ayant travaillé avant 18 ans, à celles ayant cotisé avant 20 ans. Sous réserve qu'ils aient cotisé 41,5 ans, dont cinq trimestres avant 20 ans.

    Pour commencer, 28.000 personnes pourront faire jouer leurs droits entre novembre et février 2013, a indiqué la Caisse nationale d'assurance-vieillesse (Cnav). Au total, 70.000 personnes en profiteront l'année prochaine au titre du régime général et 100.000 à partir de 2015, quand le dispositif tournera à plein.

    La réforme, qui coûtera 1,06 milliard d'euros au régime général, devrait ne pas aggraver le déficit de la branche vieillesse: le gouvernement a eu la main lourde sur son financement. Une augmentation des cotisations salariales et patronales de 0,1 point chacune (puis 0,25 point à partir de 2017), appliquée dès aujourd'hui. «Cela fera 1,40 euro supplémentaire de prélèvement par mois pour un salarié au smic», a minimisé Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, lors de la présentation de la mesure fin juin.

    Une mesure surfinancée

    Au total, il se trouve que ces recettes devraient excéder le coût de la mesure. «Le gouvernement a prévu une augmentation des cotisations vieillesse qui se révèle supérieure à la dépense nouvelle, dont acte», expliquait en juin également le président de la Cnav, Gérard Rivière. Aujourd'hui, on explique à la Cnav que le gouvernement, par peur de présenter une mesure qui aurait plombé le déficit, a préféré viser large. D'un autre côté, si la mesure coûte moins cher que prévu, c'est parce que le ministère des Affaires sociales a eu toutes les peines du monde à quantifier précisément le nombre de personnes qui pouvaient en bénéficier.

    En 2013, ce seront ainsi 600 millions supplémentaires qui viendront alimenter les caisses. À l'horizon 2020, le «bénéfice» devrait s'élever à plus d'un milliard d'euros. Ce surplus n'est pas pour autant une cagnotte. Il sera affecté au remboursement du déficit de la branche (5,2 milliards en 2012, 4 milliards prévus en 2013).

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    » Sécurité sociale: un déficit moins élevé que prévu en 2012

    Par Guillaume Guichard
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  • Accueil > Politique > Hollande, trois politiques mais quel projet ?

    Hollande, trois politiques mais quel projet ?

    Créé le 31-10-2012 à 20h01 - Mis à jour le 02-11-2012 à 09h39    lien

    Un budget de rigueur, un rapport sur la compétitivité des entreprises, une négociation sociale sur le marché du travail : pour expliquer la cohérence de son action, le président n’est pas au bout de ses peines.

    François Hollande, la seule solution pour lui est d’afficher une sérénité un peu feinte, en espérant que tout se remette bientôt dans l’ordre attendu et que, pour ne rien gâcher, la croissance pointe le bout de son nez, un peu plus tôt que prévu. (Bertrand Langlois - AFP)

    François Hollande, la seule solution pour lui est d’afficher une sérénité un peu feinte, en espérant que tout se remette bientôt dans l’ordre attendu et que, pour ne rien gâcher, la croissance pointe le bout de son nez, un peu plus tôt que prévu. (Bertrand Langlois - AFP)

    Face à la crise, François Hollande mène – ou plutôt, tente de mener - trois politiques en parallèle. L’une est fiscale, l’autre est industrielle et la dernière est sociale. Vue la situation du pays, l'ampleur des problèmes qui l’assaille et la récession qui menace, ce n’est pas de trop ! Le président de la République s’est fait élire sur le thème du redressement. Ne l’aurait-il pas fait que les Français se seraient chargés de l’inscrire eux même à son agenda. Six mois après sa victoire, c’est d’ailleurs moins l’objectif affiché que la cohérence globale de ce qui est en train d’être entrepris qui suscite autant d’interrogations.

    La conférence de presse que François Hollande doit tenir à l’Elysée, à la mi-novembre, s’annonce dores et déjà comme le moment d’une pédagogie dont le moins que l’on puisse dire est qu'elle n’est pas le fort de la nouvelle équipe gouvernementale. Mais au-delà des mots, il y a les faits. Sans doute est-il encore un peu tôt pour que l’architecture du vrai projet hollandais apparaisse avec suffisamment de netteté afin d’être comprise - et appréciée ? - des Français. Encore faudrait-il que cette cohérence soit le résultat de politiques sectorielles qui ne se contredisent ou ne s’annulent pas l’une l’autre. Aujourd'hui, on peut parfois en douter.

    La grande réforme fiscale ne sera pas au rendez-vous

    La politique fiscale du hollandisme présidentiel est connue dans ses grandes lignes. La loi de finances pour 2013 est actuellement examinée à l’Assemblée. Elle ne variera plus qu'à la marge avant son adoption définitive, à la fin de l’année. Un premier constat s’impose : la grande réforme fiscale, promise par le candidat Hollande, ne sera pas au rendez-vous. Dans l’urgence de la crise des finances publiques, sans doute était-il trop tôt pour ouvrir au débotté un chantier aussi délicat. Il aurait été toutefois plus simple de ne pas promettre pareille réforme durant la campagne… Pour autant, qui ne voit que ce budget, surtout dans sa partie recette, porte une marque originale liée d’abord à son extrême rigueur ? Hollande et son équipe ont entrepris une politique ambitieuse de réduction des dépenses publiques. Avaient-ils vraiment le choix, sauf à compromettre tout le plan de sauvetage de la zone euro et à ruiner, du même coup, les efforts de réorientation de l’Union? C’est le grand paradoxe de la période. Pour rendre crédible la relance de la croissance en Europe, Hollande a été contraint à des mesures qui ne la favorisent guère tant elles vont peser sur le pouvoir d’achat et donc la consommation des Français.

    Sarkozy, s’il avait été victorieux le 6 mai, aurait été confrontée à semblable casse-tête qui est aussi le fruit de la politique menée entre 2007 et 2012. Et pas seulement du fait de la crise… Reste que la politique fiscale de l’actuel Président tranche avec celle qui était menée par son prédécesseur. Sa facture est de gauche, à l’évidence. Elle répond aux canons habituels du projet social-démocrate. Elle opère une ponction prioritaire sur les classes les plus aisées de la société française. Elle met en œuvre un rééquilibrage entre la fiscalité du travail et du capital, inédit dans notre histoire contemporaine. Ceux qui en doutent n’ont qu'à comparer le premier budget de l’ère Sarkozy avec celui qui ouvre l’ère Hollande. La fiscalité est un marqueur politique infaillible, entre la gauche et la droite. De ce point de vue, Hollande a été fidèle à ce qu'il prétend être.

    Pain sec pour tout le monde

    A une nuance près qui, hélas, est de taille. Si la justice dans le prélèvement est au rendez-vous du budget 2013, la redistribution, en revanche, ne l’est pas. Jean-Marc Ayrault a eu beau proclamer que neuf Français sur dix ne seront pas touchés par les hausses d’impôts, chacun voit bien déjà que la réalité est toute autre. La seule mesure véritable de redistribution opérée depuis l’alternance a été la hausse de l’allocation de rentrée scolaire. Pour le reste, c’est pain sec pour tout le monde. Jamais un gouvernement de gauche n’avait frappé aussi fort au portefeuille les plus riches. Mais jamais aussi il n’avait moins rendu aux plus pauvres. Dans la perception qu'ont aujourd'hui les Français de la politique menée par Hollande, ce n’est pas qu'un détail.

    L'impopularité massive qui frappe la nouvelle équipe au pouvoir n’a pas d’autre explication. Cette politique fiscale fait mal. L’opinion peine à croire que ne soit que transitoire. Elle doute surtout qu'elle ait le moindre effet face à la montée du chômage. Le thème de l’overdose fiscale, agité par la droite a de beaux jour devant lui. Comme toujours dans ce genre de situation, Fillon, Copé et les autres auront beau jeu d’expliquer que tout cela ne servira qu'à engraisser les fonctionnaires et un Etat omnipotent. Dommage qu'ils n’aient pas été, hier, aussi courageux qu'ils le sont aujourd'hui dans l’opposition. Mais y a-t-il quelque chose de moins réformable que la démagogie des responsables partisans?

    Pas d'improvisation sur un coin de table

    La politique industrielle, conduite par le gouvernement, devrait être, sur le papier, le complément logique d’une politique budgétaire visant à un retour à l’équilibre dans les comptes publiques. D’un côté, il y a une priorité : le redressement productif. Et de l’autre, il y a une urgence absolue : la lutte contre les déficits et l’endettement. Sauf à changer complètement de logiciel, en sortant de l’économie de marché - et de l’Europe telle qu'elle est, par la même occasion - impossible de sortir de ce schéma-là. Une politique industrielle digne de ce nom ne s’improvise pas sur un coin de table. Elle est de nature structurelle. Lorsque l’on parle de "redressement", on signale du même coup son ambition. On souligne également son caractère nécessairement progressif.

    Dans cette affaire, Hollande a toutefois été plus prompt dans la définition des instruments du redressement que dans l’élaboration d’une politique industrielle. La Banque publique d’investissement est aujourd'hui en place. Ses dirigeants et sa structure ont été installés au prix d’arbitrages délicats qui dessinent des intentions, qui esquissent des projets mais qui ne peuvent encore déboucher, à court terme, sur des actions concrètes. Pour y voir plus clair, il va falloir encore attendre quelques jours avec la publication du rapport Gallois. Ou, pour être plus précis, avec le résultat du séminaire gouvernemental qui dira ce qu’au sommet de l’Etat, on entend faire de ce rapport. Lequel, pour avoir été négocié en amont avec l’intéressé, dira moins le fond de sa pensée que l’équilibre possible entre celle-ci et les intentions véritable de l’équipe au pouvoir.

    Un des piliers du "parti industrialiste"

    Louis Gallois – on l’oublie trop souvent – ne fut pas seulement le patron de la SNCF et d’EADS. Il a été au début des années quatre-vingt le directeur de cabinet d’un ministre de l’Industrie nommé Jean-Pierre Chevènement. Il reste, à ce titre, l’un des piliers de ce "parti industrialiste" qui, en France, a toujours communié dans une conception très étatiste du progrès, dans un vrai scepticisme vis-à-vis de la construction européenne telle qu'elle est engagée depuis plus de quarante ans et surtout dans une vision originale de l’union des producteurs, transcendant les frontières du clivage gauche-droite.

    Pour ce "parti industrialiste", le concept de «compétitivité» n’est pas un gros mot. La notion de «choc» n’est pas davantage un tabou. On sait depuis belle lurette ce qu'il pense sur la durée du travail et l’âge légal de la retraite. Il suffit de lire ce qu'il proposait, il y a encore peu, pour comprendre qu'un allègement massif des charges des entreprises, compensé soit par une hausse de la TVA, soit vers une augmentation de la CSG, constituent à ses yeux le point de départ d’une politique de reconquête. On peut même ajouter, à ce sujet, que s’il mesure les enjeux économiques d’une politique de l’environnement qui ne soit pas malthusienne, il admet mal les craintes nourries tant par le nucléaire que par le gaz de schiste.

    "Tuer la bête"

    Toute la difficulté de ce projet est qu'il se superpose à la politique fiscale du gouvernement, telle qu'elle a été définie par le budget. La logique auraient été que la loi de finances intègre la double logique du redressement des comptes et du redressement productif. Cela n’a été fait qu'à la marge. Etait-il possible d’aller plus loin ? Le timing choisi par Hollande rend, en tous cas, illusoire cette mise en cohérence. D’autant que le Président est aujourd'hui fondé à expliquer que ce serait "tuer la bête" que d’ajouter, au choc fiscal, un choc de compétitivité passant par de nouveaux prélèvements.

    On en revient toujours au même point : l’absence de marges. Ou pour le dire autrement : les contraintes financières qui font qu'on peut rééquilibrer l’assiette des prélèvements mais en aucun cas les augmenter davantage. Telle est d’ailleurs là le point aveugle de la pétition de l’AFEP, signée par les huiles du CAC 40, qui conteste l’augmentation de la pression fiscale – la leur, notamment… - tout en suggérant une hausse de la TVA pour tous les Français, préférée à celle de cette CSG qui touche aussi… le capital!

    La politique sociale aux mains des partenaires sociaux

    Enfin, pour compliquer le tout, Hollande a choisi de laisser l’essentiel de sa politique sociale entre les mains des partenaires sociaux. Négociez et si, à la fin de l’année, vous n’avez pas trouvé un accord sur une réforme du marché du travail, alors je serai contraint de légiférer ! Tels sont les termes du marché passé, lors du sommet de juillet dernier, entre le président et les syndicats qu'ils soient patronaux ou de salariés. Dans la méthode, c’est là un retour spectaculaire à des modes de fonctionnement du dialogue social oubliés lors du précédent quinquennat. Celui-ci est censé fonctionner sur le mode du donnant-donnant et donc du compromis, cher à la social-démocratie. Il vise, pour l’essentiel, à une modernisation des rapports sociaux dans l’entreprise pour tout ce qui concerne le contrat de travail et l’assurance chômage.

    Cet immense chantier suppose, dans un premier temps, un retrait – fut-il attentif – de la puissance publique. Toute initiative prématurée du gouvernement sur ce terrain miné ne peut être comprise par les partenaires sociaux que comme une rupture de contrat, ou pour le moins comme une intrusion malheureuse dans une négociation en cours. C’est d’ailleurs en cela que les propos malheureux du Premier ministre sur la durée du temps de travail ont fait l’objet d’une mise au point aussi nette du ministre des Affaires sociales, Michel Sapin. Plus généralement, c’est également pour cette raison que dans son rapport, Louis Gallois ne peut s’avancer trop avant sur la question des charges sans prendre le risque de percuter celle du financement de la protection sociale.

    Un handicap de taille

    Le pari du gouvernement est que cette règle du jeu, contraignante dans la phase actuelle, montrera à terme toute son efficacité. Son calcul est qu’un accord entre partenaire sociaux, surtout s’il entraine au-delà du Medef et de la CFDT, aura plus de force qu’une loi concoctée dans les cabinets ministériels. Sa stratégie est que pour aller le plus loin possible dans la réforme, mieux vaut placer tous les syndicats, notamment patronaux, devant leurs responsabilités, avec en toile de fond, la menace d’une initiative législatives qu’ils ne contrôleraient pas. Tout cela est frappé au coin du bon sens. Mais dans la phase intermédiaire, celle qui nécessite au sommet de l’Etat un travail d’explication en direction de l’opinion, c’est, à l’évidence, un handicap de taille qui se rajoute à d’autres d’une nature comparable.

    Si l’on résume l’ensemble des données qui sont la toile de fond de la politique de Hollande face à la crise, on mesure ainsi tout ce qui brouille la perception de l’action conduite depuis six mois. Pour comprendre la direction choisie par l’Elysée, on a, aujourd'hui, entre les mains, un budget en cours d’examen, un rapport sur la compétitivité en cours d’écriture et une négociation sociale en voie de gestation. L’un contraint, l’autre va inciter, la dernière obligera, à condition toutefois de déboucher sur un accord. Autrement dit, l’un est un cadre dont on ne peut sortir, l’autre un jeu de pistes dont le gouvernement veut qu’il soit "hors coûts" et la dernière un mystère dont on voit mal comment il pourrait être indolore.

    Les couacs qui se multiplient

    Rarement une équipe aura fait ses premiers pas au pouvoir dans un contexte aussi compliqué. Jamais surtout, elle n’aura essayé de conduire une politique cohérente en actionnant des leviers aussi différents dans leur nature, dans leurs ressorts et même dans leur efficacité. Une politique de crise échappe rarement à ce genre d’obstacles. Dans ce genre de partie endiablée, la tentation est toujours grande, pour les uns et pour les autres, de tirer la couverture à soi ou d’essayer d’imposer ses choix par des déclarations intempestives. Les couacs – comme on dit – qui se multiplient au sein du gouvernement sont la traduction médiatique d’arbitrages qui ne sont pas encore fait et qui ne pourront l’être tant que toutes les cartes seront mises sur la table.

    Hollande, ce faisant, ne cède pas simplement à son tempérament ou à son goût inné des situations flottantes, en ne parvenant pas à donner à son quinquennat le sens que les Français attendent. On le somme de dire l’architecture d’un projet qu'il a peut-être en tête mais qui, pour l’instant, se résume à trop d’intentions et trop peu de certitudes pour être véritablement crédible. La seule solution pour lui est d’afficher une sérénité un peu feinte, en espérant que tout se remette bientôt dans l’ordre attendu et que, pour ne rien gâcher, la croissance pointe le bout de son nez, un peu plus tôt que prévu. Dans ce mélange de fatalisme et d’ambition qui n’appartient qu'à lui, il y a la réalité d’un Président qui, comme tant d’autres, s’est plus passionné pour la conquête du pouvoir que pour les arbitrages nécessaires à son exercice effectif. Ce qui n’avait pas été – ou pas assez – travaillé durant la campagne, ce qui n’avait pas été tranché par une gauche insouciante ou trop confiante dans la force de l’anti-sarkozysme, lui saute aujourd'hui au visage. Le voilà rattrapé, au pire moment, par la réalité qui l’oblige non seulement à choisir mais à dire une cohérence autre que celle du renoncement. S’il s’en sort, c’est qu'il est diablement fort !

    François Bazin - Le Nouvel Observateur


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  • Accueil > Politique > Hollande : les critiques à demi-mot de ses amis

    Hollande : les critiques à demi-mot de ses amis

    Créé le 02-11-2012 à 11h51 - Mis à jour à 20h24  lien

    Plusieurs élus PS ont adressé des conseils à l'exécutif pour améliorer la pédagogie de l'Etat. Et les reproches sur la communication au sein de la majorité se multiplient.

     

    François Rebsamen et François Hollande (FACELLY/SIPA)

    François Rebsamen et François Hollande (FACELLY/SIPA)

     

    Ce ne sont pas encore des reproches, tout juste des conseils appuyés. Les ténors de la gauche se sont succédé à la barre ce vendredi matin 2 novembre, pour envoyer des signaux au gouvernement. Plus de "lisibilité", de "pédagogie", la communication de l'exécutif ne semble pas ravir tout le monde.

    François Rebsamen a inauguré le cahier des doléances sur RTL : "Mon cri d'alarme, c'est de dire à mes amis socialistes, à tous les ministres : faites de la pédagogie !" Le sénateur-maire de Dijon, proche de François Hollande, plaide pour plus de clarté : "Expliquez aux Français, a-t-il insisté, sinon ils ne comprennent pas pourquoi, comme ça, d'un seul coup, ils sont obligés de subir tous ces impôts, même si ces impôts frappent d'abord les plus privilégiés". Il met en cause la cacophonie générale : "Quand j'entends des socialistes dire: on ne fera pas 3%, mais peut-être 3,1, 3,2, je dis : qu'ils se taisent ! On fera 3%, c'est l'engagement du président de la République".

    Des ministres recadrés

    Même refrain pour André Vallini dans "Le Figaro" : "Certains ont pensé qu'ils étaient toujours dirigeants du PS et ont eu tendance à s'exprimer un peu sur tout, à faire de la politique, voire à penser un peu plus loin que leur ministère. Quand on est ministre, on s'occupe de son ministère à 100 %! Des ministres ont été recadrés par le premier ministre récemment, et c'est très bien."

    Le sénateur socialiste et président du Conseil général de l'Isère demande lui aussi au président de prendre la parole devant les Français : "François Hollande doit à nouveau s'adresser aux Français pour leur expliquer comment il veut redresser la France." Le chef de l'Etat a prévu de prendre la parole lors d'une grande conférence de presse à la mi-novembre.

    Marie+Noëlle Lienemann, la sénatrice de Paris, y est allée elle aussi de son commentaire sur Public Sénat : "Il y a une question de lisibilité du cap stratégique suivi par François Hollande et le gouvernement de Jean-Marc Ayrault." Pilier de l'aile gauche du PS qui a mené une motion indépendante au congrès de Toulouse, elle pointe du doigt les divisions internes : "Il y a aussi un problème politique : pour que la gauche réussisse, il faut que la gauche soit rassemblée."


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  • Accueil > TopNews > Tennis: Tsonga en panne à Paris-Bercy, ça roule pour Simon et Llodra

    Tennis: Tsonga en panne à Paris-Bercy, ça roule pour Simon et Llodra

    Créé le 02-11-2012 à 21h25 - Mis à jour à 23h32    lien
     

    Jo-Wilfried Tsonga, le N.1 français et finaliste sortant, a été éliminé vendredi en quarts de finale du Masters 1000 de Paris-Bercy par l'Espagnol David Ferrer en deux sets 6-2, 7-5.
(c) Afp

    Jo-Wilfried Tsonga, le N.1 français et finaliste sortant, a été éliminé vendredi en quarts de finale du Masters 1000 de Paris-Bercy par l'Espagnol David Ferrer en deux sets 6-2, 7-5. (c) Afp

    PARIS (AFP) - L'élimination de Jo-Wilfried Tsonga a jeté un nouveau froid vendredi à Bercy, mais Gilles Simon, auteur d'un bel exploit 6-4, 6-4 face à Tomas Berdych, et Michaël Llodra, vainqueur 7-6, 6-3 de Sam Querrey, ont redonné le sourire au tournoi en se hissant en demi-finales.

    C'est la deuxième fois de l'histoire du tournoi que deux joueurs français atteignent ensemble le dernier carré après 2010 où Gaël Monfils, forfait cette année, et Llodra, déjà, avaient enflammé le POPB.

    Simon retrouvera samedi l'étonnant Polonais Jerzy Janowicz lors d'une demi-finale largement dans ses cordes, alors que Llodra défiera l'Espagnol David Ferrer, tombeur de Tsonga vendredi, pour tenter d'offrir à Bercy sa cinquième finale de suite avec un Français au programme.

    Tsonga s'était imposé en 2008, avant que Monfils, en 2009 et 2010 et de nouveau Tsonga, l'année dernière, ne s'inclinent lors du dernier jour.

    Ce doublé offre un vrai rayon de soleil à un tournoi miné par la proximité du Masters et affecté par les forfaits de Federer, Nadal, Monfils ainsi que les défaites précoces de Djokovic et Murray.

    Vendredi, il a aussi perdu son animateur N.1 avec Tsonga, battu sans ménagement 6-2, 7-5 par David Ferrer, seul joueur du Top 10 encore en course.

    C'est une grosse déception pour le Manceau qui était devenu, au fil des renoncements et des surprises, le favori logique.

    Mais vendredi, il a fait un match affreux pour un échec qui signifie qu'on sacrera dimanche un joueur n'ayant encore jamais remporté un Masters 1000.

    Le N.1 français va, lui, débarquer avec une statistique inquiétante au Masters qui réunit les huit meilleurs joueurs de la saison, celle de ne pas avoir battu un seul joueur du Top 8 de toute l'année, en neuf occasions.

    "Je n'ai pas d'explication. Mais ça ne m'inquiète pas", a-t-il assuré.

    De Top 10, Gilles Simon s'en est offert un pas plus tard que vendredi avec Berdych, N.6, pour retrouver Janowicz, qui a profité de l'abandon théâtral du Serbe Janko Tipsarevic, lui aussi pressé d'aller à Londres.

    Simon, devra se méfier de son énorme service et d'une mobilité étonnante pour sa taille (2,03 m). Mais cela reste une belle opportunité. "C'est plus ouvert que contre +Rafa+ (Nadal) en demi-finale à Monte-Carlo", a admis Simon après avoir atteint la quatrième demi-finale de sa carrière.

    Il avait également atteint la demi-finale à Toronto et la finale à Madrid, à chaque fois en 2008, sa meilleure année, où il s'était qualifié pour le Masters, un événement qu'il pourrait retrouver la semaine prochaine à Londres en tant que remplaçant s'il gagnait Bercy dimanche.

    "Je suis content de bien jouer ici parce que c'est un tournoi que j'adore. J'ai grandi pas loin (Fontenay-sous-Bois), c'est ce tournoi que je regardais quand j'étais jeune. Ca fait plaisir de réussir enfin ici", a-t-il dit.

    Parisien depuis toujours, Llodra ressuscite carrément dans son tournoi de coeur après une saison compliquée. Redescendu au 121e rang mondial, après avoir été 21e en mai 2011, il s'est offert, après John Isner et Juan Martin Del Potro, son troisième géant de suite avec Querrey, 1,98 m et 23e mondial.

    Survolté dans son jardin, Llodra a fait honneur à son invitation en régalant le public de quelques volées miraculeuses et s'est appuyé sur son service pour régler toutes les situations chaudes face au tombeur de Djokovic.

    Résultats de la 6e journée du tournoi ATP de Paris-Bercy, un Masters 1000, disputée vendredi:

    Simple messieurs (1/4 finale):

    Gilles Simon (FRA) bat Tomas Berdych (CZE/N.5) 6-4, 6-4

    Jerzy Janowicz (POL) bat Janko Tipsarevic (SRB/N.8) 3-6, 6-1, 4-1 (abandon)

    David Ferrer (ESP/N.4) bat Jo-Wilfried Tsonga (FRA/N.6) 6-2, 7-5

    Michaël Llodra (FRA) bat Sam Querrey (USA) 7-6 (7/4), 6-3


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  • Accueil > TopNews > Russie: pour Medvedev, les deux Pussy Riot ne devraient pas être en prison

    Russie: pour Medvedev, les deux Pussy Riot ne devraient pas être en prison

    Créé le 02-11-2012 à 12h40 - Mis à jour à 14h32    lien

    Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a estimé vendredi que les deux jeunes femmes du groupe Pussy Riot, condamnées à deux ans de camp pour une prière anti-Poutine dans une cathédrale, ne devraient pas être en prison, selon les agences russes.
(c) Afp

    Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a estimé vendredi que les deux jeunes femmes du groupe Pussy Riot, condamnées à deux ans de camp pour une prière anti-Poutine dans une cathédrale, ne devraient pas être en prison, selon les agences russes. (c) Afp

    MOSCOU (AFP) - Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a estimé vendredi que les deux jeunes femmes du groupe Pussy Riot, condamnées à deux ans de camp pour une prière anti-Poutine dans une cathédrale, ne devraient pas être détenues, des propos qui ont été accueillis avec circonspection.

    Il avait déjà jugé en septembre "inutile" et "sévère" de les maintenir en prison, mais son avis n'avait pas eu d'influence sur le sort des jeunes femmes.

    "Si j'avais été juge, je ne les aurais pas mises en prison. Tout simplement parce que je trouve que ce n'est pas juste qu'elles soient privées de liberté. Elles ont déjà passé assez de temps en prison comme ça, ça suffit", a-t-il déclaré vendredi, cité par les agences russes.

    Il répondait à une question sur une éventuelle libération anticipée de Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, et Maria Alekhina, 24 ans, incarcérées dans des camps éloignés de Moscou.

    Le chef du gouvernement russe a toutefois indiqué que cette question n'était pas de son ressort, mais dépendait de leurs avocats et des instances judiciaires.

    "Les avocats ont le droit de faire une requête, et je pense qu'ils vont le faire. Et le tribunal a le droit d'examiner cette question sur le fond et de prendre une décision", a-t-il dit.

    Il a toutefois répété que les membres du groupe lui étaient "très désagréables". En septembre, il avait déjà dit qu'elles lui donnaient "la nausée".

    Le père d'Ekaterina Samoutsevitch, une troisième membre du groupe aussi condamnée en août à deux ans de camp mais libérée en octobre, a estimé que ces propos n'auraient pas d'effet sur le sort des jeunes femmes.

    "Si c'était le président Vladimir Poutine ou le patriarche Kirill, cela aurait une certaine influence, mais là c'est l'avis d'une personne privée, qui ne changera rien au destin de Nadia et Macha" (diminutifs de Nadejda et Maria), a déclaré Stanislav Samoutsevitch sur la radio Echo de Moscou.

    M. Poutine a estimé en octobre que la condamnation des jeunes femmes à deux ans de camp était "correcte". "Elles le voulaient et elles l'ont eu", avait-il alors déclaré.

    Un des avocats des jeunes femmes, Nikolaï Polozov, a pour sa part jugé qu'"au lieu de faire des déclarations retentissantes", M. Medvedev ferait mieux de s'assurer que Tolokonnikova et Alekhina bénéficient "de conditions normales de détention".

    Il a par ailleurs indiqué que la défense ne ferait pas de demande de libération anticipée avant "mars 2013".

    Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina, toutes deux mères de famille, et Ekaterina Samoutsevitch, avaient été condamnées en août à deux ans de camp pour "hooliganisme" et "incitation à la haine religieuse" après avoir chanté en février une "prière punk" contre le président russe Vladimir Poutine dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou.

    La condamnation de Tolokonnikova et d'Alekhina a été confirmée en appel le 10 octobre, tandis que Samoutsevich a vu sa peine commuée en sursis et a été libérée à l'issue du procès.

    Depuis fin octobre, Tolokonnikova se trouve dans un camp de travail en Mordovie (500 km à l'est de Moscou) et Alekhina dans un autre camp à Perm (1.400 km à l'est de Moscou).

    L'affaire a eu un grand retentissement et nombreux sont ceux qui critiquent une condamnation disproportionnée par rapport aux faits reprochés.


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